Incarcération et subutex

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Juli femme
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Bonjour à  tous, mon compagnon est incarcéré depuis plusieurs années et hier il m'a appris qu'il sniffer du subutex 16 mg depuis de nombreuses années. Il est vrai qu'il a énormément maigris mais le plus troublant est son humeur changeante et agressive. Il est soulagé de me l'avoir dit et moi aussi!!! Je l'aime et le respecte, il en va de même pour lui, à  mon égard.Il a décidé de se sevrer brutalement car il souhaite réellement redevenir l'homme qu'il était,physiquement et psychologiquement.J'aimerai le soutenir au mieux et savoir comment réagir devant les difficultés qu'il rencontrera pendant et après son sevrage. Même si je suis persuadée qu'un sevrage aussi brutal n'est pas la meilleure solution, surtout en milieu carcéral( mais ça je m'abstiens de lui dire pour ne pas le démotiver). Je crois tellement en lui et si il n'y arrive pas la bas je trouverai ça normal! Pourriez vous me conseiller?  Bien à  vous.

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pierre
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Bonjour,
Il ne faut surtout pas qu il arrete le subutex en prison. C'est la meilleure maniere de se mettre en echec...
Pierre

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filousky homme
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J'ai réfléchi ce matin à  comment te répondre.

Pierre a résumé en une phrase la situation.

Je ne m'abstiendrai pas de lui dire ce que tu penses si tu tiens à  lui et à  sa santé mentale. La motivation n'est pas une qualité "sacrée". Utilisée dans le mauvais sens, elle mène bien dans le mur et foirer un sevrage en prison en doit pas être rigolo rigolo.

A mon sens, ce n'est pas lui rendre service que de le soutenir dans sa motivation de sevrage hard en milieu carcéral. L'expérience risque de le traumatiser quelque soit sa force de départ. Soutiens sa motivation en le conseillant pour la solution la moins hard (finir sa détention avec son subutex qu'il peut déjà  essayer de consommer en sublingual plutôt qu'en traces pour en obtenir le meilleur bénéfice en termes de stabilité de sa santé) et ensuite commencer un sevrage en douceur (les sevrages hards ne se terminent jamais bien).

Le dernier point sur lequel je voulais te réponde est encore rabat-joie, je te prie de m'en excuser. Son souhait de redevenir l'homme qu'il était avant n'est pas jouable. Avant, c'était avant, pendant c'est pendant et après, ce sera après et il est illusoire de rêver qu'on va redevenir celui qu'on a été (c'est l'inévitable évolution).

Je vous souhaite du succès dans l'entreprise, mais menez là  bien.

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drugstore cowboy homme
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J'ai répondu aussi, dans la rubrique "présentation" et mon commentaire rejoins Pierre et Filousky, lis le stp Juli.

DC

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Juli femme
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Merci a tous pour votre attention, DC je t'ai lu dans ma présentation. Il en a encore pour 3 ans mais attendons son appel d'ici 4 mois. Je l'ai eu et ça fait 24 h qu'il n'a rien pris. Il me dit qu'il se sent mieux. Je sais que les symptômes de manque ne sont pas encore apparus, j'attends de voir la suite. J'en ai parlé à  notre avocat qui dois le voir en fin de semaine, et lui proposer une alternative avec l'aide du service infirmerie de la prison. Il a une telle motivation que préférerai attendre qu'il se rende compte par lui même que ce sevrage brutal est impossible, vu les circonstances.

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prescripteur homme
Modérateur
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12147 messages
Cela peut vetre utile qu'il constate par lui même la difficulté de se sevrer du Sub brutalement.
Mais qu'il ne prolonge pas trop la souffrance et qu'il revienne rapidement à  l'attitude plus raisonnable de se sevrer progressivement. S'il est motivé il peut y arriver en quelques mois. (Parfois le sevrage brutal permet de reprendre le Tt à  des doses plus basses, ce n'est donc qu'un demi echec).
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Juli femme
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Merci. Plus de nouvelles ce soir..j'imagine sa galère!!!

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Juli femme
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On a l'habitude de se parler plusieurs heures par jour..mais là  silence radio!!!

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Juli femme
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J'ai décider de tenir une sorte de journal sur le sevrage de mon compagnon. Ceci afin d'analyser ses changements de comportement. Mes analyses seront basées que sur mes ressentis puisque de toute façon il ne me dira pas tous ce qu'il vis et ressens. Par honte m'a t'il dis. En ce moment je vis dans l'attente et j'ai vraiment besoin d'éxulter! Peut être cela permettra aux autres familles de toxico de savoir à  quoi s'attendre et surtout de comprendre..                                            Dimanche 16 juin dernière prise 16 mg en trace.                                                                        Lundi 17, mardi 18, mercredi 19 changement majeur au niveau des appels téléphoniques: moins d'appels mais plus de sms, comme si il avait honte que j'entende sa voix.                                     Jeudi 20 ésquive mes questions sur les maux physiques qu'il ressens, doute de ses capacités, bad trip en écoutant une chanson(viens viens de Marie Laforet) m'a raccroché au nez.
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C'est bien d'être là  pour lui
 
oui, c'est bien de faire un journal aussi

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drugstore cowboy homme
Repose en Paix
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Salut Juli

Quand vas tu retourner le voir ?

