[ Après le sevrage ]

un an après sevrage de speed, en pleine dépression

Je ne sais pas trop comment commencer ce post, ça fait plusieurs jours que j'y pense, mais je n'arrive pas à  organiser ma penser, à  exprimer mes problèmes. Mais je vais essayer. J'ai toujours pensé pouvoir m'en sortir, mais là  je crois que j'ai vraiment besoin d'aide.....

Pour faire court, j'ai pris du speed, du speed de très bonne qualité, tous les jours pendant 2 ans. Je tournais à  1 ou 2g par jours en moyenne, mais je pouvais m'envoyer jusqu'à  10g en un weekend. Puis j'ai rajouté l'héro, environ 1 an, là  aussi entre 1 et 2g par jour, toujours en dragon. Et j'ai du revenir en France, et par là  même arrêter tout ça du jour au lendemain, puisque ici je ne connais absolument personne qui pourrait me fournir de produits, et que de toute façon je n'ai plus les moyens de me les payer. 
Donc le lendemain de ce fameux jour, je suis allé chez mon médecin traitant pour lui demander de l'aide. Elle m'a dit qu'elle ne pouvait rien pour moi, m'a donné un médoc pour la diarrhée, et s'est empressée de prévenir mes parents a peine étais-je sorti du cabinet, en dépit du secret médical. Grâce à  elle j'ai failli me faire jeter de chez moi en plein sevrage à  la dure. Au final, c'est passé avec mes parents, j'ai promis de ne plus recommencer, etc....

Le plus dur du sevrage physique passé, j'ai pris rdv avec le psychiatre qui me suit régulièrement depuis 8 ans. Selon lui, la syndrome dépressif que je présentais à  ce moment était normal, et devait passer avec le temps. Il m'a prescrit 40mg de paroxetine et m'a donné rdv un mois plus tard. Ça a duré 6 mois, sans la moindre amélioration. Finalement, il a décidé de changer d'AD pour me mettre sous  Cymbalta (duloxetine) 60mg. Je n'ai plus changé de traitement depuis, mais il n'y a toujours aucune amélioration. Voilà  pour le constat.

En fait depuis ce sevrage, je suis dans un état d'anhédonie totale. Je suis incapable de ressentir le moindre plaisir. Pire, c'est même plutôt du déplaisir que j'éprouve. Il n'y a plus une seule activité qui me soit agréable, j'ai l'impression de tout vivre comme une corvée. Y a toujours cette sensation de « pas envie  ». 
Tous les matins j'ai envie de pleurer en me réveillant. Les journées sont trop longues, je n'arrive pas à  les remplir. Je passe des heures sur ma chaise, à  poser mon regard sur les choses qui m'entourent en cherchant de quoi m'occuper. La bibliothèque ? Pas envie de lire.... L'ordi ? Rien d'intéressant sur le net.... Mes bricolages ? Pffff..... Je change de pièce, vais grignoter dans la cuisine. Je regarde le chat dans le jardin pendant 20 minutes. J'allume la télé, je zappe, tout m'emmerde, j'éteint. C'est la même choses avec les films, je n'arrive plus à  regarder un film. Au bout de 10 minutes ça ne m'intéresse plus, et ça fini même par me déranger.

Même ce qui me plaisait vraiment avant ne fonctionne plus. J'ai un master en illustration, je suis sensé être quelqu'un de créatif. Mais non, j'y arrive plus. Déjà  j'ai plus du tout envie de créer, mais si j'arrive quand même à  me mettre au boulot, j'ai plus d'inspiration. Je fais plus que de la merde, comme si j'avais perdu tout le « talent  » que j'avais avant. Et c'est la même chose pour les relations sociales. J'étais une personne bavarde avant, j'avais besoin de voir des gens. Maintenant, quelque soit la personne avec qui je suis, je m'ennuie. Au bout de 10 minutes de conversation, j'ai envie de partir. J'arrive pas à  m'intéresser au sujet qu'on aborde, je ne sais pas quoi dire, je n'arrive pas à  entretenir la conversation. Et si j'ai quelque chose à  exprimer, je n'y arrive pas. Mon cerveau est comme ralenti, engourdi. J'arrive plus à  faire des phrases, j'essaye mais ça marche pas, alors j'abandonne, je me tais. Du coup je vois presque plus personne.
Ça fait un an que ça dure. Un an à  compter les heures et les minutes, à  attendre le soir, le seul moment agréable de la journée, ou je me dis que c'est enfin fini, que j'ai quelques heures de répit.

J'ai trouvé dans la codéine un semblant de réconfort, j'arrive de nouveau à  lire un peu quand j'ai avalé mes 2 boites de Codoliprane filtré, mais ça ne dure pas bien longtemps. J'ai aussi découvert l'éthylphenidate il y a quelques temps. J'ai passé ces dernières semaines à  en prendre tous les jours, de la même manière que je le faisais avec le speed. Je retrouve de l'énergie et un semblant d'intêret avec ce produit, mais je sais que ce n'est pas une bonne chose. J'ai du m'envoyer quelques grosses traces pour réussir à  écrire ce message. Je ne devrais pas avoir besoin de stimulant pour fonctionner, et que quand j'arrêterais ce truc, je sais que reviendrai à  cet état dépressif....

Je vais toujours chez mon psychiatre, je lui parle de tout ça, mais j'ai l'impression qu'il est dépassé. Il ne veut plus changer de traitement, ni augmenter le dosage. Ça réponse quand le lui dis  que je suis mal et que je pense que le traitement n'est pas adapté c'est : « dites vous que ça serait peut-être pire sans !  ». Je comprend pas pourquoi il réagit comme ça, pourquoi il cherche pas plus loin. C'était la personne que je pensais le plus à  même de m'aider, mais je suis déçu.

J'ai l'impression de me retrouver tout seul dans cette galère, je ne vois aucun moyen de m' en sortir, de me faire reprendre goût à  la vie, de retrouver de l'intêret, de l'énergie.....