Je mets en fin de message l'adresse d'un article sur
tabac et toxicomanie et hepatotoxicite.
La reponse à ta question n'est pas forcement facile
1) chez la personne n'ayant aucun antecedent
Il est quand meme possible que surviennent des hepatites toxiques par "sensibilité particuliere" , mais elles sont plutot rares,
sauf pour certains medicaments qui sont surveillés (les BZD, les
opiacés n'en font pas partie).
La
Buprenorphine injectée peut entrainer des lesions hepatiques, ainsi que la
cocaine et l'Ectasy(voir article
joint).
Le
paracetamol est toxique en cas de prise aigue importante (> 4 g/j mais souvnt tres superieures).
L'
alcool est bien toléré à doses modérées (2 à 3 verres par jour). La consommation chronique peut conduire à des lesions hepatiques
(steatose, cirrhose). La zone à risque est d'environ plus de 14 verres par semaine chez la femme et 21 verres par semaine chez l'homme mais il existe une grande variabilité individuelle qui explique que, dans certains cas, des lesions surviennent pour des doses inferieures.
La consommation unique d'une tres forte dose peut entrainer une hepatite aigue toxique.
Tout ceci depend beaucoup de la personne (susceptibilité personnelle souvent d'origine génétique).
Enfin une maladie hepatique peut survenir en dehors de toute consommation.
2) chez la personne ayant des antecedents de lesion hepatique ou de consommation alcoolique excessive.
Ces lesions peuvent entrainer une plus grande sensibilité aux lesions hepatiques, mais de façon souvent imprevisible.
Par exemple, la consommation d'
alcool même à petite dose aggrave les lesions de l'hepatite C chronique active et dans ce cas l'abstinence totale est conseillée.
Donc en general, dans le doute l'abstinence totale est conseillée dans tous ces cas,
ainsi que l'evitement des autres medicaments hepatotoxiques, du moins à doses élevées (paracetamol notamment).
Amicalement
A LIRE
sur hepatotoxicite du
tabac et des substances "recreatives"
http://www.em-consulte.com/article/236760+ un autre article
Pharmacovigilance des antipyrétiques
Lors des essais cliniques de développement (phases I à III), pour les antipyrétiques comme pour tout autre produit, le nombre de patients est trop faible et les durées de suivi sont en général trop courtes pour pouvoir détecter des effets indésirables rares et/ou retardés. De même, les comorbidités et les coprescriptions, facteurs favorisant l´émergence des effets indésirables, sont rarement prises en compte. Il est donc indispensable de suivre la sécurité d´emploi des médicaments lors de leur utilisation en pratique courante. C´est le rôle de la pharmacovigilance de colliger les notifications d´effets indésirables attribuables au médicament, permettant ainsi de générer un signal et de mettre en évidence des facteurs de risque. Ces données de post-AMM peuvent conduire à une modification du résumé des caractéristiques du produit (RCP) et, si le rapport bénéfice/ risque du médicament n´est plus favorable, peuvent entraîner jusqu´à la suspension ou le retrait de la molécule du marché par les autorités de santé.
Cet article a pour objet de faire un point sur la pharmacovigilance des 4 médicaments antipyrétiques allopathiques : l´acide acétylsalicylique (aspirine), le
paracétamol, l´ibuprofène et le kétoprofène.
L´acétaminophène
Le
paracétamol ou acétaminophène (N-acétyl-para-aminophénol APAP) est l´antipyrétique le plus communément utilisé de par le monde depuis sa mise en vente libre vers les années 1950. Malgré son utilisation longtemps et largement reconnue comme sans danger à dose thérapeutique (jusqu´à 4 g/jour pour les adultes), plusieurs effets indésirables lui ont été attribués. On cite entre autres les effets indésirables qui ont été rapportés sans toutefois être confirmés pour certains : éruptions cutanées, rash cutané, éruption urticarienne, thrombopénie, asthme, hépatite cytolytique à dose thérapeutique, insuffisance rénale chronique, choc anaphylactique, ulcération rectale, agranulocytose, pancréatite aiguà«, rhabdomyolyse, purpura vasculaire, syndrome de Lyell et syndrome de Stevens-Johnson. Malgré la pluralité de ces effets indésirabales, l´atteinte la plus redoutable est celle du foie. L´atteinte hépatique à dose toxique est un effet classique et bien reconnu. Le
paracétamol est un toxique lésionnel qui agit avec retard sur son organe cible principal, le foie. Le risque essentiel d´une intoxication aiguà«, souvent accidentelle chez l´enfant, volontaire chez l´adulte, est la survenue d´une insuffisance hépatocellulaire aiguà« par nécrose hépatique centro-lobulaire. Le décès est possible. La dose toxique théorique est, pour une dose ingérée unique, supérieure à 125 mg/kg chez l´adulte et 100 mg/kg chez l´enfant. A dose thérapeutique son potentiel hépatotoxique est très variable d´un individu à l´autre et dépend fortement de la présence ou non de facteurs de risque pouvant mener à une hépatotoxicité sévère même à dose thérapeutique.
