Bonjour.
J'ai fait quelques recherches sur l'hypnothérapie comme aide/assistance au
sevrage d'un ou plusieurs produits. J'ai trouvé beaucoup de gens qui demandent si ça marche vraiment, des sceptiques, des moins sceptiques, mais très peu de gens qui relatent une vraie expérience. J'ai néanmoins pu trouvé des posts intéressants ici :
https://www.psychoactif.org/forum/t2690 … .html#divxhttps://www.psychoactif.org/forum/t8836 … .html#divxJ'ai donc décidé d'ouvrir un topic dédié pour relater ma propre expérience sur l'hypnothérapie. En effet, j'en suis arrivé à un point de ma consommation (bon, pas dramatique non plus) où j'ai ressenti le besoin de lever le pied sur les produits, mais ayant des difficultés pour le faire.
Dans ce topic, je ferai un post par séance dans lequel je raconterai tout ce qui s'est passé depuis la dernière séance, comment elle se déroule, et ce qui s'est passé dans les jours qui suivent.
ContexteTout d'abord, présentons le contexte. Je suis un homme entre 20 et 30 ans, employé, en couple "chacun chez soi" (donc concrètement, je vis seul). J'ai commencé à consommer des produits il y a à peu près 2 ans. Depuis que j'ai commencé, j'ai goûté à exactement 15 produits différents. Je ne les prends pas quotidiennement, bien sûr. Parmis ces produits, il y en a où je n'en ai pris qu'une ou deux fois seulement et que je ne reprendrai jamais tellement je n'ai pas aimé. Cependant, deux molécules reviennent régulièrement et sont vraiment mes péchés mignons : la
MDMA et apparentés (APB,
3-MMC,
4-FA) et le
GHB. J'ai toujours eu une personnalité épicurienne et j'ai une forte tendance à la recherche de la Jouissance (avec un J majuscule), que ce soit avec la nourriture, le sexe, ou les drogues. C'est donc tout naturellement que j'ai apprécié la
MDMA, le
GHB et la
3-MMC, et encore plus une potion magique des 3 en même temps subtilement dosés avec une balance de précision.
Ma consommation a commencé à me poser des problèmes il y a quelques mois. Il est recommandé, pour la
MDMA, de ne pas consommer plus d'une fois toutes les 6 semaines. Or j'ai constaté que je n'arrivais pas à m'astreindre à ce rythme là. Au mieux, j'arrivais à tenir 5 semaines, mais le plus souvent 3 ou 4 seulement, au prix d'une lutte quotidienne contre un
craving absolument insupportable. De plus,
le piracétam aidant, j'ai commencé à me mettre des races de plus de 1000mg de
MD. Les
descentes commençaient à devenir de plus en plus pénibles, et je sens que mes neurones n'appréciaient pas trop mes excès.
Le déclencheur a été ma dernière prise de
MDMA il y a un mois. J'ai consommé 400mg une semaine après une précédente prise. Ça s'est super bien passé sur le moment, mais la
descente a été juste abominable. Pendant une semaine, j'avais juste envie de me buter. J'ai donc jeté ma
MD (5 grammes dans les toilettes... Ça m'a fait mal au cul, mais bon... Faut savoir ce qu'on veut !) et comme je n'arrive manifestement pas à me réguler tout seul, j'ai décidé de me faire aider. J'ai entendu dire que des gens ont arrêté de fumer, de boire, ou de consommer des drogues grâce à l'hypnothérapie. Je me suis dit que j'allais essayer. J'en ai parlé à mon psy qui me suit depuis 2 ans maintenant et en qui j'ai totalement confiance. Il m'a recommandé un de ses confrère qui est hypnothérapeute. Je l'ai contacté, et j'ai eu mon premier rendez-vous aujourd'hui.
L'hypnothérapie est une thérapie courte. C'est à dire que l'objectif est la résolution d'un problème concret à travers un nombre limité de séances (entre 2 et 10). La thérapie dure donc au maximum quelques mois, au contraire d'une psychothérapie qui peut durer des années (si des professionnels me lisent et que je dis des conneries, merci de rectifier). Attention à un point : dans le cas où l'addiction est compliquée d'une dépendance physique (ce qui n'est pas le cas ici), l'hypnothérapie ne vous empêchera pas d'être malade si vous êtes en manque. L'aide d'un médecin est plus indiquée dans un premier temps. Cependant, sachez quand même que les médecins peuvent travailler avec des hypnothérapeutes et que les deux sont complémentaires.
Objectif--> Ne consommer aucun stimulant pendant 3 mois (1 mois déjà accompli au moment de cette séance).
--> À l'issue des 3 mois, ne pas consommer plus de 400mg de
MDMA tous les 2 mois.
TémoignageDonc me voilà au millieu de Paris, en train de marcher dans la rue pour aller à mon premier rendez-vous. Comme j'ai une personnalité angoissée/prévoyante et que je ne voulais surtout pas rater mon rendez-vous, j'arrive avec 30 minutes d'avance. Or le SMS du praticien, envoyé la veille, était clair : il ne peut pas ouvrir la porte lorsqu'il est en séance. Je suppose que c'est vraisemblablement parce qu'une séance commencée ne doit surtout pas être interrompue : si le patient est en état d'hypnose, il ne doit pas être réveillé. Le praticien m'a donc demandé d'être ponctuel, et de ne pas venir trop en avance. Je décide donc d'aller me ballader dans un jardin public juste à côté.
