Yo Rico,
Cool cool j'attendais de te lire même si tu m'avais raconté un peu les difficultés de ce palier, et vraiment je pensais pas que ça durerait aussi longtemps ! 15 jours max... ça me fait chier pour toi de te savoir à distance désormais
"de la fureur de vivre"...Mais comme j'ai bien suivi ton parcours, je vais juste me permettre d'attirer ton attention sur la période que tu traverses et donner un avis qui peut être une piste de réflexion dans ton cheminement.... sur l'affaire dits des paliers "bloquants". Ca arrive à nous tous de "bloquer" sur un palier et généralement, il faut être à l'écoute de ça.
Car là putain cette baisse à 3 mg, ben elle me parait bien
couteuseau bilan quand même... et pas qu'un peu... putain
2 mois que ça a commencé et toujours pas revenu "bien" ?? Pourtant c'est que 25%, et normalement c'est tolérable. Les paliers suivants risquent d'être douloureux puisqu' c'est une perte de 33%, 50 % et finalement 100% pour la finale. Bref faut être prudent ! Comme souvent on dit c'est les derniers pas les plus importants dans un
TSO et c'est vraiment là qu'il ne faut pas bâcler. Selon mon
doc, il est pas rare de passer plus de temps à aller de 10 à 0 mg que pour aller de 120 à 10 mg, ce n'est pas rare c'est meme la norme !
C'est aussi pour cette raison que certains spécialistes proposent à leur patients de faire un
sevrage brutal à partir du pallier biologique (20mg souvent), mais cette formule est loin d'avoir l'adhésion de la plupart des addictos.
Bon 2 mois de merde, en frilosité et manque diffus, c'est long bien évidemment et à mon avis, ça a un sens... c'est un signe. Et le retour de ta coloscopie qui s'associe etc... oui il se passe quelque chose assurément. Par contre, quoi ? Ca, pas facile à dire...
Il y a quand meme des hypothèses possibles.
Peut être que même si depuis cet été tu as l'impression de plutôt prendre ton temps, si on regarde dans l'absolu et sur l'ensemble, tu vas quand même
très vite : faut être franc, un traitement de
méthadone expédié en 18 mois et qui marche durablement, je crois pas n'avoir jamais vu ! Et si on regarde ton
TSO dans son ensemble, vu que tu as été en sous-dosage pendant toute la première année, finalement ta période de confort (qui est vraiment le temps le plus important du
TSO) n'a même pas duré quelques semaines en fait... que déjà , tu diminuais derrière celle-ci ! Pas étonnant que ça puisse finir par coincer à un moment.... simple hypothèse.
Ensuite il y a le coup-double du 2 en 1 que tu as joué, le fait de passer d'une double prise à une monoprise tout en diminuant en même temps de 25%, c'était peut être un peu ambitieux et ton corps s'est mis en "mode déficit" et comme on le sait, plus on ressent le déficit et plus celui-ci s'érige en état permanent... simple hypothèse aussi. Mais là aussi, on peut voir que meme si tu prends quand meme ton temps, tu vas malgré tout un peu vite...
Personnellement, comme je te l'avais raconté un paquet de fois, je suis passé par un 5-4-3-2-1 et 0 sur 6 mois et je n'ai vraiment pas senti grand chose et vraiment je n'ai aucun souvenir d'une dynamique de pertes de confort.... au contraire, plus je baissais plus ma libido explosait. Par contre, ce que tu décris, je me souviens parfaitement l'avoir vécu notamment sur un passage de 15mg à 10mg, ou j'ai quand même du m'y reprendre à deux fois avant de finalement passer haut la main...
Bien stable à 15 mg depuis des mois, j'étais passé à 10 mg histoire d'avancer un peu dans ce chemin de
sevrage... et là , j'ai eu toute la panoplie des sensations vaseuses d'une baisse de
méthadone que tu décris à merveille. Pourquoi ce pallier plutôt qu'un autre ? J'avais fait le 20 à 15 les doigts dans le nez sans la moindre variation. Peut-être parce que cette diminution était certainement prématurée dans mon cas au moment ou je tentais ?
