[ Craving ]

Drogue, addiction et système d'auto-punition (psycho) MDMA

Salut tout le monde,

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours pensé ne pas être addict. D’une certaine façon c’est toujours comme ça que je me considère aujourd’hui. J’ai toujours consommé les produits que j’avais jusqu’à épuiser mes réserves avant de m’arrêter. Cependant, malgré le fait que je n’arrivais pas à arrêter mes comportements compulsifs (ce qui fait penser à de l’addiction et qui en est finalement) j’avais pour habitude de ne pas en racheter immédiatement, parfois durant plusieurs semaines, plusieurs mois voire quelques fois plus d’une année. 

Au cours d’une thérapie que j’ai initié dans le but d’améliorer ma qualité de vie concernant mon anxiété et certains traumatismes, je me suis rendu compte que les substances que je prenais m’enfonçais plus qu’elles ne m’apaisaient. Ce n’est pas que je considérais la drogue comme étant un remède permanent (au vu de la toxicité et des autres soucis), mais possiblement d’une échappatoire parfois saine à des situations difficile tel que des crises d’angoisse. Combien de fois je me suis retrouvé dans l’enfer de l’angoisse à ne plus savoir quoi penser ni dire en pleine soirée, juste pour des événements si irrationnel et ridicule les uns que les autres. Certaines personnes se reconnaîtrons forcement dans ce genre de situation si dépitante et incontrôlable...

Pour parer à ce genre d’événement intérieur assez traumatique, j’ai commencé à prendre de la MD à toutes les soirées ou j’allais dans le but d’inversé totalement la donne. Car lorsque j’en consomme, je ne ressens plus aucune peur. Aucun sujet ne me met mal à l’aise je peux me permettre d’être la personne que je souhaite sans craindre le jugement de quiconque. La sensation d’amour que je ressens est tellement puissante qu’elle agit comme un bouclier qui repousse la totalité des piques qu’une personne pourrait m’envoyer. Je suis tellement en phase avec moi-même (c’est en tout cas ce que je crois), ce que je ressens est tellement incroyable que l’accepter deviens alors vraiment facile.

Comme je l’ai écrit plus haut, mes consommations sont donc (dans le cadre des soirées) assez espacé. Et je pense que c’est cette espace et le bien-être que ma procurer la substance qui m’a leurré pendant toute ces années. En ne voyant que la stimulation du côté positif à travers ma dépendance dissimulé, j’étais persuadé d’avoir le contrôle et de faire des choix allant dans le sens de mon bien être. Alors que je n’avais pas d’amies, je voyais désormais plus de monde que jamais et je me sentais à l’aise avec le fait de fleurter ce qui n’est que peu fréquent lorsque je suis sobre. Je ne regrette aucune des soirées et des moments incroyables que j’ai vécu au travers de la substance. Et le message que j’essaie de transmettre n’a pas pour but de dissuader quiconque de consommer. J’essaie juste de mettre en garde sur ce qu’il y a derrière la consommation ainsi que sur d’éventuelles raisons qui peuvent pousser à consommer, parfois contre soi-même dans l’illusion de le faire pour soi-même.

J’ai toujours cru (peut-être à tort) qu’il est possible d’atteindre un état de gaîté similaire à celui que l’on ressent lors de la monté lorsque l’on est sobre (approximatif évidemment puisque c’est tout de même très puissant). Et je pense que comme toutes les personnes qui partage mes angoisses, je veux guérir, être libre et heureux. Et cela passe forcément par un réapprentissage et une déconstruction des croyances qui nourrissent nos peurs irrationnelles. 

Pour en revenir à ce que j’écrivais plus haut, prendre de la MD (ou un substitue en général) dans le but d’échapper à ses peurs ne vous fera jamais les faire disparaître. Bien au contraire. Le cerveau est un muscle et tout s’apprend par l’apprentissage. Lorsque je prenais de la MD dans le but de passer de bonne soirée, j’envoyais à mon cerveau la preuve de mon incapacité à gérer une situation angoissante sans substitue. Cela signifie qu’au lieu d’aller le sens de ce qui me rend véritablement heureux, c’est à dire de croire davantage en moi, d’être libre et de m’émanciper du regard des autres, je participais à alimenter la croyance selon laquelle je suis incapable de faire sans. Et personnellement je ne veux plus être comme ça.

J’espère que ça aura pu aiguillez ne serait-ce qu’un peu les personnes qui sont dans ce genre de situation / dépendance

Edit : Je précise que tout ce que j'écris n'engage que moi, ce que j'écris l'est à partir de mon expérience, je ne prétend pas que ce soit un ou des comportements universelle à adopter :)

Dernière modification par Clancy (21 novembre 2021 à  23:17)