Bon j'ai vraiment stoppé les drogues, mais avec un compromis

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Terson homme
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Bonjour,

Voila le compromis :


https://i.aveshack.com/debfe00094c6cc57.jpg


C'est légal, c'est gratuit, c'est toujours de la drogue, au moins je ne perd plus d'argent, je me refait socialement, je suis STABLE.

Qu'en pensez vous ? Prenez soin de vous.

Terson, (oui je suis toujours vivant pour les anciens du site...)

Dernière modification par Terson (14 avril 2023 à  13:31)


Sautez dans l'urinoir pour y chercher de l'or.
Je suis vivant et vous êtes morts - Philip K. Dick

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Grave si ces drogues te permettent de te sentir mieux fonce
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Ouais, trouver "sa" drogue prend du temps, mais là ça semble bon/L'Apo

Μόρνηνγγ Γλωρύ
I <3 5-HT & DA ~

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randobag homme
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Terson a écrit

Bonjour,

Voila le compromis :


https://i.aveshack.com/debfe00094c6cc57.jpg


C'est légal, c'est gratuit, c'est toujours de la drogue, au moins je ne perd plus d'argent, je me refait socialement, je suis STABLE.

Qu'en pensez vous ? Prenez soin de vous.

Terson, (oui je suis toujours vivant pour les anciens du site...)

Hello,
Légal certes, mais les benzos que je vois sur la photo (valium) sont très durs à arrêter une fois dépendant, je te déconseille d'en prendre quotidiennement si tu n'es pas réellement atteint de troubles anxieux.

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Mister No homme
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Super si tu as remonté la pente.
D'accord avec Rando, mais des fois, faut ce qu'il faut et le moment venu, les benzos peuvent aussi s'arrêter facilement.

Just say no prohibition !

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randobag homme
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Mister No a écrit

Super si tu as remonté la pente.
D'accord avec Rando, mais des fois, faut ce qu'il faut et le moment venu, les benzos peuvent aussi s'arrêter facilement.

Facilement, facilement, pas vraiment de mon côté smileC'est un sevrage difficile.
Sauf pour des petites doses.

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Mister No homme
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Tu as raison, pour certain, c'est insurmontable ou difficilement.

Je me suis sevré des benzo assez facilement avec un switch sur du tranxène preco par mon généraliste qui m'a donné un programme pour arrêter qui s'est déroulé au millimètre près.

Effectivement, cela faisait plusieurs années que j'étais stabilisé avec une dose assez basse, je prenais mes benzos en respectant dose et heures, sauf les peu de fois où je décidais de consommer de l'alcool.

Je pense aussi que le cannabis m'a grandement aidé aussi à franchir ce cap.
Une conso de benzos qd pas de dérapage, ca peut bien se vivre sur le long terme ou pour la vie.

Perso je trouvais que les benzos ne m'apportaient plus rien et je ne supportais plus cette sensation d'être englué. Alors qu'avec le cannabis, je supporte très bien.

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randobag homme
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Mister No a écrit

Tu as raison, pour certain, c'est insurmontable ou difficilement.

Je me suis sevré des benzo assez facilement avec un switch sur du tranxène preco par mon généraliste qui m'a donné un programme pour arrêter qui s'est déroulé au millimètre près.

Effectivement, cela faisait plusieurs années que j'étais stabilisé avec une dose assez basse, je prenais mes benzos en respectant dose et heures, sauf les peu de fois où je décidais de consommer de l'alcool.

Je pense aussi que le cannabis m'a grandement aidé aussi à franchir ce cap.
Une conso de benzos qd pas de dérapage, ca peut bien se vivre sur le long terme ou pour la vie.

Perso je trouvais que les benzos ne m'apportaient plus rien et je ne supportais plus cette sensation d'être englué. Alors qu'avec le cannabis, je supporte très bien.

Oui moi je galère, je n'arrive pas à baisser, je suis à 20 de valium, là je suis passé de 24 à 20 en diminuant de 1mg tous les mois... Bien entendu, ça peut être nécessaire, je ne diabolise pas les benzos, mais je le déconseille pour un usage récréatif (je t'avoue que j'ai jamais vu aucun côté récréatif pour ma part mais ça c'est perso). Je vois clairement les problèmes de mémoire que ça engendre après 10 années... En plus j'ai bêtement menti à mon généraliste qui est très cool et il croit que je suis à 15mg... Cool d'avoir un généraliste qui t'a aidé comme ça. Je suis le fameux programme Ashton (diminution lente par pallier) mais j'ai du mal, j'aimerais vraiment me débarrasser de cette addiction ! Peace !

