[ Addiction ]

Mon addicto me propose la metha

Oui je pense plus à une maladresse ou un sujet mal maitrisé.. Mais même pour une indication sur morphine ou heroine on ne commence pas à 60 mg/j et sans surveillance (au moins rencontre quotidienne avec un soignant au debut).
Mais si on peut ameliorer la prise en charge à La Reunion c'est important.
Vois ce que dit l'autre Centre. Je pense même que tu peux les contacter et leur expliquer dès Lundi car c'est important.
Amicalement

Salut,

Bon, on est d'accord que l'addicto était complètement claqué ?
Déjà la métha on fait normalement un début de traitement en centre, en venant tous les jours pendant une semaine ou deux afin d'ajuster la posologie au mieux. On ne prescrit pas une dose au doigt mouillé pour 2 semaines.
On informe des risques, on remet un kit naloxone, on invite le patient à bien planquer son traitement, en hauteur et dans un espace fermé (risque avec les enfants).

Et sinon, je pige pas pourquoi l'addicto t'a direct orienté vers la métha. Pour des addictions style codéine/tramadol le traitement de première intention c'est la baisse progressive, puis le Subutex, et enfin la méthadone.

Bon après j'ai été accro à la codéine, j'ai passé quelques années au sub mais je trouvais que je déprimais pas mal. Je m'y retrouve plus avec un agoniste complet comme la métha.

Sans forcément aller porter le pet à l'ordre des Médecins, je pense que ce serait pas mal d'inviter cet addicto à aller se former aux protocoles de base de la mise sous TSO, et d'informer sa structure qu'on est passé pas loin du drame. Et que là ça va, le patient s'est appuyé sur l'autosupport pour corriger le tir, mais qu'un autre risquerait d'y passer avec de tels conseils.

Quant à l'image que l'auteur du thread a de la méthadone, je trouve à l'usage que c'est difficile de se faire une idée du traitement juste à partir de la lecture de ses effets secondaires.
Perso je dors pas plus mal, j'ai jamais eu de sueurs nocturnes, pas de baisse de libido, j'ai pas grossi (pourtant j'aurais aimé)...
Moi ce qui me gênait c'était l'image de tox de la métha, et au final je m'y suis fait. Dans la mesure où je sniffais mon sub, je préfère désormais me présenter comme personne sous métha plus ou moins stabilisée (malgré mes récents déboires qui m'ont donné un bon coup de pied au cul), que comme un type sous bupré dépressif qui passe son temps à renifler.

Et si ta compagne te prend la tête avec la substitution, invite la à se renseigner sur le sujet, voire à venir lors d'une consultation si ça ne te gêne pas et que ça lui permet de comprendre que c'est autre chose que passer d'une drogue à une autre.

Et si tu continues avec la métha, fais gaffe à ne pas trop essayer de rechercher cet effet lune de miel. C'est ce que j'ai fait, et à force de pousser les dosages "pour voir" je me suis vraiment mis en danger. Je parle pas forcément de dépression respiratoire, mais quand tu piques du nez c'est d'un coup. Je suis déjà parti au boulot en voiture chargé à bloc, bien pour conduire (pas de somnolence ou autre), et me suis planté comme une merde après un kilomètre car je me suis brièvement endormi. Et ça tu peux pas lutter.

PS : Est-il possible qu'un tel niveau de noobitude de la part de l'addicto vienne d'une situation spécifique à la Réunion et autres départements ultra-marins ? Difficulté pour les CSAPA à attirer/retenir les médecins ? À les former ? Rareté des cas de toxicomanie aux opiacés par rapport aux stims ?
Je connais pas du tout la situation à la Réunion en matière de toxicomanie, donc si quelqu'un a des infos je suis preneur. Mais un tel niveau d'incompétence ça fait peur (l'addicto aurait lu la page Wikipédia consacrée à la méthadone qu'il aurait pas fait la moitié des conneries réalisées...), je cherche une explication rationnelle.

