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Bonjour Juli,
Bravo d’abord pour ta dévotion, c'est super que tu sois là pour lui et que tu lui sois fidèle – je trouve cela remarquable – et surtout très rare de nos jours. Et t'inquiète qu'il le sait. A l'intérieur, là -bas, il voit chaque jour des détenus toujours plus à l'abandon et plus seul les uns que les autres. Plus que quiconque ton homme est bien placé pour se rendre compte de la chance qu'il a : TOI. Il sait sa chance, surtout que la société qui ne favorise déjà pas beaucoup la fidélité, alors pour la zonze...
Et tu sembles effectivement extrêmement préoccupée par toute cette histoire et cela semble bien normal...
Juli a écrit
J'ai décider de tenir une sorte de journal sur le sevrage de mon compagnon.
A te lire j'avais déjà des impressions mais c'est cette phrase en particulier qui me laisse vraiment penser que tu n'es pas loin d'une logique de codépendance. Symboliquement, l'idée d'écrire un journal de sevrage à la place de l'autre est vraiment révélateur de la mise en place d'une logique de codépendance.
Cela arrive très souvent , c'est humain et naturel quand on aime l'autre. Le problème c'est que de la "saine préoccupation" peut naitre une série de comportements qu'il faut éviter : beaucoup de proches de dépendants s'inscrivent malgré eux dans une logique de co-dépendance en croyant bien faire - ça soulage sur l'instant mais c'est en fait extrêmement contre-productif et c'est également source de pérennisation de la dépendance.
Je te copie quelques infos sur la question même si cela semble caricatural, cela pourra peut etre t'apporter des éléments de réponse :
La codépendance ou « quand l’autre est tout »
La codépendance, ou dépendance relationnelle, est un ensemble de comportements inadéquats dans lesquels une personne s’implique au travers de la relation avec une personne dépendante. Le codépendant se fait une obsession de contrôler le comportement d’une personne dépendante, malgré les conséquences que cela peut engendrer dans sa vie, ou dans celle de l’autre.
Il perd la maîtrise de sa vie, en essayant d’aider à tout prix – mais souvent sans succès – la personne dépendante, et en sacrifiant son propre épanouissement.
Il ne permet pas à la personne dépendante de changer, car elle se sent enveloppée, étouffée par l’autre qui vit en elle par procuration.
Le comportement du codépendant
Il arrive souvent que les personnes codépendantes :
ne pensent qu’au bien-être des autres sans tenir compte de leurs propres besoins
vivent dans la peau d’un sauveteur
aillent au devant des besoins des autres en essayant de tout contrôler
se sentent affectés, voire coupables dès qu’ils voient que les autres ont un problème
se sentent obligés – presque contraints – d’aider les autres
ne respectent pas leurs limites et soient prêts à tout assumer à la place des autres
disent « oui » quand ils veulent dire « non » et prennent en charge des tâches qui appartiennent aux autres
s’efforcent de plaire aux autres au lieu de se plaire à eux-mêmes
fassent tout mais aient de la peine à demander de l’aide
Les problèmes du codépendant
Quels sont les véritables problèmes du codépendant ?
il est en recherche de son identité, il vit dans un mal-être constant à cause des blessures reçues durant son enfance (dont parfois la blessure de trahison
il n’a pas le sentiment de sa propre valeur, vit dans une totale insécurité, ce qui le pousse à trouver sa valeur et sa sécurité en aidant une autre personne
il n’a pas confiance en lui, il la trouve au travers de la présence et du regard des autres, ou dans la contemplation des aides qu’il fournit aux autres
il cherche à se compléter et à assouvir ses propres besoins au travers de quelqu’un d’autre, soit du même sexe dans le cas d’une attirance homosexuelle, soit du sexe opposé dans le cas d’une attirance hétérosexuelle ; à ce stade, l’on peut affirmer qu’il risque d’y avoir des abus de toutes sortes : physiques, sexuels, psychologiques, spirituels
Les problèmes du codépendant ont des revers ; il est déçu car ses efforts ne portent pas toujours de fruit et ils n’attirent pas la reconnaissance de ou des personnes dépendantes. Il charge les autres de culpabilité, car il leur fait comprendre qu’ils sont ingrats et ne savent pas reconnaître leur valeur en leur « renvoyant l’ascenseur », en leur rendant la pareille. Parfois il les rend responsables de ses propres problèmes.
