SALUT
Je suis nouveau et j'ai décidé aujourd'hui de poster pour une fois, j'ai souvent lu cette section du forum mais... je ne me sentais pas trop de poster. Mais aujourd'hui j'avais envie car pour la première fois depuis très longtemps je vais mieux.
Je vais me livrer et désolé pour le pavé, ça risque d'être long.
le débutJ'ai tapé et shooté de la
came de 2003 à 2008. Bien sur, la gestion de la meumeu a été de plus en plus dur à maitriser et comme tout le monde, je me suis retrouvé sur le carreau le lundi matin. Mais j'aimais ça. Au début, j'arrivais à faire une conso festive de week end mais bon, la
came des la premiere prise a été ma drogue favorite. J'attendais le week avec une impatience demesurée: la libération de ce monde de merde.
Le week end est devenu jeudi-dimanche puis le weekend ca a été toutes les 4 heures. Ca a pris un certain temps quand meme. Le temps que mes défenses personnelles s'effondrent, que je me laisse aller, finalement rien n'est plus "naturel" que de s'intoxiquer pour de bon. C'est le mouvement des choses. J'ai à peine essayé de lutter tant y a rien à faire au début.
Comme tout bon tox, je me suis organisé pour avoir du prodz tout le temps.
Je dois avouer avoir vécu une assez bonne période grâce à la
rabla, avoir retrouvé pas mal de nouveaux potes (de conso et oui...) et une meuf aussi (avec qui je conso) et voila, que toute ma vie était dans la conso... nuit et jour.
Problème de justice qui arrive toujours rapidement, nom prénom nationalité interrogatoire, sale délire... mais ça fait parti du truc, et j'acceptais cette dimension chiante...
mais ce qui a été moins cool c'est qu'après deux ou trois ans, j'ai commencé à me sentir pas top du tout niveau santé.
La
came, un peu crade quand meme, que je m'inoculais matin midi soir ne faisait plus grand chose... et je regardais mes pauvres bras, avec toutes ces veines charcutées... et j'ai commencé à peser le pour, le contre. Je me suis aperçu que j'avais tout laissé dormir depuis des mois et des mois, que j'avais pas lu un livre ni apprécié un film, que je connaissais plus aucun son, que j'avais pas appelé mes vieux potes depuis si longtemps, que je voyais jamais ma famille.
Ma famille du moment c'était plus que ces super potes de conso et comme je piquais du blase presque tout le temps, mes relations se sont vraiment dégradées. Je me suis retrouvé encerclé de faux potes, je savais meme pas pourquoi j'étais avec eux: si la
came... mais bon, prendre un produit ne suffit à faire un club. Pour le comprendre, il a fallu que mon "frere d'arme" aille mettre mon chien en gage pour pecho, que ma meuf nique avec un autre pote contre des grammes, et que ma meilleure pote vienne me dévaliser l'arriere de mon camion pour me voler une boulettte.
j'ai compris que c'était pas pour moi, au niveau du milieu de la
came, tout ca, tout ce délire d'entraide entre toxs qui est en fait une mascarade... alors c'est tout. J'ai commencé à me mettre un peu en retrait et je suis rentré chez mes vieux, malade comme un mort...
Le milieu J'en ai eu marre.
De là est venu une période assez sombre ou j'ai essayé d'arrêter. Et c'est là que j'ai découvert ce que représentait vraiment pour moi la
came, à l'intérieur de moi. Jusque là , j'avais été volontaire et consentant dans la conso mais maintenant je voulais du repos, faire autre chose, tourner la page... je voulais faire autre chose que d'ingérer un produit au long terme, je commencés à dérailler vu qu'il me fallait déjà tapper un trait d'un gramme pour pouvoir aller me raser et prendre mon café...
Mais en tentant des
sevrages, j'ai découvert vraiment la merde. Je pensais que le plus dur dans la
came c'était de "ne plus aimer ça" mais j'avais zappé que parfois on ne choisit pas ce que l'on aime... je suis devenu vraiment ambivalent par rapport à la
came///
Bien sur la crise de manque en arrivant chez mes vieux donc... c'était moins dur que lorsqu'à l'époque, entre deux plans, le manque nous tombait dessus et qu'il fallait attendre, se bouger, se demerder, trouver des thunes.
Rapidement j'avais trouvé des techniques pour rendre les choses moins difficiles. C'est jamais simple, c'est pas bon, c'est un mauvais moment mais avec du recul, 3 jours bien malades ce n'est que 3 jours bien malade et ce n'est pas se faire écraser par un camion....
Le problème c'est que ce sale trip de 3-5 jours est devenu ma vie.
Parce que le plus dur, c'était de tenir des que ca allait mieux. Souvent le 5eme soir, après la décroche, je ressentais mon corps qui se radoucit et des le lendemain midi, j'étais déjà et malgré moi en recherche de
came... et là , avec la tolérance qui avait déjà diminué, gros shoot, et là je retrouvais la
CAME, son effet, celui que j'avais aimé et qui m'avait sauvé la vie. Alors je me disais que j'avais été con de me sevrer que c'était mieux de consommer... mais déjà après3-4 jours de conso, la tolérance de nouveau redressée et ben voila, la merde repartait: je sentais rien, la
came me mettait mal quand meme. J'étais mal partout, finalement...
La finVu comment j'en chiais ma race pour stopper l'
hero, je ne voulais pas entendre parler de traitement. J'avais lu partout que c'était l'horreur et que c'était le meilleur moyen de rester accro dans le sale trip des
opiacés, c'est à dire dépendant contre rien en échange.
Mais j'ai du me rendre à l'évidence. Apres une quinzaine de
sevrage, tous plus atroce les uns que les autres, j'ai abandonné. Et je n'ai pas regretté...
Moi qui pensais que jamais o grand jamais je ne pourrais résister face à un paquet de dré, voila qu'aujourd'hui je fête une année sans
came, et je commence le 5-4-3-2-1 et 0 de la metha.
Actuellement et en me bagarrant je suis arrivé à 5 mg de
methadone. J'ouvre ce post car dans les semaines qui viennent je voudrais inscrire ici la partie "fin" de ma trajectoire.