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Du coup ma question est la suivante, qu’est ce que les UD attendent du Pharmacien ? Rien ? Un conseil ? Une écoute ?
Je pense que ce que j'attend d'un pharmacien c'est avant tout d'être conseillé. Qu'il m'oriente vers les meilleurs choix pour ma santé.
Est-ce qu’on a le droit de parler avec des vrais mots (héroïne, seringue, addiction, etc..) ou est-ce qu’il faut utiliser un langage détourné ? Est-ce que vous ne voulez juste qu’on vous laisse tranquilles ? Est-ce que tous les UD veulent arrêter et ont besoin d'aide ? Etc etc etc.
Non tu n'est pas obliger d'utiliser des détour. Avec mon pharmacien on va droit au but. C'est une relation patient professionnel comme avec un addictologue.
Perso je ne cherche pas à arrêter ma conso de drogue puisque elle est maitrisé et ce depuis des années. Contrairement à ma conso d'alcool qui à nécessité l'utilisation de baclofène
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Dernière modification par FunkyHunk (04 juin 2018 à 19:32)
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Dernière modification par Mammon Tobin (04 juin 2018 à 19:40)
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Ban-Hanne a écrit
Bonjour à tous :)
Je ne sais pas trop si je suis dans la bonne catégorie et je m'excuse d'avance si ce n'est pas le cas :$
C'est ok ! bon endroit pour moi , tu as compris " l'arbologie " du forum
Je me présente je suis Ban-Hanne, étudiant en 4ème année de Pharmacie et travaillant une 20aine d’heures par semaine en officine. Je viens de découvrir votre forum et je suis très agréablement surpris par tout ce qu’il s’y passe !
Je trouve ça vraiment bien d’échanger autour des différentes pratiques qui concerne les UD et de promouvoir la RDR ! Bravo à tous pour la richesse de ce support !
Du coup j’ai pas mal zoné sur le site et j’ai appris plein de trucs qui me servent beaucoup au comptoir. Le fait de comprendre comment se passe les prises de drogue me permet de mieux appréhender les patients que j’ai en face de moi et de mieux les traiter !
C'est super agréable à entendre et chouette que tu arrives en plus à capitaliser sur tes pratiques, ta vision des usagers. Merci pour les compliments et félicitation , pour ton intelligence et ta sensibilité.
Du coup ma question est la suivante, qu’est ce que les UD attendent du Pharmacien ? Rien ? Un conseil ? Une écoute ?
Alors avant de commencer une réponse sérieuse :
monsieur, vous êtes le Génie d'Aladdin, Shenron de dragon ball. Un potentiel exauceur de souhait !
si on avait quelques souhaits que vous nous exauceriez (ou mieux un nombre illimité de souhaits) on serait tellement bien. Je vois bien une pharmacie "drive through".
"Bonjour groovie, puis je prendre votre commande?"
Bonjour cher pharmacien, il me faudra 10g de morphine, 2 boîtes de rohypnol (rip), 1de clonazepam pour les descentes. Un peu de stims , aujourd'hui ce sera de l' adderall et de la métamphetamine pharmaceutique. Pour dormir, du GHB/Xyrem® (oui ces molécules existent, la meth et le Ghb pour les maladies du sommeil) , de la cocaïne médicale (chirurgie de l'œil ; ex : usa)
Sinon cher Pharmacien, pouvez vous m'en dire plus sur les effets de la methamphetamine sur ma digestion? au passage j'ai des petits champignons là en bas, si vous avez une pommade fongicide à base de crack ou PCP... sinon je me fais moi même mon oblitération du scrotum mais il me faudra une belle fiole de kétamine
Un peu plus sérieusement : le pharmacien est le rêve (in)accessible de la légalisation et commercialisation des stupéfiants; Il fut un temps où l'on pouvait acheter toutes ces drogues, légalement, chez vous. Il y en avait moins qu'aujourd'hui mais tout de même , héroïne, cocaïne, methamphétamine ... il y en a eu pour tout les goûts ...
Du coup ma question est la suivante, qu’est ce que les UD attendent du Pharmacien ? Rien ? Un conseil ? Une écoute ?
1) L'absence de jugement : beaucoup de vos confrères nous (toxs) traitent comme des merdes, mais c'est pas une spécificité de votre corps de métier. Il y a aussi les docteurs, les infirmiers, même les AS ...parfois c'est les ASH qui nous traitent le plus humainement...tout simplemennt car ils ont eu un gamin qui a eu des soucis d'addiction ou autre.. Il y a beaucoup de mépris, le pharmacien peut / veut rarement dépanner pour qu'on puisse finir le mois sans manque/malêtre profond qu'il engendre. C'est dommage que l'état fr ait rendu les choses si strictes, si carrés, si implacables.