Dernière modification par Monsieur Grossier (03 septembre 2023 à  17:50)

Monsieur Grossier a écrit

Salut,

Bon, on est d'accord que l'addicto était complètement claqué ?
Déjà la métha on fait normalement un début de traitement en centre, en venant tous les jours pendant une semaine ou deux afin d'ajuster la posologie au mieux. On ne prescrit pas une dose au doigt mouillé pour 2 semaines.
On informe des risques, on remet un kit naloxone, on invite le patient à bien planquer son traitement, en hauteur et dans un espace fermé (risque avec les enfants).

Et sinon, je pige pas pourquoi l'addicto t'a direct orienté vers la métha. Pour des addictions style codéine/tramadol le traitement de première intention c'est la baisse progressive, puis le Subutex, et enfin la méthadone.

Bon après j'ai été accro à la codéine, j'ai passé quelques années au sub mais je trouvais que je déprimais pas mal. Je m'y retrouve plus avec un agoniste complet comme la métha.

Sans forcément aller porter le pet à l'ordre des Médecins, je pense que ce serait pas mal d'inviter cet addicto à aller se former aux protocoles de base de la mise sous TSO, et d'informer sa structure qu'on est passé pas loin du drame. Et que là ça va, le patient s'est appuyé sur l'autosupport pour corriger le tir, mais qu'un autre risquerait d'y passer avec de tels conseils.

Quant à l'image que l'auteur du thread a de la méthadone, je trouve à l'usage que c'est difficile de se faire une idée du traitement juste à partir de la lecture de ses effets secondaires.
Perso je dors pas plus mal, j'ai jamais eu de sueurs nocturnes, pas de baisse de libido, j'ai pas grossi (pourtant j'aurais aimé)...
Moi ce qui me gênait c'était l'image de tox de la métha, et au final je m'y suis fait. Dans la mesure où je sniffais mon sub, je préfère désormais me présenter comme personne sous métha plus ou moins stabilisée (malgré mes récents déboires qui m'ont donné un bon coup de pied au cul), que comme un type sous bupré dépressif qui passe son temps à renifler.

Et si ta compagne te prend la tête avec la substitution, invite la à se renseigner sur le sujet, voire à venir lors d'une consultation si ça ne te gêne pas et que ça lui permet de comprendre que c'est autre chose que passer d'une drogue à une autre.

Et si tu continues avec la métha, fais gaffe à ne pas trop essayer de rechercher cet effet lune de miel. C'est ce que j'ai fait, et à force de pousser les dosages "pour voir" je me suis vraiment mis en danger. Je parle pas forcément de dépression respiratoire, mais quand tu piques du nez c'est d'un coup. Je suis déjà parti au boulot en voiture chargé à bloc, bien pour conduire (pas de somnolence ou autre), et me suis planté comme une merde après un kilomètre car je me suis brièvement endormi. Et ça tu peux pas lutter.

PS : Est-il possible qu'un tel niveau de noobitude de la part de l'addicto vienne d'une situation spécifique à la Réunion et autres départements ultra-marins ? Difficulté pour les CSAPA à attirer/retenir les médecins ? À les former ? Rareté des cas de toxicomanie aux opiacés par rapport aux stims ?
Je connais pas du tout la situation à la Réunion en matière de toxicomanie, donc si quelqu'un a des infos je suis preneur. Mais un tel niveau d'incompétence ça fait peur (l'addicto aurait lu la page Wikipédia consacrée à la méthadone qu'il aurait pas fait la moitié des conneries réalisées...), je cherche une explication rationnelle.

Salut !
Je me permets de répondre à tes questions car je connais un peu la situation à la Réunion. Déjà il faut savoir qu'une bonne partie des consommateurs d'héroine arrivent de métropole dans l'idée de venir se mettre au vert à la Réunion. Il y a bien sûr du trafic international mais les arrivages ne sont pas constant donc quand il y a de la bonne came qui tourne tout le monde est au courant (du moins dans le milieu de la free). Ma première prise d'héroine date de 2005 j'habitais encore à la Réunion (je suis partie de mes 18 à 28 ans en métropole) et c'était de la blanche qui arrivait de Thaïlande. À  l'époque ce réseau était assez stable mais a fini par être démantelé. Il ya environ 3 ans il y a eut un arrivage de Madagascar et on a rescencé pas mal de cas d'overdose car la came était coupée au fentanyl. J'ai assisté à une OD assez grave en teuf à cause de ce produit.

