Bonjour à tous !
Après avoir parcouru longuement ce forum pour préparer ma première fois, je viens vous partager mon expérience toute fraîche.
- Set & Setting
Je suis dans un appart avec grande terrasse, avec mon meilleur ami, qui n'a jamais testé non plus. On testera donc ensemble (c'est lui qui m'a initiée aux drogues, j'utilise des prods qu'avec lui en règle générale, j'ai une grande confiance).
Globalement, je suis très réceptive aux drogues, ce qui fait qu'à dose égale, j'ai toujours plus d'effet que mon pote, que nous appellerons X.
On a peu mangé, juste un petit déj (vers 9/10h).
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LSDOn a demandé au vendeur si c'était un
RC, il nous a dit que non. Il n'y avait pas de
gout lorsqu'on l'a mis sous la langue, tout juste un léger goût métallique au bout d'un moment.
- 1ère prise : 14h50
J'avais lu (grâce à vous !) que 100ug pour une 1ère fois, c'était déjà pas mal. On décide donc de prendre une 1 fois 100ug. On met sous la langue 15 min puis on avale.
- Les premiers effets (peut-être au bout d'1h, je me souviens plus exactement mais ça n'a pas mis bien lgtps)
Au départ j’ai eu des picotements le long de la tête, et qq engourdissements. J'ai également un bout de doigt qui chauffe un peu. J’ai commencé à être euphorique et à rire pour rien, j'avais même les larmes aux yeux à force de rire. Tout commence à bouger, on se croirait sur un bateau, le mal de mer est proche. J'essaie de pas y penser, j'ai peur que ça me fasse vomir !
Quand je ferme les yeux, je vois des spirales de toutes les couleurs. Le ciel ressemble à une aquarelle, les couleurs sont vives et très contrastées, les nuages bougent bcp, se font et se défont comme des fractales. Je suis scotchée, hypnotisée, un peu comme une forme d’extase, et à ce moment là je sens que je commence à être dans ma tête, plus trop envie de parler, les visions sont positives mais je me referme sur moi.
X. a envie d’échanger, qu’on compare ce qu’on voit / ressent et j’ai le sentiment que ça me saoule. Je sais que c’est le
lsd qui me fait cet effet car en temps normal je m’isole pas comme ça, et j’aime lui parler, mais à ce moment il me dérange un peu. Faut dire aussi que j’ai du mal à aligner 3 mots correctement, ça va tellement vite dans ma tête. D’ailleurs cette sensation de pas être synchro dans nos envies va me gêner à plusieurs reprises et bcp me perturber.
Je commence à faire un ego trip : je me trouve géniale, super smart et canon. Je trouve X. par moment très sexy, ça me donne envie de niquer. Cette sensation passe aussi vite qu’elle est arrivée à partir du moment où je commence à penser à autre chose.
A ce moment là, je me sens super bien, et assez en phase avec mon pote qui lui aussi est en ego trip. Il a des souvenirs qui lui reviennent, je lui fais penser à une vieille amie / ex, on discute, ça a l’air de le marquer, c’est touchant de partager ce genre de souvenir, je suis contente d’être de nouveau connectée à lui.
Au bout d’un moment (les effets sont au max), je suis tellement dans ma tête que j’ai du mal à savoir si les actions que je suis en train de faire sont réelles : est ce que j’ai bien appelé mon pote F. au tel ? Est ce que je mange pour de vrai ? Est ce que je suis aux toilettes ? Peut être que je suis en train de rêver tout ça, ça commence à être un sacré bordel dans ma tête.
X. recevant un appel, je décide d'appeler F. en attendant, la conversation est épique : j’ai bcp de mal à parler, et encore plus à le comprendre, il commence à me fatiguer, je me dis « Mais pk il me raconte tout ça alors que je suis défoncée et dois faire un effort surhumain pour suivre la conversation », je l’appelais pour qu’il m’écoute raconter mon expérience, pas pour qu’il me raconte ses histoires ! (Egocentrisme quand tu nous tiens). Je précise d'ailleurs qu'en temps normal, je suis qqun d'extrêmement à l'écoute, disponible, donc ce comportement ne me ressemble pas.
J’ai aussi bcp de mal à savoir si ce que j’ai l’impression de dire à voix haute, je le dis réellement, ou si c’est juste une pensée. J’entends mes pensées tellement fort dans ma tête que j’ai l’impression de les dire à voix haute. Je me demande du coup si X. les entend. J’ai la désagréable sensation d’être à nu, que je peux rien cacher, qu’on devine tout de moi. Cette sensation va se confirmer quand debouts dans la cuisine il me dit « body language » car je semble toute crispée, ça me stresse encore plus.