Quand je suis dans le bon créneau horaire pour me présenter au rendez-vous, je me tiens devant la grande porte en fer forgée typique des immeubles Haussmaniens qui font la fierté de la ville de Paris. Je compose le code, je rentre et je sonne... Personne ne répond. Je sonne encore et toujours pas de réponse... Je suppose que l'hypnothérapeute doit encore être en séance et j'attend devant la porte. Tout à coup, une personne en sort. Je suppose qu'il doit s'agir du patient juste avant moi. J'en profite donc pour rentrer. J'arrive dans une salle d'attente étriquée et vide. Personne pour m'accueillir. Les murs sont blanc clinique et les néons artificiels n'arrangent pas l'ambiance générale de la salle d'attente. Dans la mesure ou personne n'est venu pour m'ouvrir, je me demande si mon thérapeute sait que je suis arrivé. Au pire, je ressortirai et je re-sonnerai s'il est un peu en retard. Ou je lui enverrai un message, au choix.
Finalement, il n'est en retard que de 2 minutes. Je suis content car j'ai vu tellement de psys et de médecins qui te font poireauter des heures dans la salle l'attente... Dès les premières minutes minutes passées en sa compagnie, je me sens en confiance car il dégage quelque chose de vraiment bienveillant, et ça, c'est plutôt cool. L'ambiance du bureau de consultation n'a rien à voir avec celle de la salle d'attente. Les couleurs feutrées et chaleureuses tranchent radicalement avec la lumière cruelle des néons de la salle d'attente. Dans la pièce, il y a un bureau sur lequel sont posés une lampe de travail et une lampe de luminothérapie, deux chaises qui se font face au millieu de la pièce, et un petit canapé sur lequel peuvent tenir 2 personnes côtes à côte. Ceci me surprend beaucoup d'ailleurs car chez un hypnothérapeute, je m'attendais à trouver de quoi s'allonger, ce qui n'est pas possible sur ce canapé, à moins d'être recroquevillé. Finalement, je me dis que ce n'est pas si aberrant que ça car une personne allongée en état d'hypnose risquerait de s'endormir "pour de vrai", ce qui serait contre productif pour la thérapie.
Il me fait donc asseoir sur l'une des deux chaises au milieu et on commence à beaucoup discuter. Je ne m'en formalise pas car j'ai lu sur internet qu'il n'y a pas d'hypnose lors de la première rencontre. La première séance est dédiée à faire connaissance, décrire les difficultés, et établir des objectifs. Il me demande ce qui m'amène et ce qu'il peut faire pour moi. Je lui parle donc de mes difficultés à gérer ma consommation et en particulier ma consommation de
MDMA. Je lui dit que j'en consomme trop et trop souvent, et que j'aimerais revenir à une consommation modérée. Je lui parle aussi de Psychoactif et de mon travail de bénévole au sein de l'association. Je lui parle aussi de mon autisme, de l'âge auquel j'ai été diagnostiqué. Finalement, Je lui annonce quels sont mes objectifs (ceux cités ci dessus). Il rigole parce que c'est hyper strict et précis. Une chose aussi qui me met en confiance, c'est qu'il semble ouvert d'esprit et que ce n'est pas un thérapeute "pro-abstinence ou rien" comme j'en ai déjà rencontré en addictologie. Il m'a demandé aussi ce que ça changerait pour moi si j'atteignais mon premier objectif de ne pas consommer de stims pendant 3 mois. Je lui répond que déjà, ça me prouvera à moi même que je suis capable, et ça me permettra de remplir ma vie avec d'autre choses ce qui me permettrait de moins consommer.
Finalement, lors des 10 dernières minutes, il me fait asseoir sur le canapée en me disant qu'on allait terminer par un peu de pratique, histoire que je ne sois pas trop frustré. Ça me surprend parce que j'ai lu sur internet que ça ne devait pas se passer comme ça, mais je décide finalement d'arrêter de "faire mon autiste" et de me prêter à l'expérience.
Donc je m'asseois sur le canapé. Il s'assoit sur sa chaise un peu à côté et il tend sa main, à environ 1 mètres devant mes yeux. Il me demande de fixer un point de sa main et il m'invite à m'installer confortablement et à me détendre. Il continue son discours et au moment ou il m'invite à fermer les yeux, je sursaute et je me reprend brusquement : non seulement j'avais laissé ma tête basculer en arrière sans même m'en appercevoir, mais j'ai eu envie de fermer les yeux avant même qu'il ne m'invite à le faire. Ce qui m'a fait sursauter, c'est que j'ai ressenti quelque chose de vraiment bizarre et que je n'arrive pas à décrire, comme une sorte de présence, mais dans ma tête. C'était hyper flippant : je me suis senti très vulnérable, surtout que j'ai une névrose de contrôle et que j'ai l'impression que quand je suis dans cet état, il est possible de faire de gros dégâts à ma psychée en cas de fausse manip'. Ce type est vraiment fort. J'espère qu'il a aussi de l'expérience ! Il me rassure en me disant que c'est normal, qu'il ne m'arrivera rien.
Du coup, on a recommencé avec la même procédure. J'ai essayé de jouer le jeu, mais j'ai senti une résistance dans mon esprit, comme si je laissais faire, mais que j'étais prêt à reprendre le contrôle à n'importe quel moment en cas de problème. Finalement, ça a duré 2 à 3 minutes. Je ne sais pas si j'ai vraiment été en état d'hypnose la deuxième fois. Je me sens un peu frustré de ne pas avoir réussi à vraiment me laisser aller, mais en même temps ça me fait peur.
Pour l'instant, je n'ai pas constaté de modification dans mes habitudes ni dans mon
craving car la séance a été principalement dédiée à faire connaissance. Mon prochain rendez-vous est début novembre. Vous aurez la suite à ce moment là.