Je vois pas mal de sujets concernant la
déréalisation et la
dépersonnalisation suite à une consommation voir suite à un
bad trip. Cette sensation est très difficile à vivre au quotidien et peut vous mettre KO.
Je suis déjà passé par-là et je m’en suis finalement sortis.
Je vous passe le synopsis de l’histoire, mais globalement un jour j’essaye le
LSD. Un demi-buvard un jour, tout s’est bien passé. Du coups le lendemain, j’essaye 1
buvard. Et là, c’était trop fort, vraiment trop fort. J’ai fait un bad de 12h. Quand je suis redescendu tout allait bien et j’étais heureux d’être sobre, quel bonheur !
Quelques mois après, sans prévenir, un jour je me lève et je vais mal. Je fais des crises d’angoisses qui me rappellent le mal-être sous
LSD. Je commence à avoir de grosse
dépersonnalisation et
déréalisation, ainsi que des hallucinations auditives et visuelles qui étaient amplifiés par cette angoisse. Du jour au lendemain, j’ai été KO et impossible de continuer mon cursus scolaire. J’ai fait pas mal de tests style prise de sang, IRM …etc. afin de voir ce qui se passe et résultat je suis en très bonne santé physique. Mais mon esprit n’allait vraiment pas bien.
Une journée type pendant la période de convalescence c’était réveil à 08h, crise d’angoisse style
bad trip à 08h05 et qui s’arrêtait lorsque je m’endormais. Lorsque la nuit tombait les crises d’angoisse et de
dépersonnalisation s’amplifiait.
Je me retrouve à voir un psychiatre qui me prescrit
Prozac, Atarax et
Lexomil. Bref le classique. On peut dire que seul le
Lexomil m’aidait mais n’arrêtait pas ces moments ou je perdais le sens de la réalité. J’ai parlé à mon psychiatre de cette consommation de
LSD, mais pour lui mon état n’était pas lié à cela. Après de multiples recherches sur Internet je suis tombé sur un truc dont j’ai oublié le nom mais qui serait en gros « le syndrome de la peur de l’avenir » qui semble toucher les jeunes de notre société, société qui pousse tout le monde à courir comme des cons pour tenter d’être soi-disant quelqu’un dans cette société malade… bref.
Ces moments terribles ont duré 6-8 mois intensifs, mais j’ai mis 2 ans pour m’en sortir.
Aujourd’hui je remercie l’univers pour cette expérience que je considère comme une renaissance.
Comment ai-je fait pour m’en sortir en paralèlle de l’aide médicale ?
1) Couper les liens avec tout mes anciens amis qui étaient en rapport avec les drogues.
2) Améliorer mon régime alimentaire : Plus de sucre, beaucoup de légume, des fruits et peu de viandes. Pas d’aliments transformés. J’ai aussi diminué les quantités au strict nécessaire, si mon assiette est pleine mais que je ne sens plus la faim alors je stop. (Pour info, les 6 premiers mois, j’allais tellement mal que je ne pouvais rien manger… j’avais perdu énormément de poids ; mais je pense que cette diète m’a fait du bien pour éliminer les toxines). Bien entendu plus de drogues /
alcool /
tabac.
3) Plus d’ordinateur/téléphone à partir de 20h30. TV OK. (Si je ne mettais pas la TV je partais en vrille… mais c’est moins pire que l’ordinateur car on reste passif).
4) Activité physique : Je me suis mis à la course à pied 2 fois par semaine. Au début je courrais 100m avant de cracher mes poumons puis petit à petit je suis arrivé à courir 21km (sans vraiment chercher à le faire). La course à pied, après 45 min me procurait de l’endorphine qui me faisait un bien fou.
5)
Méditation : J’ai démarré la
méditation en faisant un focus sur ma respiration. Je me suis inspiré de ce qu’ils font dans le Bouddhisme. Pareil, au début je tenais 1 min puis à la fin cela pouvait durer 30 min sans que je ne voie le temps passer. Cela m’a aidé à m’ancrer dans mon corps, à redompter mon esprit. Je le pratiquais chaque soir avant de dormir.
6) Réduction des médicaments : Après avoir suivi les points 1 à 4 j’ai pu réduire les médicaments, j’étais assez stable pour essayer. Cela m’a grandement aidé, car prendre dès que l’on peut un médicament notre esprit nous place automatiquement comme « malade ».
7) Activité professionnelle : J’ai dû me réinsérer professionnellement et socialement. J’y suis allé doucement, ce n’était pas facile car en plus j’avais une espèce de peur de la foule. Mais cela m’a aidé à me sentir être quelqu’un dans la société.
8) Spiritualité : Quand on n’a plus rien, quand nos racines sont mortes, quand on est plus bas que terre, la spiritualité est la seule chose qui me restait. Je n’étais absolument pas dans le mouvement New-Age mais dans ma propre spiritualité. J’ai commencé à m’écouter.
9) Trouver un but : Avoir un but permet d’entrevoir le chemin que l’on va entreprendre. Cela aide à savoir ou l’on va. Lorsque je n’en avais pas, j’ai remarqué qu’il était plus facile de ne rien faire et de rester tel que j’étais c’est-à-dire mal. Donc j’ai commencé par me fixer des petits buts, et de fil en aiguille la Vie vous met sur votre chemin.
Si vous êtes dans ce cas, ne perdez pas espoir ! Le tunnel peut être long mais vous pouvez vous en sortir ! Essayez de vous écouter pour savoir de quoi vous avez besoin, ce qui vous parle le plus. Personne d'autre que vous ne peut répondre à cette question. Mon témoignage n'est qu'un témoignage parmi tant d'autres, trouvez votre chemin.