Dernière modification par randobag (18 avril 2023 à  20:52)

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Mister No homme
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Sois patient, diminue comme indiqué, si tu es stabilisé avec un dosage bas ou minimum, cela peut très bien se passer. J'ai attendu l'effet rebond à l'arrêt, j'avais des benzos au cas où, je me suis aussi donné le droit à l'échec, pas de pression.
J'ai juste vécu 2 nuits avec un peu de mal à trouver le sommeil, mais c'est vraiment passé crème. Le cannabis m'aide quotidiennement et s'intègre très bien dans ma vie d'actif.
Je consommais avant mais j'ai eu le déclic quand mon frère m'a signalé que cannabis/ad+benzos cela faisait un peu double dose. J'ai supprimé ad puis benzos mais je n'oublie pas ma dose le soir. fume_une_joint
J'ai pris mon dernier benzo comme indiqué, j'ai conservé quelques gélules en cas de rebond que je n'ai jamais vécu.
Il m'est arrivé ensuite de me faire prescrire des benzos mais pour du myorelaxant à court terme, j'en ai pris occasionnellement pour le fun, rarement et à petites doses sans alcool.
Sinon, avant d'en perdre en traitement, il m'arrivait d'en gober beaucoup trop, fortement alcoolisé et avec black out et réveil parfois sous la moto. girl_devil

Dernière modification par Mister No (19 avril 2023 à  22:38)


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Pesteux homme
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Mister No a écrit

Effectivement, cela faisait plusieurs années que j'étais stabilisé avec une dose assez basse, je prenais mes benzos en respectant dose et heures, sauf les peu de fois où je décidais de consommer de l'alcool.

Tu avais encore un effet, après plusieurs années à dose basse ? La tolérance avait pas tout effacé ?


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Mister No homme
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Je n'avais plus d'angoisses, seule certitude. A dose thérapeutique, ce sont les seuls effets ressentis avec la sensation d'être englué et de niquer ma mémoire à court terme, ce qui ne se produit pas avec le cannabis qui lui peut brider ma mémoire de travail, ce qui fait que je ne fume pas en formation ou quand j'occupe un nouveau poste. Disons, je ne fume pas la journée. Le cannabis bride la mémoire de travail durant les effets, c'est dose dépendant ou plutôt alchimie dépendante. (une herbe à 20 % de THC peut être plus puissante qu'une rosin à 80%)

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Pesteux homme
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Terson a écrit

C'est légal, c'est gratuit, c'est toujours de la drogue, au moins je ne perd plus d'argent, je me refait socialement, je suis STABLE.

Qu'en pensez vous ? Prenez soin de vous.

Sur la photo, le Valium et le Zopiclone sont les seuls produits que je connais bien

Comme randobag, je souhaiterais te mettre en garde contre l'usage quotidien de benzos, même si c'est pas pour la même raison que lui.

Perso, ce qui me retient de prendre des somnifères tous les soirs, c'est qu'au bout de quelques semaines, ça ne me fait plus dormir du tout. Si j'augmente la dose, ça remarche, mais seulement pour quelques semaines, et je dois augmenter les doses à nouveau. Ca devient vite une fuite en avant, où j'en prends toujours plus, pour des effets de moins en moins convaincants. Je finis par passer mes nuits défoncé aux benzos, mais sans dormir pour autant, et comme je n'apprécie pas l'effet plus que ça... Et contre l'angoisse, ça me fait pareil. Je sais que ma tolérance augmente plus vite que la moyenne, probablement à cause des doses massives auxquelles je m’étais habitué plus jeune. Je constate néanmoins une accoutumance assez rapide autour de moi.

Quand j'ai réalisé que les benzos ne m'apportaient plus rien, j'ai pu arrêter facilement, en prenant mon temps. Mon expérience semble donc similaire à celle de Mister No pour le sevrage.

