[ Expériences ]

cire de bougie : trip report truffes utopia

je ne sais pas exactement pourquoi j’ai écrit ce texte. peut-être pour garder une trace, peut-être pour partager quelque chose d’intime, ou juste pour mettre des mots sur une expérience qui m’a marquée. ou un peu toutes ces raisons. ce n’est pas un récit scientifique, juste un fragment de vécu, tel que je l’ai ressenti.

je ne cherche pas à convaincre, ni à glorifier quoi que ce soit d’autre que l’existence. c’est simplement une plongée dans un moment suspendu, une exploration de moi-même à travers une expérience sensorielle et introspective.

si vous lisez ces lignes, prenez-les pour ce qu’elles sont : un instant de vie.


ce matin, j’ai pris les truffes à 11h. pas tout d’un coup, juste 7g pour commencer, histoire de ne pas trop me précipiter. l’idée c’était de voir comment ça évolue, d’être en phase avec le moment. j’ai bien mastiqué, jusqu’à ce que ça devienne presque liquide, et j’ai avalé. et puis les nausées sont arrivées, plutôt fortes, pendant une bonne heure et demie. un début un peu difficile, un peu désagréable, mais nécessaire.

les effets ont grimpé, au bout de 15 minutes c’était déjà là. j’ai eu envie de regarder un film (Enter the Void de Gaspar Noé) mais je me suis retrouvée à fouiller sur youtube. là, une vidéo m’a happée – ce genre de truc fait pour accompagner des voyages comme celui-là. c’était juste une image avec une musique en fond, mais dès que je l’ai lancée, j’ai su que c’était la bonne. l’ambiance était juste parfaite pour m’enfoncer encore plus dans l’expérience, et dans mes draps.

je voulais écrire, mais impossible. mon esprit partait dans tous les sens, c’était un flot continu de pensées, pas de structure, juste un tourbillon. au fond, je savais que je n’avais pas besoin de le faire, d’écrire. ce n’était pas ça l’objectif. il n’y a pas d’objectif. je voulais juste vivre, ressentir, être dans cet état où tout est amplifié, chaque sensation, chaque émotion.

mon chat était là avec moi. ma perception d’elle avait changé. c’était comme si elle devenait une sorte de divinité, une présence plus grande que nature. je la voyais tellement plus imposante, majestueuse. j’avais presque l’impression d’être en dessous d’elle, et j’étais tellement en paix avec ça, tellement calme et centrée en sa présence. la caresser était un plaisir total, chaque geste était fluide, doux, intense.

sensoriellement, c’était quelque chose. mon corps vibrait dans une sorte de bien-être, une sensation douce qui traversait chaque parcelle de ma peau. puis les visuels ont commencé à se manifester. tout semblait fondre autour de moi. le mur de briques devant ma fenêtre, blanc et gris, a commencé à couler lentement, comme de la cire fondue. c’était fascinant, hypnotisant. les couleurs se sont mélangées, les formes ont flotté. le temps n’existait plus vraiment, tout était fluide.

j’avais toujours la musique qui vibrait dans mes oreilles, renforçant encore tout ça. j’ai fermé les yeux un moment et ça m’a transportée dans un autre espace. les sensations étaient à la fois physiques et mentales. les formes étaient présentes dans mon esprit comme un duo d’ombre et de lumière qui dansait. chaque pensée était amplifiée et je me laissais porter.