En pharmacie on m'a déjà refusé la vente de codéine pour délit de faciés, on m'a déjà refusé des aiguilles (non on a AUCUNE aiguilles, peu importe la taille. Les seringues? aussi!... il va se piquer avec, si il se tue ça se trouve juridiquement je vais être responsable...hmm je préfère mentir et dire que je n'ai rien..! au final tu rentres chez toi bredouilles et tu réutilises tes aiguilles/seringues... niveau hygiène tu manges 30ans dans les dents...)
2) Les connaissances: sans position haute, indiquer les infos sur les produits. Vous êtes les grands experts de la pharmacopée, vous êtes des puits de science. Continuez, à travers votre carrière de vous informer sur vos médicaments, sur les substances illicites, leurs antidotes etc;
Beaucoup cessent tout travail de recherche (alors que ça reste un devoir dans nombre de profession médicale) et au final ils sont à la ramasse voir désinforme a cause de leurs erreurs. Le pharmacien doit être une source d'info fiable :) Oui c'est difficile mais n'est ce pas votre passion?
Aussi ça aurait été cool que les pharmaciens soient au jus pour le médiator, zyprexa etc...pour parler des défauts de ces médocs, les nouveaux excipients de tel médoc qui le rendront moins bien, quelles solutions etc. Bref, être dans la brèche de la nouveauté, protéger ses patients, prendre soin d'eux. Tiens toi t'as des douleurs oui ces derniers moi tu m'en a parlé, ton médecin t'a prescrit du tramadol, tu connais les risques? Tiens toi t'as eu des soucis psy, tu découvres les benzos, tu sais pourquoi ce n'est pas un médicament curatif mais qui soulage? tu sais que tu peux developper une addiction difficile si tu en prend tout les jours, en quantité, longtemps et que si t'arrêtes d'un coup ça peut te tuer? que consommer la boîte d'un coup va augmenter ta tolérance et tu seras perdant etc. Bref faire comme ici sur psychoactif, diffuser l'information en se mettant à la place du patient (je dirais pas client...même si le métier se commercialise bcp)
3) Les bords arrondies, les largesses, un peu d'avance sur les medocs, être un peu cool. Faire confiance, ne pas réprimander...jouer carte sur table entre adultes, annoncer la couleur mais ne pas faire le gros enfoiré au point où on doit appeler son médecin aux seychelles pour avoir une boîte d'un truc qui nous évitera d'être tout pourris et rater les cours/boulot.. tout ça pour un bout de papier (ordo)
Est-ce qu’on a le droit de parler avec des vrais mots (héroïne, seringue, addiction, etc..) ou est-ce qu’il faut utiliser un langage détourné ?
Si on est bienveillant, honnête, que l'on est pas punis par des refus de vente/mensonges pour ne pas donner de matériel -> oui on peut utiliser un langage réaliste, cru etc.
Le soucis c'est que l'espace entre chaque client est souvent limité, on doit chuchoter? le secret médical est difficile à maintenir dans vos petites officines. Parfois il y a un marquage au sol mais il est pas tout le temps suffisant, respecté. Dur de parler de ses consos devant des inconnus, peut être des voisins qui vont ruiner ta réputation
Est-ce que vous ne voulez juste qu’on vous laisse tranquilles ? Est-ce que tous les UD veulent arrêter et ont besoin d'aide ? Etc etc etc.
Oui il faut nous laisser tranquille, ce n'est pas vous qui nous empêchera de consommer et la RDR c'est l'accès a du matos propre/clean pour survivre à nos consos. Maintenant si on a besoin d'aide, on te le fera savoir, surtout si on développe une bonne relation. Ensuite si tu connais les produits consommés, vu que vous êtes LES experts des molécules, vous avez des tas de choses à nous apprendre et faire de la rdr : pharmacocinétique, pharmacodynamique, intéractions médicamenteuses (je te conseil le site tripsite.me ; drugs combination guide , un énorme tableau HQ)
En bref, quand vous rentrez dans une pharmacie, comment vous voudriez que ça se passe ? :)
Déjà si il n'y a pas de mépris, de paternalisme ,c'est déjà énorme.