Alors il devient amer, agressif, colérique, et en vient à se considérer comme une victime ; il a peur de perdre les autres et de se retrouver seul, et peut rentrer dans des idées suicidaires. Il a surtout peur d’être ce qu’il est vraiment : une créature faible, à la recherche de son identité.
Comment changer ?
Le codépendant est appelé à faire un travail sur lui-même, et à ne plus s’occuper des autres en priorité. Il a été déçu des autres durant son enfance, et il a compensé en conséquence, en cherchant à les contrôler : quoi de plus évident pour contrôler quelqu’un, que de le rejoindre au beau milieu de son épreuve pour essayer de l’en faire sortir et d’aller plus loin.
Le codépendant est souvent un manipulateur ; il se fuit lui-même et manipule les autres sous couvert d’humanisme, afin de mieux se prolonger au travers d’eux. C’est dans ce sens que j’affirme qu’il vit par procuration.
Il aura besoin de faire un état des lieux de sa propre vie, de reconnaître son état de faiblesse, et de rechercher à tout prix la guérison. Une repentance quant à son comportement est indispensable. Pour tout cela un suivi sera souvent nécessaire, sans agressivité de la part de l’aidant, qui montrera au codépendant qu’il l’accepte, le comprend et l’aime, et cherchera avant tout à l’éclairer sur son état de codépendance.
Les ennemis du changement, chez le codépendant, sont le déni (ne pas vouloir reconnaître son problème), la peur (de mieux se connaître), la crainte (d’être rejeté par les autres), la paranoïa (se sentir incompris et persécuté).
C’est pourquoi un rapport de confiance ainsi qu’une profonde empathie sont nécessaires pour l’aider à évoluer et à changer, sans le rejeter.
Dernière modification par ziggy (21 juin 2013 à 11:52)
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Dernière modification par Fabrice (22 juin 2013 à 15:55)
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Juli a écrit
Samedi 22 juin: sa détresse est de plus en plus grande. Il essaie de me faire culpabiliser mais dans le but de le rassurer. Il me livre de plus en plus ce qu'il subi physiquement. Tous ça par texto..pas d'appels!! Il vomi, ne dors pas, éternue énormément, ne peux rien avaler. Il doute de plus en plus de lui, de nous, de l'avenir. Sub..tue.
Je sais que tu es en détresse toi aussi. Par contre, je ne laisse pas passer ta chute : sub.tue ?
Non le subutex ne tue pas, mais la connerie oui... et excuse moi du peu, mais faire ce que fais ton mec, c'est même au delà de la connerie. Oui, il gerbe et c'est que le début. Le subutex est un principe actif et il faut savoir l'utiliser correctement, le sub ne tue en rien, ce qui tue (ou rend malade) c'est l'usage incorrect, ce qui est vrai pour toute chose. Il y a des milliers de médicaments qui modifie le métabolisme et qu'il ne faut arrêter n'importe comment, c'est le cas des antiinflammatoires aussi par exemple... Le "risque" n'est pas tant dans le subutex que dans son usage abusé.
Quant à sa détrsse, la sienne, évidemment, c'est que le début. 16 mg de sub, qui plus est, j'imagine que c'était dans le pif et en multiprise?? Donc ce qu'il tente est un sevrage dit 3 en 1 : sevrage de la molécule, sevrage du sniff, et sevrage de plusieurs apports par jour en opiacés. Quiconque connait la chanson sait qu'il est déjà pas facile de lutter indépendamment et de manière isolée sur un de ces 3 facteurs, alors oui, les 3 en même temps, à part se donner "bonne conscience" par la pratique de l'autoflagellation masochiste pour finalement s'effondrer et par là même continuer à se flageller psychiquement (gamberger son échec, se sentir plus faible qu'un produit, se croire baiser par la dépendance etc...) : c'est à dire en gros faire n'importe quoi tout en préservant et en se complaisant dans un comportement pathologique d'échec mis sur le dos de la molécule...
