Blue : on se prend tous (tous !) des murs dans la gueule. Alors il est vrai que certains se prennent des murailles d'autres des murets lol, mais ce n'est pas une raison pour s'imaginer qu'on est emprisonnés derrières ces murs (oh, quelle belle métaphore... A inscrire au GLMM*).
On se prend tous des murs (bis) : et il n'y a pas de comparaisons ni d'echelles dans la souffrance. Ce qui pour toi a été un muret sera un mur pour les autres.. Bon j'arrête avec les briques et les parpaings, tout ça pour dire qu'il
faut tout prendre bien, même le pire.
Ca ne veut pas dire être une brique (putain !) qui ne ressent rien : on a tous notre degré de sensibilités et on est tous plus ou moins touchés par ce que l'on vit. Mais il faut aussi accepter la fatalité de certains évènements : on est certes maîtres de notre destin, mais on n'est pas maître de ce qui nous arrive. Les évènements extérieurs (la famille, les autres, etc) sont pas définition même extérieurs à nous, et donc les mauvais moments vont nous couper les jambes pendant un temps voire nous mettre à terre, mais un jour, on parvient à rebondir quand même.
Je dis ça en me basant sur mon cas tout à fait empirique : quand je suis au fond du trou, il y a
toujours un moment où - même si je n'ai plus aucunes volonté - j'ai mon instinct de survie qui me dit "allez bouge toi le cul".
Et l'hypersensibilité est un gros frein : car si tout te touche, alors tu es plus vulnérable, mais c'est comme ça, donc pourquoi s'empêcher de vivre ? De toute façon, on s'en prend tous dans la gueule un jour ou l'autre, donc autant essayer de rebondir et de retomber sur ses pattes.
C'est pour ça que j'aime beaucoup les rats : ils sont très intelligents, hypersensibles : le moindre bruit les faits sursauter, et si tu les observes bien, ils frémissent quand une mouche vole au loin ou qu'un tout petit bruit insignifiant retentit au loin, mais ils sont malgré tout extrêmement robustes ! Capables de prouesses physiques incroyables (proportionnellement à leur petite taille), de courir des heures durant, de bondir loin, de nager des heures durant, de se tortiller dans des trous où leur
gros popotin corps ne passerait apparemment jamais, etc.
Et en prime, la plupart des gens les trouvent repoussants, sales, mauvais, etc, alors qu'ils sont minutieusement propres, sociables et affectueux.
Bref, ils ont réussi le pari de l'adaptation, de la croissance et du développement alors que tout le monde les chasse et les persécute depuis des siècles.
J'en tire là une métaphore à ajouter au GLMM sans nul doute. Non sérieusement, je crois qu'il faut garder ses objectifs en tête : quelles sont nos ambitions ? Quel travail ? Comment y parvenir ? Quelle vie ? etc Et tenter de s'y tenir quand même.
C'est vrai que les "problèmes" et autres aléas de la vie sont CHIANTS (doux euphémisme) sur le moment, voire vraiment terribles, mais QUI (QUI ?) peut oser dire que ça ne rend pas, en pratique, plus fort ? Dans le sens où, forcément, cela rend plus mature et alerte à des choses qui ne nous auraient même pas préoccupé en temps 'normal', dans le sens où cela nous fait une prendre une voie qu'on aurait jamais emprunté, et qu'au final, on ne serait certainement pas la même personne sans ce qu'on a pu vivre. Certes, c'est évident, mais autant s'en réjouir.
Moi quand je vois certaines personnes complètement à la masse de tout, vivre dans le petit monde superficiel des Bisounours à ne se soucier que de trucs futiles, je me dis que je suis finalement bien contente d'avoir mon "petit plus", même si c'est aussi un fardeau. Mais un fardeau, c'est certes lourd à porter mais ça fait les muscles...(cf GLMM*) Je suis absolument persuadée qu'à long terme ça payera.
C'est la raison pour laquelle, malgré ma vie qui a été parfois vraiment pourrie (parfois non !), je n'ai jamais (ou alors 2 fois en tout et pour tout) eu envie de mourir. Même maintenant en l'écrivant et donc en y réfléchissant, je me dis que si je mourrais maintenant, je regretterais beaucoup trop de ne pas avoir accomplis ce qui me tient à coeur : finir mes études (que je devrais avoir finies lol mais bon, j'y vais en escargot qui aura son master en poche dans 3 petites années), avoir un travail qui me plaise, fonder ma propre famille un jour et surtout fonder mon propre foyer sain et stable, et avoir des enfants épanouis : aimés et aimants. Là , je pourrais me faire un bon gros shoot d'
héroïne pure que j'irai acheter en Iran, et mourir sans aucuns regrets.
En attendant, non, même si c'est chiant, douloureux
souvent par moments, il faut bien se bouger le cul. C'est vrai que c'est pas facile en pratique, mais c'est là tout l'intérêt de la vie non ? Sinon on se ferait chier royalement.
