Arrêt de la codéine ... que c’est dur

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TommyShelby homme
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Bonjour à tous,

Je vous écrit car je viens de décider d’arrêter la codéine. Je n’étais pas un grand consommateur (6 cachets de 25mg max / jour) mais ça faisait bien 4 ans que j’en consommais quotidiennement.
Cela maintenait un semblant de joie en moi suite à diverses raisons qui m’ont poussées dans une grosse dépression.

J’ai décidé d’arrêter car, si les montées me procuraient un sacré bien être, les descentes me rendaient sacrément irritable ... de plus en fin de journée j’étais sacrément fatigué.

Et le pire c’est quand j’étais accompagné d’amis ou de collègues au boulot, gérer ces phases de descentes où l’on se sent très énervé et irritable, c’est pas facile quand on est pas seul ...

J’ai décidé d’arrêter progressivement. J’ai commencé par n’en prendre plus que 3 / jour ... pour passer à 1 et enfin depuis 24h je n’y ai plus touché. J’ai l’impression d’avoir gagné la coupe du monde tellement je suis fier, mais que c’est compliqué ...

J’ai une grosse volonté d’arrêter mais c’est dur. Cette impression de n’avoir aucun gout pour quoi que ce soit ... cette grosse envie d’en reprendre juste 1, pour moins me sentir mal dans ma peau ... tout ça est dur.

Bref, je tenais juste à partager mon témoignage, je sais pas dans quel but ? Peut être que ça me fait du bien d’en parler vu que je n’en ai jamais parlé à qui que ce soit ...

Si des lecteurs de ce message sont dans une situation similaire, si l’envie de partager votre expérience vous tente ... peut être que ça me donnerait de la force, car il en faut beaucoup pour se détacher de la codéine ...

Bonne journée à tous.

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Lilas24 femme
Bavarde
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Bonjour,

Même si tu n'as pas été un gros consommateur, la durée a généré au moins du manque psychologique chez toi quand tu as arrêté (tu ne parles pas de manque physique, peut être y a tu échappé, tant mieux).

Je comprends parfaitement bien ce que tu décris, même si mon expérience avec la codéine a été bien plus longue et lourde.

Au final, il arrive quand même un moment où l'on se dit qu'on a détourné l'usage d'un médoc et que s'il nous donne l'impression par moment d'améliorer les chose, pour moi c'était une méga anxiété, en fait il a tant de désagréments à côté qu'il est temps d'en finir.

Le manque physique peut être dur à gérer quand il est intense mais en fait, c'est le manque psychologique le plus dur, c'est à dire l'envie (le craving). Cette envie est une cause de rechute quand on peut se procurer le médicament.

Certains vont te dire que c'est le temps qui fait régresser l'envie. Pour ma part, je te dirais que tu peux peut être accélérer un peu les choses. D'abord, tu pourrais te débarrasser de tes stocks et te dire que tu ne solliciteras plus de prescription injustifiée, ce qui va te priver de la possibilité de consommer (quand on a envie, ça n'est pas rien).

Ensuite, tu peux essayer de travailler sur les raisons de l'envie. Pour moi, ça a été pendant des années cette croyance que sans codéine j'allais sombrer dans mon anxiété. A chaque tentative de sevrage (la codéine était en vente libre), j'échouais à cause de l'envie dès que je réduisais.

Avec le temps, j'ai fini par comprendre toute seule que je me trompais. Je prenais la codéine d'un coup le soir en me couchant. Elle me faisait dormir dans un doux sommeil cotonneux qui n'était pas troublé par les pensées anxieuses. En journée mon cerveau était ralenti, ce qui était bien pour faire baisser le niveau d'anxiété.

Mais finalement, tout cela était bidon, un peu comme une rustine à vélo sur un pneu de camion...

La codéine servait seulement à masquer un peu cette anxiété. J'ai cessé de croire à ses bienfaits sur moi en acceptant l'idée que d'autres traitements seraient plus adaptés à mes besoins. J'ai compris aussi que j'avais ralenti mon cerveau parce qu'il bouillonne en permanence et qu'accepter ma nature c'était quand même mieux que de la cacher sous un produit psychoactif.

J'ai cette furieuse impression que cette prise de conscience m'a aidée à ne pas souffrir du tout de l'envie lors de mon dernier sevrage.

Ca fait plus de 3 ans qu'il est fini ce sevrage dégressif et jamais l'envie n'est encore revenue. J'ai accepté sans sourciller les pires difficultés physiques pendant le sevrage et après (un an et demi quand même pour l'après...) parce que l'envie avait disparu.

Mon point de vue vaut ce qu'il vaut mais travailler sur les raisons qui te poussent à avoir envie de codéine ne peut pas te faire du mal.

En tout cas, bon courage et n'ait pas peur de parler à quelqu'un autour de toi, une personne de confiance (un conjoint, un ami proche, dans la famille ou un médecin).

Si c'est trop dur, pourquoi ne pas consulter en CSAPA ? Ce n'est pas parce que ta consommation n'est pas ultra élevée que tu ne peux pas te faire aider par des pros.

Je te souhaite le meilleur.
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très bien dit merci Hyrda

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Mauddamier femme
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Salut,
Je me permets de t’écrire car je suis dans la même situation que toi.
Ça ne fait pas 4ans mais depuis cet été je consomme quotidiennement un codoliprane dosé à 30mg.
« Pas grave » je me suis dis au début. D’autant que j’ai largement les deux boites par mois. Entre mes réserves et les ordonnances pour endométriose, disons que je ne m’inquiétais pas jusqu’à lors.
Mais je me rends compte, 8mois plus tard qu’en fait tout’ tourne autour de cette prise. Je n’attends que ça...
Au début c’était 17h, pas avant. Je ne voulais pas que ça devienne mon « courage » pour affronter la journée. C’était sensé être une récompense.