Le
doc a attiré mon attention sur la notion de pallier "bloquant". Ca faisait peut-être un mois que je bataillais pour maintenir le 10 mg et j'avais perdu tout mon confort substitutif, j'étais nerveux, anxieux, pas envie de bouffer, mauvaise nuit. Au bout d'un mois ou j'espérai que ça se tasse, ça ne revenait pas.
Souvent la meilleure chose à faire, c'est la technique
du mou (que tu as déjà connu) cet été 2013 et qui t'a permis de switcher du "désespéré élégant" à "la fureur de vivre", quand tu as pris l'excellente décision de remonter un peu ton dosage - ce qui après une période de sous-dosage remet d'aplomb quasi en 24H et permet de "souffler" et reprendre plein de force pour continuer l'expédition.
Ce qui est mystérieux, c'est qu'en remontant un peu le dosage, contrairement à ce qu'on croirait intuitivement, ça n'a pas compliqué les choses mais au contraire, cela les a simplifié car quelques semaines après, le même pallier qui m'avait paru vraiment contraignant, je ne l'ai pas senti d'un millimètre ! Etonnant.
L'erreur dans une diminution progressive c'est de s'accrocher linéairement en se disant
"impossible que je revienne en arrière, c'est que j'ai fait est fait, je le garde!" mais le corps lui ne fonctionne pas en terme de milligramme,
et ce truc important que j'ai appris c'est que parfois dans ce genre de traitement, il faut retourner un peu dans un sens ou dans l'autre pour mieux revenir avancer vers l'arret.
Dans une stratégie d'ensemble et à long terme, peut etre qu'il serait pas une mauvaise idée que tu te remettes quelques semaines en "fureur de vivre" et à mon avis, et vu tout le temps d'avance que tu as rogné en courant cet été, ce ne serait pas du luxe de faire un petit pas en arrière, qui te permettrait de faciliter la suite...
Sinon reste la solution à en rester là et à attendre que ça se tasse, ce qui peut etre aussi une bonne chose, à condition que ça "revienne" car il est pas impossible que ça ne revienne....pas comme ça.
J'ai discuté ce matin avec un ami qui termine sa cure
subutex et lui aussi est obligé de faire des va et viens. Il me racontait qu'après 6 mois à 1 mg, il était encore mal, rien à faire, ça ne se tassait pas. Son
doc a finalement décidé de l'augmenter un peu à 1.2 mg et comme par mystère, maintenant il est revenu à 1 mg mais......en pleine forme.
C'est ce genre de petites choses que plein de gens ne font pas et qui font la différence car meme si ce n'est pas intuitif d'aller à gauche pour mieux aller à droite, l'expérience des usagers montrent que c'est comme ça que ça se passe.
En espérant que tout rentre dans l'ordre au plus vite et que ce 5 à 0 se solde par une merveilleuse victoire 3-0 ! :)
Sinon je suis super d'accord avec Bicicle, franchement tu as réalisé un
TSO exemplaire, tu as cheminé rapidement et avec succès, aujourdhui tu es à dose extrement faible et quasi totalement désintoxiqué, alors sérieux tu as le droit de t'accorder un peu d'oxyène, sois pas trop exigeant avec toi meme, tu as déjà super bien taffé...
le repos fait du bien, le repos guérit et souvent le repos on le retrouve en s'offrant un peu de mou... je t'aurai pas dit la meme chose il y a un mois, mais vu la tournure et la difficulté que prend ce pallier, ca me semble etre ce que je ferais sans hésiter si j'étais dans ton cas... je peux comprendre que ce ne soit pas facile de se dire "je remonte un peu" parce que ça donne l'impression de "ruiner" le travail produit mais en fait, ça marche vraiment pas comme ça...
Aussi quand un pallier semble "chaud" ou "anormalement long" c'est aussi le signe que y a de l'usure et revisiter le pallier d'au dessus permet aussi de mieux consolider la
base surlaquelle on s'appuie...
Tiens nous au jus Rico :)
Dernière modification par ziggy (06 avril 2014 à 16:19)