Bonjour à tous. Je viens vous faire un
TR sur une première utilisation du
2C-B, avec un trip difficile à gérer à cause de plusieurs erreurs de débutant et un set & setting pas idéal. Ça peut être l’occasion d'un retour d'expérience à ce sujet (pour moi, déjà, et pour des lecteurs de passage).
Attention au pavé par contre, j’aime faire des
Trip Reports détaillés. Pour ceux qui veulent, TL;DR à la fin.
Contexte :
J’ai récupéré quelques pilules de
2C-B sur le DN pour découvrir la molécule suite à diverses recherches sur les psychédéliques. Elles sont supposément dosées à 30 mg de
2C-B (logo Batman jaune), mais plusieurs commentaires faisaient état d’une dose plus faible, a priori 15-20 mg. Les dosages exprimés après ne sont que des suppositions (quoi qu’il en soit, c’est des pilules, donc variation intrinsèque de quantité). J’ai pu les tester au préalable aux réactifs, tout concorde à une présence de
2C-B comme seule molécule active.
Je n’avais pas d’expérience avec un produit psychés avant cette prise. Je consomme régulièrement (3 à 5 fois par an) de la
MDMA, ponctuellement de la
coke et du
cannabis, régulièrement de l’alcool.
Set : tout bon, je suis très bien dans ma tête et dans ma vie en ce moment. Je suis bien renseigné sur les effets attendus de cette molécule. Légère appréhension sur les effets du
2C-B avant la prise, les psychés pour moi, c’est l’inconnu. Je vais vers l’expérience avec un état d’esprit positif.
Setting : Avec un pote de confiance qui a plus d’expériences que moi sur les psychés, mais pour qui ça sera la première fois au
2C-B. On était dans son appart, en centre-ville (donc très bof pour ce type de produit), pas d’obligation le lendemain. On consommera tous les deux, sans trip-sitter. Je n’ai pas fait la démarche de récupérer un benzo en trip-killer, même si j’aurais aimé l’avoir avant le trip (et encore plus pendant).
Trip :L’objectif du trip est de découvrir et jauger les effets à dose raisonnable. Ça, c’est sur le papier, autant dire que nous ne l’avons pas respecté du tout, avec les effets décrits après ! Je voulais initialement rester entre 10 et 20mg de
2C-B, avec une ou deux bières dans le courant de la soirée.
19h00 : Posés dans le canapé, avec une bière, on gobe une première moitié de pilule (potentiellement 7 à 15 mg). On attend que les effets montent sans forcer, avec de la transe posée (Captain hook) et la télé en fond, en discutant. On fume un
joint également.
19h50 (T+50 min) : Premiers effets ressentis, surtout une sensation corporelle un peu zarb, fourmillements par vague dans la poitrine, quelque chose pas tout à fait agréable, mais pas mal non plus. Légère euphorie, mais globalement, tout ça reste très léger et subtil. On commence à voir des couleurs un peu plus intenses sans que ce soit très flagrant.
21h00 (T+2h) : Les effets continuent à être très, très légers, et pas nécessairement plus forts qu’avant. Toujours cette même sensation de fourmillement, un peu plus d’euphorie. Ça vient vraiment par vagues, petite montée puis retour presque sans effet. On gobe l’autre moitié de la pilule.
22h00 (T+3h) : Une heure après avoir gobé la seconde moitié, c’est toujours très léger. Je sens un petit engourdissement dans ma gorge, on sent que la pilule fait effet avec quelques fous-rires, mais l’expérience reste assez loin en terme de puissance des sensations que d’autres produits que j’ai testés.
22h30 (T+3h30) : On fume un
joint, qui est assez agréable et complémente bien les sensations. Je commence à avoir quelques visuels sur la vision périphérique, mais c’est furtif et inconstant. Le bodyload est encore là, sans que ce soit trop marqué, et ça continue à aller et venir par vague. Mon pote a encore très peu d’effet malgré les 1h30 d’attente après la seconde moitié, et on se dit qu’on irait bien voir ce qui se passe plus loin.
On décide d’en reprendre en trace. On casse une autre pilule en deux, on prépare deux trace (donc environ un quart chacun) et on la tape. Comme prévu, c’est pas un produit agréable à sniffer, encore moins quand il est initialement conditionné en pilule. Merci la narine qui crame.
23h00 (T+4h) : Le mélange de la première pilule, du
joint et du quart en trace me fait décoller (merci Sherlock, c’est pas étonnant). A ce moment-là, on a consommé entre 20 mg (estimation basse) et 30-35 mg, donc une dose importante, bien plus élevée que ce que j’avais prévu initialement. Une série de choix, couplée à mon inexpérience sur les psychédéliques, qui m’a probablement fait largement sous-estimer les effets à venir. Je pense que vous voyez où on va…
Dans un premier temps, je me prends une montée au top. J’ai des OEV qui arrivent partout dans mon champ de vision. La transe qu’on écoute me porte dans le trip, même si je n’ai pas forcément de super sensations sur la musique, ça complément les autres effets comme il faut.
Les sensations corporelles sont dingues. J’ai l’impression que l’intérieur de mon corps pousse vers l’extérieur, que je perds la limite entre l’intérieur de mon corps, ma peau, et le reste de mon environnement. J’ai aussi l’impression de pouvoir sentir physiquement la distance qui me sépare des murs de la pièce, des objets.
La table devant moi, avec les bouteilles de bière, les verres, l’eau, part et se répète à l’infini sur les côtés de ma vision.