Après un arrêt total de 15 ans, j'en reprends occasionnellement depuis 5 ou 6 ans, et en tire de grands bénéfices. Principalement pour gérer mes insomnies la veille d'une journée importante (rdv médical ou autre, rando, etc.). Idéalement, je ne dépasse pas 1 prise par semaine, mais je peux monter à 3 si c'est vraiment une semaine très remplie. Dans ce cas je fais une pause de quelques semaines ensuite. Je partage ma façon de faire pour donner des idées, je dis pas que c'est universel. Et toi, tu t'en sers comment ?

Mister No a écrit

Je n'avais plus d'angoisses, seule certitude

Tu veux dire que les benzos apaisaient encore tes angoisses après des années de traitement ? Ou que ça allait mieux et que tu n'en avais plus besoin, hormis la dépendance physique ? C'est sûrement difficile à dire puisque le cannabis a pris le relais, mais ton ressenti m'intéresse beaucoup.

randobag a écrit

Facilement, facilement, pas vraiment de mon côté smile C'est un sevrage difficile.
[...]
Oui moi je galère, je n'arrive pas à baisser, je suis à 20 de valium, là je suis passé de 24 à 20 en diminuant de 1mg tous les mois...

En effet, ça n'a pas l'air facile pour toi. Ca m'interroge beaucoup, car j'ai déjà conseillé et accompagné un certain nombre de personnes dans leur sevrage, et je n'ai encore jamais été témoins des difficultés que tu rencontres.

Loin de moi l'idée de remettre en cause ton vécu, au contraire, ça m'interpelle, et je veux en tenir compte quand je réponds aux gens sur le forum benzo. On est tous différents, et ton témoignage m'intéresserait énormément (j'ai parcouru tes posts pour chercher si tu en avais déjà parlé, et je n'ai pas trouvé).

Qu'est-ce qui fait obstacle au sevrage, ou plutôt qui freine la diminution des doses, pour toi ? Je me doute que tu n'es sûr de rien, peut être même que tu ne sais pas très bien, mais peu importe, ça m'intéresserait beaucoup de lire ton ressenti sur la question.

Je te donne quelques pistes pour orienter ta réflexion, mais pas de problème si tu sors de ce cadre parce qu'aucune ne correspond à ce que tu ressens. Ce qui m'intéresse, c'est ton vécu subjectif.


Qu'est-ce qui rend ton sevrage si difficile d'après toi ?

1/ Le manque purement physiologique/chimique, et rien d'autre. Même par paliers de 1mg, tu sens les symptômes du manque dès que tu descends.

Tu trembles comme une feuille, tu as mal à la tête, des chaud et froid accompagnés de sueurs froides, des brûlures d'estomac, tes muscles sont raides ou crispés, tu as des difficultés de déglutition, du mal à articuler, tes yeux ont du mal à faire la "netteté" sur les objets (trouble de l'accommodation).

Ca peut être juste quelques-uns des symptômes listés, ou un autre symptôme physique dont je n'ai pas parlé.

2/ Le retour des symptômes que tu voulais soigner avec les benzos. Dès que tu franchis un palier, les insomnies et/ou les angoisses repartent de plus belle. Si c'est le cas, précise-nous si c'est modéré ou si les insomnies/angoisses explosent carrément.

3/ Les idées fixes, l'obsession ou les ruminations sur le produit. Ca te frustre de franchir un palier. Tu es dans l'impossibilité de penser à autre chose qu'à ce 1mg que tu n'as pas pris. Est ce que l'idée même de franchir un palier te contrarie au point de prendre beaucoup trop de place dans ton esprit ? Est-ce que tu te sens comme envahi par tes pensées à ce sujet ? Est-ce que tu as l'impression de vivre le deuil d'un produit que tu aimais bien (mais je pense pas parce que tu dis que tu n'y trouves aucun côté récréatif).

4/ Le craving. L'envie irrépressible, incontrôlable et irrationnelle d'en prendre, à laquelle tu ne peux pas faire autrement que de céder. Je parle bien d'une compulsion sans vraiment savoir pourquoi. Si tu en prends pour apaiser une angoisse, une insomnie, ou les symptômes du manque, j'appelle plus ça du craving, mais une décision purement rationnelle.

5/ Autre chose...

Merci à tous pour vos témoignages :)


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Mister No homme
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Non seulement ça allait mieux, mais oui, en l'absence de cannabis les benzos m'apaisaient et m'ont apaisé sans sur deux bonnes années sans cannabis ni aucune drogue, même plus un verre.

