Programme dégressif Valium

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PLUZZZZ homme
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Bonjour Mesdames, Mesdemoiselles, et Messieurs membres de Psychoactifs,

Je ne savais pas si je devais poster ce thread dans la rubrique "Alcool", ou "Benzodiazépines". Le sujet principal étant le Valium, j'ai pensé qu'il été plus approprié de le faire ici.

J'explique brièvement la situation, ma présentation ayant étée, j'imagine dans une optique de régression de taille de la database hébergeant les serveurs.

J'ai été addict à plusieurs choses dans ma vie, en dépit de mes 26 ans, et réussi à me sevrer de toutes, même si je n’exclue évidement pas d'éventuelles rechutes.

Dans l'ordre: dix années de cigarettes, trois années et demi à l'héroïne, une à l'alcool sporadiquement mais toujours à hautes doses, une à la cocaïne, et trois mois au crack, étant entre trois et cinq grammes par jour vers la fin.

Et, justement, rechute il y a eu: à l'alcool.

Excusez mon vocabulaire, mais je suis depuis complètement partit en couille récemment...

Pendant peu de temps, certes, trois mois, mais tout de même. Les quantité absorbées étaient de l'ordre de l'astronomique, du matin jusqu'à ce que je m'endorme, trop ivre.

Ceci quotidiennement.

Je n'ai pas l'alcool mauvais, c'est même l'opposé.

Et il m'est justement arrivé quelque chose m'ayant fait un déclic, un choc: il fallait arrêter, ce n'était plus possible.

Dés le lendemain, rendez-vous en urgence dans un CEID (et oui, en campagne, pas de CSPA), j'ai vu une infirmière, et j'ai enchaîné dés le surlendemain avec une psychologue, voulant, si possible, éviter la solution médicamenteuse.

Il s'avère que, disons, le feeling n'est pas passé.

Je suis donc allé voir mon généraliste, et suis passé par la case que je voulais éviter: Espéral, et Valium.

Sauf que je ne respecte pas les posologies, et je n'arrive pas à baisser.

J'ai très vite arrêté l'Espéral, les pulsions alcooliques ayant disparues, et ayant, de même littéralement changé mon mode de vie, ceci à tout niveaux, et étant dans une démarche actuelle positive, ce qui a je pense favorisé cette baisse d'envie, avec le Valium.

Reste que, avec le Valium, je n'y arrive pas...

En terme de posologie, je suis entre 60mg et 80mg par jours. Parfois plus.

Le tout date d'un mois.

J’exerce un métier qui nécessite énormément de calme, de maîtrise de soit, de rationalité et de concentration.

Pour avoir essayé, la baisse a un impact négatif à tous ces niveaux.

Et je ne peux prendre de vacances. Enfin, dans l'idée, je pourrai, mais, ce n'est pas optimal, surtout en ce moment, avec mes projets actuels.

Dés lors, venant en aux faits: comment baisser, et à quelle fréquences, sans qu'il n'y ait d'impacts négatifs dans ma vie professionnelle?

Sachant que mon médecin, aussi compétente et adorable soit-elle, ne connait pas véritablement la problématique.

Merci par avance pour vos renseignements.

Et je vous envoie pleins d'amours!

heart

Dernière modification par PLUZZZZ (09 septembre 2018 à  13:56)


Il n'y a pas d'arc-en-ciel sans un peu de pluie.

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Cusco homme
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Salut

Décidément (certains) médecins ont pour vocation diras t on de prescrire encore de l esperal mur
D après ce que je lis tu ne prends uniquement du valium à des doses non négligeables.... 10 valium au début ça te flingue ensuite ça ne te fait plus rien ce n'est que mon avis.
Ne surtout pas arrêter d un coup ton médecin ou le CEID te l ont sûrement dit.
Moi je suis à 3 valium/jour j essaye de les prendre par moitié pour arriver à m en détacher. Je prend de la metha aussi.
L alcool a aussi été un gros problème pour moi.
Pour finir j aimerai moi aussi savoir à partir de quel moment je pourrais sauter le pas et stopper.