Demandez si on a besoin de conseil RDR est mieux que de les imposer, je me rappel quand je faisais les pharma pour la codéine, entendre que ça provoque addiction alors qu'on l'est déjà (addict) c'est fatiguant ...et avec les petites menaces si on prend plus qu'une boite => je me cabre et vend rien... Oui il y a beaucoup de paternalisme en même temps je vous comprend, beaucoup d'usager ignore tous de leur produit. Chaque année sur notre forum on découvre des personne qui ont eu l'impression de s'être fait avoir "Mais c'est des médicaments, c'est bon pour la santé. QUOI?! ça provoque de l'addiction le tramadol??!! je me suis fait avoir!! mon médecin m'a même pas avertis " en plus le truc tu te tapes double sevrage AD/OPI miam miam, dur dur
Merci d’avance pour vos réponses !!!
PS : Je ne juge pas du tout ces pratiques ! Je ne suis pas tout blanc non plus niveau usage de drogue
Coquinou
Tu aurais pu être "sobre man" ça n'aurait rien changé tkt.
bonne soirée
Les pharmaciens restent l'une des professions favorites des français, vous êtes populaires, ce n'est pas pour rien. Vous connaissez notre intimité, plus que le facteur, parfois autant que le docteur (voir plus quand on lui ment)
Dernière modification par groovie (05 juin 2018 à 02:23)
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Von zymmel a écrit
Perso je ne cherche pas à arrêter ma conso de drogue puisque elle est maitrisé et ce depuis des années.
Je trouve ça hyper intéressant ! Que ce soit selon mon patron, la fac ou les "on dit", une consommation de drogue n'est jamais maîtrisée. Surtout quand on parle de drogue par voie IV. Du coup qu'est-ce que tu entend par "conso maîtrisée" ? Et je ne sais pas si c'est ton cas, mais est-ce qu'on peut vraiment s'injecter des trucs sans devenir complètement obsédé par ça ?
FunkyHunk a écrit
La seule période où j'allais en pharmacie, c'est quand j'étais dépendant aux benzos (fausses ordonnances) et à la Codéine (sans ordonnance).
Je comprend ta frustration vis à vis des pharmaciens ! :) Mais malheureusement c'est aussi une partie de notre boulot que de refuser des ordo, de vérifier que le patient rentre bien dans un parcours de soin et qu'il n'utilise pas les médicaments pour se droguer. C'est pas une partie de plaisir pour nous non plus que de refuser une délivrance et de voir le désespoir dans les yeux de la personne en face Ce qu'il faut savoir, c'est que je pourrais délivrer une boite de Xanax sans ordo à quelqu'un en "lui faisant confiance", parce qu’il a l'air en manque et que je veux l'aider. Par contre si la personne décide de gober la boite entière et meurt, la sentence peut aller jusqu'à "homicide involontaire"... C'est pas pour faire chier les gens qu'on est si chiant, c'est juste que la pharmacie c'est notre job, et qu'on veut pas aller en prison à cause de lui.
Mammon Tobin a écrit
j'apprécie quand la personne qui me sert est un peu discrète et ne parle pas trop fort quand y'a du monde
Je suis d'accord à 3000% avec toi ! C'est scandaleux de délivrer des TSO, ou des neuroleptiques, ou n'importe quel autre médicament sensible sans un espace de confidentialité. Et c'est hyper frustrant pour nous aussi de l'autre côté du comptoir, parce-que parfois j'ai pleins de questions à poser et je ne peux pas car je sais très bien que c'est impossible d'avoir une réponse honnête dans une pharmacie bondée
J'essaye au maximum ! Malheureusement, c'est dur de faire la part des choses parfois. Pour te donner un exemple, dans la ville ou j'exerce, il y a un médecin qui prescrit tout ce que le patient demande (Subu, skenan, ...). Du coup dès que tu vois rentrer quelqu'un avec une ordo de ce type tu n'as plus du tout confiance !
J'ai fait Pharma pour soigner les gens, pas pour distribuer du Subu qui va être vendu ou pris dans un cadre récréatif. Mon but c'est d'accompagner mon patient pour son sevrage aux opiacés, et le soigner.
En gros je veux bien considérer les UD comme des patients qu'il faut aider, et si la personne veut se sevrer elle aura toute mon attention. Par contre je ne veux pas perdre mon temps avec quelqu'un qui me ment et qui essaye d'obtenir ma confiance juste pour profiter de mon statut.