Je me suis sevré de l'alcool et de toute autre conso. En sortant de cure j'avais 200 mg de tranxene par jour, puis suis descendu à 40, puis 20, puis Ashton.
Au bout de longs mois à 20, j'ai repris le cannabis, et on m'a fait remarquer le double usage.

J'ai donc cessé les benzos et produit de la weed pour bénéficier d'un ttt quotidien qui me met totalement à l'abri de tout mésusage d'alcool, je ne consomme plus du tout de stims, je prends de l'héro un weekend tous les deux ans en moyenne.
Je vais tellement mieux depuis que j'ai décidé que je ne passerai plus un jour sans cannabis que je peux même m'en passer.

J'ai pu reprendre des études et connaître une belle progression pro, inespérée pour les proches qui m'ont connu avant.
J'ai suivi une psychothérapie cognitive et comportementale pour la partie non chimique.
Il m'est arrivé de faire des extras de benzos, mais je n'aime plus, je trouve que ça aplatit les effets du cannabis. Il m'en reste des périmés mais en cas de mal de dos pour les contractures.

On peut même dire que le cannabis m'a rendu workaholic après des années de glande et de défonce. J'arrive à couper le weekend mais en ce moment des journées de plus de 12 heures sans avoir le temps de déjeuner ou même un sandwich le midi. J'ai rentré quelques millions d'euros ces dernières années, enfin, les boites pour lesquelles j'ai bossé, pas sur mon compte mais je ne me plains pas. fume_une_joint

De toute façon j'ai jamais eu de thune, je vis presque pareil qu'avant, je ne dépense rien, sauf pour mes proches. Je regarde toujours le prix de la bouffe, mais je peux acheter ce que je veux. Je ne retire aucune fierté de la thune que je gagne, mais je suis fier de mon parcours, je me suis battu et ma première victoire a été gagnée quant j'ai décidé de ne plus jamais me priver de cannabis.

J'ai un peu les boules, j'ai connu la faim, je sais que c'est galère pour ceux qui ont des faibles revenus, des enfants ou besoin de griller de l'essence pour aller s'endetter en bossant... Un coup à prendre des benzos ou se révolter, pour la partie non chimique.

Dernière modification par Mister No (22 avril 2023 à  08:09)


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randobag homme
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Pesteux a écrit

Terson a écrit

C'est légal, c'est gratuit, c'est toujours de la drogue, au moins je ne perd plus d'argent, je me refait socialement, je suis STABLE.

Qu'en pensez vous ? Prenez soin de vous.

Sur la photo, le Valium et le Zopiclone sont les seuls produits que je connais bien

Comme randobag, je souhaiterais te mettre en garde contre l'usage quotidien de benzos, même si c'est pas pour la même raison que lui.

Perso, ce qui me retient de prendre des somnifères tous les soirs, c'est qu'au bout de quelques semaines, ça ne me fait plus dormir du tout. Si j'augmente la dose, ça remarche, mais seulement pour quelques semaines, et je dois augmenter les doses à nouveau. Ca devient vite une fuite en avant, où j'en prends toujours plus, pour des effets de moins en moins convaincants. Je finis par passer mes nuits défoncé aux benzos, mais sans dormir pour autant, et comme je n'apprécie pas l'effet plus que ça... Et contre l'angoisse, ça me fait pareil. Je sais que ma tolérance augmente plus vite que la moyenne, probablement à cause des doses massives auxquelles je m’étais habitué plus jeune. Je constate néanmoins une accoutumance assez rapide autour de moi.

Quand j'ai réalisé que les benzos ne m'apportaient plus rien, j'ai pu arrêter facilement, en prenant mon temps. Mon expérience semble donc similaire à celle de Mister No pour le sevrage.

Après un arrêt total de 15 ans, j'en reprends occasionnellement depuis 5 ou 6 ans, et en tire de grands bénéfices. Principalement pour gérer mes insomnies la veille d'une journée importante (rdv médical ou autre, rando, etc.). Idéalement, je ne dépasse pas 1 prise par semaine, mais je peux monter à 3 si c'est vraiment une semaine très remplie. Dans ce cas je fais une pause de quelques semaines ensuite. Je partage ma façon de faire pour donner des idées, je dis pas que c'est universel. Et toi, tu t'en sers comment ?