Je reconnais que ce "pattern" est tellement récurrent et si prévisible que la section "sevrage" du site est la moins intéressante... cependant, même si avec de l'expérience et du recul, cette "envie de sevrer" peut paraitre ridicule à l'usager chevronné, je crois qu'on a tous souffert à un moment ou à un autre de la sujétion et qu'il s'agit d'une étape à dépasser pour justement commencer par accepter sa dépendance, à faire avec jusqu'à comprendre qu'en réalité elle n'a jamais été le vrai problème et apprendre aussi qu'il est tout à fait possible d'avoir une excellente (voire meilleure) qualité de vie avec des opiacés que sans...
donc déserter la section sevrage parce qu'on connait d'avance le résultat c'est pas cool parce que justement beaucoup d'usagers ont besoin de ces précieux conseils afin de les aider à mettre fin à ce mythe du sevrage et il semble que beaucoup doivent en passer par là pour apprendre à mieux maitriser leur dépendance opiacé et se sentir mieux. Je crois que cette rubrique est une des plus importantes puisque c'est celle qui permet à beaucoup d'usagers en détresse à mieux se connaitre et à moins souffrir.
comme on le dit souvent, les clichés ont la vie dure.
Je le redis ici, mais à quand une brochure sur cette question du sevrage et de ses dangers et travers ?
On a beau ne plus comprendre ce "besoin de se sevrer" aposteriori , le probleme est que la mauvaise réputation des substitus conduit de nombreux usagers à tellement culpabilsier leur traitement qu'ils finissent par mal le vivre et tellement se prendre la tete qu'ils n'arrivent pas à envisager d'autre porte de sortie que le sevrage, et comme cette porte est malheureusement fermé vu leur état, ils se sentent pris au piège, piège qu'ils subissent et dont ils n'ont pas compris qu'ils l'ont en partie fabriqué eux-mêmes...
un ami homosexuel et dépendant faisait souvent la comparaison entre les deux pratiques : tant qu'il n'acceptait pas son homosexualité et faisait pour se convaincre d'etre "hetero" il était en dépression, jusqu'au jour ou il a accepté... de meme pour les opiacés, certaines personnes sont mieux avec des opiacés et c'est une libération du meme ordre que d'accepter sa dépendance - car au fond, on ne fait de mal à personne et que bien maitriser, une dépendance opiacé n'est à peine pire que boire de la flotte : quand on sait que la méthadone rallonge la durée de vie, on se poile...
Dernière modification par ziggy (23 juin 2013 à 14:42)
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Juli a écrit
Alors, ziggy détends toi un peu..il ne faut pas tout prendre au premier degrés.C'etait juste un jeu de mot. .
Oui, rien contre toi, juste OK mais ton jeu de mots je ne peux laisser passer.
Il y a suffisamment de détracteurs contre le sub pour que cela soit drôle.
Tu es sur un site d'usagers dont la majorité est sous traitement et on se rend justement compte de plus en plus que la "mauvaise réputation induite" des traitements est source de conflit chez certains usagers en soin, les laissant dans le doute et la culpabilité notamment les plus jeunes. On liti ici régulièrement certains UD dans la nécessité qui hésitent même à passer la porte d'un centre de soin à cause de ces ragots et qui restent dans leur merde des mois durant... pour finir par quand même se mettre sous traitement des mois après... Le résultat ? de la souffrance, des overdoses, des rechutes, des dépressions parfois meme des suicides...
donc dire que le "sub tue" meme pour rire ca contribue à cette mauvaise image qui est totalement fantasmée par les protagonistes de la war on drugs de tout bord : des clichés véhiculés à tout va qui empêchent les usagers non chevronnés à se soigner. Tout ces clichés font psychotter certains qui n'écoutent plus leur médecin et balançent les cachets aux chiottes (je l'ai fait plusieurs fois aussi). Le désastre...
Ainsi pour des mauvaises raisons et mal préparées, beaucoup veulent se sevrer bien que la plupart des usagers juniors n'ont pas conscience de ce que réprésente vraiment un sevrage bloc.
Ok j'avais bien vu que t'avais fait un anagramme mais au bilan, c'est comme les blagues racistes. Certains diront qu'il faut pouvoir rire de tout, mais bon, il y a des blagues plus ou moins drôles. Va faire des blagues sur les métisses sur un forum créole, tu verras si tu es bien reçu. Regarde Dieudonné et ses blagues douteuses sur la shoah. Si ca fait rire certains, je peux t'assurer que cela fait exactement l'effet contraire chez d'autres notamment les personnes concernées. Et derrière le prétexte de la blague il y a toujours plus. Bref...