C'est comme partout, il y a pas mal de gens qui abusent des Pharmaciens et qui nous prenne pour des cons, du coup après les gens bien qui n'ont rien demandé à personne récoltent pour les autres
groovie a écrit
Bonjour groovie, puis je prendre votre commande?"
Bonjour cher pharmacien, il me faudra 10g de morphine, 2 boîtes de rohypnol (rip), 1de clonazepam pour les descentes. Un peu de stims , aujourd'hui ce sera de l' adderall et de la métamphetamine pharmaceutique. Pour dormir, du GHB/Xyrem® (oui ces molécules existent, la meth et le Ghb pour les maladies du sommeil) , de la cocaïne médicale (chirurgie de l'œil ; ex : usa)
Sinon cher Pharmacien, pouvez vous m'en dire plus sur les effets de la methamphetamine sur ma digestion? au passage j'ai des petits champignons là en bas, si vous avez une pommade fongicide à base de crack ou PCP... sinon je me fais moi même mon oblitération du scrotum mais il me faudra une belle fiole de kétamine
Ahah ! ^^ Tout ce que tu décrit c'est loin d'être un monde parfait selon moi ^^ Mais chacun son point de vue :)
Je suis d'accord avec toi sur certains point par contre : quitte à consommer de la drogue, autant en prendre de la bonne, je suis d'accord. En rendant illégal toutes les drogues, l'état décharge sa responsabilité sur des amateurs qui vendent de la came coupée n'importe comment.
Le problème c'est que ça pose encore d'autres soucis d'éthiques et d'opinion publique, mais le débat n'est pas là !
groovie a écrit
L'absence de jugement : beaucoup de vos confrères nous (toxs) traitent comme des merdes, mais c'est pas une spécificité de votre corps de métier
C'est vrai... Malheureusement ils vous prennent vraiment pour des ignares en dehors de la société incapable de faire autre chose que de se massacrer les veines. Et je pensais à peu près la même chose avant de prendre conscience que je faisais de la discrimination. C'est tellement un concept banal et accepté de dénigrer un tox que ça en devient limite normal.
Et je m'excuse au nom de tous mes confrères qui ont prononcé un serment sans en comprendre la vraie signification
groovie a écrit
2) Les connaissances: sans position haute, indiquer les infos sur les produits. Vous êtes les grands experts de la pharmacopée, vous êtes des puits de science. Continuez, à travers votre carrière de vous informer sur vos médicaments, sur les substances illicites, leurs antidotes etc;
Yes ! Très bon conseil ! Et merci beaucoup pour le site je vais relayer l'info
groovie a écrit
Aussi ça aurait été cool que les pharmaciens soient au jus pour le médiator, zyprexa etc...pour parler des défauts de ces médocs, les nouveaux excipients de tel médoc qui le rendront moins bien, quelles solutions etc. Bref, être dans la brèche de la nouveauté, protéger ses patients, prendre soin d'eux. Tiens toi t'as des douleurs oui ces derniers moi tu m'en a parlé, ton médecin t'a prescrit du tramadol, tu connais les risques? Tiens toi t'as eu des soucis psy, tu découvres les benzos, tu sais pourquoi ce n'est pas un médicament curatif mais qui soulage? tu sais que tu peux developper une addiction difficile si tu en prend tout les jours, en quantité, longtemps et que si t'arrêtes d'un coup ça peut te tuer? que consommer la boîte d'un coup va augmenter ta tolérance et tu seras perdant etc. Bref faire comme ici sur psychoactif, diffuser l'information en se mettant à la place du patient (je dirais pas client...même si le métier se commercialise bcp)
Ben tu vois, là tu cite juste EXACTEMENT ce que c'est le métier de Pharmacien. Les tocards que vous voyez souvent dans les officines ne sont pas des vrais Pharmaciens, ce sont juste des vendeurs de boite qui sont la pour compter leur marge et leur chiffre d'affaire. Je travaille actuellement dans une pharmacie comme ça, et je suis bien d'accord avec toi, ces gens là sont loin d'être des professionnels de santé !
Mais si ça peut te rassurer, j'espère que la nouvelle génération dont je fais parti va répondre plus à tes attentes ! Nous on veut soigner le patient, on se tiens à jour des nouvelles recos, on essaye d'être pédagogue et pas paternaliste, etc...
En bref je travaille avec les Pharmaciens que vous détestez et je vous jure que je les déteste aussi ^^ Mais sachez qu'on est pas tous comme ça, et qu'il y en a quand même pas mal d'entre nous qui considère les UD comme des patients et pas comme des tox !
