La vente de poppers à nouveau autorisée en FranceMercredi, 05 Juin 2013
Le commerce des
poppers est à nouveau légal en France. Le Conseil d'Etat vient d'annuler l'arrêté du 29 juin 2011 qui interdisait la vente et la cession au public des produits contenant des nitrites d'alkyle (appelés "poppers"). Le ministère de la santé avait à l'époque suivi les conclusions de l'Afssaps (renommée ANSM) selon lesquelles ces produits "à visée récréative" présentaient une toxicité importante et un risque de dépendance.
Cette mesure prohibitive visant à préserver la Santé publique avait été dénoncée par les principaux distributeurs de
poppers en France et par le Syndicat national des entreprises gaies. Ils avaient déposé un recours auprès du Conseil d'Etat afin d'annuler "pour excès de pouvoir" cette décision ministérielle.
Les arguments de l'Afssaps semblaient solides
Les nitrites d'alkyle entrant dans la composition des
poppers entrainent une dilatation des vaisseaux sanguins au niveau cérébral, périphérique et génital. Ces produits peuvent par exemple être inhalés lors des rapports sexuels afin, entre autres, d'augmenter les sensations physiques.
Tenant compte des données relatives à l'utilisation des
poppers en France, l'Afssaps avait alerté sur les risques d'effets indésirables directement liés à ces produits, tels que des troubles de la circulation sanguine, des troubles cardiovasculaires, des malaises et des atteintes oculaires de type brûlure. L'Agence du médicament annonçait ainsi 146 cas graves rapportés entre 1999 et mars 2011, dont 6 d'issue fatale.
La décision d'interdire la vente et la cession au public de
poppers reposait également sur les résultats d'une enquête réalisée lors de la journée d'appel à la défense (enquête ESCAPAD 2011). Ces résultats montraient une consommation de
poppers en augmentation au sein de la population adolescente.
Insuffisants pour le Conseil d'Etat
Il semble que ces arguments ne soient pas suffisants pour maintenir la décision ministérielle de 2011. C'est ce qu'il ressort des conclusions du Conseil d'Etat, selon lesquelles "les produits contenant des nitrites d'alkyle ont une toxicité faible aux doses inhalées habituelles". Le Conseil d'Etat pointe également l'absence d'"étude scientifique ou d'enquête permettant d'établir que ces substances présentent un risque de pharmacodépendance ou d'abus", tel que défini dans le code de la Santé publique.
Une annulation qui soulève des interrogations
Que faut-il garder des éléments exposés par l'Afssaps suggérant d'une part des risques sanitaires liés à l'utilisation des
poppers, d'autre part soulignant l'augmentation de la consommation chez une population de plus en plus jeune ?
Source :
http://www.eurekasante.fr/actualites/ac … rance.html