Journal de sevrage

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Martin Mystère
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On va dire que ma rechute était un accident de parcours, non même pas un accident un flottement. Je ne devrai peut-être pas dire ça mais prendre ainsi une sorte de (ré)engagement même de suite sur le web ça va me titiller l'esprit et m'aider. Je ne dois pas me faire mentir, voilà . Pour autant il serait faux de croire que je suis remotivé à  bloc, mon optimisme reposant j'imagine en grande partie sur la dihydrocodéine qui depuis hier soir a fait la reconquête de son (sacré ?) bout de territoire. Je donne la contre-attaque à  défaut de sonner l'hallali. On va profiter de n'avoir qu'une boite pour essayer de la faire durer toute une semaine et plus. Pas de rdv en urgence lundi donc. Depuis quelques heures, je commence à  me détester pas mal pour mon craquage d'hier. J'étais tellement soulagé de la retrouver. La nuit fut (trop) bonne, j'ai les pupilles quasi-inexistantes, l'estime de soi idem. Allez jour 0.

Dernière modification par Martin Mystère (22 janvier 2011 à  18:52)

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Mammon Tobin homme
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Bref j'étais mortifié, je sais que c'est du à  l'ignorance des gens plus qu'à  une vraie méchanceté mais n'empêche c'est la première fois que ça m'arrive et ça fait un peu mal...J'espère ne jamais la recroiser.

Tu l'emmerdes cette pharmacienne, va pas te prendre la tête pour une inconnue, incompétente de surcroit. Si tu la recroises au pire ça te donnera l'occaz de la confronter et d'exorciser ce mauvais moment en lui disant ce que tu penses...

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Alain Will homme
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Martin, et si tu faisais une rotation d'opiacés ?

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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ben oui fais tourner....eekmur

l angoisse est le vertige de la liberté

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HELL
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surpris

"pour ne pas etre les esclaves maitrisés du temps"Baudelaire

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Desmundo2
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Alain Will a écrit

Martin, et si tu faisais une rotation d'opiacés ?

Et oui !
Sympa le post de Martin, et faut pas culpabiliser la rechute, théoriquement il y en a quand meme un bon paquet avant d'arriver à  vivre sans opiacé pour de bon.

A mon sens, il n'est pas utile vraiment d'etre clean au sens "physio pur" pour être clean, ce n'est pas la finalité. Il serait hasardeux de croire que la dépendance s'arrête avec l'arret du produit. C'est un rêve souvent partagé par les gens en sevrage, qui s'aperçoivent bien vite de ce qui signifie vraiment l'abstinence en terme de vécu et de ressenti.

Tout dépend du niveau d'addiction, du temps dedans, du besoin d'origine et du besoin présent (...) mais ca peut prendre vraiment des années.

La plupart des gens abstinents depuis des lustres (plusieurs années) te disent que c'est pas fini pour eux, qu'ils ont parfois des coup de barre pas possibles, des grosses envies qui remontent qu'il leur faut gérer.

Les alcoolos connaissent le meme probleme et bien d'autres dépendants aussi...

Mais sérieusement, j'ai envie de l'écrire, mais il faut aussi s'avouer chanceux d'etre toxico aux opiacés car c'est la seule toxicodépendance qui permet un soutien pharmacologique réel et qui marche vraiment, et c'est aussi la seule dépendance ou la consommation (si elle est maitrisée via un subsititut) permet une réinsertion totale et d'assumer sa vie au quotidien peut etre mieux que sans prodz...

alors forcément, arrêter un opiacé qui nous apporte des effets bénéfiques, qui finalement ne perturbe pas tant que ça nos vies, qui nous aident émotionnellement, qui nous aident physiquement, et qui nous "accrochent en plus", c'est forcément trivialement difficile.

Alors que tout va bien, d'un coup tout pourrit (avec le manque) et met des mois à  se remettre en marche (peut etre meme jamais d'ailleurs) là  ou quelques mgs te liberent en quelques minutes  de ce malaise

La rotation reste pour moi un phénomène magique, bien qu'un peu cruel aussi, mais intéressant (en tout cas pour moi) surtout en jonglant avec des molécules qui ont le moins possible de tolérance croisée entre elles.... mais au fond est ce la question ? je ne pense pas...

Cet été encore j'ai pu me sortir du subu (4mg) sans passer par les 15 jours de manque habituelles et tres durs, tout ça grace à  une période courte et rapide de morphine. J'ai quand meme jonglé une semaine, et au moment ou je me suis senti enfin "mieux" physiquement, c'est là  ou j'ai senti un vide effroyable, un truc pas bon et j'ai reconso dans les jours suivant... pour etre toujours dépendant aujourdhui.

Je fais maintenant très très attention avant d'engager une tentative. Souffrir pour queud, je vois plus l'intéret. Et puis le niveau de tolérance qu'on croit gagner pendant le sevrage, on le reperd en quelques heures à  la reconso...


au final, je ne vois que deux façons plausibles de sortir des opiacés.
- la meilleure technique, c'est celle qu'a fait Alain Will je trouve
- un sevrage plus brutal peut marcher mais nécessite un environnement propre (partir à  l'étranger, sevrage en hosto etc...) mais tenter de se sevrer à  la maison en lieu et en place de son lieu de conso préalable, je n'ai jamais vu personne y réussir.

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Martin Mystère
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Une rotation d'opiacé ? Si c'est ce que je pense, j'y ai effectivement réfléchi, comme substituer la dhc par le kratom, à  raison d'une ou deux fois par semaine dans un premier temps tout en essayant d'allonger peu à  peu le temps entre les prises mais là  j'ai eu un entretien téléphonique assez franc avec mon médecin qui m'a demandé à  mots très polis mais en substance d'arrêter mes conneries...
Dans l'idée donc je dois faire confiance au processus de substitution, accepter la durée du traitement sur au moins un an et une diminution progressive. Ma psychothérapeute aurait même selon lui et malgré elle un peu trop déteint sur moi dans la genèse de cette tentative de sevrage paroxystique et cathartique.
M'enfin bref, à  l'issue de cet entretien, j'ai repris 180 mg de dhc sans trop me faire prier.

Je continue mes lectures sur le boudhisme, bcp plus d'un point de vue psycho-spirituel que mystico-religieux, sur le fonctionnement psychique et la conscience c'est souvent d'une acuité réellement étonnante enfin je trouve. Puis le modèle quasi thérapeutique d'accomplissement de soi est d'un genre très addictif.

edit : je n'avais pas lu ton message desmundo, merci, c'est une très bonne conclusion à  cette tentative d'arrêt "temporaire" (donc semi-raté) (et qui m'a permis de prendre conscience de tout ça nonobstant.)