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Du coup qu'est-ce que tu entend par "conso maîtrisée" ?
Salut,
Pour ne te parler que de MON histoire : J'ai plus du demi siècle et 40 ans d'opiacés dérrière moi...J'ai injecté aussi, il y a longtemps...Je passe les détails, mais je me suis sevré de l'héroine avec la codéine des néo codion. Au début, je gobais 1 boite, puis je me suis stabilisé durant quelques années à 15 cachets, avant de descendre à 7/jour pour finir par gober mes 3 cachets le matin et mes 2 le soir durant plus de 10 ans et d'arréter.
Je suis loin d'être un OVNI; J'ai nombre de potes et connaissances qui vivent complètement insérés, avec leurs quelques cachets de codéine/jour depuis des décénies.Et ce, sans jamais augmenter leurs doses.
Trés bien si c'est ce que LUI désire...
En gros je veux bien considérer les UD comme des patients qu'il faut aider, et si la personne veut se sevrer elle aura toute mon attention. Par contre je ne veux pas perdre mon temps avec quelqu'un qui me ment et qui essaye d'obtenir ma confiance juste pour profiter de mon statut.
Ca n'est pas parce qu'on ne veut pas se sevrer qu'on ment ou qu'on se fout de ta gueule...Malheureusement, rares sont les pro de santé qui admettent et savent entendre qu'on peut vivre trés bien et en bonne santé depuis des dizaines d'années en ayant une addiction.
Pourtant, bossant, moi aussi, dans ce domaine, j'en vois un sacré paquet de patients addicts ne serait ce qu'aux benzos et AD depuis des décénies...Et , bizarrement, là, ça passe crème...Pas comme avec les opiacés ( même pas avec un opi aussi faible que la codéine à petites doses)...Pourtant, heureusement, il existe quand même des pharmaciens capables d'entendre le discours qui dit que: Je vis depuis 35 ans sous codéine, tout va bien dans ma vie, j'ai un boulot, une famille, une maison. Je pars en vacances et je vis comme la majorité des gens de ce pays, il me faut juste mes quelques comprimés de codéine pour être en état physique et psychologique de vaquer à mes occupations lambda...Avec ceux là, pas de mensonge, j'ai toujours joué franc jeu et les gens que je connais dans ce cas, font de même...
Le sevrage, dans mon cas, l'envie m'en est venue petit à petit et surtout parce que la prohibition et tous les emmerdements qu'elle est susceptible d'engendrer me gavait sérieusement...Mais les leçons de morales, non, merci bien!
Et aussi, je ne fume pas de cannabis, peu de clopes, je ne bois pas d'alcool ni de café, je ne prend AUCUN médocs si ce n'est 150mg d'aspirine 1 ou 2 fois l'an si j'ai mal à mes vieux os Bref, comparé à beaucoup de gens autour de moi, je serais même beaucoup plus "sain" tel que le bon peuple entend ce mot, comme quoi...
Amicalement
Le vieux crouton
Dernière modification par Mascarpone (05 juin 2018 à 13:31)
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Dernière modification par neo (05 juin 2018 à 13:53)
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Ban-Hanne à écrit
Je trouve ça hyper intéressant ! Que ce soit selon mon patron, la fac ou les "on dit", une consommation de drogue n'est jamais maîtrisée. Surtout quand on parle de drogue par voie IV. Du coup qu'est-ce que tu entend par "conso maîtrisée" ? Et je ne sais pas si c'est ton cas, mais est-ce qu'on peut vraiment s'injecter des trucs sans devenir complètement obsédé par ça ?
Alors je ne consomme pas de drogue par voie IV je ne peux te renseigner la dessus
Quand je parle de consommation maitrisé j'entend par la que je ne vie pas pour le produit que celui ci ne m'obsède quand je suis sobre.
Je suis un code de conduite très restrictif puisque je ne consomme pas plus de trois fois par an une substance.Depuis le début de l'année j'ai consommer un gramme de cocaïne, un gramme d'héroïne et un gramme et demi de MDMA. Ses quantité ne te dise peux t'être rien mais c'est "relativement peux).
Pour te donner un exemple un grammes de cocaïne ou d'héroïne fait à peine une journée chez une personne dépendante.
Si je fais la somme sur l'année, des jours ou je suis sous influence je ne dépasse pas les trois semaines.