Mister No a écrit

Je n'avais plus d'angoisses, seule certitude

Tu veux dire que les benzos apaisaient encore tes angoisses après des années de traitement ? Ou que ça allait mieux et que tu n'en avais plus besoin, hormis la dépendance physique ? C'est sûrement difficile à dire puisque le cannabis a pris le relais, mais ton ressenti m'intéresse beaucoup.

randobag a écrit

Facilement, facilement, pas vraiment de mon côté smile C'est un sevrage difficile.
[...]
Oui moi je galère, je n'arrive pas à baisser, je suis à 20 de valium, là je suis passé de 24 à 20 en diminuant de 1mg tous les mois...

En effet, ça n'a pas l'air facile pour toi. Ca m'interroge beaucoup, car j'ai déjà conseillé et accompagné un certain nombre de personnes dans leur sevrage, et je n'ai encore jamais été témoins des difficultés que tu rencontres.

Loin de moi l'idée de remettre en cause ton vécu, au contraire, ça m'interpelle, et je veux en tenir compte quand je réponds aux gens sur le forum benzo. On est tous différents, et ton témoignage m'intéresserait énormément (j'ai parcouru tes posts pour chercher si tu en avais déjà parlé, et je n'ai pas trouvé).

Qu'est-ce qui fait obstacle au sevrage, ou plutôt qui freine la diminution des doses, pour toi ? Je me doute que tu n'es sûr de rien, peut être même que tu ne sais pas très bien, mais peu importe, ça m'intéresserait beaucoup de lire ton ressenti sur la question.

Je te donne quelques pistes pour orienter ta réflexion, mais pas de problème si tu sors de ce cadre parce qu'aucune ne correspond à ce que tu ressens. Ce qui m'intéresse, c'est ton vécu subjectif.


Qu'est-ce qui rend ton sevrage si difficile d'après toi ?

1/ Le manque purement physiologique/chimique, et rien d'autre. Même par paliers de 1mg, tu sens les symptômes du manque dès que tu descends.

Tu trembles comme une feuille, tu as mal à la tête, des chaud et froid accompagnés de sueurs froides, des brûlures d'estomac, tes muscles sont raides ou crispés, tu as des difficultés de déglutition, du mal à articuler, tes yeux ont du mal à faire la "netteté" sur les objets (trouble de l'accommodation).

Ca peut être juste quelques-uns des symptômes listés, ou un autre symptôme physique dont je n'ai pas parlé.

2/ Le retour des symptômes que tu voulais soigner avec les benzos. Dès que tu franchis un palier, les insomnies et/ou les angoisses repartent de plus belle. Si c'est le cas, précise-nous si c'est modéré ou si les insomnies/angoisses explosent carrément.

3/ Les idées fixes, l'obsession ou les ruminations sur le produit. Ca te frustre de franchir un palier. Tu es dans l'impossibilité de penser à autre chose qu'à ce 1mg que tu n'as pas pris. Est ce que l'idée même de franchir un palier te contrarie au point de prendre beaucoup trop de place dans ton esprit ? Est-ce que tu te sens comme envahi par tes pensées à ce sujet ? Est-ce que tu as l'impression de vivre le deuil d'un produit que tu aimais bien (mais je pense pas parce que tu dis que tu n'y trouves aucun côté récréatif).

4/ Le craving. L'envie irrépressible, incontrôlable et irrationnelle d'en prendre, à laquelle tu ne peux pas faire autrement que de céder. Je parle bien d'une compulsion sans vraiment savoir pourquoi. Si tu en prends pour apaiser une angoisse, une insomnie, ou les symptômes du manque, j'appelle plus ça du craving, mais une décision purement rationnelle.

5/ Autre chose...

Merci à tous pour vos témoignages :)

Hello,

Merci pour ta réponse. Tout d'abord, en préambule, la difficulté du sevrage des benzos est un fait tout de même établi, il est de façon générale considéré comme un sevrage difficile, je parcours aussi les forums et je suis loin d'être le seul à le considérer comme compliqué, surtout lorsque que comme moi on est à des doses relativement importantes depuis de nombreuses années (15 ans). Je suis un peu étonné que tu le considères comme une chose simple. En outre en France les médecins sont peu formés à ce sevrage et préconisent des baisses trop rapides, c'est donc seul que je me suis tourné vers les protocoles anglo-saxons de baisse graduelle et minime. Ceci étant posé et pour te répondre, je dirai dans le désordre :