Je finis par aller aux toilettes, et la je commence à psychoter, est ce que je suis vraiment dans les toilettes ? Je regarde mon corps on dirait celui d’une grand mère, j’ai peur d’être en train de me faire pipi dessus dehors, je dois demander plusieurs fois à X. si je suis vraiment bien dans les toilettes, ce qui l'étonne beaucoup (il n'aura eu que des effets visuels, mais toujours bien ancré dans la vraie vie, contrairement à moi, un peu paumée dans ma tête à ne pas savoir si je rêve ou pas). J’hésite même à faire pipi car vraiment j’ai peur de me faire pipi dessus.
X. décide d’appeler un pote au téléphone, c’est rigolo au début puis ça commence à me saouler parce que ça semble s’éterniser. Ça me saoule qu’il passe son temps à raconter le trip à plein de gens parce que j’ai l’impression de vivre l’expérience de manière totalement séparée, sans compter qu’il met le FaceTime alors que je ne connais pas la personne au bout du fil, ça me stresse qu’elle me voit dans cet état. Depuis le début de l'expérience, je fais rapidement des fixations sur tout et n'importe quoi. Parfois c'est drôle, parfois non. Je commence à lui dire de raccrocher, il veut pas, je commence à monter en pression. Je descends dans l’appartement (on était sur la terrasse), je l’entends encore téléphoner, ce bruit me pèse de plus en plus, j’ai besoin de silence, trop de voix dans ma tête, je sens que mes nerfs vont lâcher, je décide de mettre des boules quies. La j’ai un élan de lucidité je me dis que c'est ridicule et je les enlève : j’ai réussi a prendre le pas pdt un instant sur le
lsd, je remonte, il raccroche. Ma reaction est ridicule, mais malheureusement sur le moment, je peux rien y faire, tout ce vacarme m’est insupportable. Globalement, le
lsd me rend folle.
- 18h30 (j'ai encore du mal à savoir si je rêve ou si c'est la réalité)
Je meurs de faim : je fais une fixation sur du poulet. On galère pour commander, à ce moment je suis incapable de faire la commande, ni de la receptionner. Le livreur m’appelle sur mon téléphone, je marmonne 2/3 trucs et ça me panique un peu, j’envoie X. gérer car j’ai peur de voir qqun.
Globalement, tout le long du trip, je vais avoir bcp de mal à gérer les imprévus et les personnes extérieures. Je pensais avoir établi un set & setting précis, et au fil de l’eau des petits changements surviennent ce qui me crée aussitôt une anxiété plus ou moins gérable (commander à manger, aller dehors, appeler des inconnus, me laisser seule... (je vais y venir)). Je pense que si j’avais eu que des hallu visuelles ça ne m’aurait pas posé de pb. Mais avec ce fucking merdier mental, impossible de gérer le changement.
On commence à manger, c’est merveilleux : qu’est ce que c’est bon ! C’est tellement bon que j’ai un doute : suis-je en train de manger ? Ou est ce un rêve ? Mon pote hallucine que je pose une telle question. J’ai souvent cette sensation de faire une action mais qu’elle est sans doute faite uniquement dans ma tête, pendant que mon corps est à un endroit complètement différent. Mon pote n'ayant pas les mêmes effets, il est souvent dans l'incompréhension : cela va poser pb par la suite.
Je suis sensible aux suggestions : si on me suggère qqch de fun je me sens bien, quand X. parle de prendre un
taz ou reprendre un carton en rigolant je commence à faire une fixette sur ça, je suis très influençable.
- 20h20
On décide de reprendre 1/4, donc 50ug et 1/2
taz. A ce moment là, je ne suis plus dans ma tête, je n'ai plus le doute de "suis-je dans la réalité ?", et le
redrop ne me fera pas revenir dans cet état (ça a juste du rallonger le trip). On redropera de nouveau vers 00h, encore 50ug, et idem je reste toujours ancrée dans le réel.
X. va passer bcp de temps sur une app à parler avec des inconnus, ça me gêne bcp d’autant plus que contrairement à d’habitude quand ça arrive, il le fait tout seul : il est dans son coin, me fait pas lire, il s’est refermé sur lui-même. Sans doute que les rôles s’inversent : j’aimerais qu’on partage, mais il n’a pas envie. A ce moment précis, je me demande ce que je fais la, j’ai l’impression que je suis si inintéressante qu’il préfère échanger avec d’autres personnes. Je comprends pas pourquoi on fait cette expérimentation à 2 finalement. C’est d’autant plus pesant qu’il ne s’isole pas complètement, il s’isole de moi, mais communique avec d’autres, je me sens nulle. Il a même envie de voir du monde, de mon côté ça me met mal à l’aise, j’ai peur de voir des gens, le fait d’être confuse et influençable aux suggestions me met dans un état d’anxiété, et si on allait se servir de moi ou se moquer ? J’ai l’impression d’être inutile.
