Bonjour,
J'ai récemment, dans un autre post, expliquai que mon grand frère avait laissé ses plumes dans l'esprit de la
Datura.
Je vais donc prendre le temps d'expliquer avec plus de détails, notre histoire. Je dis notre et vous allez comprendre pourquoi parce que le consommateur peut emmener les autres très loin dans son délire, surtout si on prend aussi des produits pour l'accompagner et qui pourraient avoir tendance à faire décoller de la "réalité".
En 1990, après une consommation déjà de plusieurs années de
cannabis à outrance et d'hallucinogènes de temps à autre, nous avons eu accès à une série de livres que nombreux connaissent : Carlos Castaneda avec :
tome 1 : l'herbe du diable (datura) et la petite fumée
tome 2 : Voir
tome 3 : Voyage à Yxctlan
tome 4 : histoire de pouvoir
tome 5 : le feu du dedans
etc... puisqu'il existe encore cinq autres livres que Carlos a écrit, mais qui depuis nous a quitté.
La lecture de ses livres peut, comme toutes choses dans la vie, être interprété de mille façons.
Ma compagne, mon frère et moi avons fais la lecture avec beaucoup de sérieux (trop de sérieux) de tous ces livres et chacun en a eu des fruits différents.
Ce sont des écrits chamanique qui révèlent ce que le Sanata Dharma (Indhouisme) révèle aussi depuis des milliers d'années tout comme d'autres mouvements spirituels vieux comme Hérode.
Ce que je parais être, pour les autres, n'est en rien ce que je suis pour moi même, si un pas est fait, en dehors des pensées.
Mon frère c'est identifié totalement au récit de Carlito (Castaneda) et s'est engagé dans une recherche sans limite de visions et de compréhension des sorciers Yaquis (chamans d'Amérique du Sud) qui utilisent le
Peyotl et la
Datura. Sauf que la
Datura est consommée durant un rituel très organisé et toujours accompagnée du sorcier qui pourra au besoin, guider l'âme du chercheur de vérité et l'orienter vers la guérison, en cas de mauvais délire trop prononcé.
Ils consomment uniquement les racines et radicelles, à des valeurs infimes, avoisinant les quelques micro grammes.
Nous pourrions faire une centaine de post sur le sujet sans que cela ne suffise à nous approcher de la réalité quant à la consommation de cette plante sacrée (pour les indiens).
Ces écrits nous ont respectivement, chacun de notre côté, plonger dans une sacré remise en question.
Mon seul frère, mon ainé de quatre ans, (j'aurai dû avoir une soeur mais elle est décédée un mois après sa naissance) était mon pote, mon âme soeur, mon ami que je chéri dans mon coeur. Mon grand frère, quoi !
L'esprit de la
Datura nous a volé notre jeunesse, il a terrassé mon grand frère invincible. Il a mit tellement chaos notre famille que nous pourrions l'accuser de génocide familiale.
Et oui, parce que lorsque nous consommons ce genre de substance, nous mettons en périls notre santé mentale, (j'ai un cousin qui est mort en jouant à la roulette Russe ! Je trouve que cela laisse autant de chance qu’avec la
Datura) et celle de notre famille, et amis parfois aussi.
Un soir, mon frère Erik, est partit dans le jardin municipal dans lequel il a récolté les sommités de la plante
Datura.
Je ne connais pas la quantité consommé car la seule chose qu'il ai pu nous raconter, des années plus tard, c'est le délire très long que lui a value cette prise, puisqu'il est sortie du circuit hôpital psychiatrique trois ans plus tard, avec un tatouage indélébile pour la société : "schizophrène paranoïaque aigu". Et ce nom barbare est faiblement dosé pour décrire le délire.
Après avoir donc prit sa décoction, il s'est rendu dans un lieu magnifique, une plage près des falaises d'Etretat en haute Normandie.
Il est resté à marcher sur la plage en invoquant les esprit avec l'orgueil du jeune débutant venant d'une société ultra intellectuelle sans foi, ni loi de sagesse.
