Yo,
C'est décidé, faut que j'arrête la
weed un moment.
Ça fait 4 ans que je fume (depuis mes 15 ans), 2 ans de façon quotidienne et ultra abusive. 1 à 2g/jour si y'a la thune
Ça peur paraitre peu pour certains. Mais moi, à part la clope (et le sucre allez), je suis accro à rien d'autre. Et j'ai jamais essayé d'arrêter ni l'un ni l'autre, j'ai pas vraiment de standards en matière de
sevrage hormis les chiées de blogs et autres threads que j'ai lu ici. C'est d'ailleurs ça qui me motive à écrire ces mots.
Par ailleurs je banalise pas ma consommation pour autant, qui, sans rester exceptionnellement élevée, est tout de même très exagérée.
Là c'est 3h30, je suis dans le bus pour rentrer chez moi depuis Amsterdam où j'ai passé nouvel an avec des potos. C'était lourd asf. C'est marrant de me dire que d'un coup, j'ai envie d'arrêter la
weed alors que je reviens de dam, là où j'ai fumé les meilleurs
weed et teush de ma vie pendant cinq jours non stop.(grosse dédi au Moonrock qui m'a littéralement détruit).
Si ça se trouve, le
joint que j'ai fumé à la gare avec les deux strasbourgeoises que j'ai rencontré à 19h avant de partir était le dernier pour un long moment.
Putain mais c'est quand même tellement bien la
weed. Meme plus que ça, c'est tellement bien la vie avec la
weed.
Imaginez.
Je suis dans mon uber en stress complet parce que je sais pas d'où part exactement mon flixbus depuis la gare où mon uber m'emmène.
Le Uber me dépose à la gare, j'ai 1h30 d'avance, je fais le tour et comme par hasard je croise quasi personne, les seules personnes qui sont présentes me répondent qu'elles savent pas où se trouve la ligne 831. Ça va du simple "I don't know, sorry" au "I have no fucking idea you baguette sucker" (dédicace à toi, jeune hollandais deter, avec ta tête de doliprane 1000 et tes yeux vitreux)
Bon, "bah je suis perdu" me dis-je. Puis j'aperçois deux meufs qui fument une clope, ô surprise, des françaises, et elles prennent le même bus que moi. On se fume un bedot et on parle pendant une bonne heure. Elles sont grave drôles, on rigole bien. Elles ont prévu de coller des pax de
weed sous les sièges pendant le retour, ça m'a mis ko putain, je suis choqué elles se sont fait un plan de ouf. (Mais vraiment). Elles sortent avant moi à Strasbourg vers 4h50, j'vais aller demander le numéro à la petite blonde aux yeux bleus. Trop mignonne pour que je passe à côté d'un verre avec elle. En plus elle est maline.
Si je fumais pas, je leur aurais juste dit "slt c où la ligne 831 direction bâle/mulhouse svp mrci" et fin de l'histoire. Mais non, quand tu rencontres des gens qui fument, t'as tout de suite de quoi parler. De quoi rigoler. De quoi partager. Le reste de la conversation vient tout seul ensuite.
Et c'est un exemple parmi tant d'autres.
Que je le veuille ou non, une partie de ma conso était surtout pour me sociabiliser, bien que je me sois toujours auto-persuadé du contraire.
C'en est limite un cheatcode pour se faire des potes. (De mon vécu en tout cas)
D'autres se diront "quel connard, pourquoi il vient nous emmerder avec ses histoires de
sevrage de
weed, y'a pô d'addiction avec la
beuh!!1!!".
Oué c'est peut-être vrai pour certaines personnes.
Mais depuis que je me pose la question de savoir si oui ou non j'arriverais à me passer de la
weed de manière quotidienne pour n'entretenir qu'une consommation plus modérée et ponctuelle avec la demoiselle verte, je flippe. Je flippe parce-que j'ai peur du futur.
Comment est-ce qu'on est, quand on n'est pas def h24 de nouveau?
Ça fait quoi de faire des rêves lucides ("rêves" tout court même) de nouveau?
Ça ferait quoi d'avoir 300e de + /mois pour l'étudiant en galère que je suis?
Comment ça fait de niquer en étant sobre?
Je sais même pas. Je sais même plus en fait.
J'ai tout oublié de ma vie d'avant.
Ça fait quoi de regarder Vsauce et south park sans mon bedot??
Argh..