Dernière modification par Cusco (09 septembre 2018 à  16:48)

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Lilas24 femme
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Bonjour,

J'ai fait moi aussi un sujet sur la baisse dégressive du valium il y a une semaine environ.

J'en ai pris à la fin d'un sevrage dégressif de la codéine que j'ai fini en CSAPA. J'ai pris 10mg de valium depuis début janvier pour apaiser le manque physique et l'énorme tension qui est restée en moi jusqu'en juin.

Mon addictologue m'a donné le feu vert pour la réduction il y a une semaine car avant j'avais encore trop cette tension physique et nerveuse en moi. Certes j'en prends bien moins que toi mais je dirai qu'à côté de la codéine, le valium je ne trouve pas ça si dur sauf que c'est étrange car en fait la difficulté monte crescendo pendant plusieurs jours (6 pour moi), ce qui s'explique par sa demi vie longue.

Pour moi, j'ai eu du jour 2 au 6 de l'insomnie et une sursaut de nervosité et de tension allant donc en s'aggravant. Tout cela s'apaise depuis quelques jours.

Pourquoi n'as tu pas consulté en addictologie pour l'alcool ? La dose de valium que tu prends parait énorme mais si tu as brutalement arrêté l'alcool, je me doute que pour supporter, il fallait peut être ça. Un addicto pourrait t'aider à baisser le valium.

Ce n'est pas encore le bon moment car tu es peut être encore sous l'emprise de l'addiction alcoolique, d'ou l'échec de la tentative de sevrage. Ensuite, tu y vas peut être trop fort car vu sa demi vie très longue, il y a un effet boule de neige pendant plusieurs jours.

Bref, un bon addicto saura te guider car c'est sa spécialité et il n'est pas dans le jugement que ce soit pour l'alcool ou la dose de valium.
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Bons conseils... Cusco

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PLUZZZZ homme
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Merci pour vos réponses.

Je n'ai hélas aucuns addictologues à disposition  dans ma campagne...

Je vais devoir, je pense, me faire un programme seul.

Je n'en prend que depuis peu finalement, et j'aimerai éviter toute addiction. Chose qui, connaissant mon tempérament, et voyant comment je mange la chose comme des bonbons, il est temps de mettre un terme à la chose.

Je pensais essayer de baisser de 10mg/semaine.

Le problème est que ça prolonge ma durée de prise...

Et arrêter d'une traite, ou trop drastiquement, et évidement inenvisageable.

Est-ce que ça vous semble raisonnable?

Bien à vous.

Il n'y a pas d'arc-en-ciel sans un peu de pluie.

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Lilas24 femme
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Bonjour,

10 mg par semaine me parait énorme. Tu risques de craquer très vite et ce n'est pas le but.

Si tu prends autant de valium, je ne pense pas que c'est par goût mais parce que c'est ce qui te faut pour ton sevrage de l'alcool.

Perso, j'ai fini par arrêter d'avoir peur d'une dépendance secondaire après quelques mois quand j'ai compris que j'avais besoin du valium pour supporter l'arrêt complet de la codéine à la fin de mon sevrage dégressif.

Très vite, j'ai voulu l'arrêter pour ne pas en être dépendant et voilà ce que m'a répondue l'addicto "je vous ai laissé la main sur la réduction et l'arrêt de la codéine, vous avez fait à votre vitesse, comme vous le vouliez. Maintenant, c'est moi qui ait la main sur le valium et je vous dirai quand vous serez prête à le réduire".

J'ai fini par comprendre qu'il était là uniquement pour contrer le manque physique qui peut s'étaler longtemps après l'arrêt et qui, pour moi, a notamment donné lieu à 5 mois de tension physique énorme comme si la codéine refusait de lâcher prise et que mon cerveau me mettait dans un état de tension physique et nerveuse à allumer un sapin de noël.