Il s'est arrêté devant un trou dans le rocher. Il est resté devant un moment et se souviens juste d'avoir eu le sentiment d'être aspiré par ce trou noir et de se perdre dedans.
La suite, ce ne sont que des flashs pour lui et pour nous ce sont de longues périodes effrayantes dans lesquelles se mêle la réalité commune (celle dans laquelle nous nous sommes mis d'accord sur les règles de jeu, comme : moi je suis éducateur, ouais et moi je suis dealeur, ouais, et moi je suis postier... garagiste, scientifique, puéricultrice.... et le monde infini de l’esprit et tout ses possibles.
J'ai passé des heures et des heures, des jours et des jours à parler à mon frère (monologue de ma part) pour essayer d'aller chercher loin loin loin là -bas, son esprit.
Nous vivions avec ma compagne à Amsterdam et il était venu nous rendre visite en se perdant mille fois. Un soir il était trois heures du matin et je l'ai trouvé assis sur ses genoux au milieu du salon regardant dans le vide mais ne voyez pas vraiment. Ses yeux étaient en strabisme avec les globes surdimensionnées dans un visage bien creusée.
Je l'ai secoué pour lui faire revenir un semblant de raison. D'un coup il se lève et me dit "oui tu as raison il faut que je passe l'aspirateur".......... Il est maintenant cinq heures du matin.
En permanence il se balançait intérieurement entre les bribes d'un monde effondré et la réalité. Après cela il est partit dans la ville et je l'ai laissé car il devait trouver à manger. Il est revenue trois heures plus tard avec un ridicule sachet rempli de 100 grammes de germes de soja fraîches. Nous l'avions cherché sans le trouver.
Trois heures pour trouver un truc que je n'arriverai même pas à trouver si j'en voulais !
Dans tout les cas il est difficile de rester concentré car le monde dans lequel il se perd ne nous est pas totalement étrangé. Chaque monde se chevauche par des ponts d'énergie que certains produits peuvent nous faire emprunter.
Il ne pouvait plus coller à la réalité et il a donc fini par vouloir se suicider. Mmmmmmmh la bonne idée !
Seul chez mon père (parents divorcés) il a prit des somnifères en grande quantité et s'est allongé dans sa chambre. Mon père partie pour le week-end car besoin de souffler un peu, n'était donc pas là pendant 48 heures.
Allongé sur le lit, il se souvient que les hallucinations dû à la
Datura ce sont amplifiées, avec le diable horrifique qui veut le posséder (après plusieurs mois encore) mais terrorisé, il avait fini tout de même par s'endormir. Réveillé plus tard ???? Il se croit mort. Il est persuadé que la mort est venue le chercher et que maintenant il est en enfer (pourtant nous avons étais élevé par des cartésiens du pays de Cartésie !) et que tout le monde veut lui faire du mal.
Mon frangin était déjà tellement perché, que ce nouvel épisode, lui a totalement grillé le peu de lucidité qui lui resté.
Nous avons vécue l'enfer à ses côtés. Il ne mangeait plus et maigrissait à vue d'oeil. Ses mains étaient devenue violette tout comme son visage, qui avait tant changé. Imaginez son enfer à lui !!!
C'est dans ce genre d'expérience, comme lorsque l'on côtoie la mort, que l'on ressent une nette distinction entre le corps et ce qui habite ce corps. Qui suis-je ?
J'ai passé des jours et des jours a vouloir le raisonner, j'avais le sentiment qu'il était là quelque part a errer, mais au lieu de l'aider, j'en ai fini par glisser en partie dans son monde halluciné et le fébrile "moi", identité fabriquée, ne pouvait plus se retrouver. La grande dilution avait commencée.
Un jour il m'a avoué qu'à l'époque, il avait le sentiment d'être enfermé quelque part à l'intérieur de sa tête et qu'il pouvait entendre mais ne pouvait s’exprimer, car il se sentait coincé.