Mais j’ai commencé à avoir des douleurs (alors réelles ou imaginées je ne saurais pas dire) qui m’ont fait consommer dès 15h puis midi.
Du coup, j’ai l’impression que ma vie ne se résume qu’a ça.
J’ai l’impression que sans la codéine, je n’ai pas du tout la force d’affronter la vie.
Sous codéine, je prends tout à la légère.
En tant qu’autiste asperger, j’ai tendance à tout dramatiser, à angoisser pour rien, à imaginer des catastrophes. La codéine... ça a été une bouée de sauvetage. Et j’en parle au passé car maintenant j’ai honte.

Quand javale mon comprimé, j’ai une sensation de honte énorme, une vague qui me submerge parce que je SAIS que ce n’est pas un anti douleur que je viens de prendre.
Du moins, ce n’est pas une douleur physique à traiter.

J’ai l’impression que sans mon comprimé, je n’y arriverais pas, la vie est trop difficile, il y’a trop de variables à gérer et que je ne peux contrôler.
La codéine me rendait tellement plus zen. Bien plus efficace que le diazepam en 10 ou 20mg.
Le truc c’est que comme toi ça me fatigue, la descente est compliquée, j’ai tendance également à ne vouloir parler à personne.
Si je prends mon comprimé à midi, vers 17h je m’isole et je veux que la journée soit fini.

Heureusement (et ne vois aucune forme de jugement), je me suis toujours interdit de redrop. C’est un seul par jour.
Mais voilà je vois à quel point j’en ai besoin, et que sans ça, je ne comprends plus vraiment ce que je fais la, pourquoi je dois vivre.

Sache que je partage ta douleur et tes difficultés.
J’en prends un tous les deux jours maintenant. Ensuite je ferai un tous les trois jours puis j’espère une prise par semaine.
J’ai l’impression d’être toujours stone, avec des céphalées terribles et des courbatures. Mais sinon ça peut aller, si on considere l’absence sidérale d’espoir lol

Bonne chance à toi, du courage mon ami.

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TommyShelby homme
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Lilas24 a écrit

Bonjour,

Même si tu n'as pas été un gros consommateur, la durée a généré au moins du manque psychologique chez toi quand tu as arrêté (tu ne parles pas de manque physique, peut être y a tu échappé, tant mieux).

Je comprends parfaitement bien ce que tu décris, même si mon expérience avec la codéine a été bien plus longue et lourde.

Au final, il arrive quand même un moment où l'on se dit qu'on a détourné l'usage d'un médoc et que s'il nous donne l'impression par moment d'améliorer les chose, pour moi c'était une méga anxiété, en fait il a tant de désagréments à côté qu'il est temps d'en finir.

Le manque physique peut être dur à gérer quand il est intense mais en fait, c'est le manque psychologique le plus dur, c'est à dire l'envie (le craving). Cette envie est une cause de rechute quand on peut se procurer le médicament.

Certains vont te dire que c'est le temps qui fait régresser l'envie. Pour ma part, je te dirais que tu peux peut être accélérer un peu les choses. D'abord, tu pourrais te débarrasser de tes stocks et te dire que tu ne solliciteras plus de prescription injustifiée, ce qui va te priver de la possibilité de consommer (quand on a envie, ça n'est pas rien).

Ensuite, tu peux essayer de travailler sur les raisons de l'envie. Pour moi, ça a été pendant des années cette croyance que sans codéine j'allais sombrer dans mon anxiété. A chaque tentative de sevrage (la codéine était en vente libre), j'échouais à cause de l'envie dès que je réduisais.

Avec le temps, j'ai fini par comprendre toute seule que je me trompais. Je prenais la codéine d'un coup le soir en me couchant. Elle me faisait dormir dans un doux sommeil cotonneux qui n'était pas troublé par les pensées anxieuses. En journée mon cerveau était ralenti, ce qui était bien pour faire baisser le niveau d'anxiété.

Mais finalement, tout cela était bidon, un peu comme une rustine à vélo sur un pneu de camion...

La codéine servait seulement à masquer un peu cette anxiété. J'ai cessé de croire à ses bienfaits sur moi en acceptant l'idée que d'autres traitements seraient plus adaptés à mes besoins. J'ai compris aussi que j'avais ralenti mon cerveau parce qu'il bouillonne en permanence et qu'accepter ma nature c'était quand même mieux que de la cacher sous un produit psychoactif.

J'ai cette furieuse impression que cette prise de conscience m'a aidée à ne pas souffrir du tout de l'envie lors de mon dernier sevrage.

Ca fait plus de 3 ans qu'il est fini ce sevrage dégressif et jamais l'envie n'est encore revenue. J'ai accepté sans sourciller les pires difficultés physiques pendant le sevrage et après (un an et demi quand même pour l'après...) parce que l'envie avait disparu.

Mon point de vue vaut ce qu'il vaut mais travailler sur les raisons qui te poussent à avoir envie de codéine ne peut pas te faire du mal.

En tout cas, bon courage et n'ait pas peur de parler à quelqu'un autour de toi, une personne de confiance (un conjoint, un ami proche, dans la famille ou un médecin).

Si c'est trop dur, pourquoi ne pas consulter en CSAPA ? Ce n'est pas parce que ta consommation n'est pas ultra élevée que tu ne peux pas te faire aider par des pros.