Le
lsd permet de voir tout en 4K et de manière animée : les images fixes bougent, le ciel étoilé crépite d’étoiles, les plantes et fourmis sont vues de manière très précises, comme une photo macro avec l’arrière plan qui se floute. L’œil est devenu un putain d’objectif. Je vois le vent, je vois comme des traînées de brouillard quand y’a du vent. J’ai même senti un courant d’air à l’intérieur de la maison alors que les fenêtres étaient fermées, j'adore.
J’ai l’impression que le
lsd est un dieu et qu’on est à sa merci : il décide ou il nous emmène et on ne peut pas lutter. Sous
keta (quand j'ai "traversé des dimensions"), j’avais une petite voix, une sorte de conscience qui me guidait. Là non. C’est le
lsd qui me manipule, m’emmène au paradis puis en enfer.
Par moment, je vois des noirceurs, je sens les énergies négatives autour de moi, je commence à sentir les énergies négatives de X. ce qui active les miennes, comme un mécanisme d’auto-defense en cas de persécution. Le
lsd nous avait rendus beaux physiquement, voila qu’il nous enlaidissait psychologiquement, j'avais envie d'être méchante (je sais plus pour quelle raison, il avait du me dire qqch qui ne m'a pas plu). Je n’ai pas aimé cette sensation, moi qui suis toujours douce et attentionnée envers mon pote.
- 3h
X. décide de partir faire un plan cul et donc de me laisser seule : je commence à paniquer, je n’avais pas prévu ce cas de figure, on n’en avait pas parlé auparavant, j’étais absolument pas prête. Comment je vais faire pour rester seule ? Et si il m’arrivait qqch ? Et si le produit se mettait de nouveau à monter ? Je suis entrée dans une phase sournoise où j’étais ancrée dans le monde réel (plus peur d’être dans un rêve) mais tous les autres symptômes étaient encore là : les visions, et surtout les sautes d’humeur, ce qui donne l’impression d’être lucide alors que pas du tout. Avec le recul, ça me rappelle les mêmes effets que les gens qui ont l’alcool mauvais. Peut être que X. a cru du coup que j’étais redescendue, mais pas du tout, j’étais en plein délire. Être avec qqun me permettait de réduire mon anxiété en échangeant, je pouvais faire part d’une inquiétude pour qu’elle parte, mais la, tout s’est effondré : j’allais me retrouver seule en tête à tête avec le
lsd, pret à m’amener en enfer. On s'engueule, X. est très dur, il se fiche complètement de me laisser. De ce qu’il m’a dit, il a essayé de me comprendre et de me raisonner. De mon point de vue, il était méchant et m’enfonçait comme une merde. Je me sentais sermonnée violemment. J’ai lu sur internet que parfois on a des perceptions très différentes, on nous dit qqch mais on entend autre chose, peut être que je me suis sentie persécutée sans raison valable, je ne sais pas. Je vois/crois qu’il a envie d’être blessant, il pense qu’à lui, comme il est redescendu il a envie de croire que moi aussi, et s’en convainc pour se dédouaner de toute responsabilité (c’est ma perception). De mon côté, je suis stupéfaite : première fois qu’on prend ce prod qui peut être dangereux, pour moi on doit veiller l’un sur l’autre au cas où ça partirait en vrille, et justement je suis en train de partir en vrille. Ce n’est absolument pas responsable de se quitter pour continuer le trip séparément. A aucun moment j’ai imaginé que l’un pouvait planter l’autre, ça me paraissait inconcevable. On sait que le
lsd peut être compliqué à gérer, c’est une premiere fois, je suis sidérée qu’il songe a me laisser. Une grande anxiété monte, je n’avais aucune envie de voir du monde comme je n’ai pas envie d’être seule, il me faut un cocon, je suis stressée. Je commence à me sentir en danger, comment je vais pouvoir gérer seule ? Je me mets à pleurer, et je ne peux plus m’arrêter. Je suis désespérée, je n’étais pas prête à un changement de plan si soudain, je n’avais même pas imaginé que cela puisse être possible, je suis incapable de m’adapter. Il part en me voyant pleurer toutes les larmes de mon corps. Je me dis que c’est un salaud de n’avoir aucune once de compassion en voyant mon désarrois, il ne pense qu’à lui, jusqu’au détriment de ma sécurité, c’est la douche froide. Lui que j’aimais tant, me déçoit au plus haut point.