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DeadCanDance femme
Psycho junior
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Filousky: " Le dernier point sur lequel je voulais te réponde est encore rabat-joie, je te prie de m'en excuser. Son souhait de redevenir l'homme qu'il était avant n'est pas jouable. Avant, c'était avant, pendant c'est pendant et après, ce sera après et il est illusoire de rêver qu'on va redevenir celui qu'on a été (c'est l'inévitable évolution). " 

Merci pour cette belle lecon de vie, bien qu'evidente et tout a fait logique, n'est pas si facile a appliqué! Je viens de prendre une jolie claque!! :) Merci  merci-1

Juli je t'avais egalement répondu sur ta présentation! wink

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
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Bonjour Juli,

Bravo d’abord pour ta dévotion, c'est super que tu sois là  pour lui et que tu lui sois fidèle – je trouve cela remarquable – et surtout très rare de nos jours. Et t'inquiète qu'il le sait. A l'intérieur, là -bas, il voit chaque jour des détenus toujours plus à  l'abandon et plus seul les uns que les autres. Plus que quiconque ton homme est bien placé pour se rendre compte de la chance qu'il a : TOI. Il sait sa chance, surtout que la société qui ne favorise déjà  pas beaucoup la fidélité, alors pour la zonze...

Et tu sembles effectivement extrêmement préoccupée par toute cette histoire et cela semble bien normal...   

Juli a écrit

J'ai décider de tenir une sorte de journal sur le sevrage de mon compagnon.

A te lire j'avais déjà  des impressions mais c'est cette phrase en particulier qui me laisse vraiment penser que tu n'es pas loin d'une logique de codépendance. Symboliquement, l'idée d'écrire un journal de sevrage à  la place de l'autre est vraiment révélateur de la mise en place d'une logique de codépendance.

Cela arrive très souvent , c'est humain et naturel quand on aime l'autre. Le problème c'est que de la "saine préoccupation" peut naitre une série de comportements qu'il faut éviter :  beaucoup de proches de dépendants s'inscrivent malgré eux dans une logique de co-dépendance en croyant bien faire - ça soulage sur l'instant mais c'est en fait extrêmement contre-productif et c'est également source de pérennisation de la dépendance.

Je te copie quelques infos sur la question même si cela semble caricatural, cela pourra peut etre t'apporter des éléments de réponse :


La codépendance    ou « quand l’autre est tout »

La codépendance, ou dépendance relationnelle, est un ensemble de comportements inadéquats dans lesquels une personne s’implique au travers de la relation avec une personne dépendante. Le codépendant se fait une obsession de contrôler le comportement d’une personne dépendante, malgré les conséquences que cela peut engendrer dans sa vie, ou dans celle de l’autre.
Il perd la maîtrise de sa vie, en essayant d’aider à  tout prix – mais souvent sans succès – la personne dépendante, et en sacrifiant son propre épanouissement.
Il ne permet pas à  la personne dépendante de changer, car elle se sent enveloppée, étouffée par l’autre qui vit en elle par procuration.

Le comportement du codépendant

Il arrive souvent que les personnes codépendantes :
ne pensent qu’au bien-être des autres sans tenir compte de leurs propres besoins
vivent dans la peau d’un sauveteur
aillent au devant des besoins des autres en essayant de tout contrôler
se sentent affectés, voire coupables dès qu’ils voient que les autres ont un problème
se sentent obligés – presque contraints – d’aider les autres
ne respectent pas leurs limites et soient prêts à  tout assumer à  la place des autres
disent « oui » quand ils veulent dire « non » et prennent en charge des tâches qui appartiennent aux autres
s’efforcent de plaire aux autres au lieu de se plaire à  eux-mêmes
fassent tout mais aient de la peine à  demander de l’aide

Les problèmes du codépendant

Quels sont les véritables problèmes du codépendant ?
il est en recherche de son identité, il vit dans un mal-être constant à  cause des blessures reçues durant son enfance (dont parfois la blessure de trahison
il n’a pas le sentiment de sa propre valeur, vit dans une totale insécurité, ce qui le pousse à  trouver sa valeur et sa sécurité en aidant une autre personne
il n’a pas confiance en lui, il la trouve au travers de la présence et du regard des autres, ou dans la contemplation des aides qu’il fournit aux autres
il cherche à  se compléter et à  assouvir ses propres besoins au travers de quelqu’un d’autre, soit du même sexe dans le cas d’une attirance homosexuelle, soit du sexe opposé dans le cas d’une attirance hétérosexuelle ; à  ce stade, l’on peut affirmer qu’il risque d’y avoir des abus de toutes sortes : physiques, sexuels, psychologiques, spirituels

Les problèmes du codépendant ont des revers ; il est déçu car ses efforts ne portent pas toujours de fruit et ils n’attirent pas la reconnaissance de ou des personnes dépendantes. Il charge les autres de culpabilité, car il leur fait comprendre qu’ils sont ingrats et ne savent pas reconnaître leur valeur en leur « renvoyant l’ascenseur », en leur rendant la pareille. Parfois il les rend responsables de ses propres problèmes.

