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Cypion a écrit
---------- Le soulagement ----------
Du coup pour faire un résumé, voici les différentes phases que j'ai pu observer dans ma petite expérience non-voulue :
- Le sevrage en lui-même
- L'excitation/semi-plaisir de savoir qu'on va bientôt mettre un terme à cette souffrance,
- Le plaisir de savoir que l'on à pris la substance (que les effets vont venir),
- L'intense plaisir/euphorie/bonheur que j'ai ressentie lorsque le manque s'est brutalement estompé. Comme on dit "Sah quel délice" (ou plaisir selon chacun
Parallèlement à cela, le fait que 36h se soit écoulé à provoquer à la fois le nettoyage du tramadol accumulé (récepteurs μ inactifs) ainsi qu'une réduction de la population de ces mêmes récepteurs, aboutissant à une légère perte de tolérance.
Le soulagement je l'ai vécu également, et contre mon gré.
Je rappelle que je prenais le tramadol pour des douleurs lombalgiques, mais aussi pour m'aider à travailler suite au décès de ma mère.
Ça me faisait comme une sorte d'"anesthésie psychique et émotionnelle", me permettant de passer au dessus de mes pensées et émotions négatives.
Bien que fragile et vulnérable à ce moment, je me sentais dans un autre monde avec ce tramadol. Puisque j'étais capable de passer au dessus sans trop rien ressentir malgré la période douloureuse. Au contraire, une grosse envie de réaliser toutes sortes de taches, même les plus "chiantes". D'ailleurs, paradoxalement je remercie d'avoir rencontré le tramadol contribuant à supporter cette épreuve. Sans lui, je ne sais pas si je serais encore de ce monde.
Je décide donc de quitter mon travail. Et donc au même moment, je décide d'arreter le tramadol (après plusieurs mois de consommation).Puisque pourquoi continuer maintenant que je suis tranquille chez moi? J'avais avancé sur le chemin du deuil de ma mère. Il était temps de se retrouver "soi" avec "soi" ..
Et bien j'ai très vite déchanté. Au début, je croyais que j'avais pris froid. Une vilaine grippe ? Mais une grippe qui dure aussi longtemps, ca existe?
Courbatures, mal de dos X10, frissons, sueurs, nausées, jambes extrèmement douloureuses, mal aux articulations, incapacité à se concentrer, angoisses ... Et IMPOSSIBLE DE DORMIR ! IL y avait de quoi se cogner la tête sur le mur, vraiment. Ça ne pouvais pas être une grippe, d'habitude j'arrivais quand même à dormir malgré la fièvre grippale.
Je suis restée dans cet état douloureux 48h, complètement perdue. Je commençais vraiment à croire que j'allais y laisser ma peau: encore plus quand je voyais que plus les heures avançaient, plus les douleurs s'accentuaient. Une VERITABLE TORTURE. Je ne pourrais le souhaiter à personne (mon pire ennemi y comprit).
ET puis, faute de Doliprane, je décide de prendre du tramadol (il m'en restait pas mal).
J'en prends une bonne dose, je ne sais plus vraiment à combien s'élever cette dose (puisque brouillard de l'esprit lié au manque bonjour), mais suffisamment pour qu'entre 30 minutes à 1 heure survient un grand SOULAGEMENT.
Comme le phénix qui renait de ces cendres.
Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, puisque j'étais loin de m'imaginer que le tramadol était responsable de toutes ces souffrances physiques.
En tous cas, la sensation était sans précédent, d'une intensité saisissante. Je me sentais apaisée.
C'est depuis ce jour que j'ai comprit que j'étais devenue dépendante à cette molécule.
Alors, il faut savoir qu'à ce moment là, je ne savais pas que le tramadol était l'antidote pour mettre fin au manque physique, puisque je ne savais pas que je vivais un manque, mais une grosse grippe. Je l'ai su après coups, en faisant des recherches sur cette molécule.
Contrairement à toi Cypion, tu savais à quoi t'attendre puisque tu parles d'"excitation/semi-plaisir de savoir qu'on va bientôt mettre un terme à cette souffrance" et de "plaisir de savoir que l'on à pris la substance (que les effets vont venir)".
Moi, j'ai été surprise par ce plaisir de soulagement puisque je n'avais fais aucun lien entre la prise de la substance et le soulagement qui pourrait en découler. Alors, est ce que ton plaisir était plus intense que celui que j'ai eu? Je ne sais pas. Ça reste subjectif. En tous cas, il a été très fort. Je dirais qu'il était aussi fort que l'intensité de la douleur du sevrage que j'ai vécu juste avant.
Après, ce sevrage m'a laissé des séquelles si bien qu'il était hors de question de revivre cette période douloureuse. Me dire que ma souffrance ou mon bonheur dépend d'une molécule reste quand même quelque chose d'angoissant.
J'imagine un jour, où je n'ai plus accès à ce médicament, et que je souffre atrocement du manque, comment survivre ? Évidemment, quand on en a une réserve (comme toi), on peux jouer à ce faire de temps en temps de petits sevrages pour retrouver ces plaisirs uniques de soulagement.
Mais j'imagine que le mieux reste de se libérer de la molécule, pour être libre d'en jouir quand bon te semble sans subir par la suite le manque. Évidemment pour l'appécier sans le sevrage qui va avec, il faut savoir se discipliner: comme laisser une semaine entre les prises, jamais 2 jours de suite. Le plus dur reste de vivre des journées sans ..
Cypion a écrit
Petite piqure de rappel, lors d'un sevrage, volontaire ou non, la tolérance baisse rapidement et pour les opioïdes à demi-vie courte/intermédiaire, elle diminue de moitié en 72h et tombe à zéro en une à deux semaines.
Après une abstinence, même de quelques heures, ne reprenez pas la même dose qu'avant le sevrage. LE RISQUE DE SURDOSAGE EST TRES HAUT !!!!
Merci de le rappeler. Mais connaissant les risques, cela ne t'as pas empêcher de prendre 300 mg d'un seul coup .. ?
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linec13 a écrit
Le grand soulagement pour moi c’est tous les matins, puisque je me réveille en manque tous les jours
Parfois je fais durer le truc, genre je me lève pas tout de suite, car en effet plus le manque est fort et plus le soulagement sera libérateur
Je rejoins l'idée.
On peux le constater quand on n'a pas mangé depuis un petit moment.
Le soulagement sera à la hauteur de l'intensité de ta faim. Plus on a faim, plus grande sera la satisfaction , plus intense sera le plaisir.
Dernière modification par Mlle*Ordinaire (18 mai 2024 à 09:53)
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