En fermant les yeux, je me prends en plein poire les CEV, avec des fractales et spirales de couleurs qui dansent avec la musique, qui partent en tunnel à l’infini. Je pense que j’ai dû rester facilement 15 minutes les yeux fermés, à kiffer.
Pour résumer, et pendant 30 à 40 minutes, je prends un pied d’enfer ! Mon pote, lui, n’a pas encore pété, mais on discute de temps et temps et je lui décris les effets de ma perche. Ya pas à dire, c’est top !
23h45 (T+4h45) : Les effets continuent à s’intensifier, et je commence à galérer à avoir un fil de pensée cohérent. En tous cas, impossible de me fixer sur une seule idée, j’ai l’impression que les sujets coulent tout seuls dans mon cerveau, sans pouvoir les diriger. Je comprends aussi que j’ai perdu mes repères temporels. Pour la première fois sur ce trip, je me dis « ouai, c’est trop costaud là ». Partant de là, je tombe un peu dans une spirale de stress. J’essaye de résonner, en bouclant dans ma tête que je suis sous l’effet de
2C-B, que c’est normal, que je vis une expérience psychédélique très forte et qu’il faut laisser le trip aller.
Et bien ça ne marche pas. Moi qui suis assez cartésien, je n’arrive pas à expliquer ce qui m’arrive, je n’arrive pas à rationaliser, et du coup je stress. C’est compliqué à gérer, l’intensité du truc et mon esprit qui part en couille ne me permet pas de me poser, j’ai toujours une petite voix dans la tête qui me dit « c’est trop là, et je comprends plus rien ».
Le bodyload est sévère, mes mouvements sont compliqués à faire. Je décide de me balader comme je peux dans l’appart pour sortir du salon, pas par envie, mais pour essayer de changer de pièce, d’environnement. Ce n’est pas franchement efficace. Je suis allé chercher une boisson sucrée (jus de fruits), sachant que ça peut aider dans ces cas-là, mais encore une fois, ça n’a pas été très flagrant.
A un moment, je me tape un vrai coup de flippe sur les fenêtres. Je suis complètement trippé, on est au 4e étage, et mon état de
déréalisation ne me ferait pas avoir les réflexes de survie si je m’approchais trop de la fenêtre. Je comprends aussi à ce moment-là ce qui peut passer par l’esprit de gens qui, sous l’effet de trips trop forts, peuvent penser à se jeter pour que ça s’arrête. Non pas que j’ai une envie suicidaire, c’est juste que mon état de
déréalisation me fait flipper pour ma sécurité.
C’est le moment le plus dur de mon trip, et je retourne au salon avec mon pote pour m’allonger sur le canapé dans un état de stress intense. J’essaye de me calmer comme je peux, en respirant, en me répétant que de toute façon, je suis dans une montagne russe, et que dans quelques heures ça sera fini. Si j’avais eu un benzo, je l’aurai mangé là.
Du côté de mon pote, son trip a commencé à peu près à ce moment, mais tout est resté super positif pour lui pendant la nuit. Gros visuels principalement. J’ai aussi pas mal gardé ce que je vivais pour ne pas l’influencer négativement, donc quand il me demandait si ça allait, j’avais tendance à juste dire « c’est costaud ».
1h00 (T+6h) : Je vais un peu mieux, même si j’oscille toujours entre un état un peu perdu, en essayant de suivre mes pensées comme je peux, et des montées de stress. C’est très difficile de reposer les pieds dans la réalité pour boire un coup ou changer de position, et ça repart en quelques secondes.
Après une courte discussion avec mon pote, je suis allé me mettre au calme, sans musique, dans son lit dans le noir. C’était toujours aussi compliqué niveau sensation, très confus dans ma tête avec quelques vagues de stress qui allaient et venaient régulièrement. J’ai fini mon trip comme ça, en attendant que ça passe, et en sentant que je revenais sur terre de plus en plus régulièrement, sans que ça ne me calme totalement.
Fin/après le trip : Je me suis réveillé vers 5h du mat, soulagé de constater que la majorité des effets s’étaient dissipés, mais avec beaucoup de fatigue et un stress résiduel de ce que je venais de vivre. J’ai dormi jusqu’à 7h et des brouettes avant de rentrer chez moi pour finir ma nuit plus calmement.
Après une vraie nuit de sommeil le surlendemain, j’étais ok. Le stress était parti, et je n’ai pas d’autres effets à constater plus d’une semaine après le trip. Pas de
descente également, ce qui est à noter pour cette molécule, ni mal de tête.
Globalement avec le recul, je garde plutôt le côté positif de l’expérience, la perche a été super pendant plusieurs heures, et j’aurais aimé rester, comme mon pote, dans l’état de montée que j’ai eu peu de temps après la trace. Je constate simplement que trop pousser avec un psyché, ça peut devenir chaud et très éprouvant, donc méfiance à l’avenir. Et on ne me reprendra plus sans mon Benzo !
TL;DR : J’ai fait un premier trip aux psyché avec du 2C-B, entre 20 et 35 mg sur 4h dont une partie en trace, et j’ai pris une volée monumentale, très difficile à gérer sur les 3 dernières heures de trip. Pas de séquelle dans le temps (stress ou autre) et pas de descente le lendemain à part le manque de sommeil. Attention au setting les copains ! Je ferai attention à ne pas sous-estimer ce genre de molécules pour mes prochains trips. Prenez un Benzo avec vous aussi au cas oùMerci aux courageux qui m’ont lu !