Alors il devient amer, agressif, colérique, et en vient à  se considérer comme une victime ; il a peur de perdre les autres et de se retrouver seul, et peut rentrer dans des idées suicidaires. Il a surtout peur d’être ce qu’il est vraiment : une créature faible, à  la recherche de son identité.

Comment changer ?

Le codépendant est appelé à  faire un travail sur lui-même, et à  ne plus s’occuper des autres en priorité. Il a été déçu des autres durant son enfance, et il a compensé en conséquence, en cherchant à  les contrôler : quoi de plus évident pour contrôler quelqu’un, que de le rejoindre au beau milieu de son épreuve pour essayer de l’en faire sortir et d’aller plus loin.

Le codépendant est souvent un manipulateur ; il se fuit lui-même et manipule les autres sous couvert d’humanisme, afin de mieux se prolonger au travers d’eux. C’est dans ce sens que j’affirme qu’il vit par procuration.

Il aura besoin de faire un état des lieux de sa propre vie, de reconnaître son état de faiblesse, et de rechercher à  tout prix la guérison. Une repentance quant à  son comportement est indispensable. Pour tout cela un suivi sera souvent nécessaire, sans agressivité de la part de l’aidant, qui montrera au codépendant qu’il l’accepte, le comprend et l’aime, et cherchera avant tout à  l’éclairer sur son état de codépendance.

Les ennemis du changement, chez le codépendant, sont le déni (ne pas vouloir reconnaître son problème), la peur (de mieux se connaître), la crainte (d’être rejeté par les autres), la paranoïa (se sentir incompris et persécuté).

C’est pourquoi un rapport de confiance ainsi qu’une profonde empathie sont nécessaires pour l’aider à  évoluer et à  changer, sans le rejeter.

Dernière modification par ziggy (21 juin 2013 à  11:52)


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Juli femme
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Filousky, j'ai énormement pensé à  ce que tu m'a dis sur l'avant,pendant, et l'après. En faite, j'ai aimé l'homme d'avant, l'homme d'aujourdh´hui je l'aime encore plus et l'homme d'après je ne sais pas ce qu'il sera, mais une chose est sûre c'est que je l'aimerai et ça même dans sa plus grande déchéance. Cela s'explique par notre passé et qu'à  mes yeux, même dans ses travers il reste le meilleur. Je t'ai lu dans ma présentation..il s'en procurait au black. Facile vu le nombre de substitués en prison.

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Juli femme
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DC: il ne souhaite pas que je vienne le voir pendant son sevrage. On c'est donné pour date le 21 juillet. Et dieu sait combien ça nous coûte à  tous les deux.

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drugstore cowboy homme
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Bon courage Juli, bon courage à  lui aussi, il devrait faire une demande à  l'administration pénitenciaire pour avoir un TSO adéquat le problème est que c'est très long et qu'il va falloir qu'il "justifie" pourquoi il a besoin d'un traitement, donc il ne balancera pas ses co-détenus qui le fournissent en subutex, ça va être dur mais je ne sais pas dans quel état il est aujourd'hui, ça va faire 3 ou 4 jours d'abstinence, ceux sont les pires, excuse moi de t'inquièter en parlant de la sorte mais autant être clair, non ? Du coup il va, peut être de lui même demander à  aller à  l'infirmerie ou voir le médecin.
Je vais essayer de me renseigner auprès d'une de mes connaissances, je ne te promet rien mais te tiendrais au courant si on trouve une "échappatoire"
Sincèrement.

DC

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Juli femme
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Ziggy oh quel beau pseudo!! Lorsque je t'ai lu, j'en ai eu les larmes aux yeux..je me suis reconnue dans beaucoup de traits que tu as décris sur la co- dépendance. C'est vrai, j'ai ressentie l'abandon et la déception pendant mon enfance. Et c'est justement à  ce moment là  où j'ai rencontré mon amour. Lui seul a su, a compris ce que je vivais. Avec lui je n'étais pas en représentation, il savait tout. Tous ce que lui même ressentait. Mais voilà  on était pas assez bien l'un pour l'autre aux yeux de nos familles réciproques et...plus rien..plus de compréhension..la solitude pendant plusieurs années. J'ai eu plus de chance que lui. Mais finalement même dans des moments où j'aurai du être heureuse..je ne l'étais pas. J'ai toujours joué un rôle et trouvé un repos momentané en aidant ma famille, mes amis et des inconnus. Mais c'est momentané. L'empathie est inscrite au plus profond de moi même , à  m'en crever le cœur. Par contre là  où je ne me reconnais pas c'est dans la recherche de la gratitude. On me l'a assez reprocher lorsqu'on m'a tendu la main et réellement j'ai ça en horreur. Je pense que l'orsqu'on est bon avec autrui si on s'attend à  un retour alors dans ce cas il vaut mieux ne rien faire. Car c'est comme si l'aide apportée  n'avais plus aucun sens. Moi je me sens vivante lorsque je ne pense pas qu'à  moi. Et à  vrai dire je n'ai pas besoin qu'on pense à  moi. Mon amour a toujours cédé à  mes caprices s'oubliant lui même. C'est ça le problème c'est qu'enfin j'ai trouvé une personne comme moi où son bien être passe après celui des autres et encore plus après le mien. Et quand je parle de caprice ou de bien être je ne parle pas des artifices matériels mais réellement de prendre sur soi, sur sa personne et sa fierté. Tu sais quand on est ensemble, c'est magique, on existe, notre solitude personnelle se transforme en une plénitude partagée. On est enfin nous même..pas de faux, pas de peur..même pas besoin de se parler. Alors pour une fois, je vais mettre mes caprices et mon mauvais caractère de côté parceque la va se révéler mon amour pour cet être exceptionnel en qui personne ne crois..à  part moi.