Je te souhaite le meilleur.

Merci beaucoup pour ta réponse.

Qu’entends-tu exactement par expérience plus longue et plus lourde sans indiscrétion ?

C’est exactement ça. J’ai quelques symptômes comme des bouffées de chaleur, ou bien des aller retours incessants aux toilettes. Mais franchement ce n’est rien comparé à la douleur psychologique ... cette sensation de dépression, d’envie de rien ... sauf de reprendre un cachet.

Je n’ai plus aucun stock donc comme ça même avec la tentation qui est si grande ... et je m’interdit d’aller chez le médecin ...

Pour ma part je pense que c’est lié à un événement (séparation très douloureuse) qui m’a fait en consommer jusqu’à 6 par jour. Depuis 4 ans je me sens beaucoup moins dépressif avec ma codéine ... alors j’ai toujours eu l’impression qu’avec les rechutes (ou je me sentais pas bien psychologiquement) j’allais re sombrer dans ma dépression qui m’a amené à consommer ces cachets.

Sinon j’en ai déjà parlé à une amie proche, mais bon, quand on est pas directement concerné je pense pas qu’on puisse comprendre la difficulté d’un sevrage à la codéine ... et jamais je n’en parlerai à ma famille par honte que ça représenterait. Oui tu vas sûrement me dire qu’il n’y a rien de honteux, mais nous avons assez de soucis pour que j’embête des membres de ma famille en leur expliquant que je suis un drogué ...

En tout cas je te remercie pour ta réponse. Ça fait énormément de bien de se sentir compris. Car quand tu n’en parles a personne c’est pas évident.
Ça redonne de la force mentale et tu n’imagines pas à quel point c’est déjà énorme.

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TommyShelby homme
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Mauddamier a écrit

Salut,
Je me permets de t’écrire car je suis dans la même situation que toi.
Ça ne fait pas 4ans mais depuis cet été je consomme quotidiennement un codoliprane dosé à 30mg.
« Pas grave » je me suis dis au début. D’autant que j’ai largement les deux boites par mois. Entre mes réserves et les ordonnances pour endométriose, disons que je ne m’inquiétais pas jusqu’à lors.
Mais je me rends compte, 8mois plus tard qu’en fait tout’ tourne autour de cette prise. Je n’attends que ça...
Au début c’était 17h, pas avant. Je ne voulais pas que ça devienne mon « courage » pour affronter la journée. C’était sensé être une récompense.

Mais j’ai commencé à avoir des douleurs (alors réelles ou imaginées je ne saurais pas dire) qui m’ont fait consommer dès 15h puis midi.
Du coup, j’ai l’impression que ma vie ne se résume qu’a ça.
J’ai l’impression que sans la codéine, je n’ai pas du tout la force d’affronter la vie.
Sous codéine, je prends tout à la légère.
En tant qu’autiste asperger, j’ai tendance à tout dramatiser, à angoisser pour rien, à imaginer des catastrophes. La codéine... ça a été une bouée de sauvetage. Et j’en parle au passé car maintenant j’ai honte.

Quand javale mon comprimé, j’ai une sensation de honte énorme, une vague qui me submerge parce que je SAIS que ce n’est pas un anti douleur que je viens de prendre.
Du moins, ce n’est pas une douleur physique à traiter.

J’ai l’impression que sans mon comprimé, je n’y arriverais pas, la vie est trop difficile, il y’a trop de variables à gérer et que je ne peux contrôler.
La codéine me rendait tellement plus zen. Bien plus efficace que le diazepam en 10 ou 20mg.
Le truc c’est que comme toi ça me fatigue, la descente est compliquée, j’ai tendance également à ne vouloir parler à personne.
Si je prends mon comprimé à midi, vers 17h je m’isole et je veux que la journée soit fini.

Heureusement (et ne vois aucune forme de jugement), je me suis toujours interdit de redrop. C’est un seul par jour.
Mais voilà je vois à quel point j’en ai besoin, et que sans ça, je ne comprends plus vraiment ce que je fais la, pourquoi je dois vivre.

Sache que je partage ta douleur et tes difficultés.
J’en prends un tous les deux jours maintenant. Ensuite je ferai un tous les trois jours puis j’espère une prise par semaine.
J’ai l’impression d’être toujours stone, avec des céphalées terribles et des courbatures. Mais sinon ça peut aller, si on considere l’absence sidérale d’espoir lol

Bonne chance à toi, du courage mon ami.

Merci d’avoir pris le temps de me répondre.

Je suis comme toi, ma vie je se résumait qu’à ça jusqu’hier et ma tentative d’arrêt ... il fallait toujours que je sois sûr d’avoir mes cachets sur moi. Et je suis également comme toi dans le sens où je suis traité pour anxiété généralisée, donc angoisse pour rien je connais bien ... et sous codéine toute cette anxiété comme par magie ! C’est ça le gros danger ...

J’ai ressenti la même chose, je prenais ce cachet mais pas pour son utilisation normale ... j’ai commencé à prendre conscience que je devenais un drogué hmm

Encore une fois comme toi, après le boulot, je n’avais qu’une envie c’est rentrer chez moi, me terrer dans la solitude, faire une sieste (car ça m’épuisait au final ...).

Je suis content pour toi que tu arrives à rester à un seul cachet par jour. Enfin « content » entre guillemets, disons que ça reste une petite dose.

Je partage également tes douleurs et souffrances, sincèrement.

