Bonjour à tous!
J'ai beaucoup lu vos témoignages qui m'ont énormément fait de bien ces dernières semaines alors que j'angoissais beaucoup, et je voulais d'abord remercier toutes celles qui sont venues partager ces parties si intimes et si riches de leurs vies sur le forum, vous n'avez pas idée à quel point vous aidez les autres ...
Je viens ici ce soir pour raconter un peu mon expérience qui pourra peut-être elle aussi être utile à d'autres mais aussi parce que j'ai pas mal de questions et d'appréhensions ...
Accro à la
codéine depuis plusieurs années, je suis suivie en
CSAPA depuis 2018.
J'avais parlé un peu de mon histoire dans le méga-thread "dernière heure de gloire pour la
codéine".
J'avais déjà marqué une forte baisse en 2017 lors du passage du décret, mais je n'avais pas complètement arrêté, loin de là. J'ai continué à m'en faire prescrire par mon généraliste, puis j'ai commencé à diminuer progressivement avec mon addictologue et j'en étais rendue dernièrement à 6 comprimés de Prontalgine par jour, deux par deux, à heures fixes. Ce qui fait je crois un total de 120 mg de
codéine/jour.
Ca fait un bail que je veux arrêter, en fait. Question de budget, déjà, puis je ne ressens plus aucun plaisir à en prendre depuis que je diminue les doses. Je ne ressens même plus le côté "anxiolytique" du produit, et résultat, je fais une bonne déprime depuis quelques mois ...
Je ne consomme rien d'autre, à part la clope. J'ai bien tenté deux trois trucs quand j'étais plus jeune, mais j'ai jamais accroché à rien d'autre comme à la
codéine.
La seule chose qui me retenait vraiment jusqu'ici de diminuer franchement les doses et d'en finir au plus vite, c'est la peur du manque et de la souffrance physique. Mon addicto avait aussi évoqué l'idée d'un
TSO l'année dernière, et ça m'a fait super peur aussi. Bref, je suis un peu une chochotte et j'étais coincée dans un cercle vicieux.
Et au mois de mai, je suis tombée enceinte. Me voilà donc à 14 SA, pleine d'espoir après deux fausses couches et une grossesse extra-utérine, mais également remplie d'angoisse (et de
codéine, donc).
Mon addicto tient une consultation grossesse et addiction, elle est très pro, très douce et à l'écoute et je lui fais entièrement confiance (c'est à vrai dire la première fois de ma vie que j'accorde une telle confiance à un médecin...)
Lorsque je lui ai annoncé ma grossesse, elle m'a conseillé immédiatement de switcher vers un
TSO, dès lors que le 3ème mois serait passé et le risque de fausse couche moins important, notamment à cause du
paracétamol contenu dans la Prontalgine. J'ai eu beaucoup de mal à accepter l'idée au départ, j'avais extrêmement peur du manque, de ne pas supporter la
bupré, et de faire encore plus de mal à mon bébé ... Sans parler de la peur du syndrome de
sevrage à la naissance, mais ça,
codéine ou
bupré, ça aurait été la même ...
Bref, j'ai accepté et j'ai donc pris mes derniers Prontalgine mardi soir. Impossible de dormir dans la nuit à cause de l'appréhension ... La journée de mercredi, hormis la fatigue, s'est paradoxalement bien passée, je n'ai pas vraiment ressenti de manque, bien moins que ce que je craignais en tous cas (léger mal de tête qu'un doliprane a suffi à calmer, vaguement le nez qui coule ...) Je suis donc arrivée ce matin chez mon addicto relativement fraîche. Elle m'a donné 4 cachets de 2mg de
bupré en me disant de démarrer avec 1 cachet et d'augmenter si besoin jusqu'à un max de 8mg dans la journée.
J'avoue que ça m'a paru énorme ... J'ai pas mal lu le forum, et je pensais pouvoir m'en tirer avec moins d'1mg/jour, j'étais un peu dégoûtée en rentrant à la maison, même si l'addicto m'a clairement dit que je pouvais couper le cachet en deux si j'avais trop peur et que les 8 mg ne seraient probablement pas utiles.
Du coup, j'ai coupé un cachet en 2, puis à la réflexion encore en 2 (en sachant que c'était pas terrible comme idée). J'ai donc pris 1/4 à 15h qui ne m'a pas fait grand chose, mais encore une fois, j'étais pas mal donc bon ... Et j'ai repris 1/4 à 17h30 et là, j'ai eu un gros rush. Pas de vraie nausée, ni de malaise, mais très chaud d'un coup, un état un peu cotonneux mais en même temps la pêche ... Bref, les sensations d'un opiacé. Heureusement que j'ai pas pris le cachet entier ...
Il me semble du coup clair que 8 mg, ça va pas le faire vu que rien qu'1 mg semblent me suffire. Je me demande même si ça ne serait pas trop? Il me semble que le but, c'est de faire en sorte que le bébé ne souffre pas de trop grandes variations de produit et un rush pareil tous les jours, ça risque de pas être terrible non?
Concrètement, quels sont les dosages que l'addicto pourrait me donner? Je la revois demain, puis lundi et mardi pour ajuster. Est-ce que certaines ont fait une grossesse sous
bupré et sauraient me renseigner un peu?
Merci :)