C'est en juin que ça s'est calmé et j'ai commencé à réduire fin août. Alors oui, en 8 mois je suis dépendante du valium, mais ça n'est pas un truc de fou en y allant mollo sur la réduction.

Si tu sens que tu as encore des manifestations physique de ton sevrage (par exemple si tu espaces les prises de valium et que tu ressens du manque, je ne sais pas ce que c'est pour l'alcool mais tu dois le savoir), ne réduit pas le valium, parles en à ton médecin.

Après, si tu dois en prendre plusieurs mois, ne te mets pas la rate au cours bouillon car ton problème c'est l'alcool, pas le valium, ne te trompe pas de cible. Peut être que la dose que tu prends là est un  trop forte mais ton médecin, je l'espère, saura te dire si c'est normal dans un sevrage d'alcool.

Franchement, le moment venu, tu pourras le réduire et tu verras avec ton médecin comment faire, baisser de 2, de 5 ou de 10 mais 10 ça me parait beaucoup.

Quant à l'idée de baisser chaque semaine, je la trouve assez dangereuse. Le valium a une demi vie très longue qui s'étale sur plusieurs jours, ce qui signifie que quand tu diminues, tu vas avoir un effet de manque qui va s'accroitre pendant plusieurs jours avant de régresser. Pour moi, ça a duré 6 jours, en fait du jour 2 au 6 après être passée de 10 à 7mg.

J'ai mal dormi, j'ai été tendue, mais franchement, c'est quoi à côté du sevrage de la codéine ou de l'alcool, rien !

1 semaine ça veut dire que tu ne vas même pas laisser ton cerveau et ton corps s'habituer à la nouvelle dose que tu va leur demander de recommencer...franchement, c'est un peu maso.

De mon côté, je vois l'addicto demain. Ca fait exactement 14 jours que j'ai réduit et chaque jour je ressens les effets de la réduction se réduire mais il est hors de question de remettre le couvert demain. Je suis dépendante, quelques semaines de plus ne changerons rien à ma vie et je n'ai plus la force que j'avais lors de mon sevrage de la codéine. Désormais, je prends mon temps et je suppose donc que je vais réduire une fois par mois environ.

Je n'ai aucune appétence pour le valium alors que mon cerveau adorait les opiacés. Je n'ai donc plus peur et je dois reconnaitre que l'addicto m'a beaucoup aidé pour ça en me disant qu'on le réduirait et l'arrêterait le moment venu sans grande difficulté. Elle a raison, c'est exactement ce qui se passe.

Si demain je lui dit que j'ai envie d'attendre avant de baisser, elle va faire comme elle a fait pour la codéine, me répondre que c'est moi qui décide.

Pour finir on dit souvent que dans un sevrage dégressif c'est environ 15 jours entre chaque réduction, c'est ce que j'ai fait pour la codéine dont la demi vie est inférieure à une journée. Il faudrait l'avis d'un expert pour te dire l'espacement raisonnable pour le valium vu que sa demi vie est d'au moins une centaine d'heures.

En tout cas, je te trouve hyper courageux de faire tout cela en dehors de l'addictologie.

Chapeau bas.

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PLUZZZZ homme
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Bonsoir Lilas!

Petite question annexe avant de continuer, 24, ce n'est pas ton département à tout hasard? Ne réponds pas ici évidement dans un soucis de confidentialité.

Ou pas du tout même d'ailleurs tongue.

Sinon, pour le sujet en temps que tel.

Pour toi, donc, selon ton expérience, ce serait trop?

Il faut bien prendre en compte que je n'en prend que depuis trois semaines, dés lors, je ne sais qu'en penser...

Outre cela, oui, même si je ne vais aller dire que je n'aime pas cette molécule, ce serait mentir, mais ça reste un traitement pour mon sevrage alcoolique. Et, tout au moins pour moi, ça fonctionne à merveille.