Ton jeu de mot n'était à mon sens pas fin pour un sous car sais-tu simplement que le subutex a sauvé des milliers de vies et qu'ils en sauvent encore chaque année ? Je le redis, et Fabrice l'a souligné aussi : un peu facile de tout mettre sur le dos de la molécule.
Voilà c'est dit.
J'admets que ma réaction peut te sembler disproportionné mais sache que le sujet est brulant et que pas mal de politiciens sont à l'affut pour faire interdire les substituts alors si les usagers eux memes disent que le sub tue...
quant à son détournement, il montre que certains usagers ne sont pas encore prêts pour se soigner par voie orale ou sublinguale et qu'il serait temps de créer des substitutions adéquates car la dépendance c'est aussi le mode pratique (IV , SNiff, etc...) et changer de mode d'absorption est déjà un sevrage en soi, parfois le plus difficile. J'ai bien plus souffert pour arrêter de taper des traits (j'ai fait 4 mois de dépression) que pour diminuer et arreter la methadone...
Juli a écrit
Ta façon de voir les choses sur la dépendance et le sevrage est peut être appropriée pour certaines personnes et peut être pas pour d'autres!! .
Je l'admets. Mais n'oublions pas que les statistiques officielles sur une étude de plus de 5000 sujets a montré qu'à terme (2 ans après un sevrage) il ne reste que 11% des participants encore abstinents. Il y a une telle majorité écrasante d'usagers qui reconsomment à CT, MT ou LT que beaucoup de médecins ont conclu que pour une majorité de sujets (89%) un sevrage n'est pas envisageable.
Juli a écrit
Maintenant la plupart des témoignages que j'ai lus concernant le subutex se rejoignent assez. Pratiquement tous sont des appels au secours alors même si il est vrai que c'est un très bon produits de substitution qui permet à bcp une resociabilisation,il en demeure pas moins que c'est un produit souvent détourné!! Et si l'addiction aux produits peut être bien vécu tant mieux..mais pourquoi autant de personnes souhaite s'en sevrer?? .
Les témoignages sur le subutex sont tous les mêmes??
je ne suis pas d'accord bien que je concède qu'une majorité de témoignages internets sont négatifs mais cela s'explique facilement car ils ne concernent qu'une minorité active d'usagers en souffrance qui ne tolèrent pas bien le traitement (ca arrive, ce fut mon cas) et qui ne savent plus quoi faire car ils sont pas bien avec le sub mais sans le sub, ils sont malades aussi. Cela concerne aussi un paquet de gens qui n'aiment pas les médocs conceptuellement et qui essaient d'écourter un maximum le délai de soin. De ce fait, ils vont trop vite et forcément le corps ne peut pas suivre. Ils se retrouvent pliés en 4 à se vider par tout les trous. La faute à qui ? au sub? ou à celui qui décide de faire n'importe quoi avec ?
Prenons l'exemple des antibiotiques qui permet une bonne analogie. Pour une infection banale, il est recommandé de les prendre 5-7 jours pourtant on a généralement l'impression d'être guéri en 2-3 jours. Arrêter l'antibio prématurément aurait pour conséquence-risque que la bactérie ne soit pas bien éliminée et devienne résistante. Il est donc nécessaire de prendre le traitement sur la durée prescrite. Imaginons le cas d'une personne qui pour X raisons se déclare contre les antibiotiques (il y en a...) et qui décident d'arrêter le troisieme jour. Cette personne retombe malade quelques jours plus tard, la fièvre est très dure et la bactérie devenue résistance beaucoup plus coriace à guérir. A qui la faute ? A l'antibio ou au comportement de l'usager?
Bref sur cette histoire de témoignage ne pas oublier la disproportion entre ceux qui vont mal et qui ont des raisons d'en parler et les autres qui vont bien et pètent la forme et eux n'ont aucun besoin d'aide ? il est rare d'ouvrir un thread d'une personne qui poste pour écrire qu'elle va bien et qu'il ne lui arrive rien : il y a bien une disproportion entre ceux qui vont mal qui postent partout et ceux qui vont bien qui n'y pensent même plus.
Juli a écrit
Prôner la dépendance ou le sevrage progressif est une façon de voir les choses, en tout cas la tienne..apparemment la connerie de mon mec t'exaspère, désolée de ton manque d'indulgence. Étonnant pour une personne qui a bien l'air de maîtriser le sujet.
