J'ai adoré les RC, j'en ai abusé, j'ai arrêté. L'enfer a commencé.

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Marion_Lk femme
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Inscrit le 21 Mar 2015
45 messages
J'ai tout arrêté depuis quelques jours, quelques semaines, je ne sais même plus.
Les stimulants synthétiques... La 3MMC, l'éthylphénidate, la méthiopropamine, la synthacaine, tout ce foutoir de molécules étranges que j'ai tellement aimé, mélangé avec alcool, benzo, opiacés à  gogo...

Pour vous donner une idée de ma consommation, 5 grammes de RC (peu importe lesquels, j'en suis vite arrivée à  tous les mettre dans un même et unique pochon) me durait moins d'une semaine.

J'ai arrêté tout ce qui faisait que le temps passait vite même si je n'en faisais rien, que la moindre de mes émotions normale était centuplée par les produits.

Le début des effets néfastes à  long terme s'est vite fait sentir. J'ai perdu du poids, l'acné a ressurgi, les doses augmentaient de plus en plus, mais j'avais le sourire, toujours le sourire.
Toujours les bons mots au bon moment dans une conversation, plus d'inquiétudes, plus de passé, plus d'avenir, juste la douceur de l'instant, cet instant qu'on veut faire durer une éternité.

Pardon je m'embrouille.

J'étais perchée sur Pluton mais personne ne m'a fait la moindre remarque. A part des yeux comme des boules de billard et une tête de zombie, j'étais facilement exaltée, gentiment barrée, ça changeait de ma dépression.
J'ai fait des choses dont je n'aurai jamais été capable à  jeun. Certaines que je regrette, d'autres biens.

Mais ça ne pouvait plus durer. Financièrement, même les RC commençaient à  me brouiller sérieusement avec ma banquière. Mon coeur me faisait peur : combien de temps il allait encore tenir à  100bpm en moyenne ?

J'ai été dans des cliniques privées, j'ai été en HP (à  Saint Anne, au service addictologie où je suis aujourd'hui suivie et dont l'équipe est compréhensive et vraiment à  l'écoute). Mais pour mon sevrage, cette rupture avec les produits, je suis partie en Normandie, accompagnée d'un ami de confiance et d'une bonne ordonnance de Prozac (dose doublée, 40 mg aujourd'hui) et de Valium 10. Au bord de la mer et avec son aide, j'ai réappris à  vivre avec mes émotions, les montagnes russes de la vie, les vraies joies, les difficiles désarrois, les cravings ingérables.

Je dors en moyenne 12 heures par nuit, je mange comme une femme enceinte mais je me rends surtout compte du bordel que j'ai mis dans ma vie.
Les amis qui se sont enfuis, ceux qu'on "doit arrêter de fréquenter parce qu'ils peuvent nous faire rechuter", les histoires d'amours dopées qui se sont effondrées lors du retour à  la réalité...

J'ai du mal à  revivre comme avant, je ne me souviens même plus ce que j'étais avant que la dope me définisse toute entière. Ce sevrage c'est un deuil, une rupture amoureuse.

J'avais besoin d'en parler. De vous en parler.

Peace à  ceux qui tentent aussi d'arrêter, à  ceux qui continuent d'en consommer, à  ceux qui sont tentés... à  vous tous en fait !

salut

"Les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus" - Marcel Proust

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Psilosophia homme
Banni
Inscrit le 13 Apr 2014
871 messages

Ce sevrage c'est un deuil, une rupture amoureuse.

T'as tout dit. Ca te semble nécessairement lointain comme propos, mais tu tâcheras tôt ou tard par te retrouver, retrouver la fille que t'as enfouie bien au loin pendant peut-être un peu trop longtemps. Tu vas marcher sur des épines pendant un moment c'est certain, mais le chemin s'adoucit de jour en jour tu dois t'en rendre compte aussi.

Courage à  toi, puisses-tu parvenir à  la sérénité que tu convoites! wink

Et comme disait mon vieux voisin: "Tu vois gamin, p'têt qu'à  force de tirer la queue au soleil, un jour il r'viendra me rendre visite"


"Vieil océan, aux vagues de cristal ... tu rappelles au souvenir de tes amants, sans qu'on rende toujours compte, les rudes commencements de l'homme, où il fait connaissance avec la douleur, qui ne le quitte plus."

Les Chants de Maldoror Isidor Ducasse

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Ricoson homme
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 28 Jun 2012
1820 messages
Le sevrage c est toujours un deuil quelque part. Et un deuil,  ça peut s oublier, s habituer, se résilier, ou pas.

Mais à  part le deuil, peux tu décrire un peu plus ce sevrage ?
Manque physique ? Cognitif ?
Ça M intéresserait de savoir comment cela c est passé plus précisément.
Tu parles d HP. Ils connaissent ces substances ?

Rico

Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divertissement et leur inconséquence.

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Recklinghausen homme
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
6185 messages
Coucou Marion,

Ah ben ouaih, mélanger plusieurs RC dans un seul pochon... T'y est pas allée de main morte wink

Tout d'abord, c'est normal que tu dormes beaucoup... C'est un effet secondaire du valium... Qui parait être une bonne prescription vu le nombre de stimulant que tu as consommé en nombre lors de ta dernière cession ( qui a durée une paire de mois ).

Il agit en antagoniste des stimulants en ralentissant l'activité synaptiques du cerveau.

La mise au vert en Normandie... Sympa comme idée smile Profite un peu de l'air marin et ne te gène absolument pas pour aller te balader... Ca te fera le plus grand bien ( même si tu n'en ressens pas les effets immédiatement ).

Tu manges beaucoup, c'est parce que ton cerveau te demande de recharger au plus vite ce que tu avais perdu comme poids lors de ta cession de stimulant... Malgré la prise de Prozac qui agit souvent comme un coupe faim. La aussi, rien de bien anormal wink

Plus la cession est longue, plus les bouleversements des neurotransmetteurs comme la dopamine, la sérotonine,...  sont importants.  Il faut du temps ( plusieurs semaines ) pour que ton corps retrouve un équilibre naturel !
Je te conseillerais de manger des aliments riche en vitamine C naturelle... Ca accélèrera le processus ( mais ce n'est pas magique quand même ).
Et de pratiquer une activité physique afin de produire des endorphines :)

Par contre, tu parles également de consommation d'opiacés " à  gogo "... Ton mal être dépressif pourrait venir également du sevrage d'opiacés à  la " cold turkey ".
Si tes consommations étaient importantes, l'idéal serait de prendre rdv dans un CSAPA pour qu'il juge si une mise sous traitement de substitution ( TSO ) te serait bénéfique... Pour lutter contre le côté dépressif due au manque d'opiacés.

Tu vas reprendre peu à  peu le contrôle de ta vie, c'est sur smile

Sois patiente et... Prends soin de toi.

Reckling.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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pierre
Web-Administrateur
Inscrit le 15 Sep 2006
17505 messages
J'ai supprimé, déplacé, les messages qui était HS ou qui était jugeant. Vous n'aidez absolument pas la personne...

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