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quand on ne veut pas entendre les bénéfices liées à l'ouverture d'une salle de consommation on en arrive là et on fait un grand saut dans le passé!
A Sevran, le maire veut suspendre la distribution de seringues
AFPPar Clément ZAMPA | AFP – il y a 12 heures
- Chaque jour, une centaine de seringues sont distribuées à des toxicomanes à l'entrée de l'hôpital Ballanger d'Aulnay-sous-Bois. Le maire de Sevran juge cette "prolifération" responsable des incidents qui ont défrayé la chronique dans sa ville et ont connu un nouvel épisode mardi, quand un drogué s'est piqué à la sortie d'une école
News France
Chaque jour, une centaine de seringues sont distribuées à des toxicomanes à l'entrée de l'hôpital Ballanger d'Aulnay-sous-Bois. Le maire de Sevran juge cette "prolifération" responsable des incidents qui ont défrayé la chronique dans sa ville et ont connu un nouvel épisode mardi, quand un drogué s'est piqué à la sortie d'une école.
L'homme se serait "piqué en présence d'élèves, de parents et d'enseignants à l'heure de la sortie, créant une vive émotion", écrit le maire EELV de la ville, Stéphane Gatignon, dans un communiqué.
Une semaine après que trois enfants d'une autre école primaire de la ville se furent piqués en jouant avec une seringue usagée tombée dans la cour, M. Gatignon se dit "face à l'urgence".
"Je demande solennellement à la ministre de la Santé la suspension provisoire de la distribution des seringues" à Aulnay-sous-Bois, écrit le maire.
Dans sa ligne de mire, se trouvent deux larges boîtes métalliques, à l'entrée de l'hôpital Robert-Ballanger, qui permettent depuis 2008 la distribution automatisée de "kits" de deux seringues aux toxicomanes, via First, une association de
réduction des risques.
La première boîte, en libre-service, peut délivrer 60 kits. La seconde, qui fonctionne grâce à un système de jetons - une seringue usagée contre un jeton -- en contient 180. Les deux peuvent se vider en 48 heures.
En 2012, 13.282 kits (soit environ 26.000 seringues) ont été distribués par l'association et ses sept salariés à temps plein. Leur distribution a substantiellement augmenté en 2013. "Nous avons récupéré plus de 20.000 seringues usagées", précise Sarah, l'une d'entre eux.
La plupart des toxicomanes suivis par First s'injectent de la
cocaïne, qui serait vendue en masse dans la cité voisine des Beaudottes, gangrénée par le trafic, là où ont eu lieu les récents incidents.
"Pour faire moins gore"
"Majoritairement, on a très peu de gens du cru", précise Sarah. Sur 154 consommateurs "récurrents" et connus, elle estime que 110 viennent d'autres régions d'Ile-de-France. Mais beaucoup viennent chercher leurs kits la nuit et lui sont inconnus.
"Aujourd'hui, on accueille des toxicomanes de toute la région parisienne. Nous, derrière, on ne peut pas gérer", raconte M. Gatignon. "Il faut qu'il y ait des choses sur Paris, sur d'autres départements (...) le problème n'est plus simplement local".
"Les services communaux ramassent actuellement entre 350 et 500 seringues par mois" à Sevran, précise-t-il.
Mercredi matin, au moins cinq seringues "neuves et encore munies de leur bouchon de sécurité" ont été trouvées dans deux centres de loisirs "jusqu'à présent épargnés", selon la mairie.
"Le vrai problème, c'est que Sevran est un gros lieu de deal", répond Sarah, qui se dit persuadée que si son association suspendait la distribution de seringues, les toxicomanes en "trouveraient ailleurs". "Ils peuvent les acheter pour un euro en pharmacie !"
"Si on n'est plus là , les usagers resteront ici. Même si on ferme l'hôpital, ils resteront ici", ajoute Jean-Louis Bara, le directeur du centre. "Ce qui nous manque, c'est une espace de consommation", une "zone de tolérance", dit-il.
L'espace mis en place "pour faire moins gore" par l'association entre un mur et un local électrique, où les toxicomanes peuvent s'asseoir sur un tabouret pour s'injecter leur dose à l'abri des regards, ne suffit pas.
Un point sur lequel M. Gatignon, qui plaide pour la
dépénalisation du
cannabis et est favorable aux salles de shoot, le rejoint. "Les toxicomanes ont le droit d'être bien accueillis. Il ne suffit pas de leur donner des seringues, il faut une salle avec des médecins, des éducateurs, qui vont aussi pouvoir aider les gens à revenir dans la vraie vie", dit-il.
Une réunion entre les maires de Sevran et d'Aulnay, l'Agence régionale de santé (ARS), l'Education nationale, la police et les associations d'aide aux toxicomanes est prévue le 3 mai autour du préfet de Seine-Saint-Denis