Je ne prône rien, si ce n'est le bon sens. Le sevrage progressif et la maintenance n'est pas une philosophie, là on est dans le concret du médical. C'est comme ça que ça marche. Tout ce que je dis est la base, c'est écrit dans la notice du substitut, on le trouve sur tout les flyers d'informations, le médecin le répète a chaque RDV, cela a été publié des milliers de fois, expérimenté depuis les années 50 sur des centaines de milliers d'usagers : donc je ne fais que répéter ce que l'on sait à savoir que le soin est dans la longueur, le sevrage n'est pas le but, c'est une issue possible pour certains mais une minorité (10 % d'après les études) et le seul moyen d'y parvenir est un sevrage extrêmement lissé et progressif.
Ce protocole médical s'est construit sur des années de pratique mises en commun par des milliers d'addictologues partageant leur résultats donc on a maintenant le recul sur des milliers de cas. Mais il y a toujours quelqu'un pour se croire plus fort que les autres. Pierre l'a très bien dit plus haut, les sevrages à l'arrache on a jamais vu un seul cas fonctionner.
Et oui, ce qui m'exaspère parfois, c'est quand on se base sur ce type de comportement (celui de ton mec et d'autres qui font leur bidouille à l'arrache) pour en conclure que le subutex tue et rend malade alors qu'avec ce type d'excès et quête maso, les mecs se tueraient même en allant faire du footing...
Dernière modification par ziggy (24 juin 2013 à 11:31)
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Juli a écrit
Dimanche 23 juin: il tient:) mieux psychologiquement, bcp moins de doutes.
C'est le propre de la buprénorphine. Son sevrage est dit en U (en dent de scie). Le subutex a une durée d'action assez lente et sature les graisses et les tissus, son élimination est très lente. Pour ne plus avoir de subutex dans le corps, il faut au minimum une dizaine jours. Il n'est pas possible d'administrer du nalorex protectif avant le 10-15 jours à l'arrêt d'un substitut. Le sevrage ne commence vraiment qu'à partir du moment où le corps est purgé. Tout cela pour dire qu'un sevrage sub, c'est long long long... mon expérience avec des dosages relativement bas (de 0.4 à 4 mg selon les tentatives) m'a montré qu'il faut bien deux mois pour commencer à vraiment être mieux dans son corps, pour que le sommeil redevienne réparateur, pour que la chiasse se calme etc... c'est extrêmement usant et long. Mais le plus dur, c'est les U. Les U ca veut dire que le matin tu te lèves, ca va mieux, tout semble possible, c'est facile de positiver. Le soir venu, dans le creux du U, c'est les pensées suicidaires et l'irritabilité. Cette instabilité permanente qui s'estompe doucement au fil des semaines est extrement dur à vivre psychiquement.... j'ai fait des dizaines d'arret d'heroine et la seule fois où j'ai authentiquement chialé des larmes tant j'en pouvais plus c'était avec le subu - ruiné en deux après 8 jours de U en continu qui tapent sur le système.
Maintenant j'aimerai finir sur une note positive.
J'ai à ma connaissance plusieurs personnes qui se sont sevrés en prison et avec succès. La première n'avait pas le choix (c'était en 88) et d'après elle, "en prison tu décroches comme tu veux, merci les flics de m'avoir aidé à ça"... il a rechuté à sa sortie, et aura pris 12 ans de methadone avant de finalement réussir à arreter il y a quelques temps... l'autre pote c'était il y a quelques mois, il voulaut lui aussi se sevrer brutalement d'une très forte consommation d'héroïne en prison (pour certaines des raisons évoquées par Fab). Cette personne avait deux ans à faire et ne voulait pas être assimilé toxico dans le milieu carcéral car cela peut être source de problèmes tellement important que pour lui, le sevrage était un détail à régler au plus vite. Et puis pour lui, c'était l'occasion de le faire. Il a souffert mais s'en est remis. Le milieu protecteur de la prison l'a empêché de reconsommer pendant la durée de sa peine. Il est sorti depuis maintenant presque 18 mois et n'est toujours pas dépendant mais de temps en temps, le week end, il se tape un pochon...
Dernière modification par ziggy (24 juin 2013 à 11:47)
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