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Salut,
Je suis venu ici pour partager mon expérience avec le kratom après 6 mois d'usage régulier et modéré.
Comme c'est mon premier post, je vais me présenter rapidement (bonjour à ceux qui me reconnaîtront). Je suis un homme d'une quarantaine d'années, avec des tendances dépressives depuis mes 20 ans (en fait, plutôt depuis mes 7-8 ans). Je gère ma vie comme je peux en petit bourgeois précaire, avec un travail que je peux faire uniquement quand j'en ai envie, et une deuxième maison en Indonésie, où je passe le tiers de mon temps.
Mon expérience avec les drogues est assez limitée. Pas mal de cannabis quand j'étais jeune, mais j'ai vite commencé à ne plus tolérer ça, sans que je sache si ce sont les produits qui sont devenus trop forts ou si c'est l'organisation de mon cerveau qui a changé, peut-être les deux. Jusqu'à mes 30 ans, je ne buvais pas d'alcool, et puis j'ai commencé à apprécier ses effets. Ma consommation est vite devenue quotidienne. Je buvais très souvent seul. Rien de délirant, mais quand même trop selon la médecine. Au plus fort, je buvais 8 ou 9 bouteilles de vin par semaine. Entre temps, j'ai pris un peu de cocaïne mais je suis vite devenu allergique, hélas ou tant mieux. Et puis, à part une fameuse omelette aux champignons, c'est tout !
Donc, un beau jour, l'année dernière, je me rends compte que je perds la mémoire (je me suis perdu dans mon quartier... pas terrible comme expérience quand on n'a pas 80 ans...). Du coup, je décide d'arrêter le comprimé d'Imovane que je prenais depuis des années. Ça n'a pas été facile, mais en utilisant toutes sortes de compléments alimentaires, j'ai réussi. L'étape d'après a été de réduire ma consommation d'alcool. Je suis rapidement arrivé à ne plus boire que 3 bouteilles de vin par semaine au lieu de 7-8.
Je m'en portais pas plus mal, mais j'ai vite commencé à m'emmerder grave. Or, en cherchant des alternatives à mon somnifère, j'ai croisé le nom du kratom. Cette plante avait d'autant plus attiré mon attention qu'elle est vient maintenant essentiellement d'Indonésie et que là-bas, depuis 20 ans que je connais le pays, je n'en avais jamais entendu parler. Même mes potes Indonésiens qui risquent bêtement la prison pour fumer de l'herbe ne connaissaient pas, alors que c'est plus ou moins la seule substance psychotrope légale là-bas avec l'alcool.
Enfin bref, je passe une commande sur un fameux site hollandais et je fais quelques expériences, sans jamais dépasser les 4 grammes par prise. Quand j'ai pas la nausée, je trouve les effets très sympas. C'est très subtil comme sensation, mais très agréable pour moi : ça tue immédiatement mes angoisses et ça me donne de la motivation. Un excellent antidépresseur ! En plus, je me rends compte que ça améliore bien mes compétences sportives : je cours plus longtemps, avec moins de fatigue, plus de plaisir et un rythme cardiaque bien diminué. Et surtout, c'est une excellente alternative à l'alcool. Si j'en prends ne serait-ce que 2 grammes le soir, je n'ai absolument plus aucune envie de boire.
Et puis ça coûte presque rien, en tout cas pour moi. 1 kg livré en 10 jours d'Indonésie revient à 50 euros. Et le même truc, d'excellente qualité, si je l'achète là-bas me revient à même pas 15 euros. Beaucoup, beaucoup moins cher que le jus de pamplemousse que je prends avec pour potentialiser le produit et tuer le goût.
Le seul hic, c'est la dépendance et la tolérance au produit, d'après ce que j'ai lu. Je me suis donc fixé des règles. Comme je suis totalement naïf aux opioïdes (même pas un comprimé de codéïne de toute ma vie !), j'ai la grande chance de réagir à une dose assez faible : 1 cuillère à café rase (soit grosso modo 2,5 grammes) d'un kratom assez puissant. A mes débuts, il y a 6 mois, je pouvais avoir des effets à 1,8 grammes. Ma tolérance n'a donc pas trop augmenté, je trouve, et je travaille à ce qu'elle n'augmente pas plus que ça.
Mes règles donc : pas plus de deux doses de 2,5 à 3 grammes (une cuillère à café bien rase ou légèrement bombée) par jour et au moins 2 jours d'abstinence par semaine. Je prends ma première dose vers midi pour me donner la pêche, et la deuxième vers 18h pour ne pas avoir envie de boire et me détendre. Malgré le potentiel sédatif, je n'en prends jamais la nuit pour dormir, parce que pour l'effet sédatif, il faut prendre une dose plus importante et parce qu'après avoir été dépendant aux somnifères pour dormir, je ne veux pas les remplacer par une substance qui a un certain profil de tolérance. En plus de ça, prise quotidienne d'agmatine, un dérivé de l'arginine, qui a scientifiquement prouvé son efficacité pour limiter la tolérance aux opiacés (ce bidule totalement inoffensif est bêtement interdit à la vente dans l'UE, mais il se commande sans problème sur des sites US).
