Comment je m'en suis sortie

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pixierevival femme
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Salut toi qui me lit aujourd'hui.

C'est une expérience que j'ai envie de partager avec vous, une expérience intime qui me lie avec l'infini désir de la défonce et à quel point celui-ci a fini par me détruire.

J'aimerais me livrer sans détour et sans retenue, sans prendre la peine de vraiment synthétiser.

Pour poser les bases, on va m'appeler Pixie, j'ai 21ans ce mois-ci, et je suis une fille.

J'ai commencé la beuh à 14ans. Mon cousin a été le premier à me faire fumer sur un joint. Le jour où ça s'est su, c'était dramatique pour ma mère et mon père. Pas moins dramatique que leurs disputes qu'ils nous ont infligé durant 10ans lorsque nous étions enfants.

Je pense que je partage ça avec beaucoup de monde, cette espèce de fascination que l'on porte envers les drogues avant même d'y avoir goûté. Oui, le problème ce n'était pas mon cousin, c'était le vide que j'avais bel et bien l'intention de combler de part et d'autre avec quelque chose.
Mon cousin a seulement été un moyen d'y parvenir, la toute première fois seulement.

Les parents s'attaquent à l'objet, et non pas à la cause. Incapables de conscientiser le fait que si on en arrive là, c'est un peu de leur faute.

J'étais loin d'imaginer ce qui m'attendait par la suite.

J'ai désormais 16ans, ça fait 1an que j'ai arrêté les cours, moi qui était pourtant très douée, pour me consacrer à mon occupation préférée, fumer des joints.

Je fume le matin, le midi, le soir, chez moi, dehors, seule, accompagnée, bref, chaque occasion est bonne à prendre. Et ce depuis près de 2ans maintenant.

Un jour, sur un coup de tête, avec ma copine qui n'en sait pas plus que moi, on décide de prendre de la MDMA. Le parcours classique.

J'y touche 3 fois cette année là, c'est pas tant que ça. Et je suis angoissée de nature, alors l'idée de prendre quelque chose que je connais pas me stresse un petit peu.

Cette même année je rencontre un ami, de 27ans, je rappelle que j'en ai toujours que 16.
Il m'invite chez lui, on fume des joints, il se passe jamais rien entre lui et moi, et il me parle très souvent de teuf, à quel point c'est incroyable et que je devrais y venir. Alors j'accepte.

Je l'accompagne et je prends une ecsta sur place, et j'essaie mon tout premier rail de ketamine.

Je saurai pas dire ce que je ressens sur le moment, rien d'incroyable, aucune défonce qui se rapproche ni de près ni de loin à ma toute première sous mdma, qui restera à jamais l'expérience la plus pure et la plus belle que j'ai ressenti de ma vie entière.

Après ça les teuf s'enchaînent, je rencontre du monde, je teste d'autres drogues. Mes soirées se résument principalement à boire beaucoup de vodka et de bières, à enchaîner clopes, joints, ecsta, ketamine, cocaïne, amphets et même sniffer du médoc. Bref jusqu'à un certain point, je n'ai plus vraiment de limite.

Je sors même la semaine, mon fidèle ami de 27ans, voisin par la même occasion, me fournit ce que je veux quand je veux, me détruisant la vie au passage, détruisant la sienne au passage.

À mes 18ans, j'arrête ma toute première drogue. Le cannabis. C'est simple, je la supporte plus. Elle me rend parano, m'empêche de dormir, je ne peux plus m'endormir sans lumière lorsque je fume un joint le soir. Ça ne peut plus continuer.

J'arrête ensuite ma seconde drogue, la MDMA. C'est simple, après 2 défonces particulièrement dosées, elle me fait plus effet. En tout cas pas ceux qu'on recherche. Elle te fait plutôt l'effet flippant, que t'as pas du tout envie de ressentir, et par lequel beaucoup d'usagers passent à un certain point.

J'arrête ma troisième drogue, la kétamine. En fait, celle ci je l'arrête pas vraiment, si elle est là tant mieux, sinon je m'en passe volontiers. Y a qu'une seule drogue avec laquelle j'ai du mal à me détacher, et c'est la C.

Moi-même j'ai jamais vraiment su pourquoi j'aimais cette drogue, celle qui n'a rien de si sensationnel par rapport aux autres. Elle est addictive, elle existe et tu sais pas trop pourquoi, et elle t'attira toujours vers elle.

Quand je sors j'ai qu'un objectif, consommer ça + de l'alcool.

Alors se passe une soirée, où plutôt une after chez mon "ami" de 29ans à ce moment là, ou la coke tourne pas mal. Et je me retrouve dans une situation à laquelle je n'avais jamais fait face à ce point avant. Lorsqu'on m'annonce que les packs de C sont terminés, je gratte le miroir pendant de longues minutes pour en extraire le maximum de résidus de cocaïne qui y resteraient collés

Je me sens vraiment différente, comme si à cette soirée là j'avais franchi le cap de trop.

Alors oui, le cap de trop ça aurait dû être les nombreux black out sous alcool, ou alors cette fois-là où on a appelé une ambulance parce que j'ai fait une tachycardie en ayant sniffé trop de ritaline, ou cette autre fois là où je me suis évanouie chez mon ex sans raison particulière.

Mais non, cette soirée là, et "grâce" à la cocaïne, je l'ai vécu en pleine conscience. Le lendemain j'avais tous mes souvenirs, tous les souvenirs de moi en train de gratter ce miroir autour de cette table.

J'avais honte de moi.