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Juli femme
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DC merci..je suis très intuitive et je te sens..aujourd'hui effectivement il ne va pas bien du tout! Il n'a même pas voulu voir l'avocat et moi j'en parle même pas..il me demande de refaire ma vie et crois qu'il est foutu qu'il ne me mérite pas. Je lui ai répondu qu'avec subutex ou pas c'est lui et personne d'autre. Et que quoi qu'il arrive quoi qu'il en pense je suis là  et le resterai. Je lui ai soumis la solution du sevrage progressif.."je n'y arriverai pas c'est tout ou rien". Il est seul.. Et pleins d'idées noir dans la tête.

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Juli femme
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Vendredi 21 juin: il tient mais..mais il est mal. Je lui conseillerai presque de reprendre!! Je crains! Il doute de moi mais ça c'est pas le plus grave. Il m'a dis que si je le voyais il me dégoûterai. Que il puisse penser ça me fais flipper. C'est comme si son manque remettait en question ce qu'on a de plus cher: notre amour. Il est totalement déconnecté et si vous le connessiez vous sauriez que ce n'est plus lui. Il m'a avoué qu'il ne dormait plus depuis 2 jours, qu'il regardait les murs et pensait mais pensais mal. Il a répudié l'avocat aujourd'hui pour regretter 1h après. Heureusement que c'est un grand professionnel et humaniste de surcroît..il m'a même proposé de nous remboursé!!! J'ai trop bu et ça fait du bien. Je vous souhaite à  tous une bonne fête de la musique et vous envoie mes meilleurs sentiments.

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Juli femme
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Beaucoup de fautes mais le cœur y est:)

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DeadCanDance femme
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Courage Juli, je pense que le fait qu'il ai "honte" que tu le vois comme ca et qu'il se demande pourquoi tu reste encore avec peut etre une phase "normale" dans ces moment dure de sevrage..... on a du mal a se raisonner "correctement" dans ces cas la....

Je t'envoi tout mon soutien et beaucoup de courage pour lui et toi!!! j'espere de tout coeur que tout cela ne sera plus qu'un mauvais souvenir dans quelques temps! car tu as l'air vraiment de l'aimer du fond du coeur! et je pense que lui aussi vu qu'il veux eviter de te faire subir son mal etre!( meme si c'est pas forcement la meilleure des solutions mais bon chacun reagit differement des ce genre de situation.... )

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pierre
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Je ne comprends pas cette envie de se sevrer, et en plus en prison, et je suppose en plus sans medoc. C'est comme si il s'affligeait une punition et qu' il t'obligeait a regarder... il y a un truc qui me dépasse. Pourquoi s' infliger de la douleur a ce point ?

Je disais dernièrement a un ami que les sevrages sur Psychoactif, c'est ce qui me déplaît le plus, car c' est toujours la même chose. Une personne arrive et veut se sevrer a sec, pour en finir avec sa dépendance, pour redevenir quelqu'un de "normal". Nous lui disons, attention, les sevrages comme cela, ca n' a qu' une toute petite chance de marcher (en fait j' en ai jamais vu un réussir a moyen terme), mais la personne se sent plus forte que les autres, elle continue. Et puis elle revient quelques jours ou quelques semaines après pour nous dire que finalement, elle a repris l'hero, ou la substitution, ou autre chose. Nous n'avons plus qu' a dire : nous te l'avions bien dit....

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Fabrice homme
Psycho junior
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Juli, en détention on ne choisit pas ses compagnons de cellules. Et le traffic de subutex peut créer des tensions entre détenus, il y a des dettes, des histoires tordues, des menaces, des agressions, des types qui parlent aux matons.

La prison est un milieu clos on ne sait pas trop ce qu'il s'y passe.
Ce que je veux dire c'est qu'il y a sûrement d'autres facteurs liés à  la vie carcérale qui poussent ton compagnon à  vouloir arrêter le subutex.

De toute facon Juli, laisse le faire son sevrage il va se vautrer.
Il reconsidèrera différemment l'approche du sevrage la prochaine fois.
Je pense que le fait d'avoir un but, un objectif comme celui de réaliser un sevrage est plus important pour lui en ce moment que réussir le sevrage proprement dit.

