TR: Truffes, camping et étoiles filantes

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Remee femme
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France
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Inscrit le 18 Oct 2020
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Bonsooooir et bienvenue sur mon premier TR, peut-être le seul, peut-être pas. :) Je ne sais pas trop comment m'y prendre, mais nous verrons bien. Ça risque d'être long pour pas grand chose haha

Cette histoire commence en plein milieu de vacances d'été, en camping collectif au bord d'un lac avec une amie et l'amie de cette amie, à l'aube de la nuit qui était à venir autour d'une table pliable en métal et d'une guirlande.
On avait, avant le voyage, commandé des truffes sur internet, des Atlantis si ma mémoire ose m'être fiable. Le destin fut tel, qu'après un retard de livraison, nous les avions reçu le matin même où nous devions partir. L'aubaine.

Quelques soirs plus tard était un soir où une pluie d'étoiles filantes était prévue, et la nuit était douce après une journée de chaleur accablante pour mon plus grand plaisir. C'était le soir où nous avions décidé de les prendre. Je ne me rappelle plus des doses, mais je me rappelle avoir pris un sachet entier (peut être 5 grammes), et mes amies un demi. Quel plaisir que de déguster un apéro au goût de terre et de nature, mais on n'est pas là pour les qualités gustatives n'est ce pas?
Une petite demi heure après les effets ont commencé à se faire sentir. Sentiment de légèreté, de détente, entre l'attaque de fatigue et la motivation entrecoupée de bâillements à m'en décrocher la mâchoire. Alors que le rire devenait facile, la sorte de gros champignon lumineux vert qui sert de prise de courant aux camping car s'est mis à faire des petits "blob blob" mouvementés et s'agiter sur lui même. Avec mon amie qu'on appellera M, on se concertait une dizaine de minutes en riant et fixant celui des voisins, bien tristes que le nôtre ne soit pas lumineux et en espérant ne croiser personne pour juger deux filles en train de se taper une barre sur un plot en plastique. Empruntes de liberté, nous décidons toutes les trois d'embarquer nos affaires pour sortir du camping et nous rendre sur la plage au bord du lac, sous la lumière jaune et mélancolique des lampadaires sur notre chemin, en route pour admirer le ciel.

Assise sur la plage, nous discutons tranquillement. Quelques personne étaient là, à plusieurs mètres de nous pour observer les étoiles aussi, mais trop loin pour que leur présence se fasse sentir. Je m'allonge face au ciel, qui pour le moment est couvert de nuages, et me met à réfléchir pendant que les champignons commencent à monter.

Puis ce fut le moment.

Une vague de réflexion m'envahit. J'avais besoin de toucher le sol, de malaxer le sable dans mes mains et sentir les grains couler entre mes doigts.
"Oh regarde, une étoile filante!"
Le ciel se dégageait alors doucement, laissant découvrir les constellations, de plus en plus, jusqu'à ce que le ciel se présente à nous d'un noir profond parsemé de millier d'astres, bousculés régulièrement par une étoile qui fendait le ciel d'un bout à l'autre. C'était magnifique. Je fixais une étoile, qui devenait la plus belle des étoiles. Et toutes les autres semblaient graviter autour de celle là, tournaient autour comme un syphon de lumière. Puis je changeais d'étoile, qui devenait elle aussi la plus belle et la plus brillante, et le manège recommençait.
Je me sentais comme en face a face avec l'univers. Comme si j'étais debout sur une face de la terre et que devant moi s'étendait l'espace tout entier. Le noir, les planètes, si loin, si profond, si impossible à estimer, le vide. Le vide absolu, et pourtant si grand. Nous n'étions rien, et pourtant nous faisions vivre cette infinité en la contemplant. L'univers me parlait. J'étais un morceau d'univers. Il était là devant moi et me rappelait que les problèmes, les aspirations, les devoirs de chacuns, n'étaient qu'une paillette dans l'immensité. À quoi bon chercher un sens à sa vie, quand tout n'était qu'un? Tout paraissait absurde devant un si grand empire. Je sentais le monde me parler, et je remerciais les étoiles de leur beauté en le leur chuchotant, de me permettre de les admirer, et remerciais l'univers d'exister et de se présenter nu à moi, sans nuages, comme si il n'y avait que ça à perte de vue. De nous avoir attendu avant de se dévoiler, comme avant un spectacle de théâtre et que les grands rideaux de la scène ne s'écartent.
Une impression mystique indescriptible se dégageait, une sorte de communion avec tout. De voir si loin à des années lumières de ma position dans le vide lacunaire de notre galaxie. Je me levais avec mes amies et marchais dans l'eau du lac, au bord, de l'eau jusqu'aux genoux. Je passais mes mains dans l'eau, qui devenaient noires, comme si elles devenaient des ombres et dansaient sous la surface. Dans la direction où je regardais, à perte de vue, à l'horizon, je ne voyais plus la terre. Juste un monde coupé entre le ciel infini et la surface de l'eau plane qui le reflétait. J'étais seule au monde au milieu de nulle part et au milieu de tout, entre deux mondes à part où plus rien n'existe derrière moi. Et pendant que mes amies repartaient s'asseoir, je m'asseillais dans l'eau, toute habillée. Je sentais l'eau tiède, plus tiède encore que l'air, autour de moi, qui m'enveloppait comme dans un cocon en m'enlaçait.
Et je suis restée là, peut être 10 minutes, peut être 15, à vivre mon instant présent et sa mysticité. Je devais être là, maintenant, et j'y étais bien. J'étais seule physiquement, mais submergée de la présence de l'univers.

