Salut !
Je ne sais pas quoi te dire quant à ta peur de développer ces troubles ; moi même ayant un oncle, deux tantes (et récemment ma mère...) diagnostiqués schizophrènes, je flippe aussi énormément à cause de mes gênes.
D'autant que j'ai une grosse tendance à être hypocondriaque, hypersensible, j'fais parfois des crises de parano aiguës où j'suis persuadée que mon chéri me trompe, ou encore que ma famille me rejette.
Après, schizophrénie, ou dépression/hypersensibilité, je ne sais pas...
Aucune hallucination il me semble, d'aucun ordre, donc pour le moment RAS.
Mais j'avoue que quand je consomme un truc, j'suis pas fière après, je flippe.
Donc impossible de t'aider de ce côté là !
Après, pour te poser le truc un peu :
mon oncle qui est très très sévèrement atteint : le seul de notre famille à n'avoir jamais pu bosser, fonder de famille... Ses seuls amis sont des fréquentations d’hôpital psy, personne n'arrive plus à le supporter. Certains de mes proches (que je ne considère plus comme "de ma famille" en sont même venus à être violents avec lui faute d'incompréhension.)
Il devient méchant, faut dire, ses délires de persécution vont si loin... Il pense qu'on lui veut du mal, nous entend dire des atrocités et a des délires de supériorité qui font qu'il est agressif envers nous parfois pour rien. Il a aucune notion de ce qui est normal ou pas. Ma cousine, chez qui il vit, a perdu un boulot à cause de lui : elle gardait des enfants. Quelle idée il a eu d'aller faire pipi dans le jardin (il avait à ce moment là peur des WC...) la petite a vu son bazar, elle l'a dit à sa mère, qui a faillit porter plainte et ne l'a plus jamais laissée à ma cousine.
A mainte reprises, il conduit son scooter sans casque (pour qu'on le reconnaisse, parce qu'il pense qu'il est célèbre), il a essayé de se suicider récemment parce que des voix lui ont dit qu'il allait faire du mal au bébé de ma cousine. Il a avalé une tonne de médoc, on l'a retrouvé dans une flaque de merde, de vomi pleine de sang... Ses murs en étaient recouverts, il se laissait pas approcher...
Il trouve toujours moyen de pas prendre ses médicaments parce qu'il pense qu'il y a du poison dedans, qu'on essaie de le tuer pour s'en débarrasser. Même si il est surveillé par les proches, quotidiennement, c'est à se demander si il se fait pas vomir.
A chaque fois qu'il est hospitalisé, il sort au bout d'une semaine : les médecins ne voient pas ce qu'il a comme problème, son trouble serait très léger, etc etc. Encore pas trouvé de traitement efficace...
Il se met en danger, après des années de soin, de prise en charge, de dialogue, d'hospitalisation, tout s'empire, s'empire... Parfois je le retrouve seul chez lui, Dire Strait à fond, entrain de pleurer, et il me demande de partir. Lui qui est déjà si seul.
Je suis la seule personne de la famille qui réussisse à communiquer avec lui, à le comprendre un peu, à vraiment échanger et me suis jamais disputée avec lui encore.
Mon seul conseil, essayer de le raisonner ne sert à rien ; c'est neurologique, si il entend des voix par exemple, tu peux pas le deviner, tu peux pas empêcher ça. Si il tient un discours incohérent, tu peux essayer de lui donner des arguments, pour le rassurer ou essayer de lui redonner les pieds sur terre mais, du fond du coeur, jamais avec violence.
Des fois c'est dur, je sais pas comment est ton frère, mais, des fois mon oncle me regarde de haut, éclate de rire, et me lâche un truc super humiliant... Là où tout le monde l'aurait incendié, baaah, moi je me contente d'en plaisanter avec lui. Lui montrer que c'est déplacé mais surtout lui montrer que je lui en veut pas A LUI. Parce que, faut pas croire, les schizophrènes sont pas cons pour autant, et ils sont très sensibles, et très intuitifs !
Utilisant des parties du cerveau qu'on soupçonne même pas, je pense que y'a pas que du mauvais.
Si tu savais le nombre de choses qu'il dit qui sont vraies et qui passent pour des délires aux yeux des autres...
Je tape la c, improbable pour mes parents etc tu vois, j'ai toujours été la fille sage de la colonie mdr !
C'est pas, mon oncle un jour (le seul de ma vie où j'ai été chez la famille sous c) qui me regarde, qui éclate de rire, et qui me dit "elle est bonne ta cécé hein ?"
WHAT ??
Une fois où, grosse prise de tête avec mon mec avant d'aller chez la famille : on ne montre rien, normal. Mon oncle qui me dit : "faut bien le traiter ton homme, sinon vous allez vous tuer entre vous, t'aimerais pas qu'il te tue hein ? Tu veux pas le tuer, si ?" euuuuh ???? Bizarre. Quand les autres m'ont dit qu'on avait l'air plus amoureux que jamais, mon oncle a décelé un truc.
Je sais pas comment, pourquoi, mais je suis sure qu'il y a une trace encore, de mon oncle qui dort quelque part. Même si quand je le regarde, c'est comme si il était mort, et parfois sa solitude lui pèse tant que je lui souhaiterai presque de partir, tant il a l'air triste et seul...
Donc, je pense que lui parler de ses délires, les reproches, les rejets, etc, quels qu'ils soient, sont à éviter le plus possible. Ca pourrait alimenter son délire de persécution au pire, et au mieux le faire rire à ton nez de façon abjecte si il est dans un délire de surpuissance. Donc, le mieux reste d'ignorer sa maladie autant que faire se peut...
