L'histoire de Sabine me fait penser à une discussion que j'avais eue il y a quelques années de ça, avec une psychologue qui bossait en CSST et qui me parlait de la stygmatisation des héroïnomanes. Pour beaucoup de gens, un tox c'est quelqu'un de désocialisé, qui ne travaille pas, qui est un délinquant, qui vole, et j'en passe. Mais ces représentations ne tiennent pas compte de la réalité des consommateurs, qui pour beaucoup travaillent et ont une vie comme les autres, à la seule différence qu'ils consomment de l'
héroïne... Et ça, beaucoup de gens sont incapables de se le réprésenter. Pour eux, un consommateur ne peut pas avoir une vie "normale" et surtout pas être "honnête" et travailler ! Bref, il est bon, de temps de temps, de rappeler que la plupart d'entre nous ne vivent pas les galères qui sont à l'origine des représentations négatives qu'on nous attribue, que les délits, le deal, la prostitution etc, ne sont le fait que d'une partie des consommateurs (ce qui ne signifie pas qu'on ne doit pas en tenir compte bien sûr). Les consommateurs doivent témoigner de leur quotidien pour faire bouger les mentalités, bien sûr ce n'est pas facile de parler de sa consommation quand on travaille, car c'est prendre le risque d'être mal vu, et parfois même d'être viré, mais sur le forum, ou dans la presse, il est important de témoigner, histoire de donner une autre image de nous que celle des méchants dealeurs qui sont arrêtés et jugés ou de ceux qui meurent de maladies comme le sida... Comment les représentations peuvent changer si l'on ne parle jamais de nous, si l'on n'ose jamais montrer la réalité de notre quotidien ? Je ne dis pas de s'exposer ni de mettre notre vie ou notre boulot en danger, mais tout simplement qu'en parlant des différentes situations qui existent on pourrait arriver à faire changer les mentalités.
Stelli