à un moment j’ai eu envie de me masturber. l’idée m’est venue naturellement, comme une envie d’explorer encore plus ce plaisir sensoriel intense. je me suis dit que j’allais le faire sous la douche, que ce serait parfait dans cet état. mais une fois là-bas, impossible. ou plutôt, je n’en avais plus besoin. le plaisir mécanique semblait dérisoire comparé à ce que je vivais déjà. c’était comme si mon corps entier était en orgasme, une vague de sensations qui s’étendait sur des heures, partout, dans chaque cellule.

la douche a été un des moments les plus incroyables. l’eau chaude était un bain de douceur, de chaleur. je me suis laissée aller à l’instant, comme si je me fondais avec l’eau. c’était l’été dans mon cœur, même si le froid régnait dehors, la chaleur de l’eau m’enveloppait, me faisait sentir vivante. il y avait une beauté dans la simplicité, dans l’instant présent.

après la douche, je me suis sentie tellement bien. j’ai pris soin de moi, comme jamais. ma skincare est devenue un véritable acte d’amour-propre. j’ai pris mon temps, apprécié chaque geste, chaque texture qui glissait sur ma peau. j’étais totalement ancrée dans ce moment. je me suis regardée dans le miroir sans jugement, juste avec cette douce acceptation. chaque trait, chaque courbe de mon corps était là, devant moi, et j’ai appris à les aimer, à les apprécier. j’analysais mon visage, mon corps, et au lieu de voir des défauts, je voyais juste.. moi. et j’aimais ça. c’était comme une révélation, je l’ai déjà vécu plusieurs fois, mais là c’était si intense que je l’ai cru.

je me suis allongée dans mon lit après, mais l’envie de prolonger l’expérience m’a poussée à retourner dans la salle de bain. j’ai pris une crème, et j’ai massé mon corps lentement, savourant chaque mouvement, chaque sensation de fraîcheur et de douceur qui m’envahissait. j’ai pris le temps de m’observer, de me reconnecter à mon corps d’une manière nouvelle, presque magique.

puis, j’ai écrit. c’était court, mais si puissant : “il s’est passé beaucoup de choses ! mais je voulais les vivre pleinement plutôt que les écrire en même temps. j’ai vraiment envie d’une vie plus authentique, plus éthique ! ❤️ j’incarne ce corps, je me sens ! je m’aime.❤️” ce simple message était tout ce dont j’avais besoin pour exprimer ce que je ressentais à ce moment-là.

j’ai pris mon temps, j’ai regardé des vidéos sur l’autosuffisance, un rêve qui est devenu encore plus tangible durant ce voyage. je me suis sentie concentrée, mais pas d’une manière forcée. c’était une concentration naturelle, fluide, comme si tout faisait sens d’un coup. c’était un véritable voyage intérieur, dans lequel je me sentais connectée à la Terre, à ma propre énergie.

la redescente a été douce. pas de chutes brusques, juste une transition en douceur, un retour à moi-même, sereine. c’était très loin des descentes d’ecstasy que j’avais l’habitude de vivre. sous ecstasy, il y avait de l’autodestruction, qu’elle soit intentionnelle ou pas : je serrais les dents, je mordais mes lèvres, j’étais en transe totale. je me morfondais, je me répétais « c’est foutu, t’es dans l’addiction », et lors de la redescente je voulais juste ne plus exister. là, rien de tout ça. j’étais tellement en paix avec tout ce qui se passait en moi.

mon chat est sorti, et j’ai pris un instant pour l’observer. elle vivait, totalement libre, et ça m’a rappelé que c’était ça la vraie liberté : vivre sans distraction, sans superflu. je l’ai envié.

après tout ça, j’ai eu faim, mais je ne me suis pas précipitée. j’ai laissé l’expérience se dissiper lentement. les effets étaient partis, mais une sensation de paix intérieure, de légèreté, était restée. c’était un véritable voyage en moi-même, un chemin vers l’authenticité.

cette expérience m’a enrichie, profondément. ce n’est pas quelque chose que l’on fait et refait sans raison. c’est un instant, un moment suspendu, qui je l’espère résonnera longtemps après. et j’ai hâte de revivre des moments comme ça, dans des endroits nouveaux, avec de nouvelles personnes. parce qu’au fond c’est ce que je cherche : cette connexion, cette simplicité, cette liberté.


prenez soin de vos âmes.