Bonjour à tous,
voilà ma petite histoire. J'ai 38 ans et je fume depuis que j'ai 16 ans environ. Ma conso a été très irrégulière au fil des années, avec des phases très occasionnelles (quelques pets en soirées) et des phases très compulsives (des week end entiers passés à juste me défoncer), des phases de fume sociale et des phases de fume solitaire.
Mais heureusement ou malheureusement, j'ai toujours galéré avec les plans pour pécho et donc j'ai toujours alterné des phases d'abondances et des phases de rien tout au long de ma vie. Sauf que depuis deux ans, j'ai enfin trouvé un plan idéal, proche, fiable, et continue.
Et là, le bonheur, ou plutôt les emmerdes, commencent.
Parce que du coup, je me suis enfoncé dans une sorte de vie entièrement dédiée au produit. Comme je travaille beaucoup la semaine, les jours libres je n'avais qu'une envie, me peletonner dans mon canapé et fumer des pets en jouant à des jeux vidéos sur fond de marathon séries télé.
Au début, j'arrivais quand même, quand c'était nécessaire, à sortir ces jours là, faire les choses que j'avais à faire mais de plus en plus, c'est devenu impossible. Si bien que depuis deux ans presque, ma vie sociale et « active » se résume à mes collègues de travail parce que le reste du temps, je suis devenue INCAPABLE de ne pas fumer dans mon lit dès le réveil et ensuite je deviens INCAPABLE de voir ou parler à qui que se soit ou faire quoi que se soit d'autre que continuer à fumer (genre, si un jour, je m’aperçois que j'ai plus de PQ, je suis cap de prendre le risque.... quitte à utiliser un gant de toilette plutôt que de sortir au magasin qui est à deux pas de chez moi en acheter !). Mes soirées et week end désormais sont uniquement consacrés à la fumette et je ne supporte plus que rien n'interfère au point que je n'arrive même plus à répondre à un pauvre sms ces jours là.
En gros, depuis que j'ai un plan régulier, non seulement mon budget matos a explosé (20 euros par semaine mini, plus souvent 60 alors que je gagne déjà difficilement ma vie) mais en plus je passe absolument TOUT mon putain de temps libre à ça. C'est devenu mon seul et unique hobby, j'ai fait le vide complet autour de moi parce que je ne suis plus capable de voir personne quand je fume et je fume tout le temps et je n'en fous plus une rame et pourtant j'ai plein d'envies, m'inscrire à un club d'échec (pas possible, c'est les samedi et les samedis je fume) reprendre mes études (impossible, je pourrai pas bosser les jours ou je fume et je fume littéralement tout mon temps libre) apprendre une nouvelle langue (impossible, j'ai plus aucune mémoire de rien) rien que sortir faire une balade, avant j'adorais ça, maintenant je me garde enfermé chez moi, je réponds plus au téléphone, mon courrier s'amasse dans un tiroir, même plus je prends la peine de l'ouvrir et quand j'ai des problèmes de quelque ordre ce soir, je les relègue dans un coin, les évite, ne règle plus rien, laisse tout traîner parce que tant que je peux fumer, je suis le plus heureux du monde (que je me disais...). Heureusement j'ai toujours réussi à continuer à bosser mais tout autour, y'a plus que la fume. Je précise que je suis célibataire et que je vis seul, j'ai une très bonne copine "avec bénéfices" disons que je vois régulièrement depuis dix ans mais là j'en suis arrivé à un point où même elle, il faut que je me mette des coups de pied au cul pour accepter de la voir parce que littéralement, j'en suis arrivé au point où je préfère fumer devant the big
bang theory que baiser. Et là ça devient grave.
je me souviens d'un film que j'avais adoré, Cecil B Demented et d'une réplique en particulier « avant, j'avais plein de problèmes. Maintenant, j'en ai plus qu'un : la drogue. » parce que ma vie, c'est exactement ça ! Tant que j'ai mes jours et mes soirées ou je peux me légumer tranquillement,j'ai l'impression que rien ne peut m'atteindre et que je peux supporter absolument tous les emmerdements (professionnels, financiers, santé).