Si tu ressens l’envie d’en parler, ou d’échanger sur le sujet, n’hésite pas à me contacter en privé. Sinon, je te souhaite tout le courage du monde pour arriver à te débarrasser de cette adiction.

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As tu lu quelque chose sur le PAWS ?

https://www.psychoactif.org/psychowiki/ … de_sevrage

Comme tu le verras c'est très variable d'une personne à l'autre et à part le temps il n'y a pas vraiment de traitement mais c'est utile de savoir.
Amicalement
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merci de revenir sur ce fameux PAWS Hyrda

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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TommyShelby homme
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prescripteur a écrit

As tu lu quelque chose sur le PAWS ?

https://www.psychoactif.org/psychowiki/ … de_sevrage

Comme tu le verras c'est très variable d'une personne à l'autre et à part le temps il n'y a pas vraiment de traitement mais c'est utile de savoir.
Amicalement

Je n’avais rien lu de tel. Merci beaucoup, c’était très intéressant et instructif à lire. Je sais à quoi m’en tenir dorénavant !

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Mauddamier femme
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TommyShelby a écrit

il fallait toujours que je sois sûr d’avoir mes cachets sur moi. Et je suis également comme toi dans le sens où je suis traité pour anxiété généralisée, donc angoisse pour rien je connais bien ... et sous codéine toute cette anxiété comme par magie ! C’est ça le gros danger .

Je suis d’accord avec toi dans le sens ou c’est un danger pour le foie (quoi que moi ça se limite à 500mg de paracetamol par jour.
Mais... quelque chose me gêne quand même. Ce n’est pas la première fois que ça m'arrive de gérer la pression par la codéine. Je suis suivie par une psychiatre qui m’a filé tout un tas de molécule, de l’anti dépresseur à l’anti psychotique et aux anxiolytiques. Et c’est la tu vois que ça me gêne.
Entre une prise de codéine par jour, 30mg, et 4prises de diazepam 10, c’est quoi le mieux ?

Avec un cachet, je suis prête à affronter toutes les contrariétés. J’imagine que c’est faux mais c’est l’impression que ça me donne, je suis moins susceptible, moins sur les nerfs, moins angoissée.

Oui si tu veux on peut se tenir au courant par mp et se soutenir. N’hésite pas si tu souhaites m’écrire. Je suis moins avancée que toi car pas encore vraiment convaincue. C’est surtout le système qui me pousse à avancer seule. Je pense souvent être là mieux placée pour savoir ce dont j’ai besoin.
Avec ce petit cachet miracle, je vis quasiment normalement. Je sors, je fais du sport, je fais les courses, je mange et j’ai zéro angoisse.
Avant, je comptais chaque minute, j’étais anorexique et paranoïaque. Ou alors complètement HS avec 60mg de diazepam par jour...

Comme tu l’écris, c’est rare de rencontrer quelqu’un qui compris. Ton amie a beaucoup d’affection pour toi et veut ton bien. Donc : elle veut que tu arrêtes de consommer. Mais consommer t’aidait à aller bien. Les gens ne comprennent pas ce paradoxe.

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Bonnes réflexions ~MG

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TommyShelby homme
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Mauddamier a écrit

TommyShelby a écrit

il fallait toujours que je sois sûr d’avoir mes cachets sur moi. Et je suis également comme toi dans le sens où je suis traité pour anxiété généralisée, donc angoisse pour rien je connais bien ... et sous codéine toute cette anxiété comme par magie ! C’est ça le gros danger .

Je suis d’accord avec toi dans le sens ou c’est un danger pour le foie (quoi que moi ça se limite à 500mg de paracetamol par jour.
Mais... quelque chose me gêne quand même. Ce n’est pas la première fois que ça m'arrive de gérer la pression par la codéine. Je suis suivie par une psychiatre qui m’a filé tout un tas de molécule, de l’anti dépresseur à l’anti psychotique et aux anxiolytiques. Et c’est la tu vois que ça me gêne.
Entre une prise de codéine par jour, 30mg, et 4prises de diazepam 10, c’est quoi le mieux ?

Avec un cachet, je suis prête à affronter toutes les contrariétés. J’imagine que c’est faux mais c’est l’impression que ça me donne, je suis moins susceptible, moins sur les nerfs, moins angoissée.

Oui si tu veux on peut se tenir au courant par mp et se soutenir. N’hésite pas si tu souhaites m’écrire. Je suis moins avancée que toi car pas encore vraiment convaincue. C’est surtout le système qui me pousse à avancer seule. Je pense souvent être là mieux placée pour savoir ce dont j’ai besoin.
Avec ce petit cachet miracle, je vis quasiment normalement. Je sors, je fais du sport, je fais les courses, je mange et j’ai zéro angoisse.
Avant, je comptais chaque minute, j’étais anorexique et paranoïaque. Ou alors complètement HS avec 60mg de diazepam par jour...

Comme tu l’écris, c’est rare de rencontrer quelqu’un qui compris. Ton amie a beaucoup d’affection pour toi et veut ton bien. Donc : elle veut que tu arrêtes de consommer. Mais consommer t’aidait à aller bien. Les gens ne comprennent pas ce paradoxe.

Je ne peux pas te contacter par message privé. Visiblement je n’ai pas assez posté sur le forum. Y aurait il un autre moyen que l’on se contacte en privé pour ne pas polluer cette conversation ?

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Lilas24 femme
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Bonjour,

Pour moi, c'est 25 ans avec la codéine au dessus de ma tête et en gros 3 périodes de dépendance entrecoupées de phases sans dont la plus longue a été de 5 ans sans consommer mais en pensant chaque seconde à la codéine.

