Bonjour,
nous avons réalisé une FAQ pour répondre aux principales questions posées sur l'analyse à distance.
La FAQ se décompose en deux parties, une partie qui concerne l'envoi de l'échantillon, et une partie qui concerne l'analyse, et surtout l'interprétation de l'analyse.
N'hésitez pas à poser d'autres question.
L'équipe de Psychoactif
ENVOI D’ÉCHANTILLONÇa fait une bonne semaine que j'ai envoyé mon échantillon pour demander une analyse de prod. Est ce normal de ne pas avoir de réponse ?En temps normal, les résultats de l’analyse de l’échantillon sont mis sur Psychoactif quelques jours après la réception de l’échantillon par le labo (3 ou 4 jours après l’envoi), et sur Psychonaut le vendredi suivant.
Il faut attendre 15j pour considérer que le délai est anormalement long et nous contacter.
Est-il possible d'envoyer des prods pour analyse depuis l'étranger?Malheureusement non : les échantillons doivent provenir du territoire français, et tout envoi venant manifestement de l’étranger sera détruit par le labo.
Faut-il obligatoirement avoir déjà posté des messages sur Psychoactif ou Psychonaut pour avoir droit à l’analyse ? Tout les adultes utilisant des drogues de plus de 18 ans ont le droit de demander à analyser des échantillons. Il n'y a pas de nombre minimum de messages sur Psychoactif ou Psychonaut pour avoir accès à ce service.
Quelle quantité de produit doit-être envoyée ? Les laboratoires demandent un échantillon de minimum 30mg (50mg pour le
cannabis) pour garantir une analyse de qualité optimale.
Pour savoir ce qu’il y a dans les comprimés, faut-il envoyer un comprimé en entier ? Si vous considérez que chaque comprimé du lot que vous avez acheté sont les mêmes, alors vous pouvez envoyer un comprimé entier. Mettez-le dans un tube Eppendorf pour qu'il ne soit pas abîmé, et précisez sur papier manuscrit qu'il s'agit d'un comprimé entier.
Si vous n’avez qu’un comprimé, ou si vous préférez vérifier le contenu de chaque comprimé de votre lot :
- Peser le comprimé avec une balance précise au mg.
- Écraser le comprimé et l’homogénéiser (si il est coloré, l’obtention d’une couleur homogène indique que la poudre commence à être homogène)
- En prélever 30mg
- Ajouter sur papier manuscrit le poids total du comprimé (moins 30mg).
- Le labo ATPidf rend le résultat en pourcentage. Si vous avez indiqué le poids du comprimé, ils vous donneront aussi une estimation de la quantité de produit dans ce qu’il vous reste.
- Si vous avez oublié d’indiquer le poids du comprimé, vous n’avez plus qu’à peser ce qu’il vous reste et faire un produit en croix !
Combien de temps gardons-nous vos données et vos échantillons ?Dans le cas ou il y aurait des nouvelles données à partager à propos de votre échantillon (notamment dans le cas ou il faut envoyer votre échantillon aux laboratoires de SINTES), les échantillons que vous envoyés aux labos sont gardés trois mois. De même, vos échanges par mail avec l’équipe de Psychoactif et le mail que vous inscrivez dans le questionnaire (facultatif) sont gardés également trois mois.
RÉSULTAT ANALYSEQuelles drogues peuvent être détectées par l'analyse ?Ce qui permet la détection UV des molécules ce sont les propriétés physico-chimiques des molécules, la présence de cycle(s) aromatique(s). Les molécules n’en présentant pas comme les sucres, la farine, le talc, ne sont pas détectable par la méthode HPLC-UV.
Mais la
pregabaline (Lyrica), les
terpènes, les pesticides et les métaux lourds (pour le
cannabis) ne peuvent pas non plus être détectés par cette méthode.
Vous avez ici, tout les produits détectés par la HPLC-UV d’ATPidf (juin 2024):
https://www.psychoactif.org/forum/uploa … uille1.pdf Quelles drogues peuvent être quantifiées ?Quantifier une drogue, c'est pouvoir donner le pourcentage de la molécule dans la poudre.