1/que je gère une polytoxicomanie avec l'alcool et le cannabis (1g/jour) et que chaque rechute alcool entraine ensuite un sevrage qui me font remonter les dozes de benzos et rendent la stabilisation compliquée sinon impossible. Exemple cette année j'ai réussi à passer de 24 à 20 pour remonter à 23 et redescendre à 20...
2/que je souffre de douleurs chroniques dentaires et qu'à chaque baisse de 1mg je suis confronté à une hausse de ces douleurs pendant plusieurs jours qui me font craindre une nouvelle baisse du valium et ralentissent sinon stoppent mon plan de sevrage...
3/oui j'ai un retour de l'état anxieux à chaque baisse mais sur ce point j'admets une part de subjectivité, un effet psychologique qui me laisse à penser que je suis plus anxieux car je viens de baisser... Ce qui n'est sans doute pas forcément exact...
4/Enfin, et ça rejoint le point 3, et c'est sans doute la principale raison, j'anticipe beaucoup ces baisses sur un plan psychologique, j'ai peur en somme d'affronter ce sevrage.
Je serais peut-être étonné de sa facilité si je me lançais vraiment et je me dirais j'espère un jour "bon sang Pesteux avait raison" ! :)

Voilà en gros ce que je peux te répondre.
Amicalement

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Quand on en chie pour se sevrer, rien de plus horripilant que le type qui arrive en prétendant que c'est facile, juste parce que ça a été facile pour lui. J'en fais l'expérience à chaque consultation médicale. Mes fringues sont imbibées de tabac, les médecins le sentent, et me font la morale quelle que soit leur spécialité. C'est très pénible.

Si c'est ce que je t'ai laissé penser, j'ai dû fort mal m'exprimer, et j'en suis navré.

C'est justement pour éviter de tomber dans ce travers que j'ai sollicité ton témoignage, dont je te remercie chaleureusement, ainsi que Mister No.

Je pense que la durée de consommation, 15 ans dans ton cas, est un facteur déterminant dans la difficulté que tu rencontres. Le fait de mener plusieurs sevrages de front me semble un autre facteur important de difficulté. Comme tu le dis, une rechute avec l'alcool, et c'est un pas en arrière sur tous les fronts. Alors si en plus les douleurs dentaires se joignent à la fête... Je comprends mieux que ton sevrage soit difficile. Courage camarade, de meilleurs jours viendront !

randobag a écrit

3/oui j'ai un retour de l'état anxieux à chaque baisse mais sur ce point j'admets une part de subjectivité, un effet psychologique qui me laisse à penser que je suis plus anxieux car je viens de baisser... Ce qui n'est sans doute pas forcément exact...
4/Enfin, et ça rejoint le point 3, et c'est sans doute la principale raison, j'anticipe beaucoup ces baisses sur un plan psychologique, j'ai peur en somme d'affronter ce sevrage.

Peut-être que je me fais des idées, mais j'ai l'impression que tu sous-estimes l'IMPORTANCE CAPITALE de la dimension psychique dans un sevrage, que tu t'excuses presque de ta subjectivité, de ne pas être une machine seulement capable de suivre un protocole.

C'est dans ton texte : tu "admets" une part de subjectivité, tu dis que tu "penses" être plus anxieux, alors que ça n'est "sans doute pas forcément exact". Comme si tu te trompais, que tu doutais de tes propres affects, et que tu te sentais un peu honteux.

On entend souvent "tu ne veux pas vraiment arrêter", "c'est psychologique", ou "c'est dans ta tête", d'un air de dire que c'est du vent, que c'est presque rien, une simple question de volonté. C'est souvent les proches ou les médecins qui se sentent impuissants à nous aider qui nous disent ça. Parce que leur impuissance les angoisse, et que c'est plus confortable de remettre ça sur le dos du proche ou du patient.

Perso, je suis convaincu que la dimension psychique, c'est souvent le plus important, et rarement le plus simple à gérer. C'est bien dans notre subjectivité que nous vivons en premier lieu. C'est pas parce qu'elle est invisible qu'elle n'existe pas ! C'est bien nos ressentis intérieurs qui commandent, et qui nous déterminent.

Je ne peux que t'inviter à affirmer ta subjectivité et ton ressenti avec force, tu ne dois d'excuses à personne d'être un être sensible et doté d'une psyché complexe !