Ma dernière période de dépendance a duré 10 ans à gober 24 codoliprane (en vente libre soit 20mg de codéine par cachet et 400mg de paracétamol) le soir en me couchant.

J'ai eu la chance inouïe que mon foie n'ait qu'une légère anomalie sanguine qui est aujourd'hui totalement résorbée.

Une telle durée de consommation a donc entrainé une dépendance physique très dure et mon dernier sevrage, celui qui semble avoir tout changé.

Le début du sevrage, de 24 à 10 cachets, j'ai fait ça toute seule dans mon coin en retirant un cachet une fois de temps en temps, quand je trouvais le moment adéquat. La surprise a été très vite de voir que la dépendance psy avait disparu. Aucune envie, alors que depuis ma 1ère dépendance elle ne m'avais jamais quittée cette envie, dès que j'essayais de retirer quelques cachets.

Il y a donc bien eu un changement et comme c'est une dépendance psychologique l'envie et bien je pense qu'il vient de moi.

La partie physiquement dure je l'ai faite en CSAPA de 10 cachets à rien de fin juillet au 25 décembre 2017 (c'est arrivé pile au moment où la codéine a cessé d'être en vente libre, étonnant). Je suis tombée sur une excellente addicto qui a accepté que je poursuive mon sevrage dégressif car je ne voulais pas de traitement substitutif pour une raison assez simple, j'avais l'intime conviction que c'était le dernier sevrage de ma vie, que j'allais enfin dire adieu à la codéine définitivement et j'ai donc préféré en baver plutôt que de devenir dépendante au subutex (c'est un choix très perso).

Le manque physique a été assez terrible sur la fin mais le fait de ne pas avoir envie de consommer a tout rendu supportable (des impatiences nocturnes pendant 5 mois, toutes les nuits environ 6 ou 7 heures par nuit, une tension physique et nerveuse comme si j'étais une centrale nucléaire qui a duré un an et demi environ, c'est le fameux PAWS).

En me faisant aider, j'ai pu aller au bout et j'ai même accepté de prendre 5 mois un médicament pour éviter les impatiences (le Lyrica, arrêté sans problème), puis une fois le sevrage terminé, 10mg de valium le soir car sinon je n'aurais jamais pu bosser vu que je marchais sur l'eau, j'avais l'impression de produire du courant électrique tellement j'étais tendue physiquement et nerveusement et bien sur je ne pouvais pas dormir. Bref j'ai pris ce valium en guise de myorelaxant.

Je n'ai aucun regret d'avoir choisi ce chemin car si j'ai du prendre 10mg de valium pendant un an et demi je suis en train de l'arrêter sans grande difficulté. J'ai débuté en mai 2019 à réduire puisque le syndrome de sevrage prolongé avait enfin disparu et là j'en suis à 2mg.

Franchement, j'ai lu des trucs affreux sur le sevrage du valium mais à côté de la codéine moi je ne vois pas de difficulté me concernant. Je retire un mg par mois avec mon psychiatre et je ressens depuis que je suis à 3 mg une très légère tension dans les avant bras et un peu de sommeil chaotique pendant une semaine après la réduction. Bref, pas de quoi trembler de terreur à l'idée d'en finir.

Au final, ton témoignage, mais aussi celui de Maud, je les comprends parfaitement.

Je pense vraiment que si vous voulez arrêter de consommer, travailler sur les raisons de l'addiction et prendre conscience que la codéine n'est pas une solution parce qu'on lui a attribué des bienfaits qui sont erronés, c'est une piste.

Si j'écris cela, c'est parce que ce n'était pas une solution pour moi vu la quantité gobée pour l'effet modeste sur mon anxiété.

Maintenant, pour certaines personnes, l'addiction n'est  pas problématique si le bienfait est obtenu avec une dose de codéine (avec ou sans paracétamol) qui reste dans les limites. J'ai lu sur ce site de beaux témoignages de personnes qui sont sous traitement avec un produit contenant de la codéine ou un opiacé plus fort et qui sont parfaitement bien avec ça.

Finalement, ces personnes qui vont prendre un opiacé à dose thérapeutique pour aller bien psychologiquement ont fait une démarche que je trouve proche de la mienne qui est passée par un sevrage dégressif de la codéine et l'acceptation d'un antidépresseur qui couvre parfaitement mon anxiété et qui marche hyper bien sur mon trouble anxieux généralisé, 1.000 fois mieux que la codéine ne le faisait.

A vous de trouver ce qui vous conviens le mieux et les clés pour comprendre.

En tout cas, je vous souhaite à tous deux de trouver votre équilibre.
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Beau témoignage (Prescripteur)

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TommyShelby homme
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Lilas24 a écrit

Bonjour,

Pour moi, c'est 25 ans avec la codéine au dessus de ma tête et en gros 3 périodes de dépendance entrecoupées de phases sans dont la plus longue a été de 5 ans sans consommer mais en pensant chaque seconde à la codéine.

Ma dernière période de dépendance a duré 10 ans à gober 24 codoliprane (en vente libre soit 20mg de codéine par cachet et 400mg de paracétamol) le soir en me couchant.

J'ai eu la chance inouïe que mon foie n'ait qu'une légère anomalie sanguine qui est aujourd'hui totalement résorbée.

Une telle durée de consommation a donc entrainé une dépendance physique très dure et mon dernier sevrage, celui qui semble avoir tout changé.