Il a besoin d'un objectif, en prison les gens sont enfermés, ils s'ennuient. La plupart prennent des calmants, anxiolytiques pour supporter le choc carcéral et le stress.
Il sniffe du subutex pour passer le temps, parfois il est en manque quand il n'en a pas, je comprend sa démarche de vouloir récupérer sa liberté vis à  vis du subutex.

C'est l'été il est enfermé, il a surtout besoin que tu sois à  ses côtés et lui donne de l'espoir et réfléchissez ensemble aux projets que vous pourriez mettre en place pour sa sortie, au niveau de l'emploi des formations qu'il pourrait suivre en prison.

Juli ne néglige pas ta propre vie et ne va pas faire une dépression à  cause de tout cela.
Je pense même que le mieux est de ne pas trop t'intéresser des détails de sa toxicomanie,
c'est son univers laisse lui.
De l'exterieur, apporte lui un regard sobre équilibré, sain sur les choses du quotidien et sur le cadre de vie.
Et de l'écoute car il faut de l'écoute et une compréhension toute particulière pour aider ton compagnon à  supporter sa condition de détenu.

Dernière modification par Fabrice (22 juin 2013 à  15:55)

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Juli femme
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Filousky merci de ton soutien..on c'est tous ce qui va se passer à  court, moyen ou long terme!! Chacun son addiction, l'essentiel est de bien le vivre!!! Quant à  pierre je te remercie aussi de l'intérêt que tu nous porte:) je pense que ton incompréhension est légitime, les causes de ce sevrage brutal sont exactement bien décris par Fabrice!!! Que je remercie par la même occasion: ton analyse est la mienne..après concernant ma vie, elle est bien remplie.. Professionnellement j'ai moins de patience depuis c'est vrai!!! Je pense à  un truc de dingue à  l'instant mais la relation peut être faite: une sage femme me disait "il vaut mieux un bon biberon qu'un mauvais allaitement!" Donc un bon sevrage quitte à  prendre des années qu'un mauvais pour la gloire!! Ce qui est certain c'est que je ne me mettrai pas en danger au niveau de mon travail, devant ma fille, ma famille..je ne peux pas pas me le permettre et j'en ai pas envie. Aussi, je me dois d'être forte pour la réinsertion de mon toxico:).

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Juli femme
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Samedi 22 juin: sa détresse est de plus en plus grande. Il essaie de me faire culpabiliser mais dans le but de le rassurer. Il me livre de plus en plus ce qu'il subi physiquement. Tous ça par texto..pas d'appels!! Il vomi, ne dors pas, éternue énormément, ne peux rien avaler. Il doute de plus en plus de lui, de nous, de l'avenir. Sub..tue.

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ziggy homme
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Juli a écrit

Samedi 22 juin: sa détresse est de plus en plus grande. Il essaie de me faire culpabiliser mais dans le but de le rassurer. Il me livre de plus en plus ce qu'il subi physiquement. Tous ça par texto..pas d'appels!! Il vomi, ne dors pas, éternue énormément, ne peux rien avaler. Il doute de plus en plus de lui, de nous, de l'avenir. Sub..tue.

Je sais que tu es en détresse toi aussi. Par contre, je ne laisse pas passer ta chute : sub.tue ?

Non le subutex ne tue pas, mais la connerie oui... et excuse moi du peu, mais faire ce que fais ton mec, c'est même au delà  de la connerie. Oui, il gerbe et c'est que le début. Le subutex est un principe actif et il faut savoir l'utiliser correctement, le sub ne tue en rien, ce qui tue (ou rend malade) c'est l'usage incorrect, ce qui est vrai pour toute chose. Il y a des milliers de médicaments qui modifie le métabolisme et qu'il ne faut arrêter n'importe comment, c'est le cas des antiinflammatoires aussi par exemple...  Le "risque" n'est pas tant dans le subutex que dans son usage abusé.

Quant à  sa détrsse, la sienne, évidemment, c'est que le début. 16 mg de sub, qui plus est, j'imagine que c'était dans le pif et en multiprise?? Donc ce qu'il tente est un sevrage dit 3 en 1 : sevrage de la molécule, sevrage du sniff, et sevrage de plusieurs apports par jour en opiacés. Quiconque connait la chanson sait qu'il est déjà  pas facile de lutter indépendamment et de manière isolée sur un de ces 3 facteurs, alors oui, les 3 en même temps, à  part se donner "bonne conscience" par la pratique de l'autoflagellation masochiste pour finalement s'effondrer et par là  même continuer à  se flageller psychiquement (gamberger son échec, se sentir plus faible qu'un produit, se croire baiser par la dépendance etc...) : c'est à  dire en gros faire n'importe quoi tout en préservant et en se complaisant dans un comportement pathologique d'échec mis sur le dos de la molécule...