Comme j’avais dit plus haut, cela me perturbait bcp de pas être connectés : avec les
taz on était toujours synchro, la non, je trouve que le
lsd nous éloigne de plus en plus au lieu de nous rapprocher, ça me gêne bcp, j’ai le sentiment que chaque lien qu’on a pu créer entre nous se brise un à un. Une fois parti, c’est la
descente aux enfers. Je le déteste, il me met en danger, je suis dans ma tête, une pensée négative en entraîne une autre, je me dis que je pourrais me fracasser la tête en descendant les escaliers ou sauter du toit, personne n’en aurait rien à faire de toute façon (ça me traverse l'esprit, mais bon pas au point de le faire tout de même). Finalement je me dis que j’ai plus rien à faire ici vu qu’il ne veut pas me voir : je fais mon sac et m’apprête à partir. Au moment de sortir, je m’effondre : comment vais je faire pour affronter la rue seule ? Même si je reparle un peu plus facilement qu’au tout début de l’expérience (les idées défilent moins vite dans la tête) j’ai qd même tjrs un peu de mal à m’exprimer, je suis très stressée, j’ai peur qu’il m’arrive qqch. J’ai pensé à m’endormir, mais le
lsd tourne et retourne dans ma tête c’est impossible, trop d’idées me hantent. C’est alors que je m’effondre par terre. Je commence une
crise de panique, je n’arrive pas à me suggérer des choses positives mais mon instinct de survie reprend le dessus : je dois parler à qqun pour ne pas sombrer, il me faut de l’aide, qqun doit me maintenir l’esprit éveillé pour ne pas psychoter, car trop de voix dans ma tête me parlent, je me répète en boucle que je suis si désespérée. Il est 4h du matin, difficile de trouver qqun de dispo. J’appelle plusieurs amis, pas de réponse, puis soudain, qqun répond. Malgré sa méconnaissance du produit, ce pote arrive à peu près à me gérer. On en a reparlé le lendemain, il s'est senti démuni face à moi car javais une grande faculté à passer du rire aux larmes en qq secondes. Le
lsd me rend lunatique ++++, il peut aussi me donner des envies complètement contradictoires. Mon pote me parle de la solitude, du poids du silence, c’est bien ça : j’ai le sentiment d’être perdue dans une foret, dans le noir, sans boussole, aucun repère, je sombre dans le néant. Après réflexion, je pense que j’avais tellement misé sur un set & setting qui me paraissait
safe (lieu clos, personne de confiance) que le moindre grain de sable dans la machine m’a fait paniquer. Je me souviens d’ailleurs que lorsqu’on est sorti chercher des clopes en fin d'aprem, les qq minutes ou X. était dans le magasin, et moi seule à attendre dehors, une petite anxiété montait. Un mec a échangé 2/3 mots avec moi, j’ai bégayé, et fuit son regard pour ne surtout pas échanger de nouveau. D’ailleurs sur le trajet retour je voulais me dépêcher et ça m’énervait qu’il traîne car je me sentais pas en sécurité, j’avais besoin de retrouver mes repères.
Seule, j’ai cru voir une personne sortir de la machine à laver : heureusement j’ai réussi à taire cette vision sinon les hallu d’horreur allaient sérieusement commencer. Je savais que j’étais dans un lieu sûr (clos et seule) mais ma tête se remplissait d’idées noires au fur et à mesure, et je ne pouvais pas les contrôler, c’est comme si des voix me parlaient : tu es seule, tu es tellement nulle que ton pote ne veut même plus de ta présence, tu sers à rien. J’avais l’impression d’hurler ma peine a un sourd, qu’on parlait pas la meme langue, ça me rendait encore plus anxieuse.
X. à eu du mal à me croire, il pensait à un caprice, c’est la tout le côté sournois du
lsd : comme au bout d’un moment j'avais l’air normale, il a cru que mes réactions étaient celle d’une fille redescendue, donc pour lui je faisais un caprice car je n’étais plus au centre de son attention, je voulais qu'il reste avec moi, et comme il ne voulait pas plier à un caprice, il était parti. Avec le recul, je pense que lui aussi, même si les effets étaient estompés, était en plein trip, et il avait fait une fixation sur le fait de sortir niquer, donc rien ni personne n'aurait pu le faire changer d'avis. J'ai trouvé pour ma part que le
lsd me rendait intolérante et égoiste par moment, donc je pense que ça a fait pareil pour lui.
- 4h45
X. est rentré, je raccroche le tel (mon pote est resté pdt plus de 30mn au tel avec moi) j’ai alterné des phases de rires et de pleurs, suivant les suggestions de X. On a regardé des images qui s’animaient comme des gifs, des clips, on a chanté, c’était rigolo. J'étais un peu entre 2 sentiments, je lui en voulais terriblement, (on s'est forcément pris la tête) mais en même temps comme on s'amusait, j'oubliais parfois ma rancoeur.
- 6h
On a pris un médoc pour aller dormir.
Dernière modification par Pewe (24 août 2020 à 22:42)