Je n'ai pas compter le cannabis mais pour cette drogue je ne dépasse pas les 3 mois en cumulé sur l'année.
C'est cela que j'appelle avoir une consommation maitrisé. La plupart des jours je suis sobre de toute substance et je n'en ressent aucune gène.
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Sufenta a écrit
[...] lorsque je suis sans rien c’est dépression [...]
La depression étant une maladie, si l'UD consomme pour soigner une douleur morale, bah... limite ça peut se tenir.
Même si ouais, pour moi un usager n'est pas un "malade". (l'addiction d'ailleurs, c'est considéré comme une maladie, sur le plan médical ?)
Dernière modification par FunkyHunk (05 juin 2018 à 20:36)
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FunkyHunk a écrit
'lu,
Je suis d'accord avec toi, pour moi un UD n'est pas un malade.
Mais si quelqu'un qui a un autre avis, prend l'énoncé autrement,Sufenta a écrit
[...] lorsque je suis sans rien c’est dépression [...]
La depression étant une maladie, si l'UD consomme pour soigner une douleur morale, bah... limite ça peut se tenir.
Même si ouais, pour moi un usager n'est pas un "malade". (l'addiction d'ailleurs, c'est considéré comme une maladie, sur le plan médical ?)
C’est compliqué car la dépression est une conséquence de l’arret des opiacés, ou d’un passage à une autre molécule.
Elle n’etais pas présente au départ mais la chimie du cerveau se retrouve perturbée si je stop et les ttt comme les AD, la metha ou la Buprénorphine n’ont pas fonctionnés (mauvais souvenir) du coup je l’aime bien ma chimie comme ça ...
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Ban-Hanne a écrit
Mais malheureusement c'est aussi une partie de notre boulot que de refuser des ordo, de vérifier que le patient rentre bien dans un parcours de soin et qu'il n'utilise pas les médicaments pour se droguer.
Tu as déjà reçues des réponses très pertinentes au sujet, mais c'est clair que c'est une distinction qui me fait bondir...
À mon avis, un pharmacien n'a pas à juger l'utilisation qui est faite d'un médoc (ni les raisons qui mènent à cette consommation), n'a pas à juger du tout en fait, mais juste être là pour renseigner et éviter des problèmes.
En achetant du codoliprane, certaines fois des pharmaciens me demandaient «Vous connaissez le produit ? », même si je répondais oui, ils me disaient « vous en prenez un ou deux à la fois en cas de douleurs intenses » et c'est tout (ah, oui, « faites attention ça peut être addictif »).
Jamais une fois aucun pharmacien m'a dit que la conso de paracétamol présente dans cette spécialité pouvait être hépatotoxique et qu'il ne fallait pas dépasser certaines doses et si vraiment j'avais besoin de dose majeures de voir ça avec mon médecin ou d’intégrer avec d'autres spécialités à base de codéine mais sans paracétamol (parce ça existait sans ordo).
Ça, à mon avis, ça aurait été une attention RDR constructive. Bien plus que des regard de travers !
Et puis, comment on juge l'utilisation qu'est faite d'un médicament ?
À la gueule du patient et selon la molécule demandé ?
Sauf qu'en vrai il y a plein de médocs qu'on pourrait utiliser pour se « droguer » (même si pas forcement dans le sens de se défoncer).
Par exemple, ma sœur s'est « droguée » longtemps au paracétamol : elle l'utilisait contre la gueule de bois (et pour pouvoir boire plus), pour rester réveillée plus longtemps sans avoir mal à la tête, pour pouvoir faire du sport quand elle était trop fatiguée, etc.
À ton avis, les pharmaciens se font des soucis à vendre du doliprane ?
Même s'ils savaient comme il est utilisé (peut-être eux même font pareil) ?
Et puis au fond, soigner une gueule de bois, un manque, un mal-être quelconque, un besoin de s' « évader » ce n'est pas se soigner tout court (oui, ok, c'est peut être soigner juste les symptômes et pas les problème au fond, mais depuis quand la médecine allopathique occidentale s’intéresse au une « vraie » guérison) ?
Alors, c'est quoi la différence avec d'autres produits ?
Pourquoi un pharmacien, du haut de sa blouse blanche, s'arroge le droit d'établir ce que c'est mieux pour la personne en face (sans même une consultation médicale) ?
Sans donner des vrais conseils en plus...
