Salut,
Je tiens à te raconter mon histoire qui j'espère t'aidera à avancer.
Je viens de vivre une relation incroyable et passionnée avec un homme, quelques mois qui m'ont donnés l'impression d'avoir enfin trouver la personne avec qui je voulais construire mon avenir. J'ai 37 ans, des relations assez longues à mon actif, jamais je n'avais envisagé aussi concrètement enfant, mariage .. et5 en si peu de temps. On s'est tout dit très vite, sans tabous ; et par conséquent il m'a parlé (et j'ai vu) de sa consommation de
coke et d'
alcool. Ayant à plusieurs périodes de ma vie fréquenté des milieux ou drogues et
alcool sont quasi quotidiens, j'ai pas dramatisé sur sa situation, certainement aussi parce que je n'avais jamais été confrontée à l'addiction d'un proche. Perso j'ai consommé divers produits mais j'ai la chance de n'avoir eu d'adiction (resolue) réelle qu'au
cannabis. Le reste était récréatif et périodique. Souvent, la
coke nous a permis de passer de bonnes soirées, de nous livrer l'un à l'autre, de créer cette proximité physique et morale incroyable. Il m'arrive de me demander si il m'aurait aimé autant sans tout ça... Je ne le saurais jamais, il s'est pendu il y a 15 jours. C'était un homme plein de valeurs, honnête et sensible mais aussi un homme fort, robuste (en tout cas c'est l'image qu'il renvoyait à tous). C'était un homme qui avait un boulot dans l'entreprise familiale, 2 jeunes enfants, une maison, un situation financière très correcte... de quoi etre heureux quoi. Seule (grosse) ombre au tableau, la relation avec la mère de ses gosses qui le rongeait, il m'en parlait sans arrêt, je l'écoutais des heures en parler. La garde était en discussion à coup d'avocat et de plaintes à la gendarmerie.
Il m'avait toujours dit, la
coke c'est pas un souci, (malgré une conso importante et journalière) je fais des pauses t'inquiètes, je gère. Et comme une conne, je l'ai cru. Début octobre, quelques difficultés financières et conscience de la situation aidant, il m'a dit qu'il en rachetait pas. On a pas eu de grosse conversation la dessus, il m' était arrivé de lui dire quelques fois qu'il devrait lever le pied, du coup, j'était contente qu'il prenne cette décision de lui même.
Après 5 jours d'abstinence totale, j'ai senti un léger coup de mou dans son discours (au tel, on vivait à 30km l'un de l'autre), mais je me suis pas alarmé, ses gros monologues, je connaissais. Puis j'ai manqué ses appels la veille du jour de sa mort, je dormais.
Le lendemain, impossible de l'avoir au tél ( il m'appelait normalement plusieurs fois pas jour, dès le réveil) je me suis un peu inquiétée mais étant au boulot je pouvais pas faire grand chose... J'ai pensé, il dort (très insomniaque) ou il a des trucs à gérer, bref rien de grave, il va appeler. Le soir, pas de nouvelles, là, l'accident de voiture m'a traversé l'esprit, mais pas news ; le lendemain matin, son ami me rappelle enfin : "C'est dramatique, S. il s'est pendu. C'est tombé comme ça, comme un mur en pleine face. C'est la première fois que la mort m'approche de si près, et qui plus est, le suicide.
Depuis, je pleure, je suis sous anti dépresseurs, anxiolytiques... Je ne bosse plus depuis. J'ai de la chance d'être très entourée, heureusement. Les gens autour de lui ne m'ont pas parlé de ses addictions, peu étaient au courant je pense, et tout le monde se demande ce qu'il s'est passé, tout le monde se dit, si j'avais su. Moi je me dis que je savais mais que je ne voulais pas regarder la réalité en face, je m'en veux beaucoup de ne pas avoir fait plus. Ce soir, quand j'ai tapé sur le web "sevrage
cocaine et suicide", je me suis rendue compte à quel point, ça allait ensemble. Et je m'en veux encore plus.
Je suis une personne optimiste, heureuse, souriante... (et visiblement très naïve), mais là tu vois, j'ai perdu tout ça. Si c'était arrivé dans quelques mois, j j'habiterais chez lui et je porterez peut être son enfant. Je l'aime du plus profond de mon coeur mais maintenant j'ai plus que mes yeux pour pleurer, il nous a abandonné. Ses enfants pour lesquels il s'est tant battu, sa famille.. alors stp réfléchi bien dans quoi tu t'embarques ( bien sûr sans vouloir généraliser tout les cas) si déjà aujourd'hui après 8 mois, il a une attitude à la con avec les prods, c'est intolérable, c'est trop facile de se cacher derrière cette excuse. si il décide d'arrêter et/pour que tu restes, envoie le voir le
doc, ne crois pas bêtement comme moi, que c'est tout simple, que ça ira. Ne pense qu'à toi et prends les bonnes décisions. Ca m'a fait du bien de t'expliquer tout ça, je ne peux parler à personne de mon ressenti, la drogue étant tabou dans son milieu comme dans le mien, j'espère sincèrement que ça te servira.