Je reconnais que ce "pattern" est tellement récurrent et si prévisible que la section "sevrage" du site est la moins intéressante... cependant, même si avec de l'expérience et du recul, cette "envie de sevrer" peut paraitre ridicule à  l'usager chevronné, je crois qu'on a tous souffert à  un moment ou à  un autre de la sujétion et qu'il s'agit d'une étape à  dépasser pour justement commencer par accepter sa dépendance, à  faire avec jusqu'à  comprendre qu'en réalité elle n'a jamais été le vrai problème et apprendre aussi qu'il est tout à  fait possible d'avoir une excellente (voire meilleure) qualité de vie avec des opiacés que sans...

donc déserter la section sevrage parce qu'on connait d'avance le résultat c'est pas cool parce que justement beaucoup d'usagers ont besoin de ces précieux conseils afin de les aider à  mettre fin à  ce mythe du sevrage et il semble que beaucoup doivent en passer par là  pour apprendre à  mieux maitriser leur dépendance opiacé et se sentir mieux. Je crois que cette rubrique est une des plus importantes puisque c'est celle qui permet à  beaucoup d'usagers en détresse à  mieux se connaitre et à  moins souffrir.

comme on le dit souvent, les clichés ont la vie dure.

Je le redis ici, mais à  quand une brochure sur cette question du sevrage et de ses dangers et travers ?

On a beau ne plus comprendre ce "besoin de se sevrer" aposteriori , le probleme est que la mauvaise réputation des substitus conduit de nombreux usagers à  tellement culpabilsier leur traitement qu'ils finissent par mal le vivre et tellement se prendre la tete qu'ils n'arrivent pas à  envisager d'autre porte de sortie que le sevrage, et comme cette porte est malheureusement fermé vu leur état, ils se sentent pris au piège, piège qu'ils subissent et dont ils n'ont pas compris qu'ils l'ont en partie fabriqué eux-mêmes...

un ami homosexuel et dépendant faisait souvent la comparaison entre les deux pratiques : tant qu'il n'acceptait pas son homosexualité et faisait pour se convaincre d'etre "hetero" il était en dépression, jusqu'au jour ou il a accepté... de meme pour les opiacés, certaines personnes sont mieux avec des opiacés et c'est une libération du meme ordre que d'accepter sa dépendance - car au fond, on ne fait de mal à  personne et que bien maitriser, une dépendance opiacé n'est à  peine pire que boire de la flotte : quand on sait que la méthadone rallonge la durée de vie, on se poile...

Dernière modification par ziggy (23 juin 2013 à  14:42)

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J'adère completement a ses paroles pleines de bon sens ! merci

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Juli femme
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Alors, ziggy détends toi un peu..il ne faut pas tout prendre au premier degrés.C'etait juste un jeu de mot. De plus je te trouve assez tranchant. Ta façon de voir les choses sur la dépendance et le sevrage est peut être appropriée pour certaines personnes et peut être pas pour d'autres!! Maintenant la plupart des témoignages que j'ai lus concernant le subutex se rejoignent assez. Pratiquement tous sont des appels au secours alors même si il est vrai que c'est un très bon produits de substitution qui permet à  bcp une resociabilisation,il en demeure pas moins que c'est un produit souvent détourné!! Et si l'addiction aux produits peut être bien vécu tant mieux..mais pourquoi autant de personnes souhaite s'en sevrer?? Prôner la dépendance ou le sevrage progressif est une façon de voir les choses, en tout cas la tienne..apparemment la connerie de mon mec t'exaspère, désolée de ton manque d'indulgence. Étonnant pour une personne qui a bien l'air de maîtriser le sujet.

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Juli femme
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Inscrit le 18 Jun 2013
23 messages
Dimanche 23 juin: il tient:). Il a mal partout et ne dors pas. Mais aujourd'hui je le sentais mieux psychologiquement, bcp moins de doutes. Je lui ai parlé du site et il trouve ça super bien! Je lui ai lu les différents posts et assez d'accord sur à  peu près tout mais souhaite vraiment se sevrer et en finir avec sa dépendance.

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Fabrice homme
Psycho junior
Inscrit le 25 Jan 2013
306 messages
Et puis quand on souffre psychologiquement du mal de la prison ou lorsque l'on ne sait plus vraiment les causes de la souffrances le fait de sevrer le subutex permet de reprendre le contrôle sur sa douleur et de fixer l'objet de la douleur ici sur le manque de subutex.

En gros en ce moment ça ne va pas fort pour lui, il traverse une période difficile et ne devrait-il pas en parler au médecin de la prison?
S'il va déjà  un peu mieux moralement c'est bon signe, il a besoin de parler de son addiction de ses problèmes et crever l'abcès.
Juli ta présence est importante comme tu l'as compris particulièrement ces derniers temps.
son état va évoluer en dent de scie durant quelques 3 semaines avant que les douleurs ne commencent à  s'estomper.
Souvent il est nécessaire que des antidépresseurs ou  anxiolytiques prennent le relais du sevrage.

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
Inscrit le 21 Jul 2008
1935 messages

Juli a écrit

Alors, ziggy détends toi un peu..il ne faut pas tout prendre au premier degrés.C'etait juste un jeu de mot. .

Oui, rien contre toi, juste OK mais ton jeu de mots je ne peux laisser passer.

Il y a suffisamment de détracteurs contre le sub pour que cela soit drôle.