Il convient donc de les rechercher systématiquement en vue d´une stratification de risques la plus précise et d´une démarche thérapeutique adaptée. Plusieurs facteurs de risque isolés ou combinés, affectent la susceptibilité individuelle au
paracétamol et le risque d´hépatotoxicité. Le prescripteur doit les rechercher avant toute administration à dose élevée et/ou prolongée, ainsi que devant une élévation inexpliquée des transaminases chez les consommateurs de
paracétamol. Plusieurs facteurs de risque isolés ou combinés, affectent la susceptibilité individuelle au
paracétamol et le risque d´hépatotoxicité. Le prescripteur doit les rechercher avant toute administration à dose élevée et/ou prolongée, ainsi que devant une élévation inexpliquée des transaminases chez les consommateurs de
paracétamol (2,3).
Jeûne prolongé et malnutrition
Une hépatotoxicité du
paracétamol peut survenir à dose thérapeutique, après une période de jeûne ou chez des patients dénutris. En l´absence d´autres facteurs de risque, un jeûne prolongé ou une dénutrition est associée à une déplétion majeure des réserves en glutathion. Celui-ci est nécessaire à la détoxification et l´élimination du NAPQI, le métabolite toxique du
paracétamol. Outre son effet sur le stock de glutathion, le jeûne réduit les réserves hépatocytaires en hydrates de carbone et altère la glucuro- et la sulfo-conjugaison, toutes deux dépendantes de ces réserves. Il en résulte un shunt du métabolisme du
paracétamol vers la voie microsomale oxydative (via le CYP-2E1) qui induit la formation de l´intermédiaire toxique NAPQI.
En pratique, ceci justifie une attention toute particulière aux populations à risque suivantes : les consommateurs excessifs d´alcool (voir ci-dessous), les patients oncologiques exposés aux effets secondaires digestifs des chimiothérapies, les opérés (chirurgie abdominale en particulier), les sujets atteints d´intolérance digestive (gastro-entérite, iléus…), et les patients très âgés. Pour ces patients, la recommandation est de limiter la dose quotidienne de
paracétamol à 2 g, et de respecter un intervalle d´au moins quatre heures entre chaque prise.
Consommation d´alcool : chronique ou aiguà« ?
Les consommateurs excessifs d´alcool (consommation L 14 U/semaine chez la femme et L 21 U/ semaine chez l´homme, 1 U étant égal à 10 g d´éthanol) ont un risque accru, à dose thérapeutique de
paracétamol, de développer une hépatotoxicité. On a longtemps invoqué un retard à consulter ou le mauvais état nutritionnel associé à la maladie alcoolique. En fait, l´analyse multivariée faite chez 645 patients sur six années indique que l´alcoolisme chronique est un facteur de risque indépendant d´hépatotoxicité du
paracétamol (Odds ratio (OR) pour la mortalité de 3,52). A l´inverse, chez cette population alcoolique, l´ingestion aiguà« d´alcool est un facteur de protection indépendant (OR de 0,12 pour la mortalité).
Le mécanisme de ces effets contradictoires est connu : la consommation chronique d´alcool induit l´isoforme CYP-2E1 du cytochrome P-450 (de 200 à 300 %), de sorte qu´une fraction plus grande de
paracétamol est « shuntée » à travers cette voie, aboutissant au métabolite toxique NAPQI. Parallèlement, l´apport chronique d´alcool induit une déplétion en glutathion hépatique par inhibition directe de sa synthèse d´une part et, d´autre part, par une association fréquente à la malnutrition. A l´opposé, l´alcool consommé de manière aiguà« entre en compétition avec le
paracétamol pour le CYP-2E1 (inhibition compétitive), ce qui réduit la production de NAPQI. Ce mécanisme protège donc de l´hépatotoxicité liée au
paracétamol en ce sens qu´il élimine l´excès de risque lié à l´abus chronique. Ainsi, cet effet protecteur ne s´applique qu´à la population alcoolique.