Mister No a écrit

Je vais tellement mieux depuis que j'ai décidé que je ne passerai plus un jour sans cannabis que je peux même m'en passer.

J'adore la formule big_smile J'aimerai pouvoir en dire autant...


Merci encore pour vos témoignages :)

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merci pour ces mots - randobag

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Salut Pesteux,

Je te remercie pour ton message. S'il s'agit de honte, alors c'est envers moi-même, car j'affronte cela seul, personne n'est au courant de ma lutte contre les benzos. Mais honnêtement je ne suis pas persuadé que cela en soit et c'est d'ailleurs sans honte que je t'ai écrit admettre cette subjectivité et mon manque de combativité à affronter cette baisse. Oui je doute car au fond je n'en sais rien. Une partie de moi me dit que je manque de courage, je pense que c'est plus de la culpabilité que de la honte smile(notions proches mais différentes)
Tes messages respirent la bienveillance et je n'ai rien mal pris. Mais, qui plus est sur ce forum, je ne veux pas qu'on pense qu'il s'agit d'un sevrage simple. C'est sans doute le cas pour beaucoup, mais pas pour tous. Et dans ton premier message, pour celui qui lit ça rapidement, on comprend que ce n'est pas bien difficile, du moins c'est ce que j'ai compris d'où mon préambule :) Il y a une nette différence entre quelqu'un qui doit se sevrer de 5mg pris sur quelques mois et celui qui est 30 à 40 sur des années, mais tu le sais tout comme moi.
Je te remercie encore pour ta bienveillance et tes encouragements.
Puis-je savoir dans quel cadre tu es amené à discuter et aider des gens en sevrage benzo ?
Bien à toi

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Pesteux homme
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lol, ta question sur le cadre, je m'y attendais pas big_smile

C'est une longue histoire. Je vais faire au plus court : totalement hors cadre.

On peut appeler ça de l'autosupport, en quelque sorte.

Ca fait plus de 25 ans que je consulte un psychiatre qui ne prescrit aucun médicament. Jamais. Il n'est pas contre, c'est pas le genre de mec à être "contre" quelque chose. C'est juste pas sa façon de travailler, et il préfère laisser ça à des collègues qui connaissent mieux, et qui s'y intéressent plus. Au pire, il peut faire une ordo pour dépanner un patient, mais ça ira jamais plus loin. Ce qu'il propose, c'est un travail 100% psychique.

C'est en travaillant avec lui que j'ai fais l'expérience de la dimension psychique, et c'est en me basant sur ma propre expérience que je m'autorise à en parler. Je n'ai donc aucune autorité particulière.

On attend beaucoup avant les consultations. Du coup, ça discute entre patients, on se voit toutes les semaines, des liens se créent. Il m'arrive de croiser des gens qui atterrissent chez lui après de plusieurs années d'errance thérapeutique. Certains ont déjà un traitement, parfois lourd, dont ils se sentent prisonniers. J'ai remarqué que quelques conseils, même très simples et minimalistes, peuvent radicalement changer la donne.

Et voilà comment tout a commencé...

Et je n'ai pas accompagné tant de personnes que ça dans leur sevrage, environ une dizaine je dirai, ça dépend comment on compte, ainsi que ma femme et ami.

Tous étaient dans des situations moins complexes que la tienne, et utilisaient des benzos depuis moins longtemps que toi.

Toi, tu fais tout bien : tu as les paliers les plus petits possible, et tu ne te précipites pas. De plus, la dose que tu prends, même si elle est conséquente, reste dans les doses thérapeutiques.

Donc je comprends ton désarroi. Tu as bien raison de nous rappeler que ça peut être très difficile.

Et je tiendrai compte de tes remarques dans mes prochains messages sur le sujet.


Ensuite honte ou culpabilité, je ne saurais le dire mieux que toi.

Je remarque cependant que tu n'as pas honte, mais que personne n'est au courant. Il y a sans doute d'autres raisons que la honte, je ne sais pas... Ce que je voulais dire au départ, c'est que ce sevrage à l'air de te travailler beaucoup, au niveau psychique, ne serait ce que par sa difficulté. C'est bien normal. Et puisque tu fais tout correctement du point de vue chimique, perso, c'est côté psy que j'irais chercher une issue de sortie. Sans honte, ni culpabilité.

Bon courage pour la suite :)

Dernière modification par Pesteux (24 avril 2023 à  20:18)


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