Le début du sevrage, de 24 à 10 cachets, j'ai fait ça toute seule dans mon coin en retirant un cachet une fois de temps en temps, quand je trouvais le moment adéquat. La surprise a été très vite de voir que la dépendance psy avait disparu. Aucune envie, alors que depuis ma 1ère dépendance elle ne m'avais jamais quittée cette envie, dès que j'essayais de retirer quelques cachets.

Il y a donc bien eu un changement et comme c'est une dépendance psychologique l'envie et bien je pense qu'il vient de moi.

La partie physiquement dure je l'ai faite en CSAPA de 10 cachets à rien de fin juillet au 25 décembre 2017 (c'est arrivé pile au moment où la codéine a cessé d'être en vente libre, étonnant). Je suis tombée sur une excellente addicto qui a accepté que je poursuive mon sevrage dégressif car je ne voulais pas de traitement substitutif pour une raison assez simple, j'avais l'intime conviction que c'était le dernier sevrage de ma vie, que j'allais enfin dire adieu à la codéine définitivement et j'ai donc préféré en baver plutôt que de devenir dépendante au subutex (c'est un choix très perso).

Le manque physique a été assez terrible sur la fin mais le fait de ne pas avoir envie de consommer a tout rendu supportable (des impatiences nocturnes pendant 5 mois, toutes les nuits environ 6 ou 7 heures par nuit, une tension physique et nerveuse comme si j'étais une centrale nucléaire qui a duré un an et demi environ, c'est le fameux PAWS).

En me faisant aider, j'ai pu aller au bout et j'ai même accepté de prendre 5 mois un médicament pour éviter les impatiences (le Lyrica, arrêté sans problème), puis une fois le sevrage terminé, 10mg de valium le soir car sinon je n'aurais jamais pu bosser vu que je marchais sur l'eau, j'avais l'impression de produire du courant électrique tellement j'étais tendue physiquement et nerveusement et bien sur je ne pouvais pas dormir. Bref j'ai pris ce valium en guise de myorelaxant.

Je n'ai aucun regret d'avoir choisi ce chemin car si j'ai du prendre 10mg de valium pendant un an et demi je suis en train de l'arrêter sans grande difficulté. J'ai débuté en mai 2019 à réduire puisque le syndrome de sevrage prolongé avait enfin disparu et là j'en suis à 2mg.

Franchement, j'ai lu des trucs affreux sur le sevrage du valium mais à côté de la codéine moi je ne vois pas de difficulté me concernant. Je retire un mg par mois avec mon psychiatre et je ressens depuis que je suis à 3 mg une très légère tension dans les avant bras et un peu de sommeil chaotique pendant une semaine après la réduction. Bref, pas de quoi trembler de terreur à l'idée d'en finir.

Au final, ton témoignage, mais aussi celui de Maud, je les comprends parfaitement.

Je pense vraiment que si vous voulez arrêter de consommer, travailler sur les raisons de l'addiction et prendre conscience que la codéine n'est pas une solution parce qu'on lui a attribué des bienfaits qui sont erronés, c'est une piste.

Si j'écris cela, c'est parce que ce n'était pas une solution pour moi vu la quantité gobée pour l'effet modeste sur mon anxiété.

Maintenant, pour certaines personnes, l'addiction n'est  pas problématique si le bienfait est obtenu avec une dose de codéine (avec ou sans paracétamol) qui reste dans les limites. J'ai lu sur ce site de beaux témoignages de personnes qui sont sous traitement avec un produit contenant de la codéine ou un opiacé plus fort et qui sont parfaitement bien avec ça.

Finalement, ces personnes qui vont prendre un opiacé à dose thérapeutique pour aller bien psychologiquement ont fait une démarche que je trouve proche de la mienne qui est passée par un sevrage dégressif de la codéine et l'acceptation d'un antidépresseur qui couvre parfaitement mon anxiété et qui marche hyper bien sur mon trouble anxieux généralisé, 1.000 fois mieux que la codéine ne le faisait.

A vous de trouver ce qui vous conviens le mieux et les clés pour comprendre.

En tout cas, je vous souhaite à tous deux de trouver votre équilibre.

24 codoliprane le soir ? Pfiou les effets devaient être intense ... mais l'accoutumance également j'imagine ... J'ai directement pensé à ton foie en voyant le nombre de codo ... Mais j'imagine que ça dépend de plein de facteurs, peut être que mes 6 klipal par jour ont détériorés mon foie ...

Je trouve ton témoignage bouleversant tout de même. Quand je vois la galère que j'endure pour arrêter ça après 4 ans à 6 cachets par jour ... je pense pas que je puisse imaginer tout ce que tu as endurée au quotidien ...

Merci pour tout en tout cas, sache que tes messages m'ont été très très utile, et je t'en suis vraiment reconnaissant.

Sinon, après bientôt 96h (oui, je compte les heures, j'ai l'impression d'avoir gagné la coupe du monde ...) sans absorption de codéine, je me sens déjà moins fatigué, j'ai pas forcément la pêche mentalement, bien au contraire même (faut que je me force pour faire autre chose que métro boulot dodo ...) mais physiquement (je parle uniquement côté fatigue, car j'ai beaucoup de douleurs à l'estomac, je ne sais pas si ça peut être lié au sevrage ou non ?) c'est nettement mieux. Effet placebo ou réel effet positif de l'arrêt de la codéine ? Je n'en sais rien. Autre point positif, ne plus ressentir les effets de la descente qui me rendaient vraiment de très très mauvaise humeur, que ce soit au boulot ou auprès de mes amis ...

Bon courage à toi.