Qui plus est, et je pense que ça favorise la chose, ayant eu un soucis ayant créer un réel déclic cette fois-ci, justement à cause de mes déboires alcooliques, j'ai depuis totalement changé de mode de vie, du jour au lendemain: végétaliens, reprise du sport, reprise du travail (car, oui, quand on est bourré du matin au soir pendant 5 mois, travailler est complexe, surtout dans mon domaine professionnel), ect...

C'est un de mes soucis, et une de mes qualité, je suis dans les extrêmes dans tout.

Si je créer ce thread, c'est justement pour la même peur que toi, développer une nouvelle addiction, ce qui serait dommage, ayant réussi, après certes presque une dizaine d'années, de toutes les autres.

Autrement, non, je n'ai plus de symptômes physiques de mon sevrage, ni d'envie d'ailleurs, comme pour la cigarette. Il n'y a que lorsque je vais prendre un verre que je prend un Espéral, par sécurité en cas de craquage. Mais, indépendamment de ça, tout comme on peut fumer à côté de moi, on peut boire devant moi.

En toute franchise, ça ne me fait ni chaud, ni froid.

Serait-ce le cas sans Valium? Aucunes idées...

Pour ce qui est du Valium, n'ayant pas encore commencer à réduire la posologie, je ne serait dire.

Ce que je peux affirmer en revanche, c'est que, lorsque qu'imaginons je réduis ou oublie d'en prendre, je suis disons "énervé", alors que j'ai de base un tempérament très calme.

Mais ça me semble une conséquence logique d'une diminution.

J'aimerai tout de même, ayant, tout au moins psychologiquement parlant, de part le fameux déclic, tiré un trait, je l'espère définitif, sur l'alcool, prendre mon traitement sur plusieurs mois m'embête un petit peu je dois avouer...

Car, là, pour le coup, addiction il y aura.

Ayant je pense outrepassé beaucoup de chose en terme d'addiction, entre l'héroïne, la cocaïne, le crack, et l'alcool, je pense pouvoir réussir à gérer la chose.

Il me faut juste un plan, ce que je n'ai pas...

Je vais réfléchir à tout ça plus en profondeur.

Quoi qu'il en soit, merci pour le temps accordé, tes informations, et tes réponses.

Et félicitation pour ton arrêt de la codéine!

Bien à toi.

Il n'y a pas d'arc-en-ciel sans un peu de pluie.

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Lilas24 femme
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Coucou,

Non, je suis sur Paris, ce qui est plus facile pour trouver un CSAPA que la Dordogne !

3 semaines c'est court en effet mais je ne sais pas en combien de temps on développe une accoutumance au valium (je crois que c'est très personnel, la durée et la quantité, ainsi que la personne doivent jouer).

3 semaines, je trouve que c'est court aussi pour sortir des effets du sevrage. Je ne connais rien à l'alcool je ne peux pas te renseigner sur l'existence ou la durée du syndrome de sevrage et de celui qui suit le sevrage qu'on appelle le PAWS.

Vu la dose de valium que tu prends, il me semble normal que tu crois que ton corps et ton cerveau sont débarrassés de l'alcool et c'est possible si le sevrage alcoolique est rapide et sans PAWS.

Pour la codéine, les effets directs du sevrage ont duré 1 mois, puis se sont résorbés totalement en 6. Entre février et fin juin je pense que j'étais à cheval entre la fin des effets physique du manque et le PAWS qui est un syndrome qui peut se développer après la fin des effets du sevrage. De temps en temps, on va ressentir des effets du sevrage de manière intempestive et ça peut durer des mois, certains dises jusqu'à 2 ans.

Le meilleur exemple de ce PAWS c'est ce qu'on appelle le craving, c'est à dire la folle envie de consommer alors qu'on est plus en manque. Moi j'ai eu la chance de ne pas souffrir de cet effet mais par contre j'ai eu des insomnies et une tension physique et nerveuse énorme, d'où le fait que j'ai pris 10mg de valium pendant 8 mois et pas seulement pendant 1 mois.

