Salut à tous, je ne sais pas si vous aimez les romans, ou les films, mais ma vie pourrait être un scénario.
Je vais vous faire un topo sur ma vie, mon addiction profonde à l'
héroine, surtout mon
sevrage. Je pense que connaitre l'histoire de la personne aide beaucoup mieux à comprendre les choses.
Pour commencer, j'ai eu une enfance assez heureuse, surprotegé par ma mère. J'étais très turbulent, j'ai toujours détesté l'école et jamais compris la finalité de ce qu'on voulait m'apprendre, ce qui faisait de moi un très mauvais élève. Par chance je m'en suis toujours sorti avec la moyenne tout juste sans ouvrir un seul de mes cahier en 10 ans ... A l'adolescence, j'opte pour faire un bep paysagiste en apprentissage, par un calcul très simple : 2 fois moins de cours ? c'est fait pour moi !
J'ai 16 ans, je passe d'un enfant reveur à un adulte du jour au lendemain, enfin pour les autres surtout. Je commence à boire les week end, a fumer
tabac et
cannabis aussi, et je commence à peine a remettre le monde que l'ont m'avais vendu en doute et auquel j'avais toujours cru.
A 17 ans, je teste la
coke et l'
héroine, dès la première prise j'ai accroché, pas dans le sens ou j'ai été accro, mais c'était comme un coup de foudre.
A 18 ans je teste la
salvia, les champi. Je fume du
cannabis quotidiennement. J'arrete une première fois l'
héroine en étant malade une semaine, sans même savoir que j'étais en manque, on m'avait vendu ça en tant que
rabla, je ne savait pas que c'était de l'
héroine ...
A 19 ans je retombe dans l'
héroine, jusqu'a ce que je retombe malade, que je me déplace chez un ami héroinomane, que je
sniff puis que je guérisse en 2 minutes, j'ai compris ce jour que c'était le manque. Je rencontre la femme qui deviendra ma muse et qui soufflera sur les braises de mon côté dissident pour en faire bruler un feu.
A 20 ans, je me fait arreter en suisse avec mon coloc héroinomane avec 7,5g, je passe 2 jour au poste en manque avant d'être relaché car mon coloc qui avait 42 ans a tout pris sur lui et m'a fait passé pour son chauffeur. Je ne sais toujours pas comment ils ont pu y croire, j'étais tellement mal que même boire de l'eau me soulageait quelques minutes, mais j'ai tout fait pour ne pas le montrer aux flics qui avaient des doutes évidents.
En rentrant, on prend de la métha, je décide qu'il vaut mieu pour moi que j'arrete, pour mon couple (elle était au courant mais détestait ça, je faisais le max pour être clean en étant avec elle). Je réussi à tenir 6 mois en gardant les mêmes proches héroinomanes sans envie. Je test les exta, le
lsd, la kéta, le peyotte, ect, puis après ingestion de
lsd, un allé retour au macdo c'est transformé en voyage à breda en hollande à deux personne, dont un ex fumeur qui m'avait dit que s'il fumerait c'était en hollande. Je ramène 37 grammes acheté sur place, puis me fait arreter au retour en france, le test urinaire positif au
thc,
methamphetamine, opiacé et
cocaine, mais le test sanguin ne révelera que du
thc. Je suis confronté à l'arret du
cannabis que je n'avais jamais envisagé. Avec la logique d'un jeune adulte post adolescant, je me dit qu'il vaut mieu prendre une drogue qui dure trois jours dans les urines que 3 semaines, et je retombe dans l'
héroine.
A 21 ans, ultimatum de la muse, j'arrete une troisième fois l'
héroine et la métha, mais le couple ne m'apportais pas autant de "plaisir" que l'
héroine, qui elle remplissait bien ... le trou qu'elle me faisait creuser plus profond encore ...
Je retombe dans l'
héroine, je perd ma moitié, je perd ma cannalisatrice, le jour de la rupture, 30 minutes après j'entamais ma relation avec la seringue que je m'étais défendu de toucher ne serait-ce que par les risques que j'aurais fait encourir à "la muse" en cas de rapport.
Un mois après, je fait mon premier braquage, le lendemain le deuxième. 3 semaines après, pour une pseudo histoire de permis, je suis convoqué chez les flics. Je sent le mauvais coup, range ma dope, mon arme, cagoule et habits dans la chambre de mes parents avant de partir, sur place après avoir reglé les derniers papier pour le permis, on me sort un mandat de perquisition. Ils ne trouveront que des seringues et matériel usagé, sans preuves à charge.
Je décide de changer d'air, et part habiter sur mulhouse chez la tête de mon dealer avec qui je m'entend très bien. Je me retrouve vite convié à faire l'ouvreuse sur des allés retour en espagne. Periode faste, ou j'étais payé en liquide et matos.