Dernière modification par Martin Mystère (24 janvier 2011 à  17:21)

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Desmundo2
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Martin Mystère a écrit

Une rotation d'opiacé ? Si c'est ce que je pense, j'y ai effectivement réfléchi, comme substituer la dhc par le kratom, à  raison d'une ou deux fois par semaine dans un premier temps tout en essayant d'allonger peu à  peu le temps entre les prises mais là  j'ai eu un entretien téléphonique assez franc avec mon médecin qui m'a demandé à  mots très polis mais en substance d'arrêter mes conneries...
Dans l'idée donc je dois faire confiance au processus de substitution, accepter la durée du traitement sur au moins un an et une diminution progressive. Ma psychothérapeute aurait même selon lui et malgré elle un peu trop déteint sur moi dans la genèse de cette tentative de sevrage paroxystique et cathartique.
M'enfin bref, à  l'issue de cet entretien, j'ai repris 180 mg de dhc sans trop me faire prier.

Je continue mes lectures sur le boudhisme, bcp plus d'un point de vue psycho-spirituel que mystico-religieux, sur le fonctionnement psychique et la conscience c'est souvent d'une acuité réellement étonnante enfin je trouve. Puis le modèle quasi thérapeutique d'accomplissement de soi est d'un genre très addictif.

edit : je n'avais pas lu ton message desmundo, merci, c'est une très bonne conclusion à  cette tentative d'arrêt "temporaire" (donc semi-raté) (et qui m'a permis de prendre conscience de tout ça nonobstant.)

Mais sinon pourquoi tu diminues pas ta conso doucement ? parce que je vois pas forcément l'intéret d'une subsitution si tu geres bien une conso d'un opiacé péripherique léger, que tu auras certainement moins de mal à  évacuer que du sub par exemple... si t'es bien avec le dhc, cool et peut etre baisse d'un chouille par semaine. J'ai pu comme ca arriver un paquet de fois au plancher du plancher et là , c'est la motiv qui fait le reste: si t'as plus envie d'en consommer, ca se passe.

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Martin Mystère
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Oui, je ne suis pas toujours très clair mais c'est ce que j'ai dit que j'allais faire. Diminuer en suivant les conseils de mon médecin, c'est à  dire en prenant le temps.
La dhc est justement mon médicament de substitution (peut-être pas très commun mais beaucoup plus adapté dans mon cas !), la buprénorphine aurait été une solution disproportionnée.

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Magicobus
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Récit très intéressant, d'où ressort une réflexion qui te sera forcément utile pour arrêter.
Je me risquerai même à  dire qu'elle pourrait être la clé de ton sevrage :)

Les premières lignes sont dures à  lire, et j'espère que le moral s'est amélioré depuis.
Si je puis me permettre, je me rend surtout compte qu'au delà  d'un problème de dépendance plus psychique que physique, tu n'as pas l'air isolé, et tu peux compter sur un suivi médical fiable comme sur un entourage familial/amical (?) qui pourrait se révéler un véritable pilier pour te soutenir dans ce combat. Après je ne sais pas si ton entourage est au courant de ta conso de DHC, mais il me semble que ça pourrait t'être utile d'en parler si tu sens ta motivation flancher.

Au delà  de solutions comme la rotation d'opiacés, je te conseille de te fier à  l'avis de ton médecin qui sera toujours plus objectif car plus au fait de la situation réelle.

Bon courage, et continues ton travail de fond sur ton addiction par l'écriture de ce journal, il ne peut que te tirer vers le haut, en plus de te cadrer dans ton sevrage.

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Desmundo2
Psycho junior
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Magicobus a écrit

Récit très intéressant, d'où ressort une réflexion qui te sera forcément utile pour arrêter.Je me risquerai même à  dire qu'elle pourrait être la clé de ton sevrage :)

Les premières lignes sont dures à  lire, et j'espère que le moral s'est amélioré depuis.
Si je puis me permettre, je me rend surtout compte qu'au delà  d'un problème de dépendance plus psychique que physique, tu n'as pas l'air isolé, et tu peux compter sur un suivi médical fiable comme sur un entourage familial/amical (?) qui pourrait se révéler un véritable pilier pour te soutenir dans ce combat. Après je ne sais pas si ton entourage est au courant de ta conso de DHC, mais il me semble que ça pourrait t'être utile d'en parler si tu sens ta motivation flancher.

Au delà  de solutions comme la rotation d'opiacés, je te conseille de te fier à  l'avis de ton médecin qui sera toujours plus objectif car plus au fait de la situation réelle.

Bon courage, et continues ton travail de fond sur ton addiction par l'écriture de ce journal, il ne peut que te tirer vers le haut, en plus de te cadrer dans ton sevrage.

malheureusement je crois sincérement qu'aucune réflexion au monde ne peut arrêter des processus aussi profonds et automatiques que la neuroaddiction. La clef se retrouve plutôt dans une forme de non-intellectualisation, de laisser aller, d'acception émotionnel de la souffrance engendré par le manque mais surtout par le fait de ne plus rien consommer à  long terme, ce qui implique un ennui, une profonde platitude qui contraste fortement avec l'intensité de la conso en terme de ressenti... je crois sincérement que la réflexion est malheureusement une voie de garage, qui ne fait qu'enfoncer plus, dans la mesure ou une surintellectualisation revient souvent à  une forme de contrôle de soi, de non-lacher prise... c'est ce que j'en pense, pas dans le cas présent, mais de manière assez générale, sur ce que j'ai vu à  travers moi et les autres pendant ces années...

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Magicobus
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Détrompes toi.
L'origine du manque est le cerveau, qui commande le reste du corps pour faire ressentir le besoin physique, et c'est donc par lui que doit se faire la résistance à  la rechute. (étant en médecine, c'est ici une explication très sommaire de l'addictologie d'une drogue, mais elle n'en reste pas moins vraie)

Même si la réflexion sur le sevrage doit s'arrêter une fois le plus dur passé, elle est nécessaire dans le sens où elle est souvent à  l'initiative de la volonté de décrocher.
Au même titre qu'il ne faut pas oublier que le phénomène toxicomaniaque est le résultat de plusieurs facteurs (individuels, environnementaux, sociaux) il peut paradoxalement s'arrêter grâce à  l'évolution de ces mêmes facteurs. (d'ailleurs, c'est même très souvent le cas en pratique)

Bref, si on considère que l'auto-critique de sa neuroaddiction est une voie de garage pour la guérison, dans l'absolu, on renonce aussi au suivi psychiatrique, qui au delà  du suivi médical, fait une très grosse part du boulot.
Après je te concède le fait qu'il y aura toujours un "après", et en ce sens, un traumatisme certain qui se tempère avec le temps.

