Phoenix, merci beaucoup d'avoir pris le temps de me répondre, et je ne prends certainement pas mal ce que tu me dis, au contraire ! J'ai moi même eu les mêmes paroles pour une amie qui voulait essayer l'
héro (en trace) et qui aujourd'hui, sûre autrefois de n'essayer qu'une fois, est dedans jusqu'aux yeux et dans une merde indéfinissable .. et c'est rageant de se dire "je lui avais dis, je l'ai vécu, moi et tant d'autres, pourquoi n'a t elle pas écouté etc ..".
Et j'en suis persuadée, mais en même temps, bien qu'ayant eu pas mal d'addictions, surtout
douilles et
héro, j'ai réussi à me sevrer, presque malgré moi en fait, tombant dans les pommes après une
douille au bout de deux ans de conso intensive, puis réagissant, face au cold turkey, par un arrêt total, j'ai tout jeté ce soir là , et en voyant dans quel état j'étais, j'ai enduré les trois pires jours de ma vie en serrant les dents. Après ça, j'ai tapé, très occasionnellement, avec mon amie, mais passés deux jours d'affilés de conso, je devenais dingue, je savais que j'allais encore être mal en point, et je lui donnais ce qu'il me restait ou je finissais tout en un jour quitte à me rendre malade pour ne pas dépasser cette obsession de ne pas consommer plus d'une journée par mois. Ca "marchait", et j'ai même fini par rester plusieurs mois sans taper. Là , ça doit faire six mois, et ça ne m'a pas manqué jusqu'à il y a peu.
J'avais la codé comme béquille, donc c'était facile de ne plus désirer la brune, surtout que, physiquement et mentalement, ça abîme mille fois moins, je peux donner l'illusion d'être clean sans le moindre problème, et ça m'éloigne d'un milieu qui m'entrainait sur la pente raide. Si je flanche aujourd'hui, c'est, outre certains problèmes que je peine à surmonter, le fait que la
codéine, même en en prenant quinze d'un coup, ne me fait plus rien. Pas de manque, certes, mais finie, la petite chaleur dans la tête, la petite euphorie réconfortante ... et jour après jour, la pensée d'en reprendre a fait son chemin, jusqu'à devenir cette necessité impérieuse, qui m'a amenée à chercher quelque chose. Je n'ai pu trouver que ça, mais en fait à la
base, je ne comptais aucunement essayer l'
IV.
Mais il y a, -hasard ? - Coincidence ? un "élément" nouveau dans mes questions: en retournant l'ampoule sous toutes les coutures pour voir si je distinguais quelque chose de plus, je tombe sur la date d'expiration:
mai 2012. Horreur !! Pendant la guerre, ils faisait attention aux dates de péremption ? (traduction: je risque quoi, médicalement parlant, sur le coup ? ça aténue simplement l'effet ? J'ai déja consommé des
ecstas presque deux ans après qu'ils soient restés au fond d'un tiroir, sans soucis, et is étaient encore bons. Mais bon, ce n'est pas la même molécule, je ne sais pas si la
morphine se dégrade facilement, si la péremption n'est qu'un indic' médical qu'on peut outre-passer.
Je te rejoins concernant l'habitude, le plaisir du geste. C'est terrible. J'y pensais ces jours ci, et je me revoyais ressortir tout mon petit matériel (livre de poèmes pour les pailles, endroits symboliques pour les traces, ambiance, souvenirs, écraser la poudre minitieusement avec telle carte etc... ) alors j'imagine pas en shoot, avec le rituel encore plus développé.
Je réfléchis, en écrivant, et en effet, je reste sur mon ressenti de ces derniers mois: si la pensée de l'
héroine m'est plaisante (j'adore la littérature, ou mieux, la poésie du XIXe évoquant les drogues, j'adore en rêver en me prenant un peu de
codéine, c'est doux, et ça me plonge dans des voluptés presque inoffensives .. ), songer à me repoudrer le nez, rien que le souvenir de l'odeur m'insupporte, et puis, les dernières fois que j'en ai pris (étalées sur plusieurs mois), j'ai passé la nuit à vomir jusqu'à l'épuisement, avec des nausées intolérables presque dès le début de la prise (bon, je prenais des doses de cheval après de longues abstinences, ça doit jouer aussi, mais le résultat est là ), ça m'a dégoûtée. Je préfère mille fois la douceur de la
morphine ingérée, mais c'est introuvable, d'où le fait de m'être rabattue sur cette opportunité liquide.
Cependant, comme je l'ai précisé, je ne cherche pas à me shooter le plus possible, je n'ai aucune envie de retomber dans l'
héro, ni d'ailleurs si possible dans la
morphine, mais, frustrée du peu d'effet actuel sous
codéine, j'aspirais à un réconfort, un "up" pour mieux rebondir (ça a l'air contradictoire, mais en ce qui me concerne, ça marche presque à chaque fois
)