L, autre amie, vient alors avec M. J'ai crié "je suis là !" Pour qu'elle puissent me retrouver au milieu de l'eau, stupéfaites de ne pas me trouver et de me voir assise comme une clampine dans la flotte, et se moquaient gentiment de moi parce que, qu'on se le dise, j'étais et j'avais air complètement perchée mdr Elle voulaient que je revienne et L dit alors "On se demandait si t'allais revenir, parce que c'est pas pareil sans toi" avant de repartir.

Et là le trip prit une autre tournure. D'un coup, je me suis détachée de l'univers et me suis rappelée que j'étais sur terre. Que des gens étaient là, autour de moi, et pouvaient me juger. Je me mis à entendre des chuchotement (aujourd'hui encore je ne sais pas si j'entendais vraiment les gens aux alentours ou si c'était une hallucination auditive), comme si il y avait des dizaines et dizaines de personnes un peu plus loin, qui me regardaient et parlaient de moi. Ça grouillait sur la plage et dans la nuit j'étais incapable de les voir. J'ai été prise de court par la paranoïa, convaincue qu'ils disaient que j'étais folle, je semblais entendre des critiques à mon égard. De la fille bizarre qui s'était assise au milieu de l'eau tout habillée. Incapable de faire abstraction et me sentant cernée, je suis alors sortie de l'eau rejoindre mes amies sur une table un peu plus loin sur la berge. J'étais frigorifiée, ça doit être ça la sensation de naître et de sortir du liquide amniotique après 9 mois dans un monde froid et sombre haha Je passais encore quelques minutes à écouter de la musique et jeter mon dévolu sur les fourmies qui parcouraient la table, et qui quelque part elles aussi étaient aussi petites que les étoiles, mais de l'autre côté de mon spectre, pendant quelques minutes.
Puis nous sommes rentrées. Nous nous sommes attardées sur la beauté d'un arbre de notre chemin, qui sous la lumière jaune paraissait totalement rose. Trois filles autour d'un tronc à le caresser et enlever des petits bout d'écorce, lui parler, la tête levée vers les feuilles à se plier le cou en deux, ça fait toujours son petit effet. La suite de la soirée ne vaut pas la peine d'être racontées, mais j'ai repris quelques truffes et en allant dormir j'ai encore eu droit à de belles couleurs les yeux fermés.

Ce sera tout pour aujourd'hui. C'était beaucoup, beaucoup de mental et assez peu de physique ou d'hallucinations au final. Le raconter est encore bien loin de la réalité de ce qu'on peut ressentir, les mots ne suffisent pas. J'espère ne pas vous avoir ennuyés. :)
Des bises à vous.

Dernière modification par Remee (19 octobre 2020 à  00:20)

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psyloshit_ homme
Psycho junior
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Inscrit le 08 Oct 2020
222 messages

Remee a écrit

Le raconter est encore bien loin de la réalité de ce qu'on peut ressentir, les mots ne suffisent pas. J'espère ne pas vous avoir ennuyés.
Des bises à vous.

Effectivement on ne peut pas décrire l'indescriptible parfois big_smile C'est souvent le ressentie que j'ai en essayant de faire comprendre aux autres les effets que j'ai eu pendant mes trips.

En tout cas TR sympa, ca donne envie de les prendre le soir chose que j'ai jamais encore fait.

Ciao !


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