Jusqu´ici, on a connu que le préservatif masculin et dans une moindre mesure le préservatif féminin dans la lutte contre le VIH/sida, ce qui limite considérablement le pouvoir de décision des femmes dans la lutte contre la transmission. Depuis quelques années, des efforts sont faits pour inverser cette tendance : deux chercheurs Sud-Africains viennent de mettre au point un gel microbicide vaginal efficace à 39% dans la réduction de la transmission du virus. Le Directeur exécutif de l´ONUSIDA se préoccupe pour sa part de l´africanisation des sources de financement de la lutte.
Qu´est-ce que le gel microbicide vaginal ?
Le gel vaginal microbicide contient un antirétroviral à hauteur de 1%, le Tenofovir, qui peut réduire de 54% les risques d'infection au VIH chez les femmes. L´étude a été réalisée en Afrique du Sud auprès de 800 femmes. Le gel vaginal microbicide est efficace quand il est utilisé avant et après le rapport sexuel. L´essai a été conduit pendant près de 3 années dans ce pays où le taux de prévalence du VIH est des plus élevés dans le monde. Les malades du sida et la société civile ont applaudi cette percée qui va permettre notamment aux femmes africaines - elles représentent 60 % de la contamination du continent, en Afrique subsaharienne – de changer la donne. «Nous donnons de l'espoir aux femmes », a déclaré à ce propos Michel Sidibé, directeur exécutif de l´ONUSIDA lors d´une conférence sur la pandémie tenue à Vienne en 2010. Pour le moment, les tests se poursuivent et le gel n´est pas encore à l´étape de commercialisation. Outre le gel vaginal microbicide, les femmes enceintes en Afrique sont désormais testées très tôt afin de bénéficier précocement du traitement antirétroviral, en cas de besoin. La mère et l´enfant peuvent ensuite prendre des ARV pendant l'allaitement pour prévenir la transmission du virus. Enfin, les enfants vont être testés dès les premières -4 à 6 -semaines de leur naissance et, s´ils sont infectés, le traitement commence immédiatement.
Une nécessité de financements africains
En visite au Togo du 20 au 22 février 2012, le Directeur exécutif de l´ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a évoqué avec la presse entre autres, l´épineux sujet du financement de la lutte. La riposte contre le VIH au Togo est financée à hauteur de 80% par des ressources externes. Une invite a été faite aux décideurs politiques du Togo en vue d´une augmentation des investissements nationaux en faveur de la lutte. « Nous ne pouvons pas mettre une personne sous traitement antirétroviral pendant 30 ans et dépendre de l'aide externe pour régler la facture », a-t-il insisté avant d´ajouter que l´Afrique a besoin de solution propre à elle. « Le continent doit se mobiliser et ne doit plus attendre les fonds de l'extérieur »", a-t-il conclu. Comme cibles devant bénéficier prioritairement de financements dans le cadre de la lutte contre le VIH, M. Sidibé a identifié les populations présentant un risque d'infection accru, notamment les professionnels du sexe et les homosexuels. Mais avant tout, le Togo « doit disposer de bonnes connaissances sur l'épidémie nationale » a-t-il conseillé.