Le seul conseil que je peux te donner Martin, c'est de continuer ton travail, je te garantis par expérience personnelle qu'il se révélera plus utile que tu ne le crois, parce qu'il se présente déjà  comme un engagement personnel pour arrêter progressivement. Le plus dur est derrière toi, crois moi!

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mikykeupon homme
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@Desmundo, ca fait plusieurs fois que nous te disons d ne pas reprendre les messages en entier, ce serais sympa de faire un effort, sinon nous serons obliger de le faire pour toi, et donc prendre des mesures

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Martin Mystère
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Merci beaucoup pour tes avis et encouragements magicobus. Tu évoques des points intéressants.
Je suis bien évidemment d'accord que le manque a pour origine le cerveau mais c'est surtout en considérant que celui-ci est le siège biologique de la conscience. Certains parleront plus "concrètement" d'un trouble de type neuro-chimique, c'est à  dire un déséquilibre du fameux circuit de la récompense comme étant la clef de la toxicomanie et de l'addiction mais cela reste, je pense, une explication pour le moins sommaire et même un brin scientiste sur les bords (voire carrément incomplète & insatisfaisante cqfd).
Pour ce qui est de statuer sur mon manque comme étant de nature plus psychologique que physique, cela me semble personnellement un peu flou, car la collusion des deux était chez moi (et à  l'échelle de mon expérience "limitée") à  son summum => angoisse déprime, découragement certes mais aussi fatigue, insomnie, diarrhée, céphalés, crampes, le tout chronique etc.). Une chose est quoi qu'il en soit certaine : autrefois j'ai pris des opiacés pour le plaisir, rapidement remplacé par le simple confort alors qu'aujourd'hui ce n'est presque plus dicté que par un quasi-impératif de "soulagement".

Sinon sans aucunement remettre en cause l'intérêt qu'a pour moi cette tentative de sevrage, de la tenue d'un journal & et du volet psycho-analytique de la thérapie, je crois que desmundo n'a pas tort en parlant de surintellectualisation, d'hyper-réflexion sous-jacente à  l'absence, au vide et à  la souffrance.
Je m'explique : pendant ces deux semaines, toute ma pensée a été centrée de manière exacerbée et souvent même désespérée sur cette question qui a pris par la même occasion une consonance quasi-existentielle ! Puis-je vivre sans drogue ? Comment ? Et surtout à  quoi bon ? Sans pouvoir y apporter de réponse suffisamment forte, du moins dans le contexte de la rechute. Il m'apparait donc y avoir nécessité d'un lâcher-prise, d'un abandon de tout un mode/pan de vie aux affects euh...larges et c'est sur ce point précisément je crois que les ressources m'ont manqué. Peut-être qu'une des clefs est justement de ne pas livrer un combat aussi frontal, de laisser le mental prendre des vacances en allant ronger son frein sur d'autres sujets, d'autres problématiques et cela va de paire j'imagine avec un sevrage en douceur, préparé et planifié avec méthode.

Pour la petite histoire : je suis retourné à  la pharmacie qui m'avait posé problème en partie pour exorciser mes démons (cf. mammon) mais surtout parce que mon médecin me l'a demandé expressément après s'être entretenu avec son gérant. Cette fois, je suis tombé sur quelqu'un de franc et sympathique, non seulement compréhensif mais également intéressé et qui m'a redonné un peu d'estime après de nouveau avoir eu droit au coup des trois pseudo-pharmaciennes qui se réunissent à  quelques pas de moi en aparté pour échanger à  mi-mots "attends viens-là  que je t'explique : ce type *regard en biais* est un toxicomane..." M'enfin bref, à  l'avenir on m'a presque promis la discrétion. J'imagine qu'il m'appartient de travailler sur ce reste de fierté probablement mal placée...

Dernière modification par Martin Mystère (26 janvier 2011 à  21:16)

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Alain Will homme
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Martin Mystère a écrit

...Sinon sans aucunement remettre en cause l'intérêt qu'a pour moi cette tentative de sevrage, de la tenue d'un journal & et du volet psycho-analytique de la thérapie, je crois que desmundo n'a pas tort en parlant de surintellectualisation, d'hyper-réflexion sous-jacente à  l'absence, au vide et à  la souffrance.
[...]
Pour la petite histoire : je suis retourné à  la pharmacie qui m'avait posé problème en partie pour exorciser mes démons (cf. mammon) ...

Les deux points me semblent bien valables... et surtout empreints d'un discernement sans faille : hyper-réflexion (machin-bidule, je ne suis pas un psy) ; tu me sembles cogiter beaucoup. Trop peut-être. Mais ce n'est pas forcément un mal. Les mots que tu as écris ici sont d'importance. Un ressenti exprimé ainsi est de grande valeur pour celles et ceux qui lisent. J'y retrouve des choses. C'est de l'auto-support au final...

Quant à  tes vieux démons, tu as "bien fait" wink Je ne dirais pas que tu es parano au sens psy du terme ; tu serais beaucoup plus sujet à  questionnements que ça... A mon sens, ne sois pas inquiet vis-à -vis de ce genre de ressenti. C'est ... "pas bien grave" de toute manière...

ps : si j'en reviens à  ton hyper-réflexion ou ta surintellectualisation de la chose, je pense qu'il faut envisager que toi seul peut avoir réponse à  tes questions... que toi seul peut conduire le cheminement de tes réflexions, aussi poussées soient-elles... En résumé, c'est (ce serait ?) à  toi de "bosser" avant tout... En fait, ici, nous ne faisons qu'apporter des témoignages personnels... Guider l'autre n'est pas simple ; surtout "virtuellement"... Et, est-ce bien possible de guider ?


Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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Magicobus
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Ok.
Non, Desmundo n'a pas tort sur un point: l'obsession. A ce titre, la surintellectualisation comme tu le dis de ton combat peut porter préjudice à  la bonne réussite de ton sevrage. Pire, elle finira par saper toute envie de te battre.
C'est un syndrome connu que le toxicomane (attention, terme à  prendre avec des pincettes hein), à  force de réfléchir sur son problème, se trouvera bien plus facilement des excuses pour reprendre que celui qui fait abstraction de toute hypothèse de recommencer.
Prenez le simple exemple d'un accro à  la nicotine qui arrive à  arrêter, il devient catégorique pour ne pas dire rigide dans ses refus lorsqu'on lui propose une cigarette. Le mécanisme permet en somme de bloquer l'idée du besoin du corps par l'occultation de l'envie du cerveau (si tu me suis).
Tout ça, c'est du psychologique, qui je te le concède, a un effet tout relatif par rapport à  la douleur insufflé par le manque de ton corps. (comme tu le décris bien, tout les effets d'une dépendance physique certaine sont là )

MAIS, et ici je te parle par le prisme de mes expériences (pas personnelles mais celles de personnes proches) la réussite d'un sevrage définitif commence toujours par une volonté de fer.
De ce que j'ai lu, tu y es allé un peu vite, en te levant un matin sur une idée fixe "STOP".
Erreur de parcours plutôt prévisible pour une première tentative, mais tellement nécessaire pour avancer par la suite.
Tu le dis toi même, maintenant tu ne vois plus la DHC comme une simple "expérience sympathique à  vivre dans sa vie" mais bien plus comme un mal. Pourquoi? Parce que tu ne peux plus dire  "mais j'arrête quand je veux" après ce sevrage difficile.