Tu es sur un site d'usagers dont la majorité est sous traitement et on se rend justement compte de plus en plus que la "mauvaise réputation induite" des traitements est source de conflit chez certains usagers en soin, les laissant dans le doute et la culpabilité notamment les plus jeunes. On liti ici régulièrement certains UD  dans la nécessité qui hésitent même à  passer la porte d'un centre de soin à  cause de ces ragots et qui restent dans leur merde des mois durant... pour finir par quand même se mettre sous traitement des mois après... Le résultat ? de la souffrance, des overdoses, des rechutes, des dépressions parfois meme des suicides...

donc dire que le "sub tue" meme pour rire ca contribue à  cette mauvaise image qui est totalement fantasmée par les protagonistes de la war on drugs de tout bord : des clichés véhiculés à  tout va qui empêchent les usagers non chevronnés à  se soigner. Tout ces clichés font psychotter certains qui n'écoutent plus leur médecin et balançent les cachets aux chiottes (je l'ai fait plusieurs fois aussi). Le désastre...

Ainsi pour des mauvaises raisons et mal préparées, beaucoup veulent se sevrer bien que la plupart des usagers juniors n'ont pas conscience de ce que réprésente vraiment un sevrage bloc.

Ok j'avais bien vu que t'avais fait un anagramme mais au bilan, c'est comme les blagues racistes. Certains diront qu'il faut pouvoir rire de tout, mais bon, il y a des blagues plus ou moins drôles. Va faire des blagues sur les métisses sur un forum créole, tu verras si tu es bien reçu. Regarde Dieudonné et ses blagues douteuses sur la shoah. Si ca fait rire certains, je peux t'assurer que cela fait exactement l'effet contraire chez d'autres notamment les personnes concernées. Et derrière le prétexte de la blague il y a toujours plus. Bref...

Ton jeu de mot n'était à  mon sens pas fin pour un sous car sais-tu simplement que le subutex a sauvé des milliers de vies et qu'ils en sauvent encore chaque année ? Je le redis, et Fabrice l'a souligné aussi :  un peu facile de tout mettre sur le dos de la molécule.

Voilà  c'est dit.

J'admets que ma réaction peut te sembler disproportionné mais sache que le sujet est brulant et que pas mal de politiciens sont à  l'affut pour faire interdire les substituts alors si les usagers eux memes disent que le sub tue...

quant à  son détournement, il montre que certains usagers ne sont pas encore prêts pour se soigner par voie orale ou sublinguale et qu'il serait temps de créer des substitutions adéquates car la dépendance c'est aussi le mode pratique (IV , SNiff, etc...) et changer de mode d'absorption est déjà  un sevrage en soi, parfois le plus difficile. J'ai bien plus souffert pour arrêter de taper des traits (j'ai fait 4 mois de dépression) que pour diminuer et arreter la methadone...

Juli a écrit

Ta façon de voir les choses sur la dépendance et le sevrage est peut être appropriée pour certaines personnes et peut être pas pour d'autres!! .

Je l'admets. Mais n'oublions pas que les statistiques officielles sur une étude de plus de 5000 sujets a montré qu'à  terme (2 ans après un sevrage) il ne reste que 11% des participants encore abstinents. Il y a une telle majorité écrasante d'usagers qui reconsomment à  CT, MT ou LT que beaucoup de médecins ont conclu que pour une majorité de sujets (89%) un sevrage n'est pas envisageable.

Juli a écrit

Maintenant la plupart des témoignages que j'ai lus concernant le subutex se rejoignent assez. Pratiquement tous sont des appels au secours alors même si il est vrai que c'est un très bon produits de substitution qui permet à  bcp une resociabilisation,il en demeure pas moins que c'est un produit souvent détourné!! Et si l'addiction aux produits peut être bien vécu tant mieux..mais pourquoi autant de personnes souhaite s'en sevrer?? .

Les témoignages sur le subutex sont tous les mêmes??

je ne suis pas d'accord bien que je concède qu'une majorité de témoignages internets sont négatifs mais cela s'explique facilement car ils ne concernent qu'une minorité active d'usagers en souffrance qui ne tolèrent pas bien le traitement (ca arrive, ce fut mon cas) et qui ne savent plus quoi faire car ils sont pas bien avec le sub mais sans le sub, ils sont malades aussi. Cela concerne aussi un paquet de gens qui n'aiment pas les médocs conceptuellement et qui essaient d'écourter un maximum le délai de soin. De ce fait, ils vont trop vite et forcément le corps ne peut pas suivre. Ils se retrouvent pliés en 4 à  se vider par tout les trous. La faute à  qui ? au sub? ou à  celui qui décide de faire n'importe quoi avec ?

Prenons l'exemple des antibiotiques qui permet une bonne analogie. Pour une infection banale, il est recommandé de les prendre 5-7 jours pourtant on a généralement l'impression d'être guéri en 2-3 jours. Arrêter l'antibio prématurément aurait pour conséquence-risque que la bactérie ne soit pas bien éliminée et devienne résistante. Il est donc nécessaire de prendre le traitement sur la durée prescrite. Imaginons le cas d'une personne qui pour X raisons se déclare contre les antibiotiques (il y en a...) et qui décident d'arrêter le troisieme jour. Cette personne retombe malade quelques jours plus tard, la fièvre est très dure et la bactérie devenue résistance beaucoup plus coriace à  guérir. A qui la faute ? A l'antibio ou au comportement de l'usager?