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Mauddamier femme
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Lilas je ne me lasse jamais de lire ton témoignage.
Je te trouve extrêmement courageuse car je comprends cette sensation de plénitude pour s’endormir sans soucis.
J’ai toujours peur quand je m’endors, je me sens partir et je m’accroche c’est idiot.
Je n’aime pas la sensation de m’endormir.
Cela étant, tu t’es sauvé la vie car c’était une énorme conso.
Je suis encore plus admirative que tu aies tenue 5ans en y pensant.

Quand je m’interdis d’en prendre c’est généralement 3jours maximum sinon je deviens une peste et je pourrais planter ma voiture juste pour me disputer avec quelqu’un !
J’espace donc les prises en attendant la prochaine. A la fois je suis fière de me prouver que je peux passer deux jours sans y toucher mais j’aime bien aller chercher le comprimé et me poser dans le canapé.

Le plus triste c’est que mon père a une cirrhose médicamenteuse à cause du codoliprane. Donc je ne peux pas dire à quel point ça m’aide beaucoup à supporter la vie.

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Mauddamier femme
Au pays imaginaire
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TommyShelby a écrit

Bonjour à tous,

Je vous écrit car je viens de décider d’arrêter la codéine. Je n’étais pas un grand consommateur (6 cachets de 25mg max / jour) mais ça faisait bien 4 ans que j’en consommais quotidiennement.
Cela maintenait un semblant de joie en moi suite à diverses raisons qui m’ont poussées dans une grosse dépression.

J’ai décidé d’arrêter car, si les montées me procuraient un sacré bien être, les descentes me rendaient sacrément irritable ... de plus en fin de journée j’étais sacrément fatigué.

Et le pire c’est quand j’étais accompagné d’amis ou de collègues au boulot, gérer ces phases de descentes où l’on se sent très énervé et irritable, c’est pas facile quand on est pas seul ...

J’ai décidé d’arrêter progressivement. J’ai commencé par n’en prendre plus que 3 / jour ... pour passer à 1 et enfin depuis 24h je n’y ai plus touché. J’ai l’impression d’avoir gagné la coupe du monde tellement je suis fier, mais que c’est compliqué ...

J’ai une grosse volonté d’arrêter mais c’est dur. Cette impression de n’avoir aucun gout pour quoi que ce soit ... cette grosse envie d’en reprendre juste 1, pour moins me sentir mal dans ma peau ... tout ça est dur.

Bref, je tenais juste à partager mon témoignage, je sais pas dans quel but ? Peut être que ça me fait du bien d’en parler vu que je n’en ai jamais parlé à qui que ce soit ...

Si des lecteurs de ce message sont dans une situation similaire, si l’envie de partager votre expérience vous tente ... peut être que ça me donnerait de la force, car il en faut beaucoup pour se détacher de la codéine ...

Bonne journée à tous.

Ça serait cool que tu donnes des News de temps en temps. Savoir comment tu vis ton sevrage. Perso moralement ça va mais l’impression de couver une grippe. Physiquement j’ai la tête dans un étau, très chaud et des courbatures.
Du coup espacer mes prises de trois jours ça aide quand même à ne pas prendre un trop gros retard de sommeil.
Si toutefois tu repassais nous voir un jour !

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Lilas24 femme
Bavarde
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Inscrit le 31 Jul 2017
344 messages
Bonjour,

Je vous remercie tous.

J'ai eu cette chance inouïe de ne pas avoir d'atteinte au foie mais j'aurais pu me tuer alors que je n'ai jamais été suicidaire. C'est étonnant ce qu'on peut accepter quand on est dépendant.

Comme Maud le sait, pour certain, la nuit est un moment où l'anxiété, les peurs, les pensées répétitives sont encore plus terribles que le jour et ce doux sommeil de la codéine, ça m'a sans doute sauvée un temps d'un gouffre sans fond.

Maintenant, je fais de petites nuits avec un corps souvent un peu douloureux et parfois je repense à cette chaleur intérieure et cette perte de sensations physiques que j'aimais tant. Un pur esprit libéré d'un carcan de misère, je voyais les choses comme ça.

Comme je n'ai plus peur, que mon cerveau n'est plus accaparé par l'anxiété et les pensées répétitives tournant en boucle sans fin, que je me réconcilie avec un corps parfois douloureux, j'ai un petit goût de nostalgie mais pas d'envie.

Mon parcours a été tortueux mais l'essentiel c'est finalement de rester en mouvement, de s'interroger pour progresser dans notre perception d'un comportement qui peut nous paraitre à nous même difficile à accepter ou à comprendre.

Il arrive un moment où ce flot de pensées prend tournure et où l'on finit par admettre qu'on a pu se tromper et prêter à la codéine des bienfaits qu'elle n'a pas ou alors qu'elle a mais au prix d'une mise en danger terrible.

Je me dis maintenant qu'avant ce sevrage sans aucun craving, j'ai fait mon deuil de la codéine, enfin. Toutes ces années d'échec pour arrêter n'ont donc pas été en vain. Elles m'ont servies pour progresser, évoluer.

C'est de cela que je veux témoigner. Rien n'est jamais inéluctable dans la dépendance et non, nous ne sommes pas condamnés, en arrêtant, à avoir envie toute notre vie de consommer. Un jour, nous arrivons tous à ce point où cette envie s'en va que ce soit avec le temps ou, pour moi, par l'évolution de mes pensées.
Reputation de ce post
 
Très émouvant (Prescripteur)

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Mauddamier femme
Au pays imaginaire
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Inscrit le 27 Nov 2017
645 messages

Lilas24 a écrit

choses

Lilas24 a écrit

Comme Maud le sait, pour certain, la nuit est un moment où l'anxiété, les peurs, les pensées répétitives sont encore plus terribles que le jour et ce doux sommeil de la codéine, ça m'a sans doute sauvée un temps d'un gouffre sans fond.

