[ Expériences ]

TR LSD : petites curiosités

Dose ingérée (approximative) : 50 microns

Ça faisait quelque temps que je me renseignais sur le LSD via ce forum ou diverses plateformes. Après des tentatives avec les truffes magique qui n’ont pas abouti, cette frustration accumulée m’as fait me diriger vers cette molécule que j’étais sûre de sentir passer. Un jour, j’eus la possibilité d’en avoir, et me convaincu que j'étais enfin prête.

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8H
Je suis alors supposée attendre mon dealeur et sitter dans un parc de ma ville que je déteste. Pas de panique, je suis presque sûre qu’on ne s’exposerait pas pétés au L dans cet antre du diable. Les énergies qui s’y émanent me mettent à chaque fois dans un puissant inconfort, même sobre. Je croise une amie de classe, elle attendait aussi le dealeur pour les même raisons que moi. Inattendu mais ça ne me dérangeait pas, elle allait nous rejoindre pour la journée.

Il arrive, il doit être 9h, nous prenons chacun nos demi buvards de prétendument 50 microns.

1h passe où je ne pense pas plus que ça à la chose qui s’apprête à éclore de mon estomac.

D’un coup nous nous sentons bizarre, ce fameux état transitoire, cette excitation nous prend ; on sait qu’on est sur le point de partir.

J’ai des énormes envies de gerber, mais sait que ça va passer, alors je décide d’uniquement me concentrer sur la musique et rien d’autres.

La montée s’est faite subtilement, très en douceur, les premiers effets émergent, j’ai un boost d’énergie et sens mon corps se distendre de plus en plus. De ces sensations s’en dégagent une forte stimulation physique, me faisant passer pour une pile électrique en mouvement, je sentais de l’électricité, de l’eau, du vent parcourir tout mon corps…
Je ressentais aussi rapidement une anesthésie au niveau de mes lèvres et ma bouche, et l’air ambiant très humide commençait sérieusement à me déranger.

(Je pense sérieusement que si vous craignez de quelque chose avant le trip (moi pour les sensations physiques) ça peut amplifiez l’idée que ça peut vous arriver et ça m’est arrivé…
Dans la globalité du trip j’avais pas mal de difficultés à respirer, je ne ressentais plus l’air rentrer dans mes narines et il a fallu un bon moment avant que je n’y fasse plus trop attention…)


Les 2 premières heures se sont bien passées, on discutait et mon pote a installé un hamac pour qu’on puisse se poser, au niveau des visuels je remarquais que déjà les couleurs se modifiaient perpétuellement mais n’était pas forcément si volumineuse. Je percevais également des formes hexagonales dans mon environnement—-> les branches des arbres, les nuages, les feuillages.
Les surfaces étaient en constant mouvement, voyant la terre se remuer sous mes pieds et les écorces des arbres se modifier et onduler.

Honnêtement les visuels m’ont pas été la partie que j’ai le plus retenu dans mon trip. Ils étaient de toute façon moindre vu la dose ingérée. Ce qui posait problème dans l’équation était le mental envahissant et les boucles étranges.
Au début ça allait j’arrivais à correctement communiquer même si la confusion commençait à gentiment se mettre en place. Je me rappelais suite à ces 2 heures tranquilles ou je fus trop perchée pour vraiment me rendre compte que je trippais pour la première fois de ma vie dans un environnement que je n’apprécie guère et qu’il est que midi, et que tout ceci venait de commencer véritablement.

12h30
Des amis à mes potes commencent à pointer leur bout de leur nez, je le savais car dans ce parc il y a un groupe de personnes se réunissant tout les jours, un rendez-vous quotidien si vous voulez, et ceux ci commençaient à venir se poser vers nous et les hamacs.

L’ambiance devenait pesante pour moi. Certaines filles du groupe manifestaient leur envie folle de prendre des drogues type ketamine ou lsd pour être dans le même état que nous, les discussions ne tournaient qu’autour de ça et à partir de ce moment là je me suis tu. Je le savais de toute façon. Je commence à me sentir très seule et force mon amie à venir se balader avec moi.

Nous faisons le tour du parc et pouvions discuter en sérénité. Je me sentais bien, on avait enfin l’occasion de nous concentrer sur ce qu’on ressentait et profiter pleinement des jolies choses qu’on voyait. Je me rappelle de cet arbre magnifique et voluptueux qui nous dominaient et prenaient toute notre vision quand on regardait au ciel. L’infiniment grand se dévoilait sous nos yeux et nous étions et comprenions que nous sommes que des petites tâches se gisant au sol sans autres réels buts. Je devenais uniquement spectatrice   De ce qui m’entourais, à ce moment là tout ce qui comptait pour moi fut ce que la nature me donnait de voir. Je n’ai jamais été autant dans le moment présent de toute ma vie.

