Cannabis : le paradoxe des tests de dépistage en vente libreLE MARDI 18 FÉVRIER 2014 À 05:30 Par Johan Moison, Evelyne Chatelais
Depuis deux semaines, des tests de dépistage du
cannabis sont en vente dans des bureaux de
tabac. Ils sont notamment destinés aux automobilistes qui veulent se rassurer avant de prendre le volant. Le syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM) lance l'alerte ce mardi : les tests donnent des résultats tardifs qui peuvent tromper le conducteur.
Des tests permettant l'auto-dépistage du
cannabis sont en vente chez 3.000 buralistes depuis le 5 février. La phase d'essai pourrait être contrariée par l'alerte lancée par le syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM), au moins sur l'information donnée au client. L'appel à la prudence lancée sur l'utilisation s'adresse en particulier aux automobilistes. Selon le syndicat, le test les prévient tardivement des traces de
cannabis. C'est un paradoxe qui peut s'avérer trompeur pour les conducteurs.
Les tests en vente sont différents de ceux de la police
Les forces de l'ordre utilisent des tests salivaires. Comme pour les analyses menées sur le sang, le résultat sur la présence de
cannabis est donné très rapidement. En revanche, les kits d'auto-dépistage vendus à 3,50 euros dans certains bureaux de
tabac mesurent la présence dans les urines, d'un dérivé du
cannabis. Ce dérivé, l'un des métabolites du
cannabis, transformé par l'organisme, peut mettre plusieurs heures à apparaître.
Thomas Vallotton, porte-parole du SJBM développe ainsi ce paradoxe : rassuré, un conducteur qui n'est pas prévenu peut se mettre au volant alors que le
cannabis non décelé fait pleinement son effet. Et un automobiliste peut se croire "positif" plusieurs jours après le test, alors que les effets du
cannabis sont largement atténués.
Selon le syndicat des jeunes biologistes médicaux, l'information doit aussi être clarifiée pour les automobilistes qui veulent récupérer leur permis après un retrait. Il est alors nécessaire de réaliser un test en laboratoire. S'ils utilisent auparavant un test vendu dans les bureaux de
tabac, ils pourraient ainsi calculer la durée de leur abstinence...
Par Johan Moison, Evelyne Chatelais
Source :
http://www.franceinfo.fr/faits-divers/c … 2014-02-17