[ Arrêt & Sevrage ]

Arrêt Héroïne avec prise de metha 1 semaine

Hey !

Malheureusement je ne m’y connais pas sur le sujet, mais comme je traîne par ici, je me suis dit qu’une réponse pourrait faire du bien !

Je dirais que comme tu n’a pas envie de consommer, tu est sur une super belle voie. Je te dirais de te féliciter et d’être fier de toi, en attendant d’avoir les réponses que tu cherches.

Sinon, je dirais que comme tu as changé le produit pour t’aider, que tu a ressenti le manque du produit choisi et pas de l’autre, c’est que t’es sur la bonne voie. Tu vas pouvoir réduire les doses petit à petit etc.


Au vu de ta combativité, n’hésite pas à te faire aider, ce ne sera que plus agréable ! Bises ! Courage ! ❤️

Dernière modification par meumeuh (Hier à  10:07)

Hello

La méthadone est un opiacé comme l'héroïne. Le manque peut te sembler différent mais ce sont les mêmes mécanismes internes qui sont en jeu.

Perso ce qui a le mieux fonctionné pour moi lorsque j'étais dans une situation similaire à la tienne ça a été de faire un dégressif jour après jour. Je n'ai jamais laissé mon corps sans opiacé une seule journée jusqu'à atteindre environ 2mg de méthadone. L objectif est de réduire petit à petit l intoxication du corps et en même temps la tolérance. En restant dans une certaine zone de confort physique le corps peut redescendre sans trop morfler.
Pour moi dans ces genres de protocoles si à partir d'un moment tu ressens un inconfort physique important c'est que tu as été trop vite quelque part. Et oui même passer de 5mg de metha à zéro ça peut être encore très inconfortable. De 20mg à zéro si c'est bien ça que tu as fait malheureusement ça n'a pas servi à grand chose car tu as maintenu ta tolérance encore à un niveau "élevé".

Je me représente souvent un schéma où la toxicité et la tolérance du corps aux opiacés augmente avec les conso. Plus on consomme et plus cette courbe s'élève. Si on passe de ce point haut à zéro le corps sera complètement en dehors de sa zone de confort et les symptômes de manque seront hardcore. Si on arrive à faire baisser cette courbe avec un protocole adapté (prise de méthadone), petit à petit, en suivant le rythme du corps, on peut redescendre jusqu'au point zéro sans trop morfler. Le tout est de ne jamais faire de creux trop violent dans la courbe.
Dans mon protocole je baissais de quelques mg de metha par jour et je m'en suis sorti sans manque physique souffrant. Dieu sait que c'est une bénédiction de connaître ça lorsqu'on en a chié dans des sevrages secs.

Cela dit si ta dernière prise de metha remonte à 5 jours tu es à mon sens dans les derniers jours inconfortables, la lumière va réapparaître bientôt. Et j'ai souvent entendu que le manque de méthadone était pire que celui de l'héroïne... Peut être que c'est vrai honnêtement je sais pas trop'

Force à toi en tout cas

Dernière modification par Gastox (Hier à  09:30)

Après l'excellent post de Gastox, je viens ajouter la suite de l'histoire telle que je l'ai vécue.

Gastox a écrit

Et j'ai souvent entendu que le manque de méthadone était pire que celui de l'héroïne...

Moi aussi, j'ai entendu cela plus d'une fois et si j'interviens ici, ce n'est pas pour rien. J'ai eu à plusieurs reprises des demandes d'intervention publique sur des plateaux constitués de scientifiques et des addictologues connus;

La dernière fois, c'était en mai 2024 pour célébrer les 30 ans de méthadone en France, organisée par le Laboratoire Bouchara dans l'amphithéâtre d'une des deux nouvelles tours construites au bout du parvis de la Défense à Paris. 500 invités du corps médical, une scène avec 9 fauteuils super confort et des tables basses avec bouteille d'eau et verres. Ambiance un peu pince fesses prévisible, du coup mon addictologue m'a demandé si j'accepterai de témoigner en tant qu'usager de méthadone pour que les puds soient au moins représentés, sinon, ça sentait trop la mascarade. J'ai dit oui.

