Bonsoir,
Juste histoire de discuter un chouya :)
J'ai découvert l'excta puis la
mdma (pour être plus précis) comme la majorité des consommateurs ici, soit dans l'univers techno, des raves improvisées en forêt d'île de France, puis dans les clubs urbains plus formalisés et au final en soirée entre potes.
L'accessibilité du produit aura eu trois phase pour ma petite vie : la facilité, soit des dealers partout, même en rave et en club, la phase prohibition plus compliquée (courant 2002-2007) puis la phase
darknet (enfin je le vois comme ça) avec un produit quasi de luxe disponible. Et aujourd'hui vous avez avec le dealer du coin la même qualité que sur le
Darknet.
Lors des années 97-2007 il n'y avait pas ou peu d'informations techniques sur la
mdma. Donc nous avions l’expérience directe, soit le duo
taz +++ = grosse
descente. On était un peu naïf sur le coté concept pills, soit le
taz love, le
taz teuf (en gros lié au mélange). Mais les plus curieux ont vite capté qu'il ne s'agissait que de mélange de
mdma et d'autres substances.
Où étions-nous les plus ignorants ? Sur le principe, soit le rapport à TA
sérotonine (pour simplifier) et ses limites (tes limites). Nous savions par contre par notre propre expérience que taper ou gober toutes les semaines pendant six mois voire plus te dirigeait directement chez papa et maman et surtout chez le psy. C'était quasi automatique. Tu pouvais paradoxalement être un teufeur de folie pendant 4 à 6 mois, voire plus pour certains, et ensuite, la dégringolade. Alors en deux ou trois ans tu avais déjà une expérience, tu prévenais ceux qui découvraient le paradis des teufs, de la
mdma, voire du
speed, de la
coke. Tu passais pour le vieux cons (à 25 piges...) en leur disant, méfie-toi. De toute façon on te riait au nez.
Vous le savez, il est dans une vie très difficile de faire la part des choses entre sa prise de drogue et une dépression latente, c'est à dire qui cause quoi ? Y avait-il un terrain "dépressif" ? La
mdma ne faisait-elle que provoquer cette dépression ? Puis quand on est jeune je pense, on n'aborde pas une dépression de façon scientifique, elle peut vite être associée à un mal être, et pire : à un environnement artistique (moi l'artiste pessimiste, avec des lectures dures, tristes, bref un contexte où son désespoir est quasi expliqué par une psychanalyse morbide, stupide et colorée de concepts creux, mais beaux. Alors que cherche pas, t'es dépressif à la
base ou alors tu es dans un état critique où tu auras mis ton cerveau dans le caniveau par l'abus de substances jouant sur tes neurotransmetteurs.
Je dis ça car quand tu as des explications claires sur les effets secondaires, tu peux cibler un peu mieux un état clinique, et moins culpabiliser, ou ruminer sur ton état en lui trouvant des causes absurdes, cyniques, psychanalysantes, voire mystiques. Ben non, si tu as niqué ton circuit dopaminergique ou sérotoninergiques, t'es pas Celine, Cioran ou Houellbecque ou artistes maudit (ou à la recherche d'une cause familiale et tragique), t'es juste un être de chair et de chimie.
Pourquoi cette parenthèse sur la dépression ? Car liée à la
mdma. Comprendre son spleen c'est aussi viser les véritables causes de son mal être parfois.
Les soirées étaient simples :
taz, voire deux
taz. En snif nous ne comptions plus. Et parfois il m'est arrivé de gober 5
taz en 32 heures... ou 5
para en 20 heures, là je l'avoue j'ai totalement arrêté car j'ai cru crever. Je vous dis ça car quand je vois les doses considérées comme mortelles aujourd'hui, parfois nous les avons approché.
Ensuite l’expérience est une forme de méthode scientifique peu subtile, mais elle possède son lot de de vérité certes approximative, donc le monde "éclairé" de ceux qui prenaient de la
mdma était capable de dire que derrière il y avait de la
descente terrible, des états dépressifs, et dans les pires de cas (très très rare) des types qui avaient une dentition et un cerveau (certes des polyconsommateurs) fracassé, impressionnant.
Donc aujourd’hui avec un tel site vous avez des normes, des explications, des témoignages, des réponses plus précises. Rien de plus juste ne saurait vous arriver, rien de plus proche de la réalité (car il y a encore tant à apprendre sur les drogues) ne saurait être disponible.
Cà peut paraître étonnant de lire des types qui t'expliquent que pour eux il n'y a pas mieux qu'un fixe de
crack ou d'
héro ou que le
LSD reste la drogue noble par excellence (ce que je pense, et pourtant j'en ai pris deux fois dans ma vie) mais au moins les choses sont dîtes (ainsi que les dégâts), il n'y a plus de zone de trouble. ET ces zones de troubles ont sur nous - souvent - un pouvoir magnétique, ou pire autodestructeur, une forme de saut dans le vide.
Donc sans cesse je remercie ce site d'exister et les participants (et surtout les modérateurs) ici sont à mon avis des citoyens qui font leur job de citoyens éclairés, et ils doivent en être hyper fier.
Ah oui au fait j'ai 45 piges, parfois je me pose la question à savoir si je suis mature soit de m'offrir des soirées encore sous drogues, mais finalement je gère et la drogue "festive" ou récréative pour moi fait partie de mon monde. J'ai certes stoppé les soirées techno
taz quand j'ai eu des enfants (ingérable). Donc je gère.
PS : sauf erreur je connaissais psychoactif depuis 2002, est-ce le même site ?
Dernière modification par Zarathoustra (23 mars 2018 à 22:02)