La rechute était un peu inévitable (même si tu aurais pu l'éviter j'en suis certain, comment? par la même volonté dont je te parlais tantôt. Oui, tu peux invoquer ton mal physique, mais pourtant tu expliques ta dernière rechute par une journée de merde. En ce sens, je crois que le dernier combat que tu as perdu était simplement psychologique, et tu as tout simplement voulu obscurcir cet échec par un soulagement physique. La prochaine fois, penses y à  deux fois, ça t'aidera à  discerner l'utile de la dose superflu, c'est cette dernière qui te fera reprendre définitivement ta consommation) et rassures toi, elle est commune à  la plupart des cas de premiers sevrages.

Par contre, ce n'est pas pour autant qu'il faille avancer vers la solution du fatalisme (chose qui transpire nettement dans les lignes de Desmundo..).
Avec le statut de toxicomane "reconnu" auprès d'un médecin/psychiatre, on a tendance a se complaire rapidement dans le schéma classique du malade: démotivation, assistance; et par là  même, à  endormir (trop) facilement sa conscience pour rechuter de plus belle. C'est d'autant plus difficile avec cette gêne des gens qui vous regardent soit avec compassion ("oh le pauvre, il est victime de ça tu sais") soit dégoût (cf ton histoire avec la pharmacienne). Or parenthèses, ton médecin m'a l'air d'y aller franco sans fausse compassion qui tire plus de l'incompréhension en réalité, c'est encore une chance de ton côté!

En fait, je ne conseille pas pour autant un "sadomasochisme" que tu évoquais au départ de ton sevrage, mais plutôt d'accepter une réalité: le choix de se shooter, tu l'as fait. Le choix d´arrêter également, maintenant concilies ces deux responsabilités pour atteindre ton objectif et sortir sain de ce sevrage avec l'immense satisfaction de se dire: veni vidi vici.

Si je te dis ça, c'est parce que (et ici, c'est justement parfait que tu ai fait un journal de sevrage)
je peux d'un oeil extérieur (et au même titre, pas tout à  fait légitime pour te donner des conseils plus faciles à  écouter qu'à  appliquer) je sens une grosse baisse de volonté.
Tu peux comparer de toi même tes différentes réponses au long des 2 derniers mois, et tu constateras de toi même une force bien plus relative dans ta détermination affichée maintenant qu'auparavant. (tu es certes moins naïf sur ta résistance, mais tu apparais comme vidé de toute envie de te relever pour une seconde tentative de sevrage dans les jours qui viennent, je me trompe?)
N'attends pas trop pour remettre le cap vers le Nord, tu gâcherai d'une part tes efforts en terme de réduction de tolérance, et d'autre part l'envie même d'arrêter.
Je te l'ai déjà  dit, la décision d'arrêter et surtout l'initiation au sevrage représente déjà  une masse de travail considérable. Si tu met de côté ce projet, tu vas avoir beaucoup plus de mal à  le ré-envisager!

Merde, je préférai limite tes nuits d'insomnie (tu vas me trouver sans pitié).
Ok, tu y es allé vite, et tu as été confronté à  des obstacles que tu ne soupçonnais pas, donc on abandonne et on te revoit plus..? La névrose est le pire ennemi du toxicomane, il ne faut en aucun cas l'amalgamer avec le manque physique.

Toujours par expérience (non, je n'irai donner aucun détail lugubre pour justifier mes propos), lorsqu'un toxicomane en sevrage va au plus mal moralement, c'est que c'est bon signe pour l'avancement de son sevrage!

Honnêtement, tu l'as dit toi même, ton combat est de loin insurmontable face à  celui d'un héroïnomane. Je te sortirai pas le classique "par respect pour eux blablabite", car l'empathie, on s'en fout, ici c'est seulement le fait de te voir revenir vers le côté obscur de la force alors que tu n'étais qu'à  deux pas d'un retour "à  la vie normale" qui me chiffonne un tant soit peu.
Retour que semble dénigrer Desmundo, sur le simple fait qu'il restera toujours un certain traumatisme physique de la drogue? Oui... c'est aussi sur ce postulat qu'on peut aussi se faire un cinquième plateau, et byebye la réalité si moche.
Non, crois moi, la vie "d'après", elle est d'autant plus profitable lorsqu'on sort d'une addiction comme celle ci.

D'ailleurs ça rejoint ce que je disais lorsque l'évolution de ton environnement peut jouer énormément sur ta rechute ou a contrario la réussite de ton sevrage.
Je ne connais pas ton histoire personnelle, mais si tu n'y es pas arrivé cette fois, essaies de te fixer un nouveau cadre. Tu l'as dit, born again style. Par là , j'entend toute activité qui peut te faire changer les idées. L'endorphine reste un excellent substitut pour te redonner le smile lorsque tu te sens flancher. Enfin ça, tu le savais déjà .

En fait, tu l'as compris, personne ici ne te donneras la solution miracle.
A contrario, tu pourras trouver des mauvaises excuses pour tes rechutes comme le pré-cité "de toute façon, maintenant que c'est fait c'est fait" ou "ton corps ne s'en remettra jamais".
Je te réitère mes encouragements: you can do it!
Ne me demandes pas pourquoi, mais je sais simplement aux vues des éléments que tu me donnes que tu remontes la pente, ne serait-ce qu'en venant nous en parler sur ce forum.
(n'oublies pas le titre de ton post, ce n'est pas "Journal de consommation" mais de SEVRAGE)

Par contre, tu te dois, et excuse moi d'employer ce ton un peu ferme, de refaire ton plan de bataille (mon discours peut paraître vraiment con et tellement psycho-bateau, mais ici on parle d'un problème important, donc l'anti-conventionnel n'a pas sa place.)
Tu l'as dit: DEUX pas en avant, UN en arrière. Donc déjà  t'as fait le plus gros travail d'analyse sur ta rechute, tu es lucide de ton progrès. Maintenant, essaies d'anticiper les prochaines difficultés d'une deuxième tentative, en prenant plus de précautions.
Par exemple, tu dit que tu prends maintenant ces doses dans un quasi impératif de soulagement. Certain?
En fait, il faudrait que ça le soit. Je m'explique: dorénavant, tes dosages doivent être limités au strict minimum pour seulement te permettre d'endurer un deuxième sevrage plus long que le premier (voire définitif suivant l'évolution de ton environnement). En fait, la réelle difficulté lors d'un sevrage réside principalement dans l'erreur commune de confondre la dose "plaisir" et la dose "indispensable", erreur influencée largement par l'état psychologique au moment de la prise. (cf mes premières remarques sur l'importance de la prise en compte de l'aspect psycho)

Bref, je vais te laisser sur ces remarques pour le moment, tout en te souhaitant un courage de champion ("ouais, la patate!" /joke ).
Enfin, tu t'exprimes de manière vraiment agréable, si bien qu'on a peine à  lire une souffrance transcendante par un style littéraire comme le tien! En espérant que tes exercices d'écriture ne se limitent pas qu'à  ton journal, à  la prochaine!