Tu pourrais déjà tenter de réduire de 10 si tu n'as que du 10 pour voir ce qui se passe. Si l'alcool a encore une emprise sur toi tu vas t'en rendre compte en quelques jours. S'il ne se passe rien de particulier, c'est que tu en prends trop par rapport à tes besoins.

J'ai utilisé cette méthode pour arrêter le Lyrica, un médicament que j'ai pris pendant mon sevrage dégressif de la codéine pour de terribles impatiences nocturnes. Quand j'ai fini mon sevrage, j'ai testé plusieurs fois pour voir si j'avais encore ces impatiences en retardant la prise, puis en réduisant de 50mg (j'en prenais 300mg le soir). C'est en mars que j'ai constaté finalement que les impatiences avaient vraiment disparu et j'ai donc réduit le lyrica de 50mg par semaine (c'est un médicament addictif mais j'ai pu aller vite grâce au valium). Début mai je n'en prenais plus.

La "méthode test" peut être efficace mais trouver un bon médecin pour te guider serait encore mieux. Un qui n'ait pas peur des addictions, qui ne soit pas effaré par ce que tu prends et qui soit un chouia à jour dans ses connaissances de l'addiction.

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PLUZZZZ homme
Nouveau Psycho
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Merci, encore une fois, pour ta réponse, Lilas!

Le programme est fait.

Ne pouvant bénéficier, hélas, de l'aide d'un CSAPA ou d'un addictologue, je dois me débrouiller seul.

C'est là dernière chose dont je dois me débarrasser afin d'être enfin libre de toutes addictions, en terme moléculaire.

Après tout ceux que j'ai vécu, je pense, du moins j'espère, que l'expérience suffira à faire la chose correctement.

Quoi qu'il en soit, merci pour le temps accordé, et tes conseils.

Je dois avouer que, les opiacés, la cocaïne, l'alcool, je connais.

Mais les benzodiazépines, même si j'en avais déjà pris pour mon sevrage à l'héroïne et à la méthadone, ce n'est pas vraiment ma spécialité...

Le temps parlera en temps et en heure.

Bien à toi wink.

Dernière modification par PLUZZZZ (18 septembre 2018 à  10:00)


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Lilas24 femme
Bavarde
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Bonjour,

Je fais une distinction peut être artificielle entre l'addiction à un produit qui nous procure des effets et sensations qu'on aimer et auquel notre cerveau est totalement accro et l'accoutumance que l'on peut développer en prenant sur une certaine durée un médicament dont on a réellement besoin.

J'ai été addict à la codéine, incapable de réduire ma consommation pendant des années. Je suis ultra réceptive aux opiacés et il s'avère qu'on plus j'ai pensé pendant des années que la codéine gérait mon anxiété. Quand j'ai finalement compris que je me mentais à moi-même et que la codéine était plus une passoire qu'un couvercle contre l'anxiété, j'ai trouvé la force de débuter un sevrage dégressif toute seule dans mon coin.

Pendant un an, j'ai retiré un codoliprane de temps en temps, comme je voulais et quand la codéine n'a plus été en vente libre, c'est là que j'ai été en CSAPA. Je pense que j'aurai été incapable d'aller au bout seule mais il y a une différence avec toi c'est que tu as pu te procurer du valium pour le sevrage de l'alcool et si tu peux continuer à avoir du valium pour te désacoutumer, alors je suis sure que tu vas y arriver.

Même si tu en prends beaucoup, c'est parce que tu avais besoin pour ton sevrage de l'alcool. C'est de lui dont tu étais addict. Le valium, c'est un besoin physique pour gérer le manque et même si tu peux y être accoutumé, tu trouveras bien moins difficile de t'en passer si tu prends ton temps.

Je serai toi, je n'aurai pas peur de l'accoutumance au valium et je réduirai doucement pour ne pas souffrir et prendre le risque de replonger dans l'alcool par ce que c'est lui ton "démon" pas le valium.

Bon courage à toi et de mon côté je prends mon temps pour réduire le valium. Je n'ai aucune peur car je me fous royalement de ce médoc. J'y suis accoutumée et je vais m'en défaire doucement pour ne pas risquer de faire remonter à la surface mon goût des opiacés.