A 22 ans, la tête de la tête de mon dealer se fait tuer, le plan est mort pour quelques mois, je me retrouve de consommer 3g de bonne
came a passer à me payer 1g de merde rapidement. Je recommence les braquages. J'héberge ensuite un amis qui était allait être sdf, l'association durera 2 mois. Après quelques cambriolage, nous sommes allé braqué son premier commerce. On se fera filer par un riverain sur 20 km (tenace). Après perquisition, on me rajoute les 20 plants de
cannabis dans mon appart, mais les restes de butins des cambriolage passera à la trappe grace à d'habiles mensonges(surtout la fameuse télé écran plat datant de deux ans, le flic soupsonneux m'a demandé si je l'avais depuis longtemps, j'ai répondu oui, il me dit qu'elle n'a que deux ans, je lui explique que 2 ans chez un jeune de 22 ans c'est quasiment, 10% de ma vie et que c'est énorme, il gobe le tout interloqué).
J'arrive à la barre en me demandant quel chiffre, j'entend 3 ans, j'ai le temps de réfléchir et de comprendre que c'était quand même bien long. Suivi du "dont 2 ans avec surcis mise à l'épreuve". Je ferais donc un ans de prison. Après avoir reçu des nouvelles de mes parents qui m'avaient renié, je trouve le courage d'arreter mon traitement de 20 à 10 en 3 semaines, puis de 10 à 0 d'un coup.
Qu'on se le dise, je le déconseille à tout le monde, ça a été très dur.
Au bout de 6 mois, mes deux premiers braquages me reviennent dans les dents. En mai je suis jugé, prend 8 mois ferme et 10 de surcis, mais les papiers mettant du temps a venir, en juin on me fait sortir. Je fais un test de Q.I. en prison d'un résultat de 127. Je commence à comprendre pourquoi je ne comprend pas les mêmes choses que tout le monde, mais sans en avoir la certitude.
J'ai a peine 23 ans, je retombe dans la
came la semaine après ma sortie, je vais prendre mes derniers exta,
lsd au bout d'un mois dehors, je n'y retoucherais plus. Je trouve un client fortuné qui me paye ma conso en vendant de la
came à la grosse tête qui m'a toujours respecté pour ma franchise, mon honneteté et la confiance qu'il avait en moi car j'étais droit dans mes bottes.
Au bout d'un ans mon client décide (motivé par moi) d'arreter la
came, de partir a los angeles passer un diplome. Une mauvaise
coupe dans la
came aura raison de la plupart de mes veines, et les sclérosera.
J'ai donc 24 ans, je m'enfonce petit à petit dans ma dépression, très nostalgique de l'énergie que me transmettait mon ex, je fait le tri des indésirables dans mes amis, puis face à mon héroinomanie et ma seconde peine a effectuer en bracelet ou en prison, je décide que les conditions sont plus favorables en prison pour arreter, me refaire une "santé" et ressortir en réalisant mon rêve : devenir maraiché bio.
J'arrête l'
héroine en passant de 20 mg à 5 en 1 mois et demi, puis de 5 à 0 (je ne le conseille pas non plus, beaucoup moins dur que de 10 à 0, mais dur quand même, aidé grace au
cannabis que j'avais rentré et qui me tiendra 5 mois). Mais je savais à ce moment que pour me déchargé du poid de l'incarcération (qui reste dur quand même, même si je m'en sortait très bien) j'allais me mettre un taquet en sortant. C'était prévu.
Je sort à 25 ans, retombe dans la
came, me renseigne pour passer un diplome pour devenir maraicher. Je me casse le poignet en rentrant de mon premier jour de stage, en courant dans l'escalier avec ma carte de crédit dans les mains pour aller m'acheter une dose, sans traitement j'arrète pour la 5ème fois l'
héroine sur le lit d'hopital le poignet cassé (un très mauvais moment à passer)
A 26 ans, je retombe dans la
came, j'arrete définitivement l'
alcool, je n'ai pas pris d'autre drogue dur que l'
héroine depuis 3 ans, j'entame une micro formation qui me fait découvrir la permaculture, je suis pris de passion. La même année, je fait mon stage chez un jeune patron qui me laisse la deuxième semaine seul a m'occuper de son exploitation, tout ce passe très bien, s'occuper des récoltes, des poules, chèvres, cheval de traie, ect <3
Fin d'année, on me refuse l'accession au BPREA (diplome niveau bac+2 pour gerer une exploitation agricole) par manque de diplome, on me demande de faire un cap avant et d'engranger des heures travaillé dans le métier.
Avant de début de mes 27 ans, je me fait arreter en allant chez mon dealer en voiture à une rue de chez moi, suspension de permis, tribunal, surcis mise à l'épreuve. J'arrive à me faire embaucher chez le seul maraicher bio des environs sur 15 km à 3km de chez moi.
J'y travaille 2 saison avant de vouloir faire mon cap, que l'ont me refuse en me demandant 2 saison travaillé PLEINE et pas à mi-temps. Je retombe en énorme dépression, voyant mon rêve s'évanouir face au système, je reprend beaucoup d'
héroine pendant 2 mois et demi, pendant que mon patron n'avait pas besoin de moi, puis j'arrete la métha trop vite, sans palier (en vue de récuperer le permis, et de monter une petite entreprise) mais je rechute après 3 jour d'insomnie. En novembre, je recommence à travailler, je prend de l'
héroine en 1g et 2g par jour jusqu'au 13 décembre. Début décembre je vais voir mon médecin en lui demandant de l'aide pour arreter. Il n'avait pas confiance en moi et ne voulait pas que je revende le traitement.
