moi la coke et moi

Ce titre laisse transparaitre la relation égocentrique qu’on peut avoir avec la c, on ramène toujours tout à soi. Il n’y en a que pour je, moi, mon, ma, mes… Vous remarquerez que ce témoignage en est truffé.
Je voudrai partager mon expérience et la peur que m’inspire ce produit.

Je viens de devenir adulte, je suis déjà sur ce forum sous un autre pseudo mais vu que je me préoccupe de plus en plus de l’anonymat en ligne j’ai préféré faire un ‘burner’ pour ce post.

Il y a trois ans la coke a brièvement croisé ma route pour la première fois. On a pas trop accroché elle et moi. Je trouvais ca cher pour ce qui devait être 80% de sucre. Pourtant le lendemain, seul je suis allé récupérer le 0,1 qui me restait là ou je l’avais caché et je l’ai tapé avant l’entrainement dans un parc. Etrange action qui me fait aujourd’hui cogiter.
Un festival de techno à Barcelone avec 4 potes et 4 meuj. Elle est pas mal mais j’ai l’impression de claquer mon fric pour pas grand chose, d’autant plus qu’elle me provoque des crises d’éternuement.
Depuis, on m’a offert des lignes de plus en plus souvent. Je les trace pour la convivialité et car mes potes font tous la même chose. Jusque là je suis conscient que la coke à un ratio prix/défonce pas intéressant (comparé à la MD par example), que c’est toxique pour la santé et que ca rend accro vite quand on met bien le nez dedans. Je n’en achète jamais.

Il y a quelques mois je découvre le darknet et ses possibilités. Après plusieurs commandes autres et de nombreuses hésitations je finis par craquer sur un demi meuj à 35€ que j’ai reçu aujourd’hui vers 15h. Je mets ca au congelo, je me dis que je la testerai après mes exams.
Finalement à 18h je met le tout en poudre et m’étale une première trace. Au moment de mettre la paille dans le nez, seul, dans le silence, je me sens vaguement coupable. Ca rafraîchit le nez d’une note subtile de pétrole. La on tourne plutôt à 80% pur coke que pur sucre (non vérifié, juste supposé). Je me dit que je ressens peu d’effet au final, je suis vaguement décu.

Je fais ma vie et trois heures plus tard, une nouvelle trace m’appelle. J’y résiste un quart d’heure avant de sortir les bails du congelo. Cette fois ci, la trace fait beaucoup plus d’effet, je ne sens plus mes dents en haut devant, mon palais parait anesthésié et je me sens bien, confiant, puissant comme ca ne m’était pas arrivé depuis longtemps.
De là j’imagine ma vie avec la coke, je l’imagine rythmer mes journées et mes nuits, je me vois aligner trace sur trace et me sentir bien, confiant, puissant tout le temps. Roberto Saviano est en plein dans le mille quand il dit que l’or noir (pétrole) est le carburant des machines, alors que l’or blanc (C) est le carburant des hommes.

Un pote veut un demi meuj pour demain, je me dis que je fais cette dernière trace et que je le lui vendrai ce qui reste demain pour 35€. Pour des raisons de sécurité/paranoia je décide de procéder à l’échange en deux temps. D’abord je dépose le produit dans sa BAL, puis il en profite. Ensuite il dépose l’argent dans ma BAL quelques jours plus tard.

Il m’envoie son adresse et je me dis que j’y vais demain, et que je ferais une toute dernière trace avant de partir chez lui. Mais enfait, pourquoi ne pas y aller maintenant à 3h du mat? Il y aura personne dans la rue, je pourrai marcher un peu  et surtout je pourrai faire ma dernière trace plus tôt! J’aligne donc ma troisième trace et je pars. Je trouve pas sa BAL, son immeuble c’est mal indiqué. Je rentre. Du coup je pourrai me faire une quatrième dernière ligne avant d’y retourner demain quand il m’aura donner les infos nécessaires?

Bref vous l’aurez compris, après une longue période de rejet passif, aujourd’hui j’ai pris gout à la C et je veux qu’elle m’accompagne partout. La vie est tellement plus supportable avec elle. J’ai l’impression que je n’en aurai jamais assez. Demain je m’en débarrasse et je sais que dans les jours à venir j’en aurai envie sans avoir la possibilité d’en reprendre. Je vais vite en racheter.

Malgré cette trouvaille, ce piment qui manquait à ma vie, une partie de moi me dit que je fais n’importe quoi et que ca peut finir très très mal. Une partie de moi me déteste pour ce que j’ai fait et ce que je rêve de faire. Je dirais que mon conscient sait parfaitement que je ne devrai pas mais inconsciemment j’en ai très très envie.
Je sais déjà que je vais retomber dans l’addiction sévère, comme celle que j’avais avec la weed jusqu’a il y a quelques mois, sauf que cette fois ca sera pire.

Quand j’avais de la weed, je la fumais à mon rythme (pet sur pet seul dans mon pieu) sans me poser de question, c’était plus fort que moi. Même si je veux arrêter de fumer: j’ai plus de weed? BIM j’en rachète BAM j’ai de la weed, BOOM je la fume et quand le stock est fini le cycle recommence. Aujourd’hui encore même si je déteste la weed pour tout le mal que mon abus de cette substance m’a causé, si on me met 1 gramme sur la table il aura disparu en 24h.
J’ai très peur que ca devienne comme ca avec la C. Je m’imagine déjà la tracer à mon rythme, quand j’en ai je la tape, quand j’en ai pas j’en rachète. C’est un mécanisme inconscient contre lequel je suis impuissant. L’histoire est déjà écrite à l’avance et je la connais par coeur. Elle va me tenir par la main, je vais l’adorer, la mettre sur un piédestal, en faire l’apologie toute la nuit. Puis je vais me rendre compte que je suis complètement accro, que ca me nique la santé et que financièrement je vais pas pouvoir assumer cette addiction. Puis je vais souffrir et continuer à taper même si je veux arrêter. Enfin je vais m’en sortir, en souffrant et plein de regrets, avec pas mal de thune en moins et une santé un peu plus niquée qu’elle ne l’ai déjà.

Je me doute que certains d’entre vous se sont retrouvé à ma place, ont fait le mauvais choix que je m’apprête à faire et le regrettent aujourd’hui.
Est ce que quelqu’un aurait le courage d’essayer de dissuader mon inconscient?

En tout cas merci de m’avoir lu, n’hésitez pas à commenter vos pensées
Passez une bonne journée, moi je vais résister à la trace qui m’appelle et essayer d’aller me coucher. Moi, moi, moi et moi. Fuck le moi fuck le je