Maintenant, je fais de petites nuits avec un corps souvent un peu douloureux et parfois je repense à cette chaleur intérieure et cette perte de sensations physiques que j'aimais tant. Un pur esprit libéré d'un carcan de misère, je voyais les choses comme ça.

Comme je n'ai plus peur, que mon cerveau n'est plus accaparé par l'anxiété et les pensées répétitives tournant en boucle sans fin, que je me réconcilie avec un corps parfois douloureux, j'ai un petit goût de nostalgie mais pas d'envie.

C’est ça je crois le plus dur. Le sevrage psychologique.
Parce qu’il y a une certaine (une très grande même) détente grâce à la codéine. Je suis un poids plume de 43kg, avec beaucoup de douleurs musculaires car je fais du sport. Mal au dos en plus de cette endométriose qui m’oblige à dormir avec ma bouillotte.
J’admets que la codéine ça aidait tellement à tout oublier, remettre les problèmes au lendemain.

C’est bon de se sentir apaisée, calme, rassurée. C’est tout bête mais la codéine t’aide à positiver alors même que tu as passé ta vie à t’inquiéter de trucs bêtes.
Je sais que les douleurs sont une fausse excuse pour en prendre, j’ai de l’arginine ou simplement du paracetamol. C’est plus pour cet effet de chaleur que tu décris que j’en prenais.

Pour ce qui est du foie... il y a des miracles, on ne peut pas dire autre chose. Mon père avait 4800 de gama GT. Avec sa conso, impossible de le placer sur une liste d’attente de greffe donc en gros... on lui donnait deux ans (avec un traitement de dingue).
Il a arrêté d’un coup, ça lui a foutu une trouille d’enfer et six mois plus tard le foie était régénéré. Il en a passé des nuits blanches ! Mais il est en vie, en pleine santé.
J’imagine que ça lui manque, tout comme moi j’y pense le soir vers 18h, ça me tente tellement d’en prendre juste un pour buller jusqu’à aller me coucher.

Encore une fois, tu as carrément géré. Respect.

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TommyShelby homme
Nouveau membre
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Inscrit le 21 Jan 2020
7 messages

Mauddamier a écrit

TommyShelby a écrit

Bonjour à tous,

Je vous écrit car je viens de décider d’arrêter la codéine. Je n’étais pas un grand consommateur (6 cachets de 25mg max / jour) mais ça faisait bien 4 ans que j’en consommais quotidiennement.
Cela maintenait un semblant de joie en moi suite à diverses raisons qui m’ont poussées dans une grosse dépression.

J’ai décidé d’arrêter car, si les montées me procuraient un sacré bien être, les descentes me rendaient sacrément irritable ... de plus en fin de journée j’étais sacrément fatigué.

Et le pire c’est quand j’étais accompagné d’amis ou de collègues au boulot, gérer ces phases de descentes où l’on se sent très énervé et irritable, c’est pas facile quand on est pas seul ...

J’ai décidé d’arrêter progressivement. J’ai commencé par n’en prendre plus que 3 / jour ... pour passer à 1 et enfin depuis 24h je n’y ai plus touché. J’ai l’impression d’avoir gagné la coupe du monde tellement je suis fier, mais que c’est compliqué ...

J’ai une grosse volonté d’arrêter mais c’est dur. Cette impression de n’avoir aucun gout pour quoi que ce soit ... cette grosse envie d’en reprendre juste 1, pour moins me sentir mal dans ma peau ... tout ça est dur.

Bref, je tenais juste à partager mon témoignage, je sais pas dans quel but ? Peut être que ça me fait du bien d’en parler vu que je n’en ai jamais parlé à qui que ce soit ...

Si des lecteurs de ce message sont dans une situation similaire, si l’envie de partager votre expérience vous tente ... peut être que ça me donnerait de la force, car il en faut beaucoup pour se détacher de la codéine ...

Bonne journée à tous.

Ça serait cool que tu donnes des News de temps en temps. Savoir comment tu vis ton sevrage. Perso moralement ça va mais l’impression de couver une grippe. Physiquement j’ai la tête dans un étau, très chaud et des courbatures.
Du coup espacer mes prises de trois jours ça aide quand même à ne pas prendre un trop gros retard de sommeil.
Si toutefois tu repassais nous voir un jour !

Coucou. Je viens donner un peu de news. J’ai raté mon sevrage complet. J’entends par là que j’en ai repris, beaucoup moins qu’avant. J’ai réussi à tenir plus d’une semaine sans, mais l’envie était trop forte. J’essaie maintenant de me limiter à 2 cachets par jour au lieu de 6 auparavant ...

C’est une demi victoire pour moi. Même quand je. Prends que 2 j’ai toujours cette envie d’arrêter mais je me sens tellement mal dans ma peau ... que j’en prends tout de même 2 petits ... mon prochain objectif est de passer à 1 et demi par jour. C’est une lutte de chaque instant, j’ai pas encore gagné entièrement mon combat, mais c’est en bonne voie pour le moment. Je lâche rien. Et juste le fait de relire vos messages me redonner de la force et de la volonté.

Mais voilà le gros souci actuel n’est pas le sevrage physique mais bel est bien le psychologique ... c’est atroce et tellement difficile de lutter.

Donne de tes nouvelles également .. !

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