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(à part quelques stimulants encore pour le moment, je ne vais pas mentir, mais c'est plus pour tuer l'ennui qu'autre chose en ce moment car les jours où je suis occupé, non seulement je n'en prends pas mais n'y pense quasiment pas, du moins pas d'envie impérieuse de consommer)
: C'est que je me suis finalement dit que peut être que si mon addicto m'a passé de 8mg à 12mg c'est qu'il y a surement une raison.
J'ai oublié d'expliquer que l'augmentation s'est faite suite aux incidents avec les dérivés de fentanyl ... j'ai fais un sevrage ultra brutal de l'acryl-fentanyl en passant d'1g étalée sur la semaine à RIEN... même 1/2g de furanyl-fentanyl ou butyr-fentanyl n'ont pas calmé le manque qui, contrairement au manque de codéine pointant le bout de son nez progressivement sur 2 jours, celui de l'acrylfentanyl est venu en 10min après la dernière prise... c'était pire que la fois où j'ai fais l'erreur de prendre mon subutex par dessus une dose d'héroine (syndrome de sevrage précipité). J'étais chez mes parents ("par chance") et j'ai vécu l'enfer. J'avais quitté cold turkey la codéine (avant de rechuter 10j plus tard) de 500mg à rien, ce qui était une promenade de santé à côté.
Je ne pouvais plus marcher, ma mère m'enroulait dans des serviettes de bain géantes pour éponger les litres de sueurs, qu'elle changeait toute les heures, je hurlais de douleur en m'étirant / recroquevillant 50 fois / minute à cause des jambes "sans repos", j'avais l'impression qu'on m'électrocutait le crane, j'avais des sortes de bouffées délirantes et bien entendu la classique sensation d'être à la fois frigorifiée tout en crevant de chaud (et inversement ). Par "chance", le sevrage de ce dérivé de fentanyl (à très courte durée d'action) était très bref (24h-36h à en baver réellement et très vite ça redevient plus "classique". C'est comme si on avait condensé un sevrage plus long sur une très courte période, et donc tout est beaucoup plus intense.
Pour en revenir à l'augmentation du subutex que je prenais depuis plus d'1 an à 8mg mais que je refusais de prendre à 12mg (ne voulant pas être "plus dépendant" ), et bien j'ai réalisé que 8mg n'était tout simplement pas suffisant car dès lors que j'ai commencé à prendre mes 12mg en 1x, sous la langue et non sniffé, je n'ai plus aucune envie de codéine et encore moins d’héroïne (Je ne suis pas injecteur, je ne sais pas si cela aurait changé la donne).
Pour conclure et faire le lien avec ton histoire, j'étais très longtemps dans une logique paradoxale où je n'assumais pas / n'acceptais pas l'idée d'être sous TSO, tout en voulant garder n'importe quelle "béquille" médicamenteuse du moment que ce soit un opiacé / opioid, peu importe si c'est à vie, tant que je peux profiter des effets.
Après 3 ans, ce n'est que très récemment que je comprends vraiment l'intérêt du TSO, et surtout la qualité de vie que cela m'apporte. Alors je sais que tu n'es pas dans cet état d'esprit à l'heure où j'écris ces lignes, mais pour moi la différence s'est faite au moment où j'ai arrêté de considérer mon Subutex comme une fin en soit pouvant m'apporter un peu de bien-être (pour ne pas dire défonce mais si le terme est un peu fort pour qualifier ce que cela me procure) mais juste un petit bonus dans une vie où je cherche mon bien-être ailleurs que dans les produits (bon il aura fallu que je me brûle un peu les ailes avant d'en arriver là, et c'est sûr que certaines de mes expériences associent désormais certains produits à du malheur et beaucoup de chagrin (héroine & fentanyl en l’occurrence).
Je disais, bien plus haut, que j'avais un peu peur que l'accès à tous les produits du DN te fassent faire certains choix que j'ai moi-même fait, et dont certains sont des regrets, d'autres de bonnes leçons pour l'avenir.
Je n'ai absolument pas de conseil à te donner vis à vis de si tu dois ou non envisager un TSO sur le long terme (méthadone ou subutex). Toutefois, j'aurai tendance à dire :
- Si tu penses réussir à diminuer progressivement la codéine en stimulant ton système de récompense autrement (comme le sport par ex), tout en acceptant l'idée que le chemin sera surement pas une promenade de santé et que le processus peut prendre beaucoup de temps (disons que d'un point de vu relatif, le temps est toujours long lorsque l'on ne se sent pas bien, mais à l'échelle d'une vie ?). Je ne le cache pas, j'ai personnellement échoué 3-4 fois et cette option n'était, au regard de ma nature, ma fragilité émotionnelle et mon état d'esprit à cette époque, vouée à ne jamais être un succès
- Si tu sais qu'il est impossible que tu renonces à des extras, et au regard des produits qu'il t'es possible d'obtenir, le subutex est plus safe que la méthadone (perso avec ce que je me suis envoyé, si j'avais eu de la méthadone dans le sang, j'y aurai peut être laissé ma peau... peut être je dis
- Si tu veux te discipliner avec un TSO un peu plus "chaleureux" (bon ne prend pas pour argent comptant cette idée car je n'ai jamais pris de methadone de ma vie, mais il semble que tu as bien ressenti ce que tu attendais, mais d'après les différents témoignages, ce sentiment ne serait pas éternel ?) sans envisager d'extras, ou plutôt en appréhendant des extras avec extrême précaution
Si j'ai un bon conseil à te donner, c'est de ne surtout pas te retenir de faire part (sur le forum si tu veux mais surtout au personnel qui assure ton suivi addicto) de tes cravings, envies ou fantasmes, encore moins cacher le fait que tu ai succombé à des extras alors qu'on te délivre ton TSO, de même si tu fais le yoyo avec tes dosages... J'ai été longtemps têtu, pensant pouvoir gérer ce que je faisais en "douce" sans en parler à mon addicto (parce que pas envie qu'on me fasse la morale, pas envie qu'on me juge etc etc.), mais je me suis rendu compte que parler de toutes ces choses que je voulais garder pour moi, à a chaque fois conduit à une évolution positive de mon approche vis à vis des produits, et de manière plus générale, une amélioration de ma santé et de ma vie.
Désolé pour le pavé mais je ne me suis encore jamais vraiment exprimé, et je n'ai pas encore beaucoup témoigné. Je lis beaucoup de témoignages de "vétérans" qui m'ont beaucoup appris, bien que nous ayons tous une "caractéristique/particularité" profonde en commun, je ne me retrouve pas forcément entièrement dans ces histoires car chaque génération vis différemment son/ses addictions selon son environnement et la façon dont ce dernier évolu. Ainsi, les similitudes que je perçois dans nos histoires (ce que j'en ai compris tout du moins) m'ont donné envie de te faire part de mon expérience, en espérant que cela ne vienne pas te perdre encore plus
Si tu veux échanger, je serai ravis, de même si tu as la moindre question, je t'invite à ne pas hésiter
Dernière modification par Harfonte (09 mars 2018 à 04:50)
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