Bref sur cette histoire de témoignage ne pas oublier la disproportion entre ceux qui vont mal et qui ont des raisons d'en parler et les autres qui vont bien et pètent la forme et eux n'ont aucun besoin d'aide ? il est rare d'ouvrir un thread d'une personne qui poste pour écrire qu'elle va bien et qu'il ne lui arrive rien : il y a bien une disproportion entre ceux qui vont mal qui postent partout et ceux qui vont bien qui n'y pensent même plus.

Juli a écrit

Prôner la dépendance ou le sevrage progressif est une façon de voir les choses, en tout cas la tienne..apparemment la connerie de mon mec t'exaspère, désolée de ton manque d'indulgence. Étonnant pour une personne qui a bien l'air de maîtriser le sujet.

Je ne prône rien, si ce n'est le bon sens. Le sevrage progressif et la maintenance n'est pas une philosophie, là  on est dans le concret du médical. C'est comme ça que ça marche. Tout ce que je dis est la base, c'est écrit dans la notice du substitut, on le trouve sur tout les flyers d'informations, le médecin le répète a chaque RDV, cela a été publié des milliers de fois, expérimenté depuis les années 50 sur des centaines de milliers d'usagers : donc je ne fais que répéter ce que l'on sait à  savoir que le soin est dans la longueur, le sevrage n'est pas le but, c'est une issue possible pour certains mais une minorité (10 % d'après les études) et le seul moyen d'y parvenir est un sevrage extrêmement lissé et progressif.

Ce protocole médical s'est construit sur des années de pratique mises en commun par des milliers d'addictologues partageant leur résultats donc on a maintenant le recul sur des milliers de cas. Mais il y a toujours quelqu'un pour se croire plus fort que les autres. Pierre l'a très bien dit plus haut, les sevrages à  l'arrache on a jamais vu un seul cas fonctionner.

Et oui, ce qui m'exaspère parfois, c'est quand on se base sur ce type de comportement (celui de ton mec et d'autres qui font leur bidouille à  l'arrache) pour en conclure que le subutex tue et rend malade alors qu'avec ce type d'excès et quête maso, les mecs se tueraient même en allant faire du footing...

Dernière modification par ziggy (24 juin 2013 à  11:31)


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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
Inscrit le 21 Jul 2008
1935 messages

Juli a écrit

Dimanche 23 juin: il tient:) mieux psychologiquement, bcp moins de doutes.

C'est le propre de la buprénorphine. Son sevrage est dit en U (en dent de scie). Le subutex a une durée d'action assez lente et sature les graisses et les tissus, son élimination est très lente. Pour ne plus avoir de subutex dans le corps, il faut au minimum une dizaine jours. Il n'est pas possible d'administrer du nalorex protectif avant le 10-15 jours à  l'arrêt d'un substitut. Le sevrage ne commence vraiment qu'à  partir du moment où le corps est purgé. Tout cela pour dire qu'un sevrage sub, c'est long long long... mon expérience avec des dosages relativement bas (de 0.4 à  4 mg selon les tentatives) m'a montré qu'il faut bien deux mois pour commencer à  vraiment être mieux dans son corps, pour que le sommeil redevienne réparateur, pour que la chiasse se calme etc... c'est extrêmement usant et long. Mais le plus dur, c'est les U. Les U ca veut dire que le matin tu te lèves, ca va mieux, tout semble possible, c'est facile de positiver. Le soir venu,  dans le creux du U, c'est les pensées suicidaires et l'irritabilité. Cette instabilité permanente qui s'estompe doucement au fil des semaines est extrement dur à  vivre psychiquement.... j'ai fait des dizaines d'arret d'heroine et la seule fois où j'ai authentiquement chialé des larmes tant j'en pouvais plus c'était avec le subu - ruiné en deux après 8 jours de U en continu qui tapent sur le système.

Maintenant j'aimerai finir sur une note positive.

J'ai à  ma connaissance plusieurs personnes qui se sont sevrés en prison et avec succès. La première n'avait pas le choix (c'était en 88) et d'après elle, "en prison tu décroches comme tu veux, merci les flics de m'avoir aidé à  ça"... il a rechuté à  sa sortie, et aura pris 12 ans de methadone avant de finalement réussir à  arreter il y a quelques temps... l'autre pote c'était il y a quelques mois, il voulaut lui aussi se sevrer brutalement d'une très forte consommation d'héroïne en prison (pour certaines des raisons évoquées par Fab). Cette personne avait deux ans à  faire et ne voulait pas être assimilé toxico dans le milieu carcéral car cela peut être source de problèmes tellement important que pour lui, le sevrage était un détail à  régler au plus vite. Et puis pour lui, c'était l'occasion de le faire. Il a souffert mais s'en est remis. Le milieu protecteur de la prison l'a empêché de reconsommer pendant la durée de sa peine. Il est sorti depuis maintenant presque 18 mois et n'est toujours pas dépendant mais de temps en temps, le week end, il se tape un pochon...

Dernière modification par ziggy (24 juin 2013 à  11:47)


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