* par ignorer, je veux dire : quand tu discutes. Faudrait pas qu'il forge son identité sur "sa maladie", après, faut pas le négliger non plus, si il a un traitement, éventuellement t'assurer qu'il le prenne correctement... voilà quoi.
J'ai l'impression que le sentiment de rejet (qui est déjà sous jasent avec les délires de persécution !!!!) les éloignent encore plus des autres et donc de la réalité.
Si tu peux lui donner la chance d'avoir quelqu'un dans son entourage avec qui il peut conserver une certaine complicité, à terme tu pourrai être le seul qui puisse le relier à ce monde, selon comment évolue sa maladie (sans vouloir t'inquiéter, mais il y a quelques années, mes schizos d'oncles et tantes et mère allaient encore très bien !
.)
Perso, je profite de ma lucidité, (de ce qui me semble en être !) je rationalise au max tout ce qui peut me sembler louche (peut être trop dans l'auto-analyse tellement ça me fait peur !) et si la maladie doit tomber un jour à cause des gènes, j'espère que mes proches seront partis avant, pour pas les faire souffrir.
Mais il faut savoir qu'il y a un gros facteur environnemental pour la schizophrénie, c'est pas JUSTE génétique !
« La science ne nous a toujours pas appris si la folie correspond ou non, au plus sublime de l’intelligence. »
Edgar Allan Poe
Ne t'en fais pas trop, profites de la vie, et si tu sens que tu as des fragilités psychiques suite à des conso, bah.. Adapte toi selon.
Perso le
cannabis me fait tellement délirer, j'arrive plus à communiquer, j'me sens mal, je comprend rien, et je comprend mal. J'ai, pas des "hallus", mais grosses illusions, et des sortes de rêves éveillée très fort avec ça. Ça me fait tooootallement partir en vrille. Il suffit d'une latte sur un
joint et j'arrive plus à organiser ma pensée.
-> donc j'y touche plus !
Je pense que si les drogues peuvent débloquer des pathologies, à mon avis elles arrivent pas non plus BIM d'un coup t'sais, y'a des signes précurseurs...
Après, franchement, ce qui me paraît le plus être proche d'un symptôme schizo (je suis pas psy hein, mais j'en connais tellement intimement...) c'est les hallus. Sensorielles, auditives, visuelles... Mais après comment se rendre compte que s'en est ! Mystère et boule de gomme, je sais pas.
Parce que les délires de persécution/toute puissance existent aussi dans les troubles maniaco dépressif/bipolaire et autres troubles de l'humeur.
Ma mère a toujours été soignée pour troubles maniaco/dépressif, avec des traitements qui servent aussi à atténuer les troubles de la schizophrénie... et voilà que depuis qu'elle avoue qu'elle pense que ses organes sont décomposés à l’intérieur d'elle, et qu'elle est vide dedans, ou qu'elle a un émetteur dans ce qui reste de ses poumons... Ils l'ont diagnostiquée schizophrène. Ils lui ont pas changé son traitement, juste la dose.... Donc à mon avis la médecine est bien loin de savoir comment gérer ça, déjà alors nous....
Je pense aussi que, les délires qui ont attrait au corps (impression d'injections, perte d'organes, vols d'organes, viols nocturnes par des entités etc.....) sont propres à ce trouble.
Mais comment savoir si on est un peu hypocondriaque et sujet aux troubles de l'humeur (ce qui est vachement vivable !) ou si on est schizophrène.... (dur...) franchement je pense que la barrière est fine, presque tellement subtile que parfois imperceptible.
La différence se fait peut être dans la cohérence des propos. Est ce que les sensations sont justifiées par un stimuli externe ? Est ce que les pensées sont logiques et compréhensibles par les autres ?
Je pense que, ces différence là sont quand même... Difficilement perceptibles, mais comprend pourquoi la drogue peut faire vriller.
Si un jour tu ressens un truc bizarre à cause d'un prod : garde en tête que ça vient du prod, et que c'est pas dieu, pas les martiens, pas Shakira qui manipule ta bile à travers ton esprit, mais bien ton mood du moment MDR et... ça va aller.
Si un jour tu commences à avoir des difficultés à penser et que tu t'en rends compte ; prends du recul et arrête toute conso, parle le plus possible à tes proches. Si les gens commencent à ne plus te comprendre, là t'as du soucis à te faire...
mais ça a l'air d'aller ! hihi
Le tout c'est de ne pas s'isoler. Garder la tête hors de l'eau, avoir toujours un taff ou des collègues, des gens à voir. La solitude, c'est la mort du cerveau et, j'avoue que depuis que j'suis au chômage je perd vachement "les codes" sociaux. Ca me fait peur.
Et tu vois la différence entre mon oncle qui est grave atteint et ma mère qui, 35 ans après le diagnostique de son frère commence tout juste à partir un peu en live : le fait d'avoir été entouré ou non. D'avoir eu des responsabilités, de s'être senti important pour les autres, pour la société. Comme si le cerveau avait un instinct de survie et se raccrochait aux branches quand il est obligé, tu vois ?
Ça guerrit pas, ça empêche pas, mais ça peut bien repousser et ralentir le processus à mon avis.
C'est bien connu que la dégénérescence cognitive (dans le cadre de pas mal d'autres pathologies) est accélérée par l'isolement.
Breeef, moi qui pensait ne pas faire un roman. (sincèrement j'ai essayé !
)
Bonne journée à toi, prends soin de toi et pour ton frère, y'a pas de traitement miracle, mais celui qui fait le moins mal est l'acceptation, la présence !
peace :)
Dernière modification par Chapizza (12 janvier 2019 à 10:51)