Après 5-6 mois de ce régime, je me porte comme un charme. Je bois beaucoup moins (2 bouteilles de vin léger par semaine, les jours où je prends pas de kratom), je cours 30 % de plus qu'avant, je m'emmerde pas le soir, tout en restant productif et j'ai divisé ma dose d'antidépresseur par deux. J'espère que ça va durer encore longtemps comme ça. En tout cas, j'ai des kg à la maison, et un accès potentiel illimité au produit (avant que quelque crétin se réveille avec l'idée de l'interdire), et je n'ai pas la tentation de redoser en permanence, alors qu'avant j'avais le plus grand mal à ne pas ouvrir une bouteille de vin si j'en avais à la maison. Mes deux jours hebdomadaires sont un peu chiants, mais ce sont les deux seul jours où je m'autorise à boire, en y prenant de moins en moins de plaisir d'ailleurs.
Pour moi, à part les éventuels problèmes de dépendance, le kratom est donc la drogue idéale, si je continue à pouvoir maîtriser mon usage. Comme j'ai lu pas mal de trucs sur le sujet, notamment sur ou depuis reddit, je pense connaître assez bien le produit, son profil pharmacologique, ses zones et ses méthodes de production, ses soi-disant variétés, sans être bien sûr un expert non plus. Je serai donc heureux de participer aux diverses discussions à son sujet (bon, évidemment, vu mon profil, son usage comme substitut à des opis plus lourds m'est totalement étranger, même s'il m'intéresse).
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Oxmozeflo a écrit
Y'a une dépendance physique avec ce produit ?
C'est une substance qui possède des effets opioïdes, donc comme les autres substances possédant un effet opioïde, la dépendance physique est possible si on en consomme trop souvent et/ou à de trop gros dosages.
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Dégun a écrit
Salut, 6 mois de consommation c'est pas prématuré pour qualifié ça de "drogue idéale"?
6 mois d'alcool ça peut paraître cool aussi...
Oui, 6 mois de conso cela ne permet pas de juger des effets indésirables à LT.
On n'est pas à l'abri du développement d'une addiction, d'effets physios ou neuros délétères. A jouer les beta-testeurs de produits insuffisamment étudiés on peut s'exposer à une hépatite aigue ou autres réjouissances...
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groovie a écrit
Et j'aimerais aussi savoir si il y a des métaux lourds, pesticides etc. Bref comme dans la bouffe normale quoi
Là-dessus, je peux apporter quelques précisions :
1) La quasi totalité du kratom sur le marché (en dehors des pays où la plante est endémique) provient d'Indonésie (de Kalimantan Ouest [sur l'île de Bornéo] et Sumatra [surtout Aceh] essentiellement).
2) La majorité de ce kratom provient d'arbres sauvages poussant dans la forêt ou au bord des rivières. Pas d'engrais ni pesticides pour ceux-là.
3) De plus en plus, se développent de petites plantations de kratom, en remplacement de plantations de palmier à huile, pour deux raisons : c'est plus rentable et les arbres permettent de lutter contre l'érosion. D'après ce que j'ai pu lire dans la presse locale, les collecteurs forment les fermiers à la culture de l'arbre en leur indiquant qu'ils ne doivent pas utiliser de pesticides et pas d'autre engrais que végétal. Là-dessus, évidemment, aucune garantie. Mais l'arbre poussant très facilement dans la région (il y est endémique), il n'y a a priori pas besoin de le booster plus que ça.
Le seul vrai problème éventuel, c'est la présence de métaux lourds dans les feuilles si l'arbre pousse sur un sol contaminé. Il y a pas mal d'exploitations minières à Kalimantan, donc c'est une possibilité. Je n'ai pas trouvé d'études à ce sujet.
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Dégun a écrit
Salut, 6 mois de consommation c'est pas prématuré pour qualifié ça de "drogue idéale"?
6 mois d'alcool ça peut paraître cool aussi...
C'est pas faux ! Rendez-vous dans 6 ans alors ?
J'ai bon espoir, néanmoins, mais bien sûr je peux me tromper. J'aborde le produit avec une certaine maturité (j'ai plus 20 ans et je fais attention à ma santé, physique et mentale), une certaine expérience familiale (un père accro à l'héro quand j'étais gamin, ça rend prudent) et pas mal de lecture.