Voici la liste des produits quantifiable pour ATP-IDF en aout 2024 :
Cocaïne et produits de
coupe (lévamisole, lidocaïne, phénacétine, diltiazem)
Héroïne et alcaloïdes (6-MAM,
morphine, noscapine, papavérine,
codéine) et porduits de
coupe (dextrométorphane
Caféine et
paracétamol, hydroxyzine)
MDMAKétamineMéthamphétamine /
Amphétamine3-MMC et
3-CMC,
2MMC et
4MMCFentanyl2C-BGBLPouvez-vous m'expliquer quel chiffre retenir entre l’amphétamine 47.68% équivalent base ou l’amphétamine 65% équivalent sulfate ? Le pourcentage d’amphétamine en équivalent
base, c'est le pourcentage de la molécule d’amphétamine dans la poudre. C’est donc ce chiffre qu’il faut retenir pour les dosages.
Sauf que le l’amphétamine ne se présente pas seul dans ta poudre, il est lié à d'autres molécules qu'on appelle des sels (chlorhydrate ou sulfate par exemple). Le résultat
amphétamine en équivalent sel, c'est le pourcentage d’amphétamine et de la molécule de sels qui est liée, dans ta poudre. Ce pourcentage est toujours supérieur à celui sur l'équivalent
base, ce qui est normal puisque deux molécules (amphétamine et sel) pèsent plus lourd qu’une.
C’est le même raisonnement pour la
cocaine, la
MDMA, la
kétamine, la
3MMC…...
Quelle est la différence entre ma drogue sous forme base et sous forme sel ? Afin de simplifier l’explication, imaginons que notre drogue est le Sodium (Na). Dans la nature, il se présente sous forme cristalline de sel Na+-CL- que tout le monde possède dans sa cuisine.
Lorsque vous mettez le sel dans votre casserole, le sel se dissout et n’est plus sous forme “cristalline”. En effet, dans l’eau, les sels sont instables et les ions chlorures se “détachent” du sodium Na+ , qui dans notre exemple serait la
base.
C’est ce qui se passe lorsque nous analysons vos produits à ATPidf. Vos drogues sous forme sel sont mélangées dans des liquides, leurs ions se détachent et il ne reste plus que la
base.
Ainsi l’HPLC détecte et quantifie votre produit en tant que
base.
Par exemple,
d'après l'Unodc, l'
amphétamine base est un liquide huileux. Sous sa forme cristalline (poudre), l'
amphétamine est un sel. Elle est associé majoritairement à un ion sulfate mais elle peut être parfois liée à un ion chlorhydrate. Selon si l’amphétamine est liée à un ion sulfate ou chlorhydrate, ca change les équivalences, car les ions sulfates et chlorhydrate n’ont pas le même poids.
Par exemple, une
amphétamine à 78,75 % équivalent
base, correspond à 100 % équivalent chlorhydrate, et à 107,3 % équivalent sulfate. Il peut y avoir plusieurs sels pour les
amphétamines mais le labo est incapable de les différencier à l'heure actuelle.
Voici un tableau de correspondance entre les équivalents
base avec les équivalents sels pour les principales substances psychoactives :
https://www.psychoactif.org/forum/uploa … base1.xlsxVoilà une explication encore plus poussée venant de Psychonaut sur les sels et les
bases https://www.psychonaut.fr/threads/hcl-f … ies.33229/Qu’est ce que veut dire « Nos résultats sont rendus avec une incertitude de +/-10%; » ?Une incertitude de 10% signifie que le labo estime la valeur à +/- 10% du résultat.
Par exemple, pour un résultat de 11%, il faut donc prendre 10% de 11, soit 1.1. Cela fera un résultat entre 9.9 %(11-1,1) et 12.1 % (11+1,1).
Pour un résultats de 40 %, il faut prendre 10 % de 40, soit 4. Cela fera un résultat entre 36 % (40-4) et 44 % (40-4).
Cette marge d’incertitude est due à la variabilité de la machine et de la personne qui analyse. L’incertitude sur la mesure finale est liée à la somme des incertitudes sur chacun des gestes (pesée, dilution, mélanges), ajoutée à l’incertitude de l’appareil. Chacune de ces étapes est aussi une source d’erreur de manip (ex : inversion de tubes).
En guide de contrôle-qualité, ATPidf passe à intervalle régulier des solutions de contrôle contenant 6 molécules dosées à 50% (cocaïne,
héroïne,
MDMA,
kétamine,
paracetamol,
caféine). Le labo tolère un résultat compris entre 45 et 55% : au-delà, le labo apporte des mesures correctrices. C’est pourquoi on peut dire que le marge d’incertitude est de 10 %.