A un moment ma pote en a eu marre et a décidé de se poser vers les autres.
Bon, j’étais face à moi même maintenant. Je pris mon casque et continua l’exploration.
La musique dans mes oreilles me transperçait au plus profond de moi. Les sons commençaient à avoir de la texture, ils pouvaient comme « couler » tant les déformations auditives étaient présentes. Mais quand je me concentrais sur ce qui « clochait » les sons reprenaient un rythme normal et repartaient. C’était beau et enivrant, je pouvais enfin déceler et remodeler chaque notes.. (j’écoutais de la trance)

13h30
A un moment je reviens vers les autres, et ceux ci étaient sur le point de confectionner un joint. Je leur ai aidé à rouler et nous commencions à le fumer tous ensemble. Je fume 2 lattes seulement, même si on était au plateau à ce moment là j’ai fait attention, et même une si INFIME quantité m’as fait sérieusement basculer dans une réalité alternative ou je ne comprenais plus rien à ce qu’il se passait. Tout devenait plus éprouvant mentalement, je ne pouvais pas simplement rester là à ne rien faire. Je ne sais pas si mes potes et les autres parlaient, à ce moment là je n’entendais plus et oubliais toutes mes pensées. Je brandis mon téléphone et je voyais mon visage s’étirer pour occuper tout les bords de l’écran.

Ce sentiment d’émaner dans du profond Rien m’as suivi pour les heures qui suivaient.
Des gens étranges commençaient à venir nous parler, dont un homme en particulier qui connaissait apparemment mon trip sitter. Il nous racontait sa vie, la bouteille à la main, qu’il était sans domicile depuis quelques temps et que sa femme l’as quittée etc… Ma pote et moi compatissions évidemment, mais la gêne était là, il devenait un peu agressif et parfois très amicale, ma pote rigolait un peu de la situation car elle stressait, et le gars le prenait mal et continuais ses blagues et ses anecdotes absurdes juste après.
Mon trip sitter essayait de lui expliquer que nous n’étions pas dans notre état normal, il semblait ne pas trop comprendre, étant sous l’influence de quelque chose… aussi perché que nous. Comme un bug, en un instant il s’est éloigné. Maintenant je suis seule à nouveau, il n’y avait plus de musiques et les seules mots qui s’échangeaient furent des banalités.

Envisager de tester des drogues avec des gens qui n’ont pas les mêmes objectifs que vous quand à celles-ci, c’est vous tirer une balle dans le pied. J’aspire à être psychonaute, à pouvoir observer sans jugement mon environnement et rechercher et comprendre des choses que je ne suis pas censée comprendre, mais j’étais limitée à m’asseoir et des barrières mentales se multipliaient dans ma tête, je n’arrivais plus à poser une banale question, à exprimer mon mal-être actuelle du au fait que je n’arrêtais pas de boucler et que ça commençait vraiment à me faire peur… J’étais piégée, je pensais que personne ne se souciait de moi et que je méritais cette totale indifférence.

16h
Alors je suis partie. Je prétexta devoir rentrer chez moi comme ce fut l’heure à laquelle je rentrais des cours généralement. Je laissa mon amie, et dans une espèce de panique je récupère toute mes affaires au sol et part.

Le chemin vers la gare ne fut pas compliqué pour moi. J’ai pu re-écouter ma musique et d’accord, j’étais en pleine ville, défoncée mais libre. Je ne pus m’empêcher de ressentir ce décalage par rapport à mon environnement. Rien ne semblait à sa place dans les rues de cette ville que je connais bien. Je me semblais aspirée dans une autre dimension. Je n’avais plus de de visuels à ce moment là, que des ressentis plutôt agréables dans lesquels je m’imaginais venir d’une autre planète. Le contact ne me faisait plus peur. Mes yeux étaient grands et bougeaient au rythme des basses, mais ça m’était égal que les passants me voient comme ça, pour moi tout ce qui avait de l’importance c’est que je rentre chez moi vite fait.
J’arrive à la gare, pour l’instant rien d’anormal. Seulement plus je m’approchais plus je ressentais le rythme infernal des transports en commun. Les gens autour de moi n’aidaient pas. Le seul schéma qui m’as été donné de voir fut des espèces d’aborigènes aux visages déformés me reluquant de haut en bas. Je suis observée à partir de maintenant. Je ne suis plus que le centre, l’énergie qui relie ces gens avec leur frustration, l’attente interminable et les bruits de passages de trains. Dans une passivité prolongée, un détachement glauque, je remarque mon train arriver sur la voie.

Je monte avec la boule au ventre. Je m’assois à la première place que je vois et remarque les gens autour de moi parler dans un langage très étrange, je comprenais quelques mots mais les déformations auditives m’empêchait d’en comprendre la globalité. Aussi je remarquais des mimiques inhabituels, leur mouvements et leur paroles étaient désynchronisées…j’étais pétrifiée, l’environnement commençait à devenir insupportable, alors que le train était toujours sur la voie. Je ne saurais jamais si j’eus affaire à des personnes ayant de réels troubles ou si c’était seulement mon cerveau qui me jouait des tours. Sans réfléchir je me lève et traverse le train à toute vitesse, pour fuir tout ceci.

Je finis par trouver une place satisfaisante. Le trajet était relativement calme à partir de ce moment là, même si la gêne de rester dans un endroit clos se faisait de plus en plus ressentir.

Finalement, après 1h dans les transports assez éprouvants, j’arrive enfin chez moi, et profite de ma redescente pour pouvoir regarder « The man who fell to Earth », expérience transcendantal pour ma part, je n’ai jamais pris autant parti pour un film. J’émanais de ce film, ma conscience avait disparu, c’était très déstabilisant d’être aussi hypnotisée l’espace d’un instant.


Merci d’avoir lu mon TR et désolée pour la structure de celle-ci, en plus j’ai du oublier beaucoup d’éléments lors de l’écriture. (L’expérience date d’il y a 4 mois)

Ohm.