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PLUZZZZ homme
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Bonsoir

Tout comme toi en toute franchise, je m'en fou royalement du Valium. J'appréciais en fin de session de crack, cocaïne, et lorsque j'ai arrêté l'héroïne, mais c'est tout.

Je ne le sent même plus.

En soit, indépendamment du fait qu'il calme, pour ne pas dire supprime totalement mes pulsions d'ivresse, qu'il m'aide à dormir correctement, ayant de grosses tendances insomniaques, j'y vois aussi des inconvénients, notamment en terme de mémoire, et de concentration, de réflexion, ce qui a un impact négatif sur mon univers professionnel. 

De même, je suis ultra réceptif aux opiacés, pour ne pas dire presque en être amoureux.

C'est pour cette raison que j'ai tenté, avec succès certes, mais pas de la manière la plus adéquate je dois l'avouer, et malgré les conseils de mon addictologue de l'époque, de m'en séparer.

Il le fallait, dans le fond, ce n'était qu'une béquille. Et, même si j'aimais et aime encore cela à coup sûr, je voulais réapprendre à marcher sans.

En un sens, j'ai échoué, puisque je me suis tourné vers d'autres produits part la suite...

En ce qui concerne le Valium, ma principale préoccupation sont les impacts négatifs cités plus hauts.

Je ne peux le prendre sur du trop long terme...

D'une, ça développerait une addiction de plus, chose que j'aimerai éviter, ayant déjà assez donné dans le domaine. Et de deux, j'aimerai pouvoir travailler de manière optimale.

Quoi qu'il en soit, merci de te préoccuper de ma situation, de partager ton expérience, et pour tes réponses!

Dernière modification par PLUZZZZ (02 octobre 2018 à  01:32)


Il n'y a pas d'arc-en-ciel sans un peu de pluie.

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Lilas24 femme
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Je peux te faire par de mon expérience récente qui est très étrange mais mon addicto m'a bien expliquée donc je vais tenter de rapporter ses propos.

Quand j'ai pris 10mg de valium en passant à 0 codoliprane fin décembre 2017, c'était pour calmer les manifestations physiques intenses que je ressentais (j'ai la chance de ne pas souffrir du craving). LA dose ne suffisait pas à me couvrir totalement mais certaines manifestations comme les douleurs, les impatiences ont régressé puis ont disparu (fin janvier pour les douleurs, fin mars pour les impatiences). Il m'est alors resté la tension physique énorme, les bras qui tirent, l'oppression autour du coeur (qui va très bien j'ai vu un cardio), des douleurs intercostales, dans les mains comme si elles étaient crispées et l'impression qu'un alien va sortir de mon abdomen et de mon sternum. La tension nerveuse intense. Sans codéine, je suis vive et nerveuse mais là c'est une tension perpétuelle ultra fatigante : je suis perchée, joyeuse, joviale mais perchée et je saoule et me saoule. Tout ça conduit à l'insomnie.

Au fil des mois, ces manifestations se sont réduites puis ont disparu en juillet, aout et fin aout j'ai persuadée l'addicto de passer de 10 à 7mg de valium car j'avais peur d'une addiction secondaire. Elle était contre car pour elle c'était trop tôt mais je suis têtue et elle m'a rendue la main. J'ai eu 7 jours de retour des manifestations décrites plus haut allant crescendo puis ça a commencé à redescendre et je me suis dit, super, c'est pas grand chose, dans 2 ou 3 mois adieu le valium.

Sauf que ça s'est bloqué et que j'ai passé les 6 semaines suivantes dans un état qui me ramenait à mars avril dernier, tension physique, nerveuse, insomnie. Je l'ai mal pris en pensant au début que c'était ce foutu valium mais avec le temps, j'ai compris que c'était autre chose car il m'est arrivé un truc anormal.