Dans toutes les personnes que je connais et qui ont un traitement de substitution je dirais que 80% d'entre elles avaient fait leur induction en métropole donc ils ont pu, avec la feuille relais, continuer leur suivi en médecine de ville. Pour entamer une induction methadone il ya plusieurs structures qui le proposent sur l'île. Sauf que vous avez pu le constater avec l'histoire de Zoreillespei il faut bien choisir son CSAPA  et perso joriente toujours les personnes vers le même centre qui se situe à st Paul (je ne sais pas si je peux le citer mais il mérite vraiment qu'on lui fasse de la pub!).

Enfin pour répondre à ta question oui il n'y a pas énormément de consommateurs d'opiaces illégaux sur l'île ce qui explique très certainement qu'il y ait ce genre d'erreur dans les centres.... Dans ce sens je suis partie à Paris pour effectuer mon sevrage de methadone dans un hôpital réputé. Au moins j'étais sûre que la prise en charge serait adaptée à ma situation. Donc oui il faut que ça évolue ici.

Pour donner d'autres anecdotes j'ai un ami qui s'est vu prescrire de la methadone pour une consommation problématique d'alcool et dans son cas ça l'a énormément aidé à réduire ses consommations. Donc il ya des endroits où la prescription de la methadone se fait pour d'autres raisons qu'une dépendance aux opiacés. J'ai aussi rencontré une personne quand j'étais à l'hôpital psy qui avait une prescription methadone suite à une dépendance à la morphine pour des douleurs chroniques et son psychiatre a voulu le faire passer de 40mg à zéro en moins d'un mois. Forcément cette personne l'a mal vécu et m'a demandé conseil. Son thérapeute n'était pas du tout au fait pour ce type de sevrage du coup je lui ai expliqué que cette baisse était beaucoup trop brutale et depuis il a revu sa stratégie (pas d'orientation en addicto la preuve que notre système est défaillant).

Il y a deux ans j'ai soumis un projet de création d'un groupe de parole pour les personnes addicts aux opiacés dans le fameux CSAPA de St Paul et cela n'a pas abouti car d'après l'équipe il n'y aurait pas assez de participants (ce qui est un bon indicateur quant aux nombres d'usagers qui fréquente les centres pour cette raison).

Et pour finir, un lien sera fait entre le centre prescripteur de Zoreillespei et le CSAPA de la côte ouest pour un rappel des bonnes pratiques. Je trouve ça cool que notre témoignage ait été entendu et j'espère que cela contribura à faire avancer les choses. Je manque d'éléments et je ne peux parler que d'un certain milieu de consommateurs mais je pense qu'en parallèle il doit quand même y avoir un bon paquet de personnes dépendantes aux opiacés dans le cadre de douleurs chroniques mais je n'ai pas de chiffres sous la main pour valider ce propos. Je vais essayer de me renseigner !
Nartrouv !

Dernière modification par Nineta (08 septembre 2023 à  16:44)

prescripteur a écrit

Bonjour je n'ai pas de nouvelles de zoreillsprei. en as tu ?
Amicalement

Oui cela fait deux jours mais aux dernières nouvelles tout va bien. Je viens de lui envoyer un message pour qu'il fasse un petit retour sur PA.

Hello
Voilà 1 semaine que j'ai commencé mon traitement a la méthadone.
Donc je suis pour l'instant stable a 15 mg je suis monté a 17 mais ça ne m'a pas réussi.
Donc voilà
Merci pour votre aide n'hésitez pas à me poser des questions si je peux aider qq dans la même situation que moi je ferai avec grand plaisir.
Je sais que tout le monde est différent et que chaque personne réagit différemment a certain produits mais pour moi je suis donc passé de 400 mg de tramadol a 15 mg de méthadone avec une prise le matin a 10 h de 10 mg et une autre a 18 h de 5 mg.
Peace