Ban-Hanne a écrit
C'est pas une partie de plaisir pour nous non plus que de refuser une délivrance et de voir le désespoir dans les yeux de la personne en face Ce qu'il faut savoir, c'est que je pourrais délivrer une boite de Xanax sans ordo à quelqu'un en "lui faisant confiance", parce qu’il a l'air en manque et que je veux l'aider. Par contre si la personne décide de gober la boite entière et meurt, la sentence peut aller jusqu'à "homicide involontaire"... C'est pas pour faire chier les gens qu'on est si chiant, c'est juste que la pharmacie c'est notre job, et qu'on veut pas aller en prison à cause de lui.
La prise de risque dans un métier est toujours présente (un chauffeur de bus qui pourrait tuer tout le car, un cuisinier qui pourrait empoisonner tout un resto avec une fausse manip de conservation, un manutentionnaire qui pourrait créer de gros dégâts, etc.) .
À mon avis, c'est un peu une fausse excuse pour se donner bonne conscience...
Déjà, malheureusement la loi est souvent de la part des plus forts (riches) et entre un tox qui hypothétiquement mourrait pour avoir avalé une boite d'un médoc et un pharmacien, je crois bien qu'il y a très peu de chances que le pharmacien ait des vrais problèmes judiciaires (encore faut-il que quelqu'un porte plainte ; même dans le cas de Pauline, sa mère a préféré une pétition qui porte à l'interdiction de la codéine en vente libre plutôt que de porter plainte contre le pharmacien qui avait vendu les médocs en question !).
Puis, je ne veux pas t’alarmer, mais n'importe qui pourrait se suicider avec quelques boites de paracétamol !
Ce n'est pas pour ça que les pharmacies arrêtent d’en vendre ! !
En plus je crois bien que si tu délivre une boite d'un médicament X avec une fausse ordonnance et la personne meurt, ce ne sera pas de ta faute, mais bien celle de la personne qui a falsifié l'ordo.
Donc ne t'inquiète pas, et puis, si je ne me trompe pas quelqu'un pourrait mourir de choc anaphylactique si allergique à une molécule, même si celle-ci a été correctement prescrite et délivrée dans les règles de l'art.
Bien que sur les feuilles qui accompagnent les médocs il y a toujours marqué de ne pas prendre les cachets si on est allergique, je n'ai jamais entendus aucun pharmacien inviter à faire un test d'allergie pour voir comment on réagi aux molécules la première fois qu'on en prend...
Pour te donner un exemple, dans la ville ou j'exerce, il y a un médecin qui prescrit tout ce que le patient demande (Subu, skenan, ...). Du coup dès que tu vois rentrer quelqu'un avec une ordo de ce type tu n'as plus du tout confiance !
J'ai fait Pharma pour soigner les gens, pas pour distribuer du Subu qui va être vendu ou pris dans un cadre récréatif.
Le médecin aussi a fait médecine pour soigner/aider les gens, à priori.
S'il a décidé de faire les ordonnances en question, c'est sa décision (après, peut être une très brève, mais peu importe, discussion avec le patient), médicalement appuyé.
Je ne vois pas parce que ça serait le patient à devoir en prendre plein la gueule. Si le médecin lui a prescrit un médoc, et peu importe c'est pour en faire quoi, c'est que le pharmacien doit lui délivrer sauf si le pharmacien trouve une grosse contre-indication dans la prescription qui pourrait nuire à la santé du patient (ou un truc comme ça, tout en sachant que par exemple un arrêt brut d'une consommation d'opiacés/benzo nuit carrément à la santé psychique/physique du patient).
Puis, je ne veux pas te décevoir, mais le trafic de sub/skenan c'est souvent les pharmaciens ou les médecins qui s'en occupent (cherche dans les journaux les cas de problèmes avec la Sécu que certaines pharmacies ont eu au sujet des morphiniques) et non un patient lambda qui a une prescription de 2mg de sub ! Parce que même s'il sniffe/injecte son cacheton à la place de le laisser tranquillement fondre sous la langue, ça le regarde et pas toi en tant que pharmacien (au pire, tu pourrais proposer un spray pour lavage du nez, s'il y a une bonne entente et une relation de longue date).
Bref, voilà, je m'arrête là dans mes considérations...désolée, mais c'est clair ce n'est pas facile de prendre ça au calme, ce n'est pas contre toi, ni contre les pharmaciens en général, mais à force de subir de la méfiance et être mal traités c'est un peu difficile de prendre les choses avec du recul.
Je te félicite en tout cas pour ton initiative et ton ouverture d'esprit qui t'ont amené à poster ici !