Sauf que, sauf que....là ça fait quand même presque un an que je me sens misérable. Je suis crevé tout le temps, désagréable avec tout le monde au taf, j'évite ma famille, je m'isole, tout est devenu difficile, je fais plus rien alors que j'ai plein d'envies, et le temps file à tout allure sans qu'il se passe rien, j'ai l'impression horrible d'être un genre de zombie stagnant qui arrive à se faire passer pour un être humain quand c'est vraiment obligé mais qui n'a qu'une hâte, revenir à sa vraie nature de zombie le plus vite possible.
Et là, la semaine dernière, coup de théâtre, mon super plan est tombé. Alors 'jai décidé de prendre ça comme un signe que c'était peut être ma chance de sortir de tout ça. Parce que tant que j'ai de quoi fumer, je fume et ça, je peux rien y faire. Mais là j'aurais plus rien et je me suis tellement isolé que je saurais même plus par quel biais passer pour m'en procurer et en fait, depuis que je commence à réaliser ce que ça implique pour mon quotidien et ma vie toute entière, au lieu de ressentir de la panique, je ressens comme une sorte d'excitation dans le bide et tout un tas de trucs défile dans ma tete genre, je vais enfin sortir de mes emmerdes financiers (parce que je vivais largement au dessus de mes moyens à cause uniquement de ma consommation) enfin pouvoir aller à ce cours d'echec ou juste retourner au cinéma ou lire un livre ! truc de dingue !! enfin pouvoir aller faire des balades et me mettre à la course à pieds, depuis le temps que j'en rêve, de loin, enfoncé dans mon canap avec un gros
bédo. Enfin réinstaller l'ampoule de ma salle de bain ! (un an que je me lave littéralement dans le noir, la flemme ultime comme art de vivre...).
et un truc con mais aussi, je vais enfin pouvoir arrêter de fumer parce que ça fait trois ans que j'ai arrêté la
cigarette, me contentant de mes pétards weekendsoirées et de bonbons
nicotine la journée, donc dans ma relation fusionnelle a mes pétards, j'imagine qu'il y'avait aussi une part de relation fusionnelle à la
nicotine.
Et c'est la première fois aussi que je pense à venir sur internet pour avoir des informations et ce forum est une mine ! Il y' adéjà presque toutes les réponses aux questions que je me pose en fait mais je crois que j'avais besoin d'écrire tout ça pour que ce soit vrai, je vais vraiment le faire, pas seulement en rêver vaguement pour finir par me dire "mais naann, tant que j'ai des pets, je suis le roi du monde!" et poster ici c'est comme rendre tangible un truc qui paraît complètement fou ! flippant et fou mais excitant aussi, j'ai limite l'impression de ressentir quelque chose pour la première fois depuis des mois ne serait ce que de l'adrénaline.
Donc voilà, je voudrais savoir si vous avez des conseils quand même pour quelqu'un qui ne vit plus que
cannabis depuis presque deux ans, en stage d'immersion complet en quelque sorte, quelqu'un dont c'est devenu la seule activité de loisir, des conseils pour pas péter les plombs surtout parce que pour ce que je me souviens de quelques précédentes phases de
sevrage, je sais que je devenais complètement insomniaque et que je m’ennuyais tellement sans être pour autant capable de bouger que j'avais l'impression de devenir taré tellement je tournais en rond dans ma tête.
Pour la partie physique du
sevrage, c'es pas ce qui me fait le plus peur mais vraiment, ça va laisser un immense vide et je voudrais savoir comment ne pas avoir trop mal les quelques permiers temps ?
C'est très long, désolé, c'était pas prévu mais c'est venu tout seul, merci de m'avoir lu en tout cas, l'avoir écrit me l'a posé aussi dans la tête. ça fait un bon moment que je sais/sens au fond de moi que je dois arrêter (juste ralentir est tout à fait exclu, je n'ai jamais été capable de modération, pour rien, et je suis du genre compulsif ) mais ça ne dépassait jamais le stade de l'idée, etlà j'ai vraiment envie de sauter le pas, puisque malgré moi, j'en ai désormais l'occasion.
Merci, je retourne lire les récits d'autres
sevrages (mais là encore, je ne sais pas si c'est très bon, je trouve ça plutôt anxiogène?je crois que je vais déjà me contenter de lire les conseils)