Yop,
Arf désolé pour vous, pour l’avoir vécu souvent, je sais à quel point le switch opi vers sub peut être compliqué, même quand il se passe bien (j’entends sans manque précipité)
Et c’est en grande partie pour ça que comme j’disais plus haut, même avec l’oxy
IV et un extra de seulement quelques jours (donc une imprégnation moindre que le cas de ta copine) j’attendais vmt le plus possible, et malgré tout ce n’était pas évident.
J’espère qu’elle ira vite mieux; après, le passage d’un opi à demi vie courte comme la
morphine ou l’hero, vers une demie vie longue type metha, même si bien sûr il n’y a rien de comparable à un manque précipité, peut également engendrer un certain inconfort le temps que le corps s’habitue.
Attention aussi, l’effet de la
méthadone est quand même bien plus prononcé que celui de la
bupré au niveau respiratoire, et l’association avec le
seresta qui est un benzo multiplie se risque, donc ne pas non plus monter dans des dosages qui pourraient finir par s’avérer dangereux.
Ensuite, je vais un peu mettre les pieds dans le plat, mais, elle avait un protocole qu’elle s’était créée elle même, pour le quel elle semblait hyper motiv etc
Même si je le comprends bien vu comment le démarrage s’est passer, il a été abandonné très vite, et finalement elle part vers la metha
Qui en dehors de sa demie vie bcp plus longue, est quand même bien plus proche de la
morphine en terme de profil, et donc entraînera globalement les mêmes effets secondaire que ceux qui lui posent problème avec le sken.
Et l’idée si j’ai bien compris, c’est de faire un
sevrage dégressif Grace à cette molécule sur une dizaine de jours maximum
Alors je comprend très bien que parfois, on en est marre, on se sente décider, et on se fixe ce type d’objectif.
Mais quand on sait qu’une treeees grande partie des
sevrages ont tendance à mener à des rechutes, encore plus s’ils sont trop rapides.
Qu’il faut environ 5 jours à un même dosage de
méthadone avant d’atteindre un équilibre (a cause de l’effet cumule de la metha)
Et que de façon générale, on conseille, pour que l’expérience soit le moins traumatisante possible, aussi bien physiquement que côté psy, de baisser de 10% du dosage par pallier, et d’éviter que les palliers soient trop rapprochés dans le temps (généralement entre 3 semaines et 3 mois par palliers c’est le temps nécessaire pour qu’il y ai le moins possible d’inconfort)
Sans compter l’après
sevrage et le
PAWS (je te laisse check le wiki si jamais) qui sont généralement bien plus dur à gérer quand on a voulu aller trop vite que si les baisses ont été très très progressives.
Et étant donné qu’on est quand même pas dans le cas des premiers
sevrage, quand la dépendance est encore récente, est ce que tu ne crois pas qu’il y a un côté irréaliste dans le protocole de baisse ultra rapide, sur 10 jours, après un passage au sub catastrophe qui déjà est une épreuve en soit, et des conso quotidiennes de
morphine à un dosage encore relativement haut, et ça depuis un certain temps ?!
Fin je n’veux en rien paraître défaitiste, au même titre que je n’peux pas dire que ça foirera forcément, déjà parce que je n’en sais rien, chaque situation étant différente d’abord, mais parce que je n’suis pas devin non plus
Mais que ce soit en se basant sur les donnés qu’on peut avoir, mes expériences perso, et aussi les années de lecture de PA, déjà quand il est fait très progressivement, et en partant de dosage bcp plus bas, un
sevrage ne se passe pas toujours bien
Et quand on arrive au bout, ce n’est qu’une toute petite partie du chemin qui est faite, c’est à T + 1-3-6-12mois qu’il faut regarder pour savoir si on peut parler de réussite
Est ce que tu ne crois pas, que même si l’envie d’en finir vite est tout à fait compréhensible, avec un rythme de ce genre, elle s’expose, déjà à un
sevrage qui risque de lui paraître hyper hard, ce qui généralement n’est pas ce qu’il y’a de mieux, en plus à un après
sevrage particulièrement dur, qui pourrait sans doute vite lui faire regretter l’époque du sken, au risque de se re tourner vers l’héro ou autre opi accessible par le marché noir, qui en plus de quasi repartir de la case départ niveau ES, entraînera peut être encore plus de galère que ce qu’elle a pu connaître avec la
morphine de façon légale sur prescription ?
Je dis ça encore une fois pas pour paraître défaitiste, ni vouloir te dire que c’est perdu d’avance, mais simplement parce qu’en règles général c’est ce qu’on aurait été bcp à te dire de suite; la l’effet de ta copine et la situation de détresse dans la quelle elle est (bien qu’elle ai de la chance que tu sois là pour la soutenir) a sans doute un peu pris le dessus sur le reste, chacun s’inquiétant de savoir comment elle allait, ce qui est certe tout à fait normale, Mais a peut être fait qu’on a un peu mis de côté l’idée première, qui est un arrêt, et donc de soulever les points de réflexion importants qui se lient à la démarche.