Le 14 décembre j'entame un
sevrage "forcé" à 40 mg de métha par jour que je baisse chaque jour pour arriver à noël à 20 mg ou je fait une pause de 2 jours pour les fêtes avant de réentamer la
descente pour arriver à nouvel an à 10mg, le 6 janvier je suis à 5 mg, et le 11 janvier à 1,65mg. Je m'apprete à atteindre mon palier fixé à 1,5mg auquel je resterai quelques jours histoire de me stabiliser, car je suis bien sûr (légèrement) en sous dosage, avant de baisser à coup de 0,15 mg jusqu'a 1mg, puis de 0,1mg jusqu'a 0,5 ou je me referais un pallier de stabilisation à 0,5mg avant de décider si je continue ou si j'arrête. Comme j'ai une suspension de permis en ce moment mais j'ai déjà prévu de contacter un
csapa pour bénéficier d'un psychologue spécialisé dans l'addiction (à 25 km)
Voila ou j'en suis aujourd'hui. Il y a un mois, j'ai tapé du poing sur la table (au sens figuré) et j'ai réalisé que ce soit pour la métha, pour le diplome ou pour ma vie, je devais arreter d'attendre de l'aide des autres avant de me lancer. Il faut que je prenne les choses en mains et au mieux. Donc le traitement je vais l'arreter, je vais arreter de fumer pour récuperer mon permis, puis je vais lancer des cultures que je pourrais vendre à mon patron (c'est déjà arrangé ^^), pour passer un CAP maraicher en candidat libre (trop tard pour les inscriptions 2018, ce sera 2019) et mettre l'argent que je gagnerais de côté pour pouvoir me payer (4500 euro) la formation BPREA du niveau bac/bac+2. A côté de ça j'ai un poulailler à finir, de viens de faire un guide qui se fixe sur tronçoneuse pour pouvoir couper des planches dans des troncs d'arbre et j'ai dépensé mon argent dans du matériel (débroussailleuse, ect)
Je suis obligé d'arreter l'
héroine, ça fait déjà longtemps que ça me tanne, mais c'est une question de logique. La plupart des éléments néfastes dans ma vie sont arrivé à son contact, mais pardessus tout, il est IMPOSSIBLE pour moi de tenir le budget d'une entreprise en etant empetré dans ce merdier.
Je ne suis pas ici pour poser des questions mais pour partager mon experience, pour que le temps que j'ai passé a éssayer d'arreter puisse servir aux autres.
Je m'explique, avant même d'avoir l'idée d'arreté, il faut mettre certaines conditions en place, comme faire une croix sur ses connaissances héroinomanes, avoir un but dans la vie, réussir a trouver des plaisirs de la vie qui comblent le trou que vous éssayez de combler par la poudre. Tout ce temps la, il faut le passer sous
méthadone pour pouvoir structurer sa vie. C'est IMPOSSIBLE d'arreter dans la durée dans d'autre condition.
Il va de soit que baisser aussi rapidement que moi n'est pas une bonne solution, je le fait car je connais mes limites, je connais les différents stades du manque et je suis capable de faire abstraction des prémices du léger sous dosage que d'autre ne pourrait pas je suppose.
Chacun à son parcours, moi je me suis doté d'une force de caractère inébranlable, car je me suis trouvé un projet de vie, que j'en ai eu assez des histoires completement folles d'héroinomane pret a voler un pot commun pour un amis toxico décédé, voir une amie d'enfance se prostituer chez un dealer qui a l'age de son père et le physique de son grand père,ect ...
J'ai un oncle ex héroinomane, malade d'une hépatite B qui m'a toujours dit : j'ai arreté le jour ou j'ai décidé de ne plus en prendre. J'ai mis du temps à y croire, car au fond de moi à chaque tentative d'arret je me disais : juste un tout dernier après
sevrage pour "l'apprécier" ... Il avait juste totalement raison, à un moment on a le déclic qui fait qu'on décide de ne plus en prendre.
En 2014 avant ma deuxième entrée en prison je m'étais dit (et j'avais des pensées sucidaire depuis ma rupture) que je me donnais une dernière chance en allant en prison pour recommencer d'un meilleur pied. Avec toute les mauvaises nouvelles, les diplomes que l'ont me refuse, si j'avais du abandonné, ça aurait été depuis longtemps. J'ai perdu un ami par infection en shootant en 2016, j'ai perdu mon grand père en 2017, cette année je compte faire honneur à son âme, en retournant moi au métier qu'il faisait, lui par nécéssité, moi par conviction, plaisir et passion.
Croyez en vous !
Voilà, je pense que c'est tout pour aujourd'hui. Je vous tiens au courant des avancées, ne vous demandez surtout pas si je vais y arriver, j'y arriverais. Bonne journée