Bonjour ôzailées,
Je suis mariée à une personne atteinte de schizophrénie (tu as bien raison d'insister sur le fait que personne n'est schizophrène, on ne dit pas "je suis mal de doseux quand on a des douleurs chroniques au dos par exemple ...). Il a une forme paranoïde typique, très axée sur les hallucinations visuelles.
Mon mari est sous
neuroleptiques par intermittence depuis ses 14 ans, et de manière continue depuis ses 20 ans (il en a 24 aujourd'hui). Il a été traité par
Abilify, mais il le supportait assez mal. Il a maintenant du
Xeroquel.
Nous avons parlé ensemble de son traitement il y a un petit mois. Je lui demandais ce qu'il en pensait, s'il souhaitait faire une tentative pour le diminuer ou l'arrêter à court ou moyen terme. En plus des effets secondaires physiques habituels (prise de poids, fatigue, sudation, mains qui tremblent), ce qui le gène le plus, et de loin, c'est cette sensation de ralentissement cérébral, d'enfermement de ses pensées, bref, cette camisole chimique qui pèse sur lui au quotidien.
Sa réponse a été qu'il n'envisageait pas du tout d'arrêter, ni même de diminuer. Qu'il ferait tout ce qu'il pourrait pour éviter un autre délire, d'abord pour nous, sa famille, parce qu'il voulait voir son fils grandir chez lui et pas depuis un lit d’hôpital, parce qu'il avait peur de nous faire du mal dans un accès de violence, ou de se suicider par accident (ce qui arrive bien plus souvent qu'on ne le pense en psychiatrie).
Et ensuite pour lui : parce qu'il ne veut plus jamais revivre un épisode psychotique s'il en a la possibilité. Il ne m'a jamais expliqué réellement ce qu'il s'est passé lors de sa première psychose quand il avait 14 ans. Je pense qu'il n'a tout simplement pas les mots pour le décrire.
Ceci n'est qu'un simple témoignage, mais je trouve qu'il soulève des questions intéressantes :
As-tu envisagé que diminuer, voire arrêter ton traitement augmente de beaucoup les risques de te faire faire une décompensation psychotique? Es-tu prêt à risquer une décompensation pour retrouver ton potentiel cognitif, au vu de ton histoire personnelle de tes précédentes phases psychotiques ?
Pour la partie "réduction des risques du
sevrage" : es-tu prêt à réaugmenter ton traitement si tu sens que ça déraille et reporter ton
sevrage ? As-tu dans ton entourage des personnes de confiance capables de tirer la sonnette d'alarme si elles voient que tu décompenses ? Comptes-tu te faire accompagner par ton psychiatre, en augmentant la fréquence des rdv par exemple, pour voir si tout se passe bien ?
Pour la
codéine, mon mari est migraineux, il a toujours pris de la
codéine (à dose thérapeutique) quelque soit son
neuroleptique du moment, il n'a jamais senti d'effet bizarre ou de potentialisation.
Je te souhaite le meilleur