Dernière modification par Magicobus (26 janvier 2011 à  22:57)

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bighorsse femme
Banni
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deux phrases m'ont choquée :
"la réussite d'un sevrage définitif commence toujours par une volonté de fer"
et voici l'imparable argument des gens du commun, des soit disant spécialistes du corps et de l'esprit : avec de la volonté on parvient au bout ..de tout! l'exemple de la clope que l'abstinent refuse avec une attitude psycho rigide necessaire à  la non rechute est le pire exemple que l'on puisse offrir en pature à  un mec en sevrage!!! l'abstinent de clope ne souffre pas lui de manque comparable à  celui des opiacés...déjà  que s'abstenir de fumer releve d'une quasi impossibilité pour la majorité des fumeurs...alors évitons ce type decomparaison!

"Toujours par expérience (non, je n'irai donner aucun détail lugubre pour justifier mes propos), lorsqu'un toxicomane en sevrage va au plus mal moralement, c'est que c'est bon signe pour l'avancement de son sevrage!" là  c'est le summum ! voilà  un discours que je reconnais bien, identique en tout point aux anciens discours tenus dans tous les csst de france (l'avant substitution) où le paradigme etait :la souffrance et encore de la souffrance!   
dans ces temps enfin révolu (enfin je le croyais jusqu'à  ce jour..) les médecins en csst refusait toute aide médicamenteuse aux mecs en manque, car la souffrance etait le socle sur lequel s'appuyaittoute démarche..de soin; on venait là  dedans nu: sevrage à  sec, pensées à  nues, exposées et à  exposer sans cesse sous le regard ou l'écoute des "soignants" poussant à  la sur intellectualisation dès que cela etait possible; il fallait tomber dans les bien heureuses obessions du manque et de ses cortèges de pensees à  offrir à  ses psy....

au Patriarche aussi était proné avec un art consommé , la volonté qui se manifestait par un travail physique acharné ; et le manque lui etait offert à  la vue de tous par la prise réguliere de tisane sur le perron des chateaux...la souffrance glorifiée par des coups dans la gueule quand on ne marchait pas assez vite dans le désert toulousain où le vent sec et chaud te déssechait la peau, pendant que le mal de bide te tordait par terre sous un soleil à  faire fondre un iceberg.....

l angoisse est le vertige de la liberté

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Alain Will homme
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Vous n'avez pas envie de prendre l'air tout simplement ? yikes Je ne dis pas ça par hasard...

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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Magicobus
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6 messages
Relativises mes propos bighorses.
Avant tout, j'attends que tu me donnes le contre exemple du sevrage qui s'est fait sans une détermination à  rude épreuve.
Enfin, je n'exclus pas pour autant la substitution, et j'en parle même sur un ton bienveillant, à  savoir qu'elle permet, couplé à  un soutien psychologique, d'arrêter progressivement, comme commence à  l'envisager Martin.

Je m'explique: dorénavant, tes dosages doivent être limités au strict minimum pour seulement te permettre d'endurer un deuxième sevrage plus long que le premier

Du reste, je te rejoins sur le fait qu'il doit y avoir une guérison du corps avant celle de l'esprit, et en aucun cas une "exorcisation du malin" chez le patient traité.

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Mammon Tobin homme
Modéranimateur à  la retraite
Inscrit le 07 Sep 2007
5581 messages
Des points intéressants dans ton post Magicobus (encore un fan d'HP sur le forum \o/)

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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9618 messages

Mammon a écrit

...Magicobus (encore un fan d'HP sur le forum \o/)

[HS=On] C'est quoi HP ?? Hewlett Packard ? ^^ Nan, Harry Potter... Pff... Moi j'en étais resté au Magic(o)Bus d'ITW roll Ca me laissait rêveur... même si j'étais à  côté de la plaque... Un "o" de trop... et un monde à  part...[HS=Off]

Nan, sans plaisanter, ce sujet est bien intéressant. J'ai lu, relu, re-relu... Avec attention. Il faut tout garder. Mais je pense qu'il n'est pas inutile de négliger l'aspect physique de la chose après avoir écumé, analysé et engrangé les facettes psychiques et analytiques... Nul doute que la réflexion fait son bonhomme de chemin et que chacun d'entre-vous y trouve son compte dans son propre discours ou celui des autres.

Lorsque je lis "il doit y avoir une guérison du corps avant celle de l'esprit" (je cite), je suis sceptique. J'aurais opté personnellement pour l'autre sens = être bien dans ma tête avant de faire travailler la machine. Je me trompe peut-être.

Du coup l'importance et les subtilités du contenu de cette discussion me sautent à  la gueule. Il n'y a que vous qui pouvez poursuivre...


Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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Martin Mystère
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21 messages
Edit I :
A la relecture :
Ce message est tellement chiant et égocentrique. Je bas des records et sans psychostimulant qui plus est. Edit II : Je le remets parce que ben, euh voilà , c'est aussi un état d'esprit même si je ne l'apprécie pas.


Mieux vaut un bon coup de pied dans le cul, que des mols encouragements, quoique non j'exagère, merci (bis, ter & repetitae) pour ta réponse magicobus ; ça me parle une fois de plus beaucoup. J'imagine que ça doit être pénible de m'imaginer à  nouveau englué dans l'inertie, la paresse végétative du substitué-cliché, comme un culbuto en caoutchouc tout juste ré-aiguillé dans sa phase de pré-contemplation stérile ("ah mais je ne sais pas, parfois je peux, je veux mais peut-être pas trop quand même").

