Ce que je peux en dire, va dans le même sens que Fil. Il me semble avoir déjà eu cette discussion avec toi BluePearl dans un autre topic sur le
zoloft ? En tout cas, sache que tu n'es pas la seule - à ne pas pouvoir supporter
zoloft et deroxat et en avoir chier avec toutes ces histoires. La seule chose que je peux faire c'est partager avec toi comment cela s'est passé pour moi.
Zoloft et Der, l'un comme l'autre me produisait des effets secondaires terribles , d'autant plus que je faisais l'erreur de démarrer ce genre de traitement des creux d'arret de conso d'
heroine, je garde un tres mauvais souvenir de plusieurs mois de vie à tatonner, dans un état de plus en plus cotonneux et maladif entre effet de
sevrage, déprime, fatigue, effets secondaires.... sur fond permanent de reprise de
came pour mieux réarrêter dans la foulée.
A force de me déréguler de semaine en semaine, sans m'en rendre compte, je me suis vraiment fait mal. On me proposait à chaque RDV de la
substitution que je m'efforçai de refuser en disant "je pense que je suis capable de faire sans, je suis pas loin de pouvoir faire sans" tout en sachant que si je démarrais une
substitution, j'en aurai certainement pour de longues années - ce qui a été le cas.
Je payais en fait le prix d'une dépression "blanche" que j'avais géré des mois en me défonçant sans gestion, ce qui avait généré mon entrée dans la dépendance à l'
hero - contre laquelle j'ai lutté de toutes mes forces pendant presque deux ans non stop sans
TSO,
sevrage sur rechute, presque qu'une quinzaine en tout pour le résultat que l'on sait.
Aussi le peu d'energie qu'il me restait à cause de la dépression, je l'investissais dans la lutte contre ma dépendance en m'efforçant de lutter contre les
cravings et la déprime. Aussi sur une période longue, les seuls moments de répit que j'étais amené à vivre était l'instant où la
came inondait mon cerveau d'endorphines et stimulant mon taux de
sérotonine, certainement de plus en plus bas en ce temps là .... mais le retour de baton quand l'
heroine me quittait était chaque fois plus raide.
conscient que ca n'allait pas fort, j'ai été amené à rencontrer un psy et un addictologue. De là à commencer mon chemin de croix avec la médicalisation, à cumuler sub en
sniff,
AD inopérants sur fond d'extra d'
hero toutes les semaines. Sale période ou j'étais incapable de taffer, ou je n'avais plus aucune perspective, ou je n'arrivais plus à mener à bien le moindre bout de projet, où je me démoralisais à la moindre contrariété.... je me suis enfoncé dans un trip assez sombre, et à force de ne voir rien changer au fil des mois, j'ai commencé à réellement désespérer. Accro au sub, toujours incapable de résister à l'appel de la
came, sous benzos et somnifères et plastiqués aux
AD pour une qualité de vie extrêmement médiocre, mentalement parlant. Incapable de chercher un emploi, seul, incapable de partager émotionnellement, seul la plupart du temps... de là est venu le sentiment qu'il fallait mieux en rester là avec la vie... j'ai parlé de ce sentiment avec le psy, heureusement conjointement, on est passé à l'
effexor. Au début, rien de différent. Toujours cette nausée et cette sensation d'etre en plastique. Puis ensuite une période de lacher-prise, l'antidp me faisait dormir, dormir, dormir... en moyenne 12 à 14H/jour. J'étais harassé, fatigué mais je ne "pensais plus". On m'a dit que c'était normal - que j'étais en fait totalement épuisé et que l'antidépresseur agissait et que j'avais besoin de repos. Que ca passerait. Pourtant j'étais pas encore bien mais le psy m'a motivé, "tenez bon, vous le regretterez pas". Et effectivement, les semaines passaient, je ne prenais enfin plus d'
heroine, j'ai commencé à être moins abattu par l'
AD - et en quelques semaines, petit à petit, j'ai commencé à retourner nager, à faire quelques pompes le matin, à sortir voir des potes pour partager un moment avec eux (et pas partager nos pailles), à revoir des gens pour du taff, et puis je commençai à reprendre confiance, et voila, rien ne s'est fait d'un coup d'un seul comme on peut le ressentir en prenant un opiacé qui agit sur l'instant.
Grosso merdo je dirais que pour vraiment sortir de la noirceur jusqu'à etre enfin bien et apte, il m'aura fallu bien 3 mois à partir du moment ou j'ai pris le bon
AD. Donc il faut s'accrocher. Le médoc est central mais le lien avec le thérapeute l'est encore plus : d'ailleurs j'associe 100% l'
effexor et ce psy - et sans lui - j'aurai certainement abandonné en chemin pour me remettre une paille dans le nez, mais son soutien a fait la différence et quelques mois après, redevenu "comme avant", je le remerciai et le remercierai toujours de m'avoir sorti du cercle vicieux immonde de la DP.