Le kratom a été utilisé massivement de façon traditionnelle en Malaisie et en Thaïlande pendant des décennies (avant d'y être interdit), sans qu'on découvre d'autres effets secondaires que l'addiction et des problèmes dermato (brunissement de la peau). Cela dit, nous utilisons un produit un peu différent : l'usage traditionnel se fait avec des feuilles fraîches, et nous utilisons un produit séché, qui contient beaucoup plus de 7-hydroxymitragynine que le produit frais. Il semblerait que la mitragynine seule génère beaucoup moins d'addiction que la 7-ohm, donc il nous faut redoubler d'attention, ce que j'essaie de faire. Les 2 premiers mois, pendant la phase de découverte, mon usage n'a cessé d'augmenter, puis il a atteint un plateau, avec les limites que je me suis fixé. Ensuite, aurai-je la force mentale de ne pas enfreindre mes propres règles ? C'est toute la question, mais je crois que la lecture quotidienne de témoignages de gens qui ont dépassé les bornes avec le kratom m'aide à garder les pieds sur terre. (Je ne parle pas là, bien sûr, d'un usage pour se sevrer d'un opiacé/opioïde plus fort, où les doses de kratom sont nécessairement très élevées au début.)
Le deuxième risque que j'ai identifié concerne l'utilisation que j'en fais pour m'aider avec mes problèmes de dépression. Nombreux aux US sont ceux qui l'utilisent comme antidépresseur. D'après les témoignages que j'ai lu, il y a une période de lune de miel et puis, parfois, le kratom commence à ne plus marcher, voire déprime. J'ai donc décidé de na pas arrêter mon traitement antidépresseur pharmacologique. Je l'ai réduit, certes, mais pas arrêté, et j'utilise le kratom comme traitement d'appoint, pour augmenter les effets de mon médicament. L'idée est que si le kratom ne marche plus pour moi, je n'aurai qu'à arrêter et éventuellement reprendre mon médoc à dose normale. Par ailleurs, ne pas arrêter me permet de maintenir le contact avec mon psy. Même si je ne le vois maintenant que tous les trois mois, je pourrai beaucoup plus facilement et rapidement trouver de l'aide si mon expérience avec le kratom part en vrille.
Est-ce que ma stratégie est la bonne ? Je n'en sais vraiment rien. Et ta réflexion est fort juste. Je viendrai régulièrement vous tenir informés de la tournure des choses.
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Dernière modification par Dégun (29 juin 2018 à 13:30)
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Dégun a écrit
Mais perso je cherche pas un substitut pour arrêter de boire, j'y arrive pour l'instant sans. Je cherche plus un truc pour décompresser le week-end en soirée, et changer de la cuite du vendredi/samedi soir.
Je crois que j'aime trop être défoncé en fait. Ou alors j'ai cette habitude ancrée, et du coup je sais pas quoi faire d'autre en soirée...
Monsieur Dégun, adopte un mec... euh un bébé. Les nuits sans sommeil te changeront des cuites des vendredis et samedi soir. Puis en soirée tu pourras donner le biberon. Comme cela tu ne décompresseras jamais, mais tu pourras te dire que tu as passé la quarantaine (ou presque) et qu'il y a un temps pour tout. Nan, ça ne te fait pas envie??
Dernière modification par Dégun (30 juin 2018 à 12:22)
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Dégun a écrit
Salut ILE,
Franchement non, ça me fait pas envie, ça m'a jamais fait envie d'ailleurs ni à ma chérie.
Je trouve ça chelou de faire un gosse pour s'occuper, je parle pas de la conception bien sûr.
Spoiler
Bonjour Dégun, je vais répondre en spoilant comme toi pour ne pas trop polluer la discussion.
Spoiler
Anonyme1756 a écrit
A jouer les beta-testeurs de produits insuffisamment étudiés on peut s'exposer à une hépatite aigue ou autres réjouissances...
Certes, mais tu crois que tu ne joues pas les "beta-testrices" en fumant des clopes ?
(j'ai vu que tu essayais d'arrêter, si j'ai bien compris)
Parce qu'honnêtement, les industriels du tabac ont 50 ans de recherches (au moins) sur comment booster la dépendance à la nicotine, avec additifs en tous genre (ammoniaque, cacao, sucre, et tout un tas d'ingrédients de ce qu'ils appellent "sauce", d'après une brochure ça représente environ 600 additifs* dans une clope "normale"... ).
* cette source semble fiable: https://ec.europa.eu/health/scientific_ … /index.htm
Dernière modification par kratomized (10 juillet 2018 à 13:40)
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Dernière modification par Agartha (10 juillet 2018 à 14:10)
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AlfredDLB a écrit
niveau effets secondaires, pour ma part c'est surtout digestif, alternance chi.../constipation et je pisse 20fois par jour (surtout avec les whites).
400 mg de citrate de magnésium tous les jours ça aide pas mal avec la constipation causée par le kratom. Manger quelque chose dans l'heure qui suit chaque prise de kratom aussi.
Pour le pipi par contre j'ai pas trouvé de solution !
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