J'espère que ce qu'on a écrit, bien que des fois un peu aigri (je parle pour moi), ça puisse t'être utile pour exercer ton métier dans les meilleures conditions et construire des vraies relations avec les patients...
Du courage pour tes études et pour la pratique de ce métier !
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Dernière modification par FunkyHunk (06 juin 2018 à 15:48)
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FunkyHunk a écrit
J'ai compris que ce que "banane" voulait dire dans sa phrase plus haut (qui a fait bondir),
Le pharmacien se reserve le droit de ne pas délivrer le produit, s'il estime que l'usage va être détourné, ça fait même partie de leur taff, c'est leur devoir.
Le prescripteur a très pu être manipulé, floué... ou que sais-je. Alors oui, le pharmacien n'est pas juste un automate qui donne ce qui est dicté sur l'ordonnance, c'est aussi le deuxième garde fou entre le patient et les produits consommés de façon "détournée",
Pour moi, il y avait rien d'insultant sa phrase :)
C'est pas une question d'insulte.
Et je pense que tous ceux qui ont réagi en expliquant les mêmes choses en détail ont très bien compris la teneur du message.
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Du coup ma question est la suivante, qu’est ce que les UD attendent du Pharmacien ? Rien ? Un conseil ? Une écoute ?
Du conseil, du respect, à fond mais ça a déjà été dit et redit.
De la confiance ouais. Parce que des fois - et surtout ces derniers jours - j'aimerais parler de mes consos, de RDR avec les pharmaciens comme avec mon toubib, mais j'ai un peu peur du retour de bâton.
J'ai peur par exemple que leur dire que je sniffe mon subutex aboutisse à un message bien moralisateur, et dans le pire des cas un coup de fil à mon toubib pour qu'il me passe sous suboxone. Et ça me ferait bien chier, parce que même si c'est pas la méthode bien casher pour baisser, j'y arrive malgré tout, tout en faisant petit à petit un trait sur les effets légèrement boostants de la molécule.
Ces derniers temps j'ai envie de me faire un extra codéine pour briser la monotonie, j'aimerais m'en ouvrir à eux également : savoir s'ils ont parfois la demande ou voient des ordonnances dans ce sens (ils voient passer pas mal de tox), savoir quel serait d'après eux le regard du toubib du CSAPA (ils se connaissent depuis des décennies), si ça passerait, trouver l'équivalence codéine/sub pour avoir un trip sympa, des infos pour que la transition codé/sub se passe bien parce qu'un extra même si j'en ai super envie ben ça fait flipper aussi...
Bref, c'est parfois chaud de se dévoiler, d'aborder une vraie discussion avec problématiques et tout le tintouin parce qu'on a peur du jugement et du potentiel retour de flamme. On dit que celui qui ne tente rien n'a rien mais je me dis qu'à aborder certains sujets on peut perdre pas mal en fait, que ce soit avec un médecin ou un pharmacien.
Est-ce qu’on a le droit de parler avec des vrais mots (héroïne, seringue, addiction, etc..) ou est-ce qu’il faut utiliser un langage détourné ? Est-ce que vous ne voulez juste qu’on vous laisse tranquilles ? Est-ce que tous les UD veulent arrêter et ont besoin d'aide ? Etc etc etc.
Enrober à mort quand il y a du public, utiliser les vrais mots quand on peut être au calme avec la personne.
Et ne pas hésiter si on sent que le courant passe pas trop mal, ou qu'il y a des non-dits que la personne en face souhaiterait approfondir, à proposer d'en parler un peu, même succinctement.
Alors je sais certains vont trouver ça super paternaliste et dire que le drogué il sait ce qu'il veut blablabla. Mais pour certaines personnes qui vivent mal une addiction, souhaitent s'en sortir sans forcément franchir le pas, reconnaissent qu'ils ont besoin d'une aide mais se refusent le fait d'aller la chercher... ben la pharmacie ça peut parfois être un bon point de départ (tout comme une discussion avec un ami, un collègue etc).
Edit : Et j'oubliais, la dépanne. Mes pharmaciens sont cools sur ce point et m'ont dépanné pas mal de fois, le temps que je me stabilise et arrête de surconsommer, et ils voient aujourd'hui qu'ils ont bien fait de me faire confiance. J'ai jamais compris comment les pharmaciens pouvaient laisser les gens dans la galère avec le subutex ou d'autres médocs certes détournables, mais pourtant essentiels au quotidien pour certains patients.
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