Effectivement, je suis de nouveau substitué depuis quelques jours, aïe.
Au risque de me répéter : je ne me cherche pas d'excuses (on l'a dit le gros intérêt de ce journal pour moi, c'est d'essayer de le tenir à  chaud pour me relire et m'analyser à  froid, à  la lumière de vos remarques ou avis et avec ce que ça implique de prise de recul, d'autocritique voire d'auto-support comme dit alain will, enfin je ne suis pas à  la recherche d'une solution miracle, ni dans l'exposition pathétique de mes soucis et de mes plaintes, du moins j'espère :-).
Mais je crois qu'il est utile que je vous explique plus en détails ce que j'ai évoqué, peut-être un peu trop rapidement, plus haut.
Vendredi soir, je craque, je me défonce à  dosage adéquat et passe une nuit de retrouvailles intenses & quasi-oniriques dans les bras de ma pseudo-morphée (et avec seulement de la dhc mais ça ce sont les aléas joyeux d'une tolérance faible), samedi matin je remets légèrement le couvert, très légèrement en fait car la nausée pointe le bout de son nez. Dimanche en revanche, je culpabilise, mesure l'étendue du gâchis et me méprise pas mal (un ami ex-addict, qui me soutient depuis le début, ne se gênera d'ailleurs pas pour enfoncer le clou au téléphone), je ne touche donc pas à  ces fichues plaquettes et songe même plus ou moins sérieusement à  m'en débarrasser (faut dire que j'étais un peu saoul, surtout dimanche matin en revenant de soirée, mais bon je ne l'ai pas fait à  tort ou à  raison...)

Lundi donc, endurci & remotivé, je rappelle mon médecin pour lui annoncer en substance "ouais doc, on va dire que ce fut que l'histoire d'un soir, je suis tellement désolé d'avoir débarqué comme ça dans votre bureau vendredi au fond du gouffre, en fait je n'ai pas besoin de votre ordonnance  et j'ai même décidé de me re-sevrer là  tout de suite, maintenant, je peux y arriver, si si". Pourtant cette (bonne) résolution n'est pas accueillie avec l'enthousiasme que je lui aurais supposé voire même pas du tout. Voilà  que mon médecin pointe au contraire l'échec précédent, rejette l'idée d'un (nouvel) arrêt forcément brutal & prématuré puis me fait remarquer que même si j'ai pu avoir l'impression d'être bien, ou plutôt d'être mieux sans la substitution ou le recours à  un quelconque opiacé/oïde, cela n'aura malheureusement pas été la vérité tout au long de ces deux semaines d'abstinence et que de nombreux tests auraient pu d'ailleurs prouver l'exact contraire.

/
Edit : à  ce sujet, je fais surtout le lien avec mon "instabilité psychologique", mais peut-être faisait-il allusion au syndrome visé par empathy (cf. le message d'en dessous) ?
En effet même si au bout de ces deux semaines, j'en doutais presque étant donné la durabilité de certaines manifestations du manque physique (céphalés, insomnies notamment), j'ai toujours pensé qu'une addiction aux opiacés était presque entièrement réversible, que sa toxicité était moindre vis à  vis d'autre addiction et que le sevrage ne laissait pas de séquelle (physiquement du moins). Enfin qu'importe je manque de connaissance à  ce sujet et je lui poserai donc la question la prochaine fois.
/ fin de la parenthèse

Reprenons, au téléphone puis un peu après lors d'un entretien au CASAT mon médecin m'a donc demandé de faire confiance au processus et de reprendre la thérapie, c'est à  dire pour le volet médicamenteux : de gober mes 4 à  6 gélules par jour soit de 240 à  360 mg de dhc. Ce que je me suis d'ailleurs engagé à  faire sans trop de remords et c'est peut-être là  le souci , avoir accepté sans me faire prier ni y réfléchir au moins à  deux fois. Toujours est-il que j'ai dit oui, ayant dans l'idée que mon "nouveau" sevrage serait progressif, qu'il s'étendrait sur plusieurs mois et qu'il implique dans un premier temps la prise régulière (et rassurante ?) de la substitution. Cela a l'air bien, carré, encadré cette fois, pourtant c'est effectivement une solution de facilité, trop facile peut-être ?
Comme une forme déguisée d'abandon mêlé de procrastination qui sauvegarderait les apparences ? 
Ce premier sevrage qui sert encore de sujet, je n'en avais pas parlé au médecin contrairement à  la psy, il était impulsif, personnel et contrôlé, de la même façon que je ne lui disais pas quand je titillais mes limites soit en étirant au maximum le délai entre deux prises pour prendre la température du "manque", soit en m'autorisant un large dépassement pour retrouver un peu de plaisir -du genre vraiment pas terrible cela dit en passant-.
C'est vrai que pour la suite je rentre un peu plus dans ce rôle/moule un peu passif et victimisant qu'est celui du malade et que j'ai du mal à  accepter, à  réaliser concrètement. Et peut-être qu'en m'autorisant un tel lâcher-prise je me tire une balle dans le pied. Mais je vais tâcher d'être vigilant sur ce coup.

Prochaine étape : un rdv médical dans 10 jours...J'imagine (j'espère) qu'on va prendre la décision de réduire un peu ma dose à  ce moment là . Ou alors me suggères-tu de la baisser de moi-même maintenant ? De tirer sur la corde jusqu'à  ce que le mal de crâne surgisse bien réel et que je n'avale mes gélules qu'à  partir dudit feu vert ? Cela signifierait de nouveau combattre mais quelle utilité de précipiter cette étape ? D'avoir de nouveau mal même si un tout petit peu ?
A me relire, ça sonne vide de volonté ou peut-être bien même un peu amer mais bon...
Effectivement en attendant je n'ai pas vraiment l'impression de me saigner aux quatre veines, je suis à  un dosage confort et consécutivement dans de "bonnes dispositions" pour ne pas trop m'en faire quelque soit la question. Ma conscience se serait-elle remise à  pioncer ?

Je ne suis pour ainsi dire plus du tout dans cet "effort de guerre" des deux semaines passées, même si je continue d'essayer de faire du sport et de se cultiver un peu l'esprit ailleurs histoire de meubler le vide qui s'annonce. Je n'ai pas encore l'impression d'aller droit dans le mur mais l'avenir me le dira.

Donc oui c'est relativement chiant (*) cet entre-deux (journal de sevrage ou journal de substitution ?).


Enfin merci pour le compliment sur l'écriture. Quand à  la "souffrance" qui a pu transparaitre ici et là , je ne la qualifierai pas de "transcendante" déjà  car ce sont mes choix qui en sont à  l'origine, me voilà  donc résolument plus coupable que martyr. En fait j'en avais presque honte, elle m'apparaissait comme limitée, relative, ridicule, outrancière même. Puis quelqu'un m'a fait remarquer qu'il ne servait à  rien de la comparer, la minimiser, ou même l'excuser car de toute façon elle était mienne, elle était réelle et ce n'est pas ça qui la ferait disparaitre : pas con...

Dernière modification par Martin Mystère (28 janvier 2011 à  13:11)

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empathy homme
Psycho junior
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253 messages
Magicobus,

J'ai l'impression que tu penses comme certains soignants qui considèrent encore que plus l'arrêt des drogues est douloureux, moins il ne devrait y avoir de rechutes. Que les traitements de substitution sont une voie facile par rapport au dur chemin de l'abstinence. Que :"quand on veut, on peut !" etc...