On voit de ce fait le risque particulier du sujet alcoolique qui, du fait d´une pathologie aiguà« ou récente, diminue provisoirement sa consommation d´alcool et use du
paracétamol à but analgésique ou antipyrétique. Par analogie aux situations de jeûne, il est recommandé chez les consommateurs chroniques d´alcool de ne pas excéder la dose de 2 g/jour de
paracétamol.
Consommation régulière de
paracétamolUne consommation régulière de
paracétamol peut induire un déclin régulier, asymptomatique, du stock de glutathion hépatique. Celui-ci, en dessous d´un seuil critique, perdra sa capacité à inactiver le NAPQI. L´ingestion chronique de doses thérapeutiques de
paracétamol doit être envisagée dans le diagnostic différentiel d´une élévation persistante des transaminases, alors même que la concentration sérique du
paracétamol est jugée thérapeutique.
A ce propos, il convient de citer une récente étude américaine portant sur l´élévation des transaminases à dose thérapeutique chez le volontaire sain. Il s´agit d´une étude longitudinale randomisée, placebo-contrôle en simple aveugle, portant sur 145 volontaires sains répartis en cinq groupes de traitements : un groupe placebo, trois groupes de combinaisons
paracétamol/opiacés (oxycodone,
hydromorphone et
morphine) et un groupe
paracétamol seul. Dans les quatre groupes recevant le
paracétamol, la dose administrée était de 4 g/24 h soit la dose quotidienne jugée thérapeutique, et la durée de traitement fixée à quatorze jours. Les participants avaient chacun un programme alimentaire strictement contrôlé avec un menu unique et le même nombre de repas par jour. Il en ressort que dans les quatre groupes recevant le
paracétamol, 31 à 44 % des participants présentaient une élévation des alanines amino transférase (ALAT) de plus de trois fois la norme. A l´opposé, aucun des 39 participants du groupe placebo ne présentait d´élévation ALAT de plus de trois fois la norme. Notons qu´aucune différence n´a été observée dans la magnitude et l´incidence de l´élévation des ALAT entre le groupe
paracétamol seul et les trois groupes de traitement combinés.
Prise de préparations combinées
Parmi les cas de toxicité liés à des surdosages non intentionnels, 35 % sont liés à la prise concomitante de deux ou plusieurs préparations à
base de
paracétamol. En effet, ont émergé ces dernières années pour le traitement des douleurs modérées à sévères, de nombreuses préparations combinées associant
paracétamol et
opiacés. La principale explication à ces surdosages vient simplement du manque d´information et de reconnaissance par le patient de la présence de
paracétamol dans les médicaments prescrits.
Interactions avec les médicaments
Le
paracétamol est normalement gluco-conjugué en un métabolite hydrosoluble non toxique. Cette conjugaison est saturable et peut être inhibée par les substances qui inhibent l´enzyme UDP glucuronyltransférase (UGT1A1), comme le phénobarbital et la phénytoïne. Ces substances peuvent ainsi majorer la toxicité du
paracétamol à dose thérapeutique.
Le
paracétamol non conjugué sera oxydé par les cytochromes. Outre l´alcool, les médicaments (et le
tabac !), susceptibles d´induire le CYP-2E1, ont le potentiel de majorer la toxicité du
paracétamol.
Hépatopathies chroniques
Dans tous les cas d´hépatopathies, qu´elles soient chroniques ou aiguà«s, avancées au stade de cirrhose ou non, la prise de
paracétamol est risquée et doit faire l´objet d´une vigilance particulière de la part du prescripteur.
Variabilités interindividuelles et interethniques
Des variabilités importantes interindividuelles et interethniques du métabolisme du
paracétamol ont été décrites, qui portent sur le pool hépatique de glutathion, l´activité du CYP-2E1, et enfin les phénotypes de glucuronidation du
paracétamol. Ceci suggère qu´indépendamment des facteurs de risque décrits plus hauts, certains sous-groupes de la population seraient plus vulnérables au
paracétamol. Les résultats d´études pharmacogénomiques sont attendus pour élucider les mécanismes, probablement plurifactoriels, de cette susceptibilité.