Il était devenu tellement maigre et délirant que mon père a fini par le faire interner. Trois années de souffrances intenses pour lui et pour sa famille, ses amis.
De mon côté je vivais de profondes angoisses manifestées à partir d'une expérience de perte d'identité lors d'une soirée. Car même sans produit, certaines portes sont pousser sans être prêt psychologiquement à voir apparaître ce qui est normalement caché.
Heureusement pour nous tous car imaginez le bordel si chacun de nous devenait pleine conscience de notre univers et sa mystérieuse existence. Il y a de quoi être sérieusement perché et il deviendrait difficile de jouer les masques des persona. Le vide et ses milles visages.
Mon frère Erik est passé dans plusieurs centre psychiatrique et s'est dans un centre réservé au corps enseignant que trois ans plus tard, aura eu raison de ce son manque de raison.
C'est une amie dont il était amoureux à l'époque qui l'avait visitée, provoquant de ce fait, un électro choc qui la ranimait. Il s’est vu revenir sans le décider.
Malheureusement depuis il en manque toujours une petite partie, et il est sous traitement à vie ! Si il ne prend pas ses médicaments, il glisse sur la pente doucement.
Nous nous appelons une à deux fois par an maintenant, alors que nous étions presque amant.
J'ai vraiment perdu mon frère il y a 20 ans et notre famille ne s'en est jamais remise complètement.
Il y a des jeux auxquels il serait bon de ne pas s'aventurer, à moins d'être guidée pour ne pas s'égarer.
Le mental ne peut pas être au-delà de ce qui est au-delà de lui même. Le monde sans mental est apaisant, sauf si celui ci résiste sans mal, au regard d'un enfant innocent.
Nous sommes des enfants recouvert du passé, et ainsi armé nous pensons pouvoir affronter la vie, alors que nous ne pouvons en être dissocié.
Ce qui nous sépare d’elle est de croire devoir combattre un ennemi, un ennemi qu’est la vie.
Il existe aussi ce que l'on appel la petite mort, comme le sommeil profond duquel n'est plus présente la raison, il est possible de vivre cette expérience puisante du retour à la maison, mais cela demande un réel et profond abandon.
J'ai vécue cette expérience il y a 20 ans et j'ai remis le couvert il y a trois ans.
Décoiffant !!!
Le but de la vie n'est peut-être pas ce que nous enseigne la société, et nous nous perdons dans une étrange réalité, celle de devoir toujours toujours pensée, et avoir un avis bien arrêté sur toute sortes de sujets.
Mais n’est ce pas fragilité que de se fier à la pensée ?
Car elle est auto créée et peut très loin nous faire voyager. Il est des mondes où il n’est pas toujours bon de s’attarder. Mais avons nous réellement le choix de cette destinée ? Flottant de ci, de là sans s’arrêter, il est grand temps de se stabilisé.
Les règles du jeu de société, qui diffèrent parfois totalement d’un pays à l’autre, nous conforme à des rôles étriqués et ressentir l’infini en perdant pieds, si c’est bien intégré permet de vivre des états de félicité.
Car nous ne sommes pas la sommes des pensées et la mémoire du passé, et tous à divers degrés, nous ressentons cette réalité qui parfois peu vraiment venir à s’imposer. Si notre identité se refuse à s’abandonner, il faudra être prêt à mal déliré !
Maintenant, je sais qu’en prenant de la
Datura, tout peut très bien se passer, mais qui aura cette chance de bien rêver ?
Attention attention, messieurs dames, le jeu de la roulette Russe de la défonce est entrain de tourner, la
Datura a était séléctionnée, alors qui va gagner un cerveau explosé ?
La
Datura n’est pas une plante pour s’amuser, c’est une plante pour initié, alors sois tu suis ton instinct, sois tu croise les doigts pour ne pas te perdre en chemin.
Alors bonne route l’ami(e), et si tu vois mon frère Erik, dis lui à quel point cruellement il me manque et qu’au bout de 20 ans, il serait sacrément temps de rentrer.
Amarnath