Sans dec, c'est pas possible d'avoir un discours pareil aujourd'hui.

N'oublie pas qu'il y a un syndrome, qui peut durer de quelques semaines à  de nombreux mois, voire même irréversible parfois, qui survient après un sevrage. Je parle là  d'un dysfonctionnement durable des systèmes de régulation neurobiologiques complexes du cerveau après une trop longue ou une trop forte exposition aux opiacés.

J'en ai déjà  parlé de ce syndrome qui se caractérise par un état déficitaire qui peut être très invalidant.

La volonté dont tu parles ne pourra rien y faire. A l'heure actuelle, seuls les médicaments de substitutions associés à  un soutien psychosocial peuvent équilibrer cet état, ou normaliser les troubles si tu préfères.

Même un sevrage de la méthadone, lentement dégressif, peut s'avérer catastrophique.

Après, que tu encourages une personne qui désire se sevrer, c'est très bien mais il faut rester réaliste et arrêter de croire que la volonté peut tout faire.

Si je me trompe sur ton compte, dis-le moi ,mais il y a deux ou trois phrases dans ton discours qui m'ont fait réagir, c'est tout. :)

Si la société ne peut t'intégrer et t'en tient rigueur, réjouis-toi d'être un homme et non un rouage. R. Guilleaumes.

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Magicobus
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Lorsque je lis "il doit y avoir une guérison du corps avant celle de l'esprit" (je cite), je suis sceptique. J'aurais opté personnellement pour l'autre sens = être bien dans ma tête avant de faire travailler la machine. Je me trompe peut-être.

A voir, je disais principalement ça pour relativiser l'importance de l'aspect soutien pycho qui semble heurter dans mes propos, en fait je pense surtout que les deux vont de pair.

Que les traitements de substitution sont une voie facile par rapport au dur chemin de l'abstinence. Que :"quand on veut, on peut !" etc...

Arf, j'ai peut être paru très rigide et je m'en excuse. Ce que je voulais faire passer comme message c'est que la détermination ferme reste le moteur d'un sevrage réussi. Attention, elle n'est pas paradoxale au traitement par substitution, que je ne blâme pas bien au contraire.

Seulement, je met en garde contre le danger d'un rationnement trop "généreux" qui peut être un frein cruel pour la sortie. Cependant, qu'on se le dise, je ne suis pas ici pour proposer des théories archaïques de sevrages inadaptées par une catharsis absolue ou pire des encouragements vides de substance/solutions possibles, sinon j'irai sur Doctissimo..

Donc certes, il y a des points qui dérangent, je le conçois, car objectivement, oui il y a une résistance physique au manque qui est limitée, et même si la volonté peut légèrement repousser cette limite, ça reste relatif. Pour autant, comme je le rappelle, évitons de tomber dans un certain fatalisme, s'il y a des sevrages réussis ça n'est pas uniquement le fruit d'un travail sur le fond d'amélioration de l'état de santé physique, mais plutôt/aussi un "effort" personnel du patient.


Enfin, oui empathy, ce syndrome existe, mais il est à  tempérer comme tu dis en fonction de l'intensité/durée de l'exposition aux opiacés. Dans le cas de Maritn Mystère, je ne saurais dire si
il peut être dans cette situation (peut être aux vues des symptômes de manque, et à  la réaction de son médecin). Quoi qu'il en soit, ça n'est en rien un contre-argument pour le sevrage qu'il envisage, qui me semble plus approprié que le premier bien sûr! Par contre, je maintiens ma position sur le fait qu'il faille fournir un effort de conduite, sans aller vers la flagellation!

La volonté dont tu parles ne pourra rien y faire. A l'heure actuelle, seuls les médicaments de substitutions associés à  un soutien psychosocial peuvent équilibrer cet état, ou normaliser les troubles si tu préfères.

Et qu'est ce que le soutien psychosocial sinon l'aide à  la stimulation de la volonté personnelle?
Toujours, à  lier avec un traitement de substitution adapté, traitement qui doit normalement avec le temps diminuer tandis que le suivi psychosocial gagnera en importance en conséquence.


Voilà , après veuillez ne pas mettre trop en parallèle mes dires avec vos propres expériences, ce serait inapproprié à  part si elles sont similaires, car ici je parle en l'espèce, et je prendrai peut être une position tout à  fait
divergente sur un autre sevrage. Ici, j'essaies (tout comme vous j'espère) de mettre en avant les points qui me paraissent judicieux à  exploiter pour un sevrage à  la DHC.

Ces précisions étant faites et pour en revenir à  Martin Mystère,
la retenue de ton médecin quant à  ta décision de reprendre un sevrage directement après ta rechute était prévisible.. il serait bête de refaire exactement la même erreur que la première fois,
à  savoir couper net toute consommation juste sous la pression d'une culpabilité due à  ta rechute.

Concernant ton traitement de substitution, je pense qu'il t´apparaît comme facile à  gérer pour l'instant, cependant gardes à  l'esprit que ton médecin l'initie juste après ta rechute, et donc qu'il l'a forcément démarré en douceur pour éviter que tu craques à  nouveau. Pour l'instant, tu dis le vivre bien et c'est tant mieux, ne vas pas jusqu'à  tester tes limites en diminuant de toi même les doses, ça ne raccourci pas le travail qui s'annonce dans les mois à  venir, et ça pourrait au contraire te faire rechuter.


Par contre, rien ne t'empêches d'en parler à  ton médecin lors de ton prochain rendez-vous (qui je pense sera synonyme d'une réduction du dosage) et envisages peut être avec lui de diminuer un tant soit peu le traitement. Mais vraiment, et ici c'est le plus important, il faut d'abord que tu analyses pendant ces 10 jours comment tu vis ce début de substitution.

Ton message me rassures dans l'ensemble, en plus de te voir fournir de toi même une bonne partie du travail à  faire sur le plan psy, ton médecin m'a l'air de faire preuve de lucidité sans fausse compassion tout en te cadrant de la meilleure manière à  mes yeux pour ta situation actuelle. Comme tu le dis, on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve, mais c'est bon signe :)

Reviens nous voir!

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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Martin Mystère a écrit

A la relecture :
Ce message est tellement chiant et égocentrique. Je bas des records et sans psychostimulant qui plus est.