J'ai préparé mon intervention par une page avec le squelette de ma prise de parole. Le show devant commencer à 10h30, de 10h à 10H30 on a eu le droit à un magnifique buffet de petit déjeuner et les groupes se sont constitués. Perso, j'ai été intégré dans le groupe des addictologues qui me connaissaient déjà tous. De quoi on a parlé ? Et bien de la méthadone, sachant que j'étais le seul à en connaître les effets en récréatif (ma première prise) et surtout en TSO. Leur discours a été le même accompagné de la phrase qui tue : "la méthadone, c'est super efficace, mais les gens ne comprennent pas que ça se commence un TSO méthadone, mais ça ne s'arrête pas !"

Cela tombait bien, je pense la même chose et suis sous 120 mg en une prise depuis 2002. Je me porte plutôt super bien, vis à la campagne dans une super maison isolée du monde et la méthadone me stabilise énormément l'humeur, me garantissant une vie agréable.       

Le seul souci majeur est que peu de prescripteurs préviennent leurs patients de cette particularité des TSO, de peur de voir leurs patients refuser le TSO.

Cela fait que depuis 2009 quand j'ai intégré l'équipe de modération, j'ai lu des centaines de demandes de conseils pour décrocher de la méthadone ou du subutex avec des gens qui en chiaient vraiment, des mois après, voire des années après. La règle aujourd'hui est de remettre sous TSO jusqu'à 10 ans après le sevrage du dit TSO  la personne qui vit en détresse.

Après cette longue introduction, j'en viens au fait. En 1984, j'ai été pris en surnombre dans l'expérimentation qui se faisait à Saint Anne et Fernand Vidal à Paris sur 25 usagers par hôpital. J'ai fait un coup de bluff genre poker et un quart d'heure après j'avais le premier gobelet de méthadone de ma vie et suis resté super content de ce nouvel état qui allait de suite me soulager des soirées lugubres à Paris à attendre en manque le pusher qui comme par hasard ne viendra pas ce soir là.

Au bout de 5/6 semaines, la psy m'a convoqué et m'a dit : "monsieur X, depuis 5 jours, vous n'avalez que du sirop sans méthadone, le sevrage est terminé. Putain de sevrage génial (celui de la bouteille chinoise prôné par Prescripteur). Rien senti du tout. C'était sans compter le PAWS qui m'est tombé dessus un mois après la fin. J'étais parti en vacances d'été Juin, Juillet et Août à la campagne et ma dernière semaine avant de rentrer à Paris avec femme et enfants, j'ai passé pas mal de temps à la cabine téléphonique du village à remettre en place le réseau de connaissances que j'avais par la came et ai commandé pour le soir de mon retour en voiture un g de blanche de qualité. ma femme était pendant le voyage dans le même état que moi, priant en silence pour que je puisse rouler le plus vite possible pour faire les 600 km qui nous séparaient de ce g. Waouh les retrouvailles géniales !

Le sevrage physique, c'est pas grand chose par rapport à la globalité des effets d'un sevrage effectué sans avoir ras la casquette des opiacés.
Ce qui infirme un peu mon point de vue, c'est que le sevrage de al méthadone, n'est abordé nulle part. Dans tous les documents du laboratoire, il n'est pas évoqué une seule fois le sevrage. Ça donne un peu le ton.

Je ne tiens pas à vous arrêter dans un processus qui marchera peut être super bien. Par contre si vous parvenez à vos fin (arrêt de la méthadone), soyez "cools" et revenez 6 mois, un an, voire deux ans après nous le dire.

Car si j'ai lu pas mal de sevrages secs de méthadone par raz le bol, je n'ai jamais lu que cela avait marché. Or, il existe forcément des usagers que la méthadone a super soulagé et qui ont réussi à ne plus en prendre. Mais les quelques potes qui l'ont fait sont passés à la morphine ou à d'autres opiacés/opioïdes.

Amicalement

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