À mes 14-15ans, j'étais plutôt jolie, cheveux longs bruns, yeux grands marrons avec un peu de mascara, un joli teint, un joli grain de peau, une beauté naturelle, celle qui attire les gens sains.

Et forcée de constater que j'avais tout foutu en l'air, j'avais un teint terne, le visage bouffi, des cernes, je m'habillais que en noir, je portais des accessoires qui ne me ressemblaient pas, et cachait la beauté naturel de mes yeux sous de gros traits d'eye liner.

Ça, c'est pour le côté esthétique.

Mentalement? C'est simple, je n'existe plus.

Je ne ressens plus rien. Ni passion, ni joie, ni tristesse.

Alors je décide de tout arrêter, du jour au lendemain. Les soirées, la drogue, les cigarettes, mes fréquentations de merde.

Je sors juste de temps en temps avec ma meilleure amie, celle que j'ai rencontré avant tout ça, et qui m'a toujours soutenue.

A ce moment là j'ai 19ans

Je refuse toute forme de traitement, je diabolise les anxiolytiques et autres médocs qui me fileraient une addiction.

J'ai une peine à respirer depuis longtemps, je fais de nombreux examens médicaux, aucun ne mentionne quoi que ce soit d'inquiétant, et moi je fais une obsession dessus.

Un jour, je tombe sur une plaquette de Lexomil qui traînait chez moi, j'ai 20ans à ce moment-là, et je traine toujours cette peine à respirer avec moi.

J'en prends un, il se passe pas grand chose, mais au réveil, je ressens comme une légèreté, comme si cette sensation désagréable s'était atténuée.

C'est ce jour là que tout a changé pour moi, ce jour là où je me suis enfin décidée, appuyée par ma mère, à saisir l'aide d'un pro.

Je suis placée sous anxiolytiques pendant 1 mois, puis sous Brintellix 5mg, un anti-dépresseur.

Comment vous expliquer que ma vie a changé à partir de ce moment là, ma vie tournait tellement autour de la défonce que j'avais oublié la fonction première d'un médicament, soigner.

Et ça m'a soignée, au bout de 2 semaines seulement sous anxiolytiques, j'ai pleuré 3 jours de suite, j'ai fait un gros breakdown, 3 crises d'angoisse. Et putain qu'est-ce que ça fait du bien. Qu'est-ce que ça fait du bien de se sentir vivre, de ressentir enfin quelque chose.

Les 2ans sans rien prendre ont été plus que bénéfiques pour moi, je pense que ça a été la bonne décision. Je n'aurais jamais pu avoir une rigueur thérapeutique avec les médicaments si je sortais à peine de mes addictions.

Ces deux ans clean à 100% m'ont permise de prendre soin de moi, d'avoir une bonne hygiène de vie, de reprendre une alimentation saine, de ressembler à ce à quoi je ressemblais avant que je tombe dans cet engrenage difficile.

Mais j'étais toujours en dépression, les efforts monstrueux que j'ai fourni toute seule sans l'aide de professionnels n'ont pas suffi, j'ai eu besoin de ces petites molécules qui m'ont permises de me sentir vivre à nouveau, de reprendre un taff, d'avoir envie de rencontrer quelqu'un, bref de vivre normalement.

La morale de cette longue histoire, et si tu as tenu jusqu'ici, n'aie pas peur de demander de l'aide. Ne sous-estime jamais ce que l'aide extérieure peut donner sur toi. Même si tu ne trouves pas ton bonheur chez le premier professionnel, ne baisse pas les bras. Tu finiras toujours par trouver l'épaule sur laquelle tu as besoin de t'adosser. Elle existe, ça peut prendre des mois, je sais comme c'est long. Malheureusement les gens comme nous doivent bien souvent s'armer d'énormément de patience pour s'en sortir.

J'avais que 14ans, j'étais un bébé.

Pensez à votre santé, à votre santé mentale également, pensez à vous. Ne consommez pas à outrance, soyez vigilants.

Avec amour. Pixie

Dernière modification par meumeuh (06 novembre 2023 à  17:22)


Ca bédave toute la journée, et le soir c'est l'insomnie

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Lilian Laslandes
On doit le respect à un champ de blé
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Salut,

Tu as condensé tout un chemin de vie, acquis énormément d'expérience ce qui t'as permis de vivre autrement.Tu as fait ça en quelques années et c'est remarquable, certains vont mettre tout une existence pour le faire.

En tout cas c'est une chance d'avoir trouvé un substitut médicamenteux qui te convienne autant et hyper rapidement.
Ton histoire me parle car j'espère y arriver bientôt, chez moi également, la cocaïne a supplanter tout le reste. Quel produit étrange en effet...

Tu écris bien en tout cas, facile à lire ton histoire :)


Qu'est-ce qu'un Xerus ?

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pixierevival femme
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Merci, ça me fait plaisir :)

J'espère que tu t'en sortiras, croisons les doigts <3

Dernière modification par pierre (08 novembre 2023 à  04:27)


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Lilian Laslandes a écrit

Salut,

Tu as condensé tout un chemin de vie, acquis énormément d'expérience ce qui t'as permis de vivre autrement.Tu as fait ça en quelques années et c'est remarquable, certains vont mettre tout une existence pour le faire.

En tout cas c'est une chance d'avoir trouvé un substitut médicamenteux qui te convienne autant et hyper rapidement.
Ton histoire me parle car j'espère y arriver bientôt, chez moi également, la cocaïne a supplanter tout le reste. Quel produit étrange en effet...

Tu écris bien en tout cas, facile à lire ton histoire :)

Merci :)

J'espère que tu t'en sortiras, croisons les doigts <3


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