C’est normal d’avoir un résultats supérieur à 100 % équivalent base ?Des résultats équivalent
base supérieurs à 100% entent dans la marge d’incertitude du labo (voir ci-dessus). À ATPidf, la marge d’erreur est estimé à +-10 % de la valeur du résultat (voir la première question). Ainsi, un résultat à 107% avec une marge de +/-10%, c’est en fait une marge de 10,7, donc un résultat théoriquement entre 96,3 et 117,7 %, et réellement entre 96,3 et 100 %.
Ma cocaïne est à 40 % équivalent base (44,8 équivalent chlorhydrate), le reste des % c’est un produit de coupe ?Ce qui permet la détection UV des molécules ce sont les propriétés physico-chimiques des molécules, la présence de cycle(s) aromatique(s). Les molécules n’en présentant pas comme les sucres, la farine, le talc, ne sont pas détectable par la méthode HPLC-UV.
Donc quand la somme des différents produits quantifiés n’atteint pas 100 %, c’est qu’il y a des produits non détectables par le labo comme les sucres (amidon de mais), la farine, le talc… Mais la
pregabaline (Lyrica), les
terpènes, les pesticides et les métaux lourds (pour le
cannabis) ne peuvent pas non plus être détectés par cette méthode. (Si tu souhaites vérifier l’absence/présence de
prégabaline (Lyrica), tu peux l’indiquer au labo et ils mettrons en œuvre des méthodes complémentaires (CCM, HPTLC) pour t’informer précisément à ce sujet.)
Ex des 2 cycles aromatiques de la
MDMA.
Ex du cycle aromatique de l’amphétamine.
Quels sont les seuils de détection des drogues ?Pour parler des seuils de détections, il nous faut parler du contrôle-qualité et de l’incertitude sur les mesures des labos.
L’incertitude sur la mesure finale est liée à la somme des incertitudes sur chacun des gestes (pesée, dilution, mélanges), ajoutée à l’incertitude de l’appareil. Chacune de ces étapes est aussi une source d’erreur de manip (ex : inversion de tubes).
Pour ATP-IDF les seuils de détection sont à 0,8 %. Mais ce n'est ni une garantie, ni une limite infranchissable. L'idée est davantage de communiquer un ordre de grandeur.
Pour établir ce seuil, ATPidf passe un mélange de 5 molécules à un seuil de 0,8% en vérifiant leur détectabilité (alprazolam,
buprénorphine, atropine,
scopolamine,
fentanyl). Ces seuils sont théoriques, car basés sur une préparation de l'échantillon standardisés (différent des échantillons collectés en conditions réelles). Ils supposent aussi que la personne ait déposé une poudre homogène, en quantité suffisante (30mg). En dessous de ces 30mg d’échantillon, ATPidf pourra toujours analyser, mais ne pourra rien garantir quant aux limites limites de détection.
Si des personnes souhaitent explorer la présence d'éléments plus faiblement dosés, le labo peut sur demande préparer autrement les échantillons afin de les concentrer.
Pour la cocaïne, comment fait-on pour demander l'identification des produits de coupes comme la procaïnes ou du levamizole ?La procaine ou le lévamizaole, la phénacétine sont automatiquement détectés par ATPidf. Si elles ne sont pas dans les résultats, c'est qu'il y en a pas, ou ne sont pas dans le seuil de détection (0,8%).
Peut on savoir si le produit est sous forme sulfate, phosphate, chlorhydrate, etc ?Peut ton différencier les isomères, genre dextro-amphétamine et levo-amphétamine ?
Caractériser les sels des drogues principales (cf au-dessus) implique de tester la solubilité des poudres, entre autres dans du chloroforme, et d’effectuer des tests de précipitation. Tout ça est chronophage et toxique, aussi les labos ne le proposent pas pour le moment. On vous tiendra au courant si jamais si ils font évoluer leur méthodes.
Pareil pour la séparation d’énantiomères, les labos ne le proposent pas pour le moment car l’équipement est très cher, mais ce n’est pas inenvisageable dans le futur.
Dernière modification par pierre (28 décembre 2024 à 15:19)