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Vivel a écrit
Qu'en pensez-vous ?
Tout d'abord on pourrait discuter de la forme de certains articles dont l'approche pourrait être contreproductive, mais je laisse ce point de côté, et sur le fond j'approuve que le Figaro (ou d'autre organes de presse, comme ICI) donne la parole à des addictologues comme Lowenstein ne serait-ce qu'aux fins de rétablir la réalité des faits, alors que la voix de la ministre de la Santé est étouffée par celles de certains de ses collègues qui braillent plus fort qu'elle et diffusent le message publicitaire et mensonger des alcooliers.
Il y a néanmoins ces messages de prévention en faveur d’une consommation modérée. Les gens ne peuvent pas dire qu’ils ne savent pas.
Quelle hypocrisie que ces messages! Allez, bonnes gens, consommez avec modération, mais consommez. Cela revient, de la part des autorités sanitaires, à se dédouaner des abus. A la place, il faudrait des slogans sur les ravages de l’alcool ; le nombre de cancers par an, de femmes dépendantes, de morts, de familles brisées, car c’est cela la réalité. Mais non, on préfère pacifier, sous-estimer les risques réels de cette vraie drogue. Les gens ne réalisent pas la gravité de la dépendance à l’alcool: ce chaos, cette survie douloureuse au quotidien. Je le dis, cette addiction est l’une des plus sévères qui soient avec les addictions aux amphétamines ou à la cocaïne.
Quand on y réfléchit bien, alors même que le tabagisme est terriblement dangereux, on peut arrêter avant l'âge de 30 ans, récupérer puis une quinzaine d'années plus tard se trouver avec un état de santé comparable à celui qu'on aurait si l'on n'avait jamais fumé de sa vie; avec l'alcool ce n'est jamais possible: il y a toujours un minimum de séquelles neurologiques, il faut en avoir conscience.
Je reconnais au Figaro le mérite de publier cela:
Ah, si seulement les politiques luttaient contre l’abus d’alcool avec la même efficacité que contre l’insécurité routière… Ce n’est pas seulement 100 à 200 vies par an qu’on sauverait grâce à la limitation de vitesse à 80 km/h, mais des milliers. Je rappelle que l’alcool, c’est plus de 40 000 morts en 2015 en France, dont la moitié liée à la consommation de vin. Seulement voilà, il n’y a ni volonté ni intelligence politique. Par pression des lobbys, par clientélisme, par attachement à leurs origines et au territoire, les parlementaires sont en plein déni et se montrent même cyniques en la matière en défendant ardemment le vin. Quant aux lois votées, elles ne sont pas appliquées. N’importe quel jeune de moins de 18 ans peut se procurer de l’alcool sans avoir à montrer de pièce d’identité.
et je cite ceci de l'article que j'ai mis en lien:
Les chiffres de la consommation d'alcool dans notre pays mettent en lumière la structure de son marché de l’alcool. Il montrent en effet que les ventes de l’industrie alcoolière se concentrent à 80 % sur les populations ayant des consommations d’alcool excessives susceptibles d’engendrer un problème (soit 20 % des consommateurs), dont 58 % sur des individus ayant un problème avéré (soit 10 % des consommateurs).
En l’absence de données venant directement des producteurs ou de l’État, des éléments de confirmation peuvent être tirés des chiffres de la filière Vin et société : ceux-ci sont cohérents avec les chiffres de Santé publique France, puisqu’ils indiquent que seuls 16 % des Français seraient des consommateurs réguliers.
Les alcooliers prétendent prôner une consommation modérée, mais si 80 % des Français sont au-dessous du seuil problématique de trois verres par jour, il faut savoir que ce sont les 20 % restant (les consommateurs excessifs et les dépendants) qui consomment plus des trois quarts des alcools vendus. Le modèle économique des alcooliers est donc bâti sur les consommations excessives.
Or les consommations excessives sont particulièrement problématiques en termes de santé publique, car effets de l’alcool et consommation n’augmentent pas de façon linéaire.
Du coup, oui, je pense qu'il faille dénormaliser l'alcool, comme on l'a fait avec le tabac - et c'est à peu près la seule chose qui a vraiment bien fonctionné de la politique anti-tabac française -, mais en évitant de diaboliser, stigmatiser et marginaliser les consommateurs eux-mêmes par la même occasion - c'est malheureusement l'un des effets secondaires (et à mon sens indésirable) sur les fumeurs de la politique de dénormalisation du tabagisme.
Donc oui il faut essayer de casser le modèle économique des alcooliers, faire s'effondrer le marché domestique en volume, avec pour principal objectif de s'attaquer aux consommations excessives, et ça passe certainement par la dénormalisation des consommations prétendûment modérées, sociales et intégrées.
C'est difficile parce que c'est culturel, et donc ça passe par un changement de regard porté sur l'alcool, que ce soit dans les familles, dans les établissements d'enseignement supérieur, dans les entreprises pour certaines, etc...
My two cents.
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Il a un petit côté gourou assez déplaisant, et il doit certainement y avoir des addictos moins people et affairistes à interviewer, j'en conviens.
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Dernière modification par blastfunk (11 juin 2019 à 15:04)
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blastfunk a écrit
Si les addictos sont traités "d'affairistes", que peut-on alors dire du lobby des pinardiers ?
Médiatique on non, heureusement que des types comme lui sont là pour (globalement) remettre les choses à leur place.
Peu de personnes sont de notre côté dans le monde médical, à part quelques psychiatres et addictos, ne leurs jetons pas trop vite la pierre.
Hello Blastfunk,
Tu sais, il ne suffit pas de prendre la posture de celui qui s'oppose aux méchants pour se transmuter en gentil.
Dans certaines situations il peut y avoir entente entre les uns, qui proposent le poison, et les autres, qui vendent l'antidote... à qui?... au dindon de la farce, bien entendu.
Bref, je ne connais évidemment pas Lowenstein, mais quand j'ai découvert son hagiographie sur wikipedia j'ai tout de suite pensé qu'il devait salarier une personne à plein temps pour la maintenir en état immaculé.
Je voulais simplement dire que la population d'addictos interrogeables est certainement vaste, et qu'à moins qu'ils refusent de s'exprimer par peur de représailles, c'était dommage de toujours aller trouver les mêmes.
Je pensais qu'il était clair que sur le fond et sans entrer dans le détail, j'approuvais les propos de Lowenstein, et qu'ils soient rendus publics. Mais il faut aussi entendre les réticences d'OrgaWZ.
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