Mais d’une façon tout à fait pragmatique, je crois que c’est important de le faire.
Déjà parce qu’avant de se lancer, c’est bien de savoir dans quoi. Et qu’avec un rythme pareil, il faut être conscient que ça ne va pas tout à fait se faire « en douceur »
Mais aussi parce que si le protocole doit être encore modifier, le temps de
sevrage rallonger etc, il ne faudrait pas qu’elle le vive comme un échec, ou se culpabilise, alors qu’en fait c’est simplement que l’objectif qui est fixé n’est pas forcément des plus réalistes
Est ce qu’elle sait, et à bien réfléchi au fait qu’en plus des 10-15 jours très difficiles aux quel elle va se confronter, il y aura sans doute derrière en plus une très longue période qui bien que physiquement moins hard, risque d’être psychologiquement très dur également, et que même si l’envie d’en finir au plus vite est un réflexe naturel chez tout le monde, elle s’expose à un risque de rechute bcp plus grand qu’en faisant les choses de manière plus étalées dans le temps, moins traumatisante aussi bien physiquement que psychologiquement, et surtout avec un résultat possiblement plus durable ?
Alors ce n’est sûrement pas encore le moment de parler de tout ça avec elle, attends qu’elle soit de nouveau plus en forme bien sûr, mais je pense que confronter l’idée qu’elle a du protocole qu’elle a choisis avec la réalité est important
Et qu’il serait dommage de s’infliger quelque chose d’aussi hard si au final c’est pour laisser tomber dans quelques jours
Bien sûr elle doit se dire que non, elle lâchera pas
Mais elle était aussi sur d’elle pour la
bupré, et même si tu as clairement permis que ça soit moins hard que ça aurait pu l’être encore, le protocole mûrement réfléchi à été très vite ranger au placard.
Plutôt que de vivre quelque chose d’un peu similaire avec celui basé sur la
méthadone,
Il serait peut être intéressant de poser un peu plus les choses avant, d’essayer de ne pas se laisser dépasser par l’envie que ce soit vite finis, mais d’essayer de penser les choses le plus objectivement possible
Et au besoin, ajuster ce protocole pour en augmenter les chances de succès, tout en le rendant moins compliqué à vivre en plus.
Je sais que quand on veut stopper, qu’on est décider, s’entendre dire que non, désolé mais il va falloir faire ça sur 6 mois ou un an, ce n’est pas ce qu’on veut quand on avait en tête que dans 15j tout serait finis
Mais si c’est pour vivre 15 jours d’enfer, derrière subir un
PAWS sur X mois, pour finalement reprendre les conso, ou un
TSO parce que clairement ce n’est pas vivable comme cela; parfois mieux vaut aller doucement, sûrement et longtemps, que courir vite et se casser la geule très fort ..
Fin voilà, personnellement, et ça n’engage que moi, mais je crois que baisser aussi vite, ce n’est pas forcément la meilleure solution, mais si c’est celle qu’elle choisie quand même, et elle en a le droit, il faut qu’elle soit préparer au maximum à la réalité de ce qu’elle va avoir à affronter, plutôt que de juste se laisser emporter par son envie que ça se finisse au plus vite, quite a en oublier tout ce que ça sous entends de passer aussi rapidement de ses dosages à 0
Et sans parler de l’importance en général d’un accompagnement psy, car même si elle a décidé de sortir du système de soins, il ne faut pas non plus que cette envie prenne le dessus sur une réalité qui est qu’en general, le traitement n’est qu’une partie de la prise en charge, et qu’un arrêt si on ne l’a pas psychologiquement préparer correctement, peu être très difficile à vivre.
Si l’addiction physique était la partie la plus compliqué à gérer de la dépendance aux opi, ça se saurait, et bcp plus de gens accepterais les 8-10 jours de souffrance, mais que si les
sevrages sont si souvent des échecs, c’est parce que le physique n’est qu’une composante de la dépendance aux opi dans son ensemble
Et que même si elle a déjà abandonné la recherche de defonce depuis un moment, c’était avec de la
morphine au quotidien, qui lui permettait d’avoir une béquille qu’elle veut abandonné, et que sans cette dernière il est possible qu’il y ai un très fort retours des
cravings, et qu’elle remette en place rapidement les mêmes types de fonctionnement que ceux qui l’ont pousser à consommer avant le passage vers un
tso En tout cas j espère qu’elle ira vite mieux, je vais me répéter mais attention quand même avec l’association
seresta et
méthadone, surtout que si pour l’instant la
bupré peut encore en limiter les effets, il ne faut pas oublier que la metha se cumule et qu’il faut plusieurs jours avant d’être équilibré avec; ne pas se mettre en danger donc de ce côté là
Et puis une fois que ça ira mieux; peut être re poser un peu les choses à plat, et essayer de prendre les décisions les plus efficaces, pas seulement sur le court terme, par rapport à l’objectif qu’elle s’est fixée
En tout cas elle a de la chance que tu l’accompagne dans tout ça, et j’espère que ça ira le mieux possible, aussi bien pour elle que pour toi
Zaz