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Une analyse pionnière a fait du bruit dans la communauté scientifique. L’étude systématique sur le micro-dosage de psychédéliques publiée dans la revue académique PLOS One début février débouche sur des résultats fascinants.
Le micro-dosage désigne l’administration de doses de drogue sur un planning semi-régulier. Elles sont trop faibles pour produire des réactions physiologiques notables, mais suffisantes pour provoquer une réponse cellulaire et affecter le consommateur de différentes manières.
Aux États-Unis, c’est désormais une pratique répandue dans les milieux artistiques et chez les jeunes entrepreneurs. De nombreux forums sont dédiés à l’exploration de cette pratique à l’aide du LSD et de la psilocybine des «champignons magiques», récemment décriminalisés à Denver. En micro-dosant dans les règles de l’art (la mesure étant typiquement fixée à un douzième d’une dose normale au quotidien), les usagers affirment rencontrer des effets psychologiques dans leur vie de tous les jours. Mais peu d’études scientifiques ont été dédiées à l’étude de ce phénomène.
« On trouve des milliers d’articles de presse et de témoignages individuels qui décrivent un large éventail de bénéfices associés au micro-dosage, mais il y a peu de preuves scientifiques sur la question », a déclaré Vince Polito, l’auteur de l’étude dans une interview au magazine PsyPost. « On voulait voir si ces affirmations étaient justifiées, ou si les effets du micro-dosage pouvaient être expliqués par anticipation ou par effet placebo ».
Pour la première étape de l’étude, les chercheurs ont testé 98 personnes sur leurs facultés d’attention et leur capacité d’agir, tout en micro-dosant différents types de substances psychédéliques pendant six semaines consécutives.
Les sujets ont relevé plusieurs effets positifs à court terme sur la méditation, la créativité, le bien-être, la concentration et la productivité les jours où ils recevaient la micro-dose. Au nombre des effets à long-terme, une baisse des sentiments dépressifs et une hausse des facultés de concentration. En dépit de ces découvertes intéressantes, les chercheurs ont aussi noté que les sentiments associés au névrosisme (émotivité) ont également augmenté chez les participants à l'issue du test de 6 semaines.
Pour mieux comprendre les résultats, les chercheurs ont ensuite analysé les « croyances pré-existantes et les attentes sur les effets du micro-dosage sur un échantillon de 263 micro doseurs naïfs et expérimentés » dans la deuxième partie de leur étude. Tous les participants présumaient que le micro-dosage aurait des bénéfices substantiels et variés sur leur bien-être psychologique. Des attentes qui contrastent avec les réactions réelles des sujets aux psychédéliques, relativement subtiles. Leurs facultés d’attention ont augmenté et leur stress s’est dissipé, mais aucune épiphanie psychédélique n’a été reportée.
Dans leur conclusion, les chercheurs responsables de l’étude confirment que le micro-dosage de psychédéliques peut aider à réduire les symptômes de dépression et de stress et améliorer les facultés de concentration. Mais ils insistent bien que d’autres recherches sont nécessaires sur le sujet.
Puisque le micro-dosage est illégal dans la plupart des pays, l’étude n’était pas autorisée à conduire des expériences directes en laboratoire. Il a donc systématiquement suivi l’expérience des gens qui micro-dosaient via un système en ligne anonyme. « Ça veut dire que nos résultats reposent sur la précision et l’honnêteté des témoignages des participants », explique Vince Polito. « En tant que tels, ces résultats montrent des effets importants possibles du micro-dosage, mais il faut qu’une recherche scientifique rigoureuse puisse confirmer ces résultats ».
Lien vers l'étude avec la méthodo et tout: https://journals.plos.org/plosone/artic … ne.0211023
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