L´ibuprofène, le kétoprofène et l´aspirine
L´ibuprofène, le kétoprofène et l´aspirine sont tous des AINS. Leurs effets indésirables sont similaires à ceux de la plupart des AINS à l´exception de quelques particularités pour chaque spécialité. Puisque les prostaglandines sont ubiquitaires, on peut deviner que l´iatrogénie des AINS et de l´aspirine s´exprime au niveau de la quasi-totalité des organes. Néanmoins les organes dont l´atteinte requiert une importance sont : le rein, le système cardiovasculaire, le poumon, le tractus gastro-intestinal, le foie, le système hématopoïétique, la peau et le système nerveux.
Au niveau du rein, il convient de faire la distinction entre les effets hémodynamiques et ceux qui sont inflammatoires (néphrite/ glomérulonéphrite interstitielle aiguà«) suivis ou non d´insuffisance rénale et d´un syndrome néphrotique. Si les effets du deuxième groupe sont conditionnés à l´existence d´une « hypersensibilité », les premiers constituent un effet général des AINS lors d´une augmentation réactionnelle de la synthèse des PG par le rein. Le taux basal de synthèse rénale des PG possédant un effet vasodilatateur est faible et sans importance pour la perfusion sanguine de l´organe. Dans différentes maladies rénales ainsi que dans l´hypercalcémie, l´insuffisance hépatique ou cardiaque décompensées et l´hypovolémie, la perfusion sanguine rénale devient progressivement plus dépendante de l´action locale des PG, qui exercent un effet antagoniste sur les vasoconstricteurs (angiotensine II, noradrénaline) libérés en quantités excessives. L´inhibition de la synthèse des PG induit alors une vasoconstriction rénale excessive, suivie d´une baisse de la perfusion, d´une diminution du taux de filtration glomérulaire, de troubles électrolytiques et de rétention d´eau. Ce risque est augmenté par l´administration simultanée d´AINS et de substances néphrotoxiques ou de diurétiques. L´aspirine et l´ibuprofène à faible dose semblent être les moins néphrotoxiques d´entre tous les AINS.
Les effets indésirables cardiovasculaires des AINS incluent des complications ischémiques, l´hypertension artérielle, l´insuffisance cardiaque ainsi que des œdèmes. En augmentant la résistance vasculaire systémique, les AINS induisent une hausse de la tension artérielle. La question de savoir si les AINS peuvent aussi provoquer une hypertension chez des personnes normotendues, est sujette à débat (4).
L´asthme à l´aspirine est au premier plan des effets indésirables pulmonaires chez les personnes sensibles (1). En l´espace de deux heures après la prise d´aspirine ou d´un autre AINS, le patient développe une crise d´asthme, des symptômes nasaux, parfois avec œdème angioneurotique facial et symptômes gastro-intestinaux. Ce syndrome est associé à une polypose nasale et à une rhinosinusite chronique. Il touche jusqu´à 10 % des asthmatiques et le traitement consiste à éviter l´aspirine et les AINS. Des transitions continues existent entre l´asthme induit par l´aspirine et l´intolérance à l´aspirine. En général, l´intolérance se manifeste aussi vis-à -vis des AINS. Au nombre des symptômes se trouvent : rhinite vasomotrice, œdème angioneurotique, urticaire, œdème laryngé, bronchospasme, bouffées de chaleur, hypertension artérielle et état de choc. Ces symptômes peuvent mettre en jeu le pronostic vital. Ils sont plus fréquents chez les asthmatiques et les patients souffrant d´urticaire chronique. Une infiltration pulmonaire avec éosinophilie liée aux AINS doit être évoquée en cas de toux, de dyspnée, de fièvre, d´infiltrations visibles en radiographie pulmonaire et d´éosinophilie sanguine.
Au niveau du tractus gastro-intestinal, on trouve au premier plan des lésions muqueuses du tube digestif dit « supérieur », mais tous les autres segments peuvent également être concernés. Parallèlement, on observe toute une série d´effets secondaires gastro-intestinaux non spécifiques (par ex. douleurs, brûlures gastriques, nausées, sensation de réplétion, ballonnements) sans corrélation significative avec des lésions muqueuses. L´inhibition systémique de la synthèse des PG joue un rôle dans la pathogenèse, à laquelle participent divers facteurs supplémentaires selon la région concernée du tube digestif (acide/pepsine, toxicité locale gastro-duodénale des AINS/de l´aspirine ; cycle entérohépatique des AINS et des acides biliaires dans l´intestin grêle ; bactéries, diverticules du côlon). Les lésions muqueuses sont plus aborales dans le cas des formules retard ou des gélules pour absorption entérale.