Je bois très rarement de l'alcool mais 4 ou 5 fois par an je vais boire un cocktail avec des copines, un spritz (apérol, proseco, eau gazeuse). Ca fait 20cl environ et 12 degrés. Comme je bois peu, je suis un peu pompette, joyeuse mais rien de plus qu'une petite chaleur dans le ventre. C'était comme ça sous codéine et avec 10 mg de valium.

Il y a une semaine, j'ai bu un coup avec mes copines, j'avais un peu peur après mes 6 semaines de galère mais coup de chance, on s'est fait arnaqué, le spritz faisait 12cl. Sauf que voilà, j'ai eu une réaction de folie: énorme chaleur dans l'oesophage, dans le ventre puis une onde de plaisir dans le cerveau qui m'a faite disjoncteur du bar. Je me suis retrouvée 1 mn environ dans ma tête et mon corps, coupée du dehors à ressentir cette énorme plaisir qui ressemblait trait pour trait à la piqure de morphine qu'on m'avait fait au réveil d'une opération, les hallucinations en moins. Une pensée est venue toute seule, ça y est j'ai trouvé un truc pour quand j'irai mal puis aussitôt la panique m'a reconnectée au réel.

Cette sensation a duré 3 heures et je n'ai pas dormi de la nuit. J'ai relativisé le risque de devenir alcoolique car si j'ai été dépendante de la codéine ce n'est pas pour le flash de plaisir qui ne dure qu'au tout début de l'addiction mais pour l'abrutissement et le sommeil cotonneux qui calmaient mes angoisses. A l'évidence, l'alcool ne me procure rien de ça et je n'aime pas trop ça en dehors de ce foutu spritz. J'ai compris qu'un truc clochait et l'addicto me l'a expliquée.

Ce n'est pas parce qu'on a dépassé la phase de crise du sevrage qu'on est remis. Le cerveau a été désorganisé sur le plan chimique par l'addiction et ça c'est très long à se remettre. Ce que je sens depuis février 2018 (avant c'était bien le manque), c'est la persistance de l'addiction, c'est à dire que mon cerveau veut qu'on lui file sa dose d'opiacés et il est aux abois, même si moi je n'ai pas d'envie.

Le valium sert donc à calmer les manifestations physiques générées par mon cerveau qui attend toujours sa dose et le baisser trop tôt et bien a fait revenir les symptômes et a crée ce ressenti délirant avec de l'alcool car comme elle m'a dit, votre cerveau se sert avec ce qu'il trouve et là la jouissance est venue de l'alcool. 3mg de valium font la différence pour moi car depuis que je suis remontée à 10mg, tout a disparu, je suis de nouveau bien.

J'ai compris un truc, ça va se remettre doucement. 10mg de valium au début c'était pas assez, maintenant c'est ce qu'il faut et dans quelques mois et bien je pourrai enfin baisser sans éprouver de difficultés physiques qui sont difficiles à concilier avec le travail.

Je n'ai pas peur d'une addiction secondaire, car mon addicto m'a rappelée que contrairement à la codéine je n'ai pas d'appétence pour le valium mais j'en ai un réel besoin. Je n'en ai jamais abusé et ne le ferai pas. Alors oui, quand je vais tenter de le baisser de nouveau j'aurai une accoutumance, mais je fais un grand distingo avec l'addiction. Je n'ai pas peur.

Je ne sais pas si ce que je dis est clair ou confus. Je ne sais pas si ça peut te servir mais je pense que comme moi ton problème ce n'est pas le valium mais ton addiction et il se peut que toi aussi tu ai besoin de temps pour remettre ta cervelle en ordre de marche. Après, baisser la dose de valium serait peut être efficace pour toi sans être trop douloureux (à 10mg je n'ai aucune fatigue et la tête bien claire pour bosser contrairement à la codéine qui me rendait abrutie) car tu en prends beaucoup mais n'oublie pas que tu t'es sevré sec avec ça. Si j'avais fait un sevrage sec de la codéine et que j'avais eu du valium sous la main, j'aurai sans doute fait comme toi.

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