Je suis complètement duper. En fait j'ai l'impression que de mettre en cause ma consommation est déjà un signe qu'il faudrait que j'arrête. Au moins pour savoir ce que ça fait que d'être 1 semaine sans être défoncé. (Ça m'est legit pas arrivé depuis que j'ai commencé je pense)
Est-ce que c'est à cause de ma conso que mes cours me plaisent moins?
Est-ce que c'est à cause de ma conso que je suis moins motivé pour mes études?
Est-ce que c'est à cause de ma conso que je suis monté à 78kgs?
Est-ce que c'est à cause de ma consommation que je redeviens l'enfant aigris et méprisant que j'ai été avant mon adolescence? Merde, j'avais fait tellement d'effort pourtant.
Je suis passé du mec deter un peu keus en sport étude foot au mec qu'arrive même plus à courir 5-6 bornes sans cracher ses poumons. Je me trouve obèse putain. (Oué oué même les gars ont ce genre de soucis, je vous jure). From 62kgs&1m70 to 76kgs&1m80, yay.
Je me déteste actuellement, mais ça me motive.
C'est une bonne chose.
Alors, est-ce que j'arrête d'un coup, ou je diminue progressivement?
Mmhhh...
Je sais pas. Je pense que je vais y aller progressivement, sur une assez longue période.
1. Prendre connaissance de ma VRAIE conso en g et en €. Pas de "ce mois j'ai dépensé à peu près Y euros et ai fumé à peu près X grammes"
2. Savoir à quel pourcentage je diminue et à quelle fréquence. En fait je pensais aussi commencer à fumer 1 jour sur 2. Ça peut le faire aussi.
3. Me lancer pour de bon après avoir défini ma stratégie, pas de retour arrière une fois cette étape atteinte.
J'ai peur.
Je vais me faire trop chier, je le sais.
Je vais encore plus galérer à dormir, merde
En plus de ça j'suis en collocation avec une super pote du lycée, seul problème, elle fume autant si pas plus que moi. Et on est h24 ensemble. Je lui ai pas parlé de mon
sevrage à venir. J'ai ma rentrée le 14, date à laquelle je la revois après cette semaine à dam. Ça va être cocasse d'arrêter avec une autre grosse fumeuse à téco de moi h24. Mais ça serait trop facile autrement je crois hahah
L'année dernière j'étais en collocation avec une meuf qui était dans ma classe que j'avais rencontré en septembre. Le 11 novembre elle déménageait chez moi. Le vrai coup de foudre intellectuel (et un peu "fesse-uel", j'avoue). Mais on habitait en mode "chill", en mode "osef de tout", du coup on se modérait jamais l'un l'autre en fait. C'était juste de la surenchère, c'est là que j'ai commencé à fumer ma grosse race, du levé au couché. On faisait le strict minimum pour les cours et c'est passé.
Bref, bref, je pensais de nouveau écrire 5-6 lignes, loupé. Mais ça fait toujours autant de bien de mettre des mots sur des émotions qu'on ressent depuis longtemps et qu'on tasse sous d'autres émotions.
Ça faisait longtemps que j'avais pas appréhendé quelque chose dans ma vie.
Le Bac? Bof Bof, j'ai juste fait des nuits blanches la veille des épreuves et c'est passé tranquille
Mes examens pour rentrer en école? Pas de stress encore une fois
L'appel de ma mère pour me donner les résultats de son hospitalisation après avoir découvert un cancer de la peau? La plus grosse preuve de maturité que j'ai jamais eu dans ma vie.
Mais comment est-ce qu'une simple molécule peut me faire tant appréhender le futur?
J'avoue que je me comprends pas.
Limite j'aurais eu envie de me taper une sale crise d'angoisse et plus jamais y retoucher. Quand je vois comment un petit bad à 50 microgrammes de
1p-lsd m'a vacciné à vie de la molécule..
bon je crois que j'ai un peu abusé sur la dernière phrase, mais vous voyez le truc. Le mec de
base qui veut que tout lui tombe dessus quoi. Faudrait peut-être que ce mec se remette en question un jour, ça lui fera du bien...
Bon allez, c'est déjà suffisant. Dire que j'ai écrit tout ça et que je commence vraiment mon
sevrage dans 1 semaine. 7 jours pendant lesquels je vais quand même fumer, après avoir écrit ce que j'ai écrit, je devrais plutôt me dire que je devrais arrêter cash. Mais non, je veux pas me précipiter.
Ou alors je veux encore repousser à plus tard ce que j'ai envie de faire.
Je sais pas.
Bonne journée