Dans une revue espagnole récemment parue, les AINS figuraient en deuxième position derrière les antibiotiques dans la liste des causes de lésions du foie d´origine médicamenteuse. Parmi les médicaments les plus fréquemment mis en cause était l´ibuprofène. Il s´agit généralement de faibles élévations des transaminases ; une défaillance hépatique aiguà« à issue mortelle est possible, mais rare. Les salicylates provoquent des nécroses hépatocellulaires sur un mode dose-dépendant. Le traitement par l´aspirine d´infections virales fébriles chez l´enfant a été mis en relation avec une apparition plus fréquente du syndrome de Reye. Les AINS se lient très fortement aux protéines plasmatiques et sont capables de déplacer d´autres médicaments (notamment la phénytoïne, les coumarines et les sulfonylurées) de leur liaison avec ces protéines.
L´effet des AINS sur les thrombocytes est dû à l´inhibition de la COX-1, qui s´accompagne d´une baisse de la production thrombocytaire de thromboxane A2. Il en résulte une inhibition de l´agrégation plaquettaire. De tous les AINS, l´aspirine est celui dont l´effet sur les thrombocytes est le plus puissant et le plus durable. Ceci est lié à l´acétylation irréversible de la COX-1. Par contre, l´inhibition de la COX-1 thrombocytaire par un AINS est spécifique à la substance et s´effectue sur un mode compétitif réversible. En conséquence, la prise préalable de certains AINS peut interférer avec l´effet inhibiteur de l´aspirine sur les thrombocytes. C´est le cas entre autres de l´ibuprofène.
L´AAS devra être arrêté cinq à sept jours avant toute intervention comportant un risque d´hémorragie. Des thrombocytes normalement fonctionnels (dont la COX-1 n´est pas bloquée) devront d´abord être produits par la moelle suite à l´arrêt de l´AAS. Les thrombocytes se renouvellent à un taux de 10 à 15 % par jour, ce qui signifie que pour des valeurs initiales normales du nombre de thrombocytes et de la fonction thrombocytaire, l´agrégation thrombocytaire est redevenue suffisante au bout de cinq à sept jours (5).
Des exanthèmes urticariens et morbilliformes sont possibles, qui peuvent aller jusqu´à la nécrolyse épidermique toxique et au syndrome de Stevens- Johnson si les muqueuses sont touchées. Une apparition préférentielle des efflorescences sur les parties de la peau exposées à la lumière est désignée dans ce contexte sous le nom de pseudoporphyrie (5).
Au plan neurologique, aux effets indésirables centraux connus (vertiges, étourdissement, céphalées, troubles visuels, troubles auditifs, acouphènes, fatigue) s´ajoutent des pertes cognitives pouvant aller jusqu´à des états psychotiques (surtout chez les patients âgés), ainsi que des méningites aseptiques. Les acouphènes sont associés à l´administration d´aspirine à haute dose, mais peuvent survenir avec tous les AINS et disparaissent dans les deux à trois jours après l´arrêt du médicament. Des cas d´amblyopie toxique ont été décrits sous ibuprofène(5).
À la lumière de cette mini-synthèse sur la pharmacovigilance des antipyrétiques, on peut conclure que l´aspect inoffensif des antipyrétiques et de leur prescription est totalement perfide et trompeur et que le profil de leurs effets indésirables est extrêmement polymorphe.
My Elhassan Elkarimi
Service de pharmacologie – biochimie, CHU Ibn Rochd
Références
1-Taéron C, [N-Acetylcysteine], Rev Infirm. 2010 May
2-Millington DJ, Villanueva C, Obirek J, Kaufman J, Smith C. This article has been retracted : Safety Pharmacology, Acute Toxicity and Pharmacokinetics of SCP-123 and Acetaminophen. Basic Clin Pharmacol Toxicol. 2010 Apr 12
3-Gregory B, Larson AM, Reisch J, Lee WM ; Acute Liver Failure Study Group. Acetaminophen dose does not predict outcome in acetaminophen-induced acute liver failure. J Investig Med. 2010 Jun
4-Fosbà¸l EL, Kà¸ber L, Torp-Pedersen C, Gislason GH. Cardiovascular safety of non-steroidal anti-inflammatory drugs among healthy individuals. Expert Opin Drug Saf. 2010 Jun 23
5-Richard Rothstein, Safety profiles of leading nonsteroidal anti-inflammatory drugs, the american journal of medecine 2004.