Commencer très vite le traitement anti-sida chez les personnes sous traitement anti-tuberculeux pourrait réduire la mortalité de 34% et éviter 150.000 décès par an, selon une étude présentée jeudi à Vienne, à l'occasion de la Conférence internationale sur le sida.
La tuberculose est la co-infection la plus fréquente chez les personnes vivant avec le VIH. En 2008, selon les derniers chiffres disponibles 1,37 million de personnes étaient atteintes de cette double infection qui a fait 456.000 morts.
Les deux traitements peuvent agir de paire et aucune étude n'avait encore établi quand il convenait de commencer le traitement anti-VIH.
L'essai a depuis été conduit au Cambodge, à l'initiative de l'Agence française de recherches sur le sida (ANRS) et du NIH (National institute of health) américain.
Les 661 patients du test sur 26 mois, atteints de tuberculose (TB) et sévèrement infectés par le VIH, ont été divisés en deux groupes. L'un a reçu un traitement anti-VIH huit semaines après le début du traitement anti-tuberculinique, l'autre a été mis sous traitement anti-VIH deux semaines après le début du traitement anti-TB.
Il s'agissait d'établir, selon François-Xavier Blanc, de l'hôpital Bicêtre à Paris et co-responsable de l'étude, à quel moment il vaut mieux faire entrer une personne souffrant de tuberculose dans un traitement anti-sida pour assurer ses chances de survie.
Cinquante-neuf personnes sont mortes dans le groupe mis rapidement sous traitement anti-VIH, et 90 dans l'autre, soit un différentiel de 34%. Les malades traités dans les deux semaines ont souffert plus que les autres du syndrome inflammatoire de reconstitution immune (Iris), une exacerbation des réactions immunitaires.
"Si on peut réduire d'un tiers la mortalité, on peut gagner 150.000 vies par an en donnant le traitement anti-VIH plus tôt", a noté M. Blanc.
L'organisation mondiale de la santé, dans ses dernières directives publiées mardi, recommande de traiter le patient co-infecté TB/VIH "le plus tôt possible" dans les huit semaines.
En parallèle, l'Onusida et l'agence "Stop TB" ont signé jeudi un protocole d'entente pour une campagne visant à éviter 200.000 morts par an découlant de cette co-infection. Pour l'occasion, des dizaines de militants ont manifesté à Vienne devant un cercueil noir, symbole du coût en vies humaines de la co-infection.
Source :
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