puisque nous sommes en 2011 et que le plan gouvernemental anti drogue est sur le point de se finir (plan 2008-2011) je rappelle les grandes orientations de ce plan :
Il s´agit désormais de prévenir les premières consommations de produits illicites et d´éviter les consommations excessives d´alcool, particulièrement chez les plus jeunes. A cet égard, les mesures pouvant avoir un effet dissuasif sur les consommations doivent faire partie intégrante de la prévention :
Le plan prévoit de clarifier le discours public par des campagnes de communication afin de rendre les règles applicables plus compréhensibles pour les Français et de ne plus banaliser l´usage de stupéfiants et les abus d´alcool.
Un effort doit être fait pour renforcer la confiance des adultes dans leur capacité et leur légitimité à intervenir auprès des jeunes, et en particulier auprès de leurs enfants, pour les protéger des consommations de drogues ou de certains modes dangereux de consommation d´alcool. L´objectif est de mobiliser les parents et de les aider à être le relais de la règle commune. A cette fin, des états-généraux de la parentalité seront organisés et des dispositifs de soutien seront mis en oeuvre.
Le plan prévoit également de réaffirmer concrètement l´interdit social concernant les consommations illicites avec les stages de sensibilisation aux dangers de l´usage de produits stupéfiants. Il vise aussi à réduire l´offre d´alcool en direction des jeunes pour lutter contre le « binge drinking » (alcoolisation massive express) en « déromantisant » l´image de l´ivresse par des campagnes de communication adaptées, en interdisant la vente d´alcool aux mineurs, en interdisant la pratique de l´open-bar et la consommation d´alcool aux alentours des établissement scolaires.
Il s´agit aussi de mener, en lien avec les partenaires sociaux, des actions de repérage et de prise en charge dans le milieu du travail où près de 20% des accidents et des problèmes d´absentéisme seraient en lien avec l´usage d´alcool, de
psychotropes ou de stupéfiants. Ces actions permettront également de sensibiliser les adultes sur les dangers des drogues.
Pour agir plus en amont, il faut intensifier la lutte contre les trafics, notamment :
En luttant contre la culture illicite de
cannabis sur le territoire national et le commerce de graines de
cannabis sur Internet.
En élaborant systématiquement des plans départementaux de lutte contre les trafics de rue, notamment aux abords des établissements scolaires.
En renforçant la coopération internationale pour intervenir sur les routes de la drogue par lesquelles transitent les stupéfiants : création d´un centre de coordination pour la lutte anti-drogue en Méditerranée et d´une plate-forme opérationnelle de coopération policière, douanière et de formation en Afrique de l´Ouest, devenue une plaque tournante du trafic de
cocaïne sud-américaine à destination de l´Europe de l´Ouest. Ces dispositifs viendront compléter l´action du centre d´opération et d´analyse maritimes (MAOC-N) mis en place à Lisbonne pour la zone Atlantique.
En renforçant l´action internationale contre le détournement des précurseurs chimiques, utilisés par les organisations criminelles dans la fabrication des drogues, notamment vers l´Afghanistan.
En généralisant l´approche patrimoniale des enquêtes sur les trafics de stupéfiants, sachant que les trafiquants sont essentiellement motivés par l´appât du gain : mise en place d´une structure permettant de gérer les biens criminels saisis, transposition des textes européens sur la confiscation des avoirs criminels, signature d´accords bilatéraux avec les Etats tiers afin d´identifier, de saisir et de confisquer les avoirs qui sont à l´étranger.
Dans le cadre de la Présidence française de l´Union européenne, le plan prévoit également de :
Renforcer la collaboration avec les pays de la Méditerranée dans les domaines de la recherche, la prévention et la prise en charge thérapeutique, via la création d´un observatoire méditerranéen, afin d´associer les Etats de la rive Sud aux Etats européens concernés.
Proposer à nos partenaires européens un plan de mutualisation des dispositifs de protection des repentis.
Enfin, le développement et la diversification du dispositif de prise en charge sanitaire et sociale des addictions doit être poursuivi, notamment :
En formant l´ensemble des professionnels de santé au repérage précoce des addictions afin que ce repérage devienne un réflexe naturel.
En ciblant les populations les plus exposées et les plus vulnérables par un renforcement des capacités d´hébergement par un partenariat entre structures de soins et d´hébergement social et par le développement de nouvelles communautés thérapeutiques, une augmentation du nombre de jeunes accueillis dans les consultations jeunes consommateurs par une meilleure couverture géographique et une polyvalence des consultations (alcool et
cocaïne notamment) et une meilleure prévention et prise en charge de l´usage de drogues et d´alcool chez les femmes enceintes.
En poursuivant la politique de
réduction des risques chez les usagers de drogues illicites, avec un renforcement des actions de lutte contre l´hépatite C.
En mettant l´accent sur la recherche, afin d´apporter des réponses thérapeutiques aux addictions qui se développent et pour lesquelles on ne dispose pas vraiment de traitements (cocaïne,
crack...).
En développant des études nouvelles :
sur les questions liées à la prévention et au repérage précoce des usages à risques des drogues (par exemple sur les liens entre consommation de drogues et parcours scolaires ou sur les liens entre violences, délinquance et usages de drogues).
sur des phénomènes naissants ou déjà installés mais sous estimés (addictions sans produit, surconsommation de médicaments
psychotropes).
Un impératif : l´évaluation
Les objectifs opérationnels du plan sont assortis d´indicateurs de mise en oeuvre et d´efficacité afin de permettre une évaluation précise des résultats obtenus en 2011.
(texte téléchargé à partir du site de la mildt)