Et les connasses qui se mettent dans ton chemin : genre la pétasse de l'atelier à la Mairie, elle sert à rien du tout, donc autant s'en foutre ! T'as eu parfaitement raison d'en parler à la Mairie, car au moindre accident, cela te retombait dessus (j'en vois des cas pratiques de ce genre en droit, et crois moi t'as fais le bon choix car au moindre soucis tu te retrouvais dans la merde jusqu'au cuir chevelu). Donc moi je trouve que ton expérience est au contraire une bonne expérience : t'as eu le courage de faire le BON choix, et tant pis si ça t'es retombée dessus, au moins t'es claire avec toi même, contrairement à ces grosses larves de la Mairie.
Naxa : je comprends très bien que ça soit difficile de reprendre le travail. Et je ne mets pas du tout cela sur le dos de la fainéantise, mais C'EST difficile de reprendre le travail après un arrêt. Pour plein de raisons, il faut se défaire de son quotidien (voire de son petit cocon) et se faire violence, ce qui est hyper difficile, surtout après plusieurs années.
Je comprends très bien parce que comme je le disais, ma mère n'a jamais travaillé de sa vie : et ça fait 20 ans, de la sortie du placenta-cape à maintenant, que je la vois ne strictement rien faire à la maison. Je ne crois pas qu'elle aime ça : mais c'est une habitude dont elle n'arrive pas à se défaire. Elle n'a plus le courage (et puis à plus de 55 ans c'est pas facile, en fait elle a même 57 ans) et le cocon de son quotidien, même morne, est plus rassurant que d'affronter l'extérieur.
Bien évidemment, tu n'en es PAS DU TOUT aux extrémités de ma mère (c'est l´ermite total depuis 30 ans), mais je comprends très bien que ça soit un refuge de vivre pour les autres : car ne plus penser à soi peut-être très rassurant aussi.
T'as totalement raison de vouloir retravailler, et même quelques heures par ci par là , tu devrais adorer : faut se faire violence, mais je suis sûre que tu y reprendras goût. On ne peut que aimer vivre pour soi au final ! Ce qui ne veut pas dire négliger ses enfants. Ma mère aussi avait peur de négliger ses enfants ! ELle s'est toujours occupée de nous...
... Jamais on a eu de baby sitter, toujours à la maison : elle disait qu'elle voulait pas rater notre éducation lol. Mais elle était présente physiquement et complètement absente mentalement, donc c'est exactement comme si elle avait travaillé 20 heures par jour !
Donc faut pas avoir peur de travailler : tu peux toujours réussir à t'organiser pour être présente le matin, le soir, au coucher, le week end, les jours de congé, pendant les vacances, etc etc. C'est basique mais c'est la qualité de la présence qui compte !
Ma mère était complètement paumée : je crois qu'elle aurait jamais du être mère de cette façon et dans ces conditions... Elle nous a beaucoup aimé, mais elle n'a jamais su être une bonne mère (malgré qu'elle voulait de tout son possible en être une) : par exemple, je n'ai pas le souvenir qu'elle ait joué avec moi ! Quand j'étais bébé, peut-être, mais une fois enfant, je crois que je n'ai jamais joué avec ma mère : je jouais un peu avec mes frères et soeur et surtout seule ! Alors qu'elle était présente 100% du temps !
Les seuls moments d'intimités qu'on avait, elle les passait à nous prendre pour ses confidents... A 7 ou 8 ans, elle passait des heures à me raconter à quel point elle haissait notre père... (Avec qui on vivait tous ensemble !!) Qu'elle rêvait de divorcer mais qu'elle ne pouvait pas, etc etc bref elle passait son temps à nous raconter tous ses soucis... Une mère vraiment à chier, mais qui nous aimait éperdument (c'est le seul mot qui puisse décrire son amour je crois).
DONC : il faut pas avoir peur de te séparer un peu de ton foyer : un travail c'est rien, c'est quelques heures par jour : et si il te plait, tu seras bien plus épanouie une fois de retour à la maison ! J'aurais aimé que ma mère travaille toute la journée : et que le soir elle rentre et pendant ne serait-ce qu'une demi heure elle joue avec nous et fasse des activités avec nous..
Bref, ne t'inquiètes pas, je suis sûre que tu trouveras le juste équilibre entre toi, ta famille, et le reste !
Barby : C'est sûrement la société qui est un peu pourrie sur les bords [je viens de tomber sur des rapports "secrets" du gouvernement diffusés par erreur sur Google ! Je vais ouvrir un sujet là dessus tellement c'est gros !!! Donc t'inquiète, y'a confirmation officielle que la société est un peu pourrie sur les bords (et au centre - GLMM n°3*)] mais c'est pas une raison pour se pourrir la vie
ET MERDE, c'est plus un pavé là , c'est un gratte ciel de Dubaï...
*GLMM : Grand Livre des Métaphores de Merde.
Dernière modification par Bicicle (19 novembre 2011 à 22:52)