Peut-être, mais si en plus tu effaces tout ce que tu écris au fur à  mesure,... roll


Personne n'aurait une aspirine par hasard ??  tongue


Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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bighorsse femme
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8506 messages
on peut discuter de façon infinie  sur la prééminence du corps ou de l'esprit dans les sevrages! il s'agit plutot de cas particulier où vont se croiser: le temps d'"exposition" à  la défonce et la prise en compte d'une personnalité

de même il n'est pas du tout évident de penser qu'un sevrage réussi doive s'appuyer sur de la volonté ou même de la détermination!! la plupart de ceux que j'ai fait on échoué pour une seule et unique raison: les sevrages sont la plupart du temps imposés par des éléments extérieurs (rupture de stock; police; prison;finances;etc...sans oublier la pression permanente du social sur une pratique très controversée..) il m'a fallu bien plus de volonté pour parvenir à  gérer ce type de sevrages, que le dernier que j'ai réussi simplement parce que moi, bighorse, avait été "au bout" de mon histoire d'amour avec la came...le corps et l'esprit fatigués, usés réclamaient d'eux même l'arret à  long terme d'un style de vie....
mais ma volonté n'y a pas suffi!! le corps lui a des containtes que l'esprit n'a pas! si je me sens libre à  ce jour, dans mon âme, dans mon être intime, par contre les limites physiques font que la substitution a été la seule façon de domestiquer ce corps rebelle: lui n'entend pas raison ni aucune sorte de dialogue! il lui faut un carburant dont on l'a dressé durant des decennies à  vivre avec: il s'est crée une homéostasie particuliere qui ne supporte pas le changement..la méthadone à  défaut d'une sbstitution encore plus appropriée (l'heroine médicalisée ) permet de rester dans cette homéostasie là ; modifier celle là  (en rompant avec ce substitut) revient à  provoquer un véritable séisme qui met en péril le corps lui même..chose qui ne me parait pas necessaire....

l angoisse est le vertige de la liberté

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Martin Mystère
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21 messages

Alain Will a écrit

Martin Mystère a écrit

A la relecture :
Ce message est tellement chiant et égocentrique. Je bas des records et sans psychostimulant qui plus est.

Peut-être, mais si en plus tu effaces tout ce que tu écris au fur à  mesure,... roll
Personne n'aurait une aspirine par hasard ??  tongue

J'avoue, c'est difficile parfois de se relire, d'y voir clair et de se trahir.
J'ai remis ledit message, mais la vérité c'est probablement que je me cherche toutes les bonnes excuses du monde (et médicales qui plus est) pour continuer à  gober mes gélules. Et que je tire plus sur les 360 mg que les 240 mg. Il avait bien prévu son coup avec ce dosage "fluctuent"...
M'enfin disons que ce sera 10 jours de stand-by.

Dernière modification par Martin Mystère (28 janvier 2011 à  13:23)

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Desmundo2
Psycho junior
Inscrit le 11 Aug 2010
315 messages

Alain Will a écrit

ps : si j'en reviens à  ton hyper-réflexion ou ta surintellectualisation de la chose, je pense qu'il faut envisager que toi seul peut avoir réponse à  tes questions... que toi seul peut conduire le cheminement de tes réflexions, aussi poussées soient-elles... En résumé, c'est (ce serait ?) à  toi de "bosser" avant tout... En fait, ici, nous ne faisons qu'apporter des témoignages personnels... Guider l'autre n'est pas simple ; surtout "virtuellement"... Et, est-ce bien possible de guider ?

Guider, orienter, ça me parait possible dans une certaine mesure même si rien ne remplacera le soin réel...

Pour ma part quand j'ai rencontré le psy de mon CSST (un mec de 40 balais qui a un putain de discernement), j'étais (je le suis encore beaucoup) comme Martin Mystere....  Grosse intelectualisation de ma dépendance opio, des sevrages etc... tout cela n'était en fait qu'une grosse obsession, source et cible de ma dépendance... La réponse, pour moi, si il y en a une un jour, ce sera dans les affects, dans le coeur, dans le désir. Les cognitions mentales sont pour moi un faux-semblant. Quand on réfléchit de trop, cette abondante activité cérébrale peut s'avérer d'autant plus insupportable en post-sevrage et conduire à  trop y penser, tout le temps, chaque heure, chaque minute, jusqu'a inévitablement s'y remettre.

La substitution est un bon moyen pour défocaliser. Finalement, si on arrive à  vaincre le caractère obsessif de la came, une grosse partie du chemin est faite. Et c'est là  que le TSO a une valeur certaine: parce que briser l'obsession prend du temps et nécessite une reconfiguration profonde de sa vie. Un schéma A nous a conduit à  consommer puis s'accrocher. On peut se sevrer des dizaines de fois (mon cas par exemple), une fois l'euphorie d'avoir vaincu le manque évaporé, il reste quoi ? un affreux vide, un gris, et surtout un ennui...... des plus intenses.

Certains ont mentionné dans ce fil le caractère potentiellement irreversible de la dépendance opiacés, en terme de déreglement neuro-hormonal. Il faut quand même émettre un bémol sur cette "hypothèse". J'ai téléchargé et lu une grosse partie des publications sur la question (articles que j'ai à  vos dispositions en PDF d'ailleurs) et une chose est certaine: les études sont contradictoires.

Pour certains chercheurs, 9 personnes sur 10 pourraient redevenir totalement abstinents sans contrainte, et ce même après des décennies de conso.... d'autres publient un chiffre tout à  fait inverse, à  savoir qu'apres observation longitudinale d'une population en sevrage de méthadone, seul 9% sont arrivé à  conserver leur abstinence de façon définitive (+ 5 ans) alors que les 91% autres ont rechuté. Les auteurs concluent que l'objectif d'abstinence n'est pas réaliste pour tout le monde, en fait pour la majorité d'entre nous.

Maintenant à  savoir si ce phénomène serait purement métabolique et définitif, rien ne le prouve. Et il suffit d'un exemple pour contredire l'hypothèse, et des ex-ud qui ont arrété la metha ou le sub, mine de rien il en existe plus qu'on ne le croit!

Pas évident comme question. Est ce que la came nous casse chimiquement pour toujours ??? perso, je ne le pense pas. Il est évident que le temps de réadaptation biologique est certainement 100 fois plus long que les "7 jours de sevrage" classiquement annoncé.

Les sub-ex-users avec qui j'ai discuté relatent tous plus ou moins une période pouvant s'étendre à  presque un an, avec de plus en plus minces ressenti d'inconforts imputables à  la conso...

Pas simple.

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
perso, je n'ai pas de théorie  a priori sur la question des conséquences irréversibles ou non des usages compulsifs de came sur le corps; je ne peux que relater ce que moi je vis ! je sais que si j'arrête la métha, chose non impossible en soi, je tomberais malade ,ne résisterais plus à   tout virus qui passerait par là ; je l'ai déjà  expérimenté par le passé et ce fut catastrophique..

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Magicobus
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Inscrit le 23 Jan 